Avant le vrai récit qui viendra nécessairement, un petit résumé de ma course perso.
Le challenge était de réitérer cet enchaînement Vulcain-Ecotrail qui avait très bien marché l'an dernier, avec un 8h27 sorti un peu de nulle part, sur l'Ecotrail, totalement dans le dur à partir de Buc, mais, d'après les temps de passage dans une grande constance, certainement grâce à une forme alors exceptionnelle.
Cette année, pas vraiment question de réitérer. Sans me sentir hors de forme ou êtr eblessé ou quoi que ce soit, je sens bien que je ne suis pas tout à fait au même niveau : l'entraînement est pourtant analogue depuis deux mois, avec mes habituels piétafs effectués en général en EF en permanence, et des entraînements de week-end axés sur la résistance en marche nordique (le samedi) et au gros dénivelé en préparation des vrais grosses échéances de l'été. Mais jamais de travail de vitesse, ou même d'allure soutenue sur le roulant. De plus en plus, je plafonne clairement dès que le terrain est facile.
Cela se prouvera tout au long de cet Ecotrail.
Le départ a été plutôt rapide. En fait, sur cette course, c'est simple : tu pars à la vitesse des gens autour de toi dans le troupeau de départ. Tout le monde vous le confirmera : on se cale sur le rythme des autres de façon inconsciente. Et même si on sent qu'on va trop vite, il est très difficile de ralentir car on se fait alors dépasser par des wagons de coureurs, et l'inconscient reprend le dessus, on se remet à la même vitesse.
L'expérience sur l'Ecotrail, c'est donc de "bien" se placer au départ. Et "bien" se placer, ça veut dire plutôt derrière. Sur ce plan, l'expérience de Caro a payé car elle a su et pu faire un départ prudent.....avec le résultat que l'on sait.
Pour ma part, je suis quand même fier d'avoir su, au niveau du golf, laisser partir Sab et Raya, à qui j'ai bien du dire 3 ou 4 fois qu'on était trop rapides (5'30/km). J'ai donc du ravaler ma fierté pendant 15 kilomètres, à voir ces tombereaux de coureurs me dépasser. Résister à l'envie d'avaler les joëlettes quand je les ai rattrapées. Du coup, j'ai du mettre 5km pour les dépasser.
J'ai trouvé une kikoute anonyme qui m'a accompagné quelques kilomètres (fais-toi connaître, j'ai oublié de demander ton prénom ou ton speudo...et je voudrais aussi savoir comment tu as terminé), ce qui m'a permis de continuer à être patient.
2h13 à Buc, j'étais content de moi. Juste là que j'ai vu arriver Caro, ce qui m'a conforté.
J'ai encore du faire preuve de patience jusqu'au Petit Jouy, même si les deux premières côtes (et descentes qui suivaient) ont remis les choses au clair : dès que ça monte ou que ça descend, pacman se mettait en route. Par contre, dès que c'est plat, malheur....
Coup de mou du Petit Jouy à Vélizy : me faire déposer par Caro sur le plat montant des Metz n'a pas aidé...et voir à nouveau des wagons de coureurs passer alors que je me bagarrais sur cette p.... de route de Cordon en plat descendant jusqu'à Viroflay, ça fait vraiment suer.
Raoul s'est réveillé à la côte avant Vélizy et jusqu'au ravito de Meudon, c'était un joli festival : enfin des côtes et des descentes, les Speedgoat voltigeaint. Et même sur les plats avec quelques singles un peu plus techniques, tout de suite je mets la pâtée aux marathoniens...
. Je vous dis même pas la grosse mine dans la côte du Précipice et celle de l'Anémomètre.
Après Meudon, ça commence toujours a piquer. Cela n'a pas raté. Les plats interminables de l'observatoire sont une tuerie, mais j'ai résisté jusqu'au bout au Cyrano. Retrouver Pat aux étangs de Meudon a été une grande joie, surtout que ça l'a requinqué et qu'il a enquillé ma foulée.....et que nous nous sommes ainsi soutenus mutuellement du km 50 au km 75.
Un duo génial avec Pat : quand l'un fléchissait (moi, par exemple au sortir de Chaville), l'autre le motivait silencieusement en relançant. Quand l'autre mollissait (Pat dans la côte de la Femme Sans Tête), l'autre savait qu'en maintenant le rythme, l'autre s'accrocherait.
Je retiendrai notamment cet infernal faux-plat suivant les étangs de Ville d'Avray : j'ai TOUJOURS marché à cet endroit là, même l'an dernier avec Jacques à mes côtés. Et là, mon Pat, en mode Pataumatique, n'a jamais lâché le morceau et continuait à courir inlassablement. On en a chié à deux dans cet interminable parc de Saint-Cloud, on en a chié à deux dans la côte horrible avant le ravito.
On a essayé d'embarquer Sab retrouvée (un peu avec surprise, on la croyait loin devant) à St-Cloud, mais Fabrice a des arguments que nous n'avons pas. Et donc, deux Mordoriens nous étions, deux Mordoriens nous sommes restés.
J'ai fini par craquer au parc de l'Ile Saint-Germain. Une relance de plus de mon Patcomotive m'a mis à 10 mètres....et j'ai du me résoudre à faire les 5 derniers kilomètres en le voyant disparaître (très) lentement devant (il devait y avoir à tout casser 0,1km/h de différence!).
Un finish dans le dur, donc, mais je n'ai pas connu de finish Ecotrail qui ne soit pas dur. Cette course est une école pour le mental, tellement roulante qu'il faut y apprendre à fonctionner en mode automatique, à se débrancher.
Et tout cela explique donc que je suis fier de mes 9h22, qui valent à peu près les 9h08 de 2015, sur un parcours plus court et sans la Tour Eiffel. C'est loin de ces stratosphériques 8h27 de l'an dernier, qui prouvent bien qu'il y avait comme un état de grâce à cet instant là précis. Hier, j'ai fait une bonne course, finalement, à l'analyse moins mal gérée que je ne le pensais...et je me dis que ça augure bien pour la suite.
La suite : eh bien, j'ai 3 semaines jusqu'au Trail des 2 Amants..