Récit de la course : 80 km du Mont-Blanc 2014, par miouasse

L'auteur : miouasse

La course : 80 km du Mont-Blanc

Date : 27/6/2014

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 3410 vues

Distance : 87km

Matos : Batons, mizuno ascend 8,porte gourdes,sac à dos.

Objectif : Terminer

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retour sur le 80km du mont blanc 2014

Retour sur le 80(ou plutôt 87) km du mont blanc.

Tout d’abord en pleine coupe du monde difficile de se coucher tôt,  alors après le match Russie Algérie au lit 23h50. Debout à 2h30 petit déjeuner dans la salle de bain pour ne pas réveiller toute la famille, je m’habille et part chercher mon pote Sylvain qui a loué un appartement à 5mn de notre hôtel. Départ 3h15 pour le départ arrivée 3h30 sous la bannière, quelques coureurs sont là mais pas encore trop de monde, 15 mn après le plus gros est là, la pression commence à monter dans la foule et sur la figure de sylvain moi je suis plutôt du genre à ne pas être trop stressé, je suis très heureux d’être là et surtout le temps est avec nous température très clémente.

4h00 top départ les premiers partent à une allure très rapide comme d’habitude et nous on part tranquillement en marchant trottinant, une voiture est là à contre sens on ne sait pas ce qu’elle fait là. Ça commence à monter très vite tout d’abord sur le goudron puis le chemin arrive et le premier col va être dur à gravir et long mais on monte au train derrière tout le monde à la file en marchant, on arrive à un point ou 2 personnes jouent du pipo le jour commence à se lever vers les 5h30 j’éteins ma lampe pour préserver de la batterie au cas où j’en aurai besoin le soir. Un fou commence à monter à côté du chemin sur les rochers il s’est pris pour un chamois on pense qu’il ne va pas aller loin mais bon il fait rire tout le monde, le soleil commence à sortir et la vue sur le mont blanc est un moment magique unique gravé pour toujours dans ma mémoire. Un peu plus haut encore un homme secoue une grosse cloche puis le sommet commence à se montrer on avait prédit un sommet en 2h30 nous y seront un peu en avance en 2h12 en 431eme position pour l’instant tout va bien nous sommes 3 à nous suivre Sylvain et Alex ,on s’attend le premier ravitaillement est la en haut du col du Brévent mais nous n’avons encore rien consommé et le prochain n’est pas très loin alors nous décidons d’avancer pour prendre un peu de vitesse et voir si nos jambes répondent bien, pour l’instant tout est au vert, nous courons jusqu’à la Flégère position 315 au km 17 en 3h04 et là nous décidons de remplir nos gourdes, en repartant je cherche Sylvain et ne le trouve pas, je fais le stand 2,3 fois et je ne le vois toujours pas je repart , un peu plus loin je vois Alex qui me fais signe lui est habillé en orange et je le vois de loin alors je m’active un peu pour les rejoindre et lancer un petit pic à Sylvain qui ne m’a pas attendu, bien sur lui aussi ne m’avais pas vu rien de grave, nous entamons la descente jusqu’au Buet une bonne descente bien large avec beaucoup de cailloux mais nous sommes bien et faisons une descente correct , un bon bout de faux plat descendant nous attends juste avant le ravitaillement et là on commence à sentir que nos jambes ont déjà bien travaillées, on s’arrête un peu plus longuement au Buet km 26.8, 4H38 de course 254eme position, on reprend des forces bananes coca tuc on remplit nos gourdes , le papa d’Alex nous remonte le moral en nous disant que beaucoup de filles sont devant nous , nous lui rétorquons que nous le savons, vu le plateau féminin et que nous ne les rattraperons bien sur jamais, ça fait du bien de voir des gens que l’on connait au ravitaillement ça nous sort un peu de la course. Nous repartons sur une petite portion qui commence à monter faiblement et là Sylvain nous annonce qu’il commence à avoir des crampes qui arrivent aux adducteurs nous lui disons de bien s’hydrater et qu’elles vont bientôt s’en aller, je continu à courir doucement devant eux mais ne les sent pas trop à l’aise sur cette portion qui monte en faux plat je ne m’inquiète pas et me dis qu’il me rattraperons de toute façon un peu plus loin dès que tout ira mieux, Alex a déjà fait l’UTMB et sait gérer les efforts comme il le faut par contre moi et Sylvain sommes novice sur ce type de profil même si nous avons déjà fait la gapencimes, le Ventoux et d’autres course du même styles mais là nous sommes en total découverte. Enfin je me retourne un peu plus haut et ne les voient toujours pas je me dis que la montée est longue et que l’on se retrouvera au pire en haut car je compte monter doucement , cette montée commence dans la végétation un peu raide mais va s’intensifier et se rendre très technique, au fur et à mesure la chaleur commence à se faire sentir beaucoup de coureurs remplissent leur gourdes dans les cours d’eau que l’on traverse, là on se sent loin du monde perdu dans la montagne le paysage est magnifique heureusement car ce col est vraiment très dur et surtout très long comme à dit un monsieur qui descendait en face de nous le col du corbeaux ça se mérite et il a raison , arrivé au sommet je me retourne et ne voit toujours pas Sylvain je me dis que je ne le reverrai peut être plus mais on ne sait jamais sur ce format tout est possible km35.9, 7h00 de course position 198eme. Très heureux d’être en haut mais pas longtemps quand je vois de l’autre coté la neige est très présente et pas qu’un petit peu , un très long passage enneigé à passer très douloureux pour les cuisses et pour le mental mais il faut s’accrocher on peut descendre sur les fesses quelques raidillons, d’ailleurs ça descend très vite vu le pourcentage mais ça refroidit bien les fesses, en tout cas ça économise beaucoup nos chers muscles qui ont besoin d’un peu de repos, il faut que j’arrive au ravito car l’eau commence à me manquer ce passage est très long sans ravito et très intense il faut recharger un peu. J’arrive au col du passet km 40.6 , 7H48 de course 179eme position, petit ravito que du liquide mais juste ce qu’il me faut, j’ai trop soif et j’ai ce qu’il me faut pour manger surtout que le monsieur du stand me dis que le prochain n’est pas loin à Vallorcine à 7km, alors je ne m’attarde pas et repart pensant que j’allais redescendre jusqu’à Vallorcine mais la surprise est grande quand je m’aperçoit que cette partit n’est en fait qu’une via ferrata pas longue mais qui fait mal au moral surtout, puis on arrive au barrage d’Emosson et là nous allons entamer la descente , je sais qu’au prochain ravito ma femme et mon fils m’attendent alors je m’active un peu dans cette descente je rattrape quelque concurrent mais la descente est longue et Vallorcine ne s’approche pas très vite, je bute même sur un caillou et me retrouve à plat ventre mais rien de mal je repart de plus belle, la chaleur commence vraiment à se faire sentir et les jambes de plus en plus en lourdes, enfin j’arrive au pied  du col pensant que le ravito était là mais encore une surprise nous attend il faut aller faire une boucle de 2 km sur le goudron pour le rejoindre, je commence à être épuisé j’ai dû prendre un coup de chaud, heureusement les gens m’encourage et je cours jusqu’au ravito enfin presque, car juste avant une belle petite bute est là et me fait très mal je commence à prendre une crampe à l’adducteur moi aussi comme Sylvain, mais je ne m’arrête pas car je sais et je vois mon fils au loin qui se dirige vers moi et me donne la main pour m’emmener au ravito, quel bonheur de les voir là surtout que je commence vraiment à souffrir km49, 9H25 de course 151eme  . Je profite pour me restaurer comme il faut, bien m’hydrater, parler un peu avec la famille ça fait du bien , je dis à ma femme que je commence vraiment à souffrir mais je repart doucement surtout qu’il faut attaquer le col des Posettes et que ça part vraiment avec un fort pourcentage, mes jambes ne répondent vraiment plus mais je m’accroche et décide de monter tranquillement mais sans arrêt, je me fait rattraper par 4 ou 5 concurrents qui marche très vite mais sans m’en soucier, j’arrive en haut du col km53.8, 10H36 de course 144eme j’ai dû gagner des places au ravito car je ne m’arrête pas très longtemps, je lève la tête et là il faut encore monter à l’aiguillète des posettes mais pas de surprise nous étions venu  avec Sylvain un mois avant repérer, un concurrent me double et nous commençons à bavarder , il me dit que ça va être dur d’arriver avant la nuit et qu’un concurrent derrière c’était allonger sur le côté dû à un coup de chaud, de là je commence à accélérer  un peu la cadence je monte un peu plus vite les jambes recommencent à bien se comporter je ne comprends pas mais j’en profite je m’hydrate bien prend un gel , un autre concurrent m’a rattrapé et profite de cette énergie pour m’emboiter le pas , nous arrivons au sommet très rapidement et redescendons très vite aussi nous redoublons tous ceux que j’avais vu monter très fort dans le col, nous entamons encore quelques forces dans cette descente mais j’en profite tant que mes jambes répondent ça fait gagner du temps et je pense vraiment à arriver avant la nuit. En bas du col nous pensions être à Argentière au nouveau ravito mais là encore surprise pas encore il faut parcourir 3 ou 4 km pour y arriver surtout que le balisage n’est pas très clair à cet endroit et pas grand monde pour nous indiquer le chemin , on regarde bien et on repart à travers la foret sur un faux plat descendant et montant jusqu’à Argentières avec mon nouveau compagnon de route, je sais que ma famille m’attends là-bas encore et je suis content d’y arriver et de les voir km 63, 11H58 de course 122eme , je peux les rassurer sur mon état de forme pour l’instant tout va bien j’ai bien récupéré je me ravitaille toujours très rapidement, regarde mon compagnon il est lui aussi avec sa famille , je repart donc seul ne voulant pas encore perdre trop de temps. Le chemin est le même que celui que nous venons de prendre un faux plat descendant et montant à travers la foret il faut se forcer à courir si on le peut car on gagne pas mal de temps et on avance plus vite sur ce genre de terrain , sauf si les jambes et la tête ne répondent pas, la route peut être très longue, mais pour moi pas de problème à ce moment-là, tout va bien je sens une présence derrière moi je me retourne et voit mon compagnon de route qui m’a rejoint nous discutons pour passer le temps plus vite il s’appelle Elian il vient du Doux à un fort accent très prononcé, je suis très heureux qu’il soit là , nous décidons de continuer ensemble car nous avons le même rythme et surement le même niveau, pour nous l’important est d’arriver au bout si on peut avant la nuit sinon tant pis on verra bien. On arrive à un petit village ou là encore le balisage laisse à désirer mais nous sommes en forme et continuons d’avancer en doublant un ou deux concurrents. Nous arrivons au ravito des bois toute sa famille et ses amis sont là avec des portes voix une super ambiance qui nous fait du bien à tous les 2, ils ont compris que l’on allait essayer de finir ensemble un de ses amis nous remonte à fond le moral ainsi que les bénévoles du ravito des gens charmants km69.7, 12H50 de course 119 eme , on nous annonce notre classement à ce moment nous ne savions pas du tout combien nous pouvions être mais l’important n’est pas là c’est l’arrivée qui compte , on se remotive avant d’attaquer la dernière montée de toute façon on se dit que maintenant on irait au bout quoi qu’il arrive, qu’on allait gravir doucement mais surement ce dernier col, nous rattrapons deux filles dans la montée qui commence par un single puis on se retrouve sur une piste plus large qui nous emmène à la mer de glace, on se retrouve devant une auberge en plein milieu du col avec un ravito improvisé par la gérante avec de l’eau et du thé nous sommes très heureux discutons un peu avec, elle nous dis que nous ne montrons surement pas comme prévu au plan de l’aiguille que l’on devrait redescendre avant, nous ne nous faisons pas de fausse joie mais au vu du kilométrage nous disons que ce peut être possible, enfin l’arrivée à la mer de glace n’est pas encore là et le passage le plus dur nous attends, beaucoup de marche très haute à passer des échelles à gravir, ce passage est long et interminable dans ma tête je me suis mis dans l’idée que c’était la dernière alors il faut y aller avançons , un peu avant le sommet un anglais ou hollandais nous double je crois qu’il ma dépasser dans tous les cols mais dans les descentes je l’ai repris à chaque fois, j’en fait part à Elian , nous le retrouvons au ravito du Montenvers km 75.2 , 14H21 de course 116eme, je me dis que nous venons de faire notre dernière montée et qu’il va falloir redescendre maintenant mais notre ami parlant anglais demande au bénévole combien il reste de kilomètres et on lui annonce 10 km il fait good  good ,   le temps que je comprenne vu mon niveau d’anglais je me retourne et dis non pas Good Good du tout, je demande si c’est une blague et il me répond pas du tout il reste 5km de montée avec 300 mètres de D+ et 5km de  descente, Elian pas inquiet est prêt à en finir , l’anglais ou hollandais repart et lui emboitons le pas quelques secondes plus tard, Elian est remonté à bloc sur cette dernière portion qui n’est pas très difficile , mais là je lève la tête et voit la cabane du plan de l’aiguille très loin et très haut et je commence à prendre un coup au moral moi qui pensais redescendre il y a quelque minutes nous revoilà partit à gravir une dernière portion difficile(plus psychologiquement que physiquement en y repensant) heureusement que Elian est passé devant il me demande s’il peut courir je lui dis que dès qu’il peut on y va ça passera plus vite, même si je n’ai plus envie tant pis je m’accroche et le suis il rattrape presque notre ami mais dès que ça s’élève un peu plus on le voit reprendre de l’avance, j’ai vraiment plus de moral mais il faut y aller je ne peux et ne veux surtout pas m’arrêter là , alors je le suis et nous arrivons enfin au plan de l’aiguille ou je retrouve enfin le moral, j’appelle ma femme pour lui dire que nous arrivons d’ici environ 1 heure ou plus, on reprend des forces on mange et repartons pour véritablement le dernier morceau que je sais très compliqué pour avoir lu les récit de l’édition précédente. Mais Elian garde les choses en main et passe devant et descend à bonne allure, nous allons rattraper notre fameux anglais hollandais et 5 ou 6 autres participants, cette descente est longue et interminable s’il nous restait des forces dans les cuisses on les laisse dedans, mais tant pis il ne fait pas nuit et nous y allons, les lacets s’enchainent Chamonix se rapproche doucement vraiment doucement on entend la sono au loin , mais on ne réfléchit plus on arrive enfin en bas l’ami d’Elian nous attends ça fait du bien il court avec nous , on est épuisé mais nous sommes sur un bon rythme on veut en finir , nous rentrons dans Chamonix et là les gens au resto commencent à nous applaudir très fort, on accélère on rentre dans la rue piétonne et là on se s’aurait cru premier pour un instant, les gens nous encourageaient très fort s’était super ça valait le coup d’arriver rien que pour ça, extraordinaire cet engouement à la course à pied dans cette ville, au loin mon fils nous rejoint me donne la main pour passer la ligne d’arrivée que nous franchissons en 16H22 et 29 secondes, 107eme position même classement avec mon nouvel ami du jour super heureux d’en finir, je rejoins mes proches Elian les siens , on est tellement heureux d’avoir fini mais aussi très fatigué à cause de l’accélération finale, on m’offre un polo finisher et une bière que je n’essaierai pas de boire de peur d’être malade, je ne me sent pas super bien, Elian me rejoint un peu , on se dit qu’on se retrouvera dans le week- end pour boire une bière ensemble mais nous ne nous verrons plus dommage. Je pars prendre ma douche en attendant Sylvain qui va bientôt arriver, une fois dans la douche je n’ai plus envie d’en sortir je m’allongerai bien pour dormir mais non il faut que j’y retourne voir mon pote c’est très important, et puis la douche a fait son effet ça fait du bien, une seconde vie et c’est repartit, la nuit est là et je vois les lampes allumées dans la descente du plan de l’aiguille , je sais que Sylvain est par là et je me dis quel courage ils ont de la faire dans la nuit, ça ne doit pas être facile, je rejoints sa femme qui commence à s’inquiéter, entre temps Alex est arrivé on se congratule, je la rassure en lui disant que s’il est arrivé jusque-là il ne va pas tarder et puis au bout d’une demi heure on le voit arriver sa fille lui prend la main pour finir avec lui, on le rejoint sur la ligne d’arrivée il a eu une petite douleur en haut du Montenvers et s’est fait soigner, nous avons fini, nous sommes heureux au vu de tous les abandons, plus de la moitié du peloton une hécatombe nous nous disons que nous ne ferons pus jamais de courses aussi dures encore moins plus longues, nous sommes inscrits pour les templiers et nous le regrettons, nous irons manger très peu chez lui car la faim nous a quittée, nous allons nous coucher en pensant à ceux qui sont encore sur le parcours avec tout leur courage, chapeau à tous ceux qui ont fini du premier au dernier, cette course est aussi dur pour les uns que pour les autres. En tout cas en m’endormant je pense à ces paysages magnifiques que j’ai vu même si j’en ai pas profité tout le temps. Ce trail restera gravé dans ma mémoire toute ma vie.

Le lendemain course des petits, super ambiance, on a changé d’avis entre temps avec Sylvain nous n’abandonnerons pas le trail de suite il nous reste encore quelque belle course à faire.

Le surlendemain nous allons à l’arrivé du marathon voir nos idoles arrivé Kilian en tête et Michel second nous avons les larmes aux yeux en les voyants arrivés tellement heureux avec une telle facilitée mais nous ne jouons pas dans la même cours, nous sommes déjà très heureux de pouvoir les côtoyer ils sont tellement abordables et ne se prennent pas pour ce qu’ils ne sont pas, (comme dans d’autre sport).

Super week-end à refaire.

Un énorme merci à ma famille de m'avoir soutenu le long du parcours.

 

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