Mazouth a écrit:Kivalaovahamiyo
Excellent
Tout allait bien jusqu'à ce que les tendons veuillent jouer le 1er rôle. Le tibial gauche avait très fort avec une palme d'or à l'utmb et une sortie par la petite porte de La Fouly pour éviter les photographes. Là, le gauche a voulu remettre ça, mais le droit a fait une crise de jalousie. Et bien, ces cons la m'ont fait le Kivalaotibioconcerto, avec des solo ou les 2 "tibiaux" ensemble. Tu t'ennuies pas, mais perso quand je jongle je n'avance pas.
Les tibio allant finir ex æquo, le pied droit a eu une idée de génie à 300m de la ligne d'arrivée juste quand les quadri, frustrés d'avoir été bridés, lâchent tout. Un petit truc sur le pouce vite fait quoi... le pied se mange un rocher de 2,45 cm de haut (ça sent tout de même une alliance avec les yeux qui n'ont pas aimé devoir faire une 2eme virée à la frontale dans la même journée), et là c'est le graal du traileur ...tu voles... un instant jouissif où le temps s'arrête où toutes les douleurs disparaissent... puis vient le moment où le cerveau se demande ce qu'il a fait pour mériter ça, c'est l'heure de l'atterrissage qui arrive, assez vite du reste... mais ce n'est peut-être pas un mal parce que d'expérience plus le vol est long plus la fin est compliquée à gérer.
Dans ces moments là, il faut faire des choix et vite de préférence. Je choisis le côté droit. Comme le vol est parfait, genre vol plané avec une horizontalité proche de la perfection, je décroche un strike, je dirai même un double strike. Tout d'abord je me suis allégé au passage de tout : bâtons, frontales, lunettes (je précise de vue, j'anticipe ceux qui penseraient avoir trouvé la cause du problème). Puis, n'ayant pas de train d'atterrissage (la nature est parfois mal faite) j'ai donc touché dans l'orde "aval-amont" (décoller en descente c'est plus simple, mais je n'ai pas trouvé un meilleur relief pour atterrir) : la main, la tête, le bras, l'épaule, genou, mollet. Vous aurez bien entendu compris que le pied ayant vu le coup venir s'est planqué.
Chacun ayant pris ça quotepart du poids, le jet s'est posé sans dégât si ce n'est de nombreuses rayures et bosses, et le seul passager à bord, pas mal sonné du reste, a pu repartir à pied en prenant le soin de rassembler toutes ses affaires (généralement on embarque pas de trop choses inutiles même si la trail airline dans sa généreuse bonté n'impose aucune limitation côté bagages).
L'adrénaline étant au max je suis reparti en courant en vérifiant juste que je prenais la bonne direction. Grand sourir à l'arrivée. Virée à l'infirmerie pour désinfecter. Puis ko une fois l'adrénaline dissipée.
Le pied échoue dans sa quête de la palme et c'est le mental qui l'emporte comme souvent en ultra.
Très heureux d'avoir fini compte tenu de mes handicaps au départ.
Bravo à tous les participants. Le parcours est magnifique, l'organisation parfaite et souple, alors n'hésitez pas à venir sur ce trail.