Récit de la course : Saintexpress 2010, par Arclusaz

L'auteur : Arclusaz

La course : Saintexpress

Date : 5/12/2010

Lieu : Ste Catherine (Rhône)

Affichage : 4536 vues

Distance : 44km

Objectif : Terminer

9 commentaires

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Saint Express vous protègera ....

 

 

 

J’écris ce CR presque deux mois après la course : une anomalie m’a sauté aux yeux aujourdhui ! Alors qu’on trouve une cinquantaine de CR de la STL, pas un seul de la Saintexpress. Déjà, sur le forum de Kikourou, nous étions très peu à avoir « osé » dire que nous ne faisions que la « petite épreuve ».

Je me dis que l’année prochaine les néo-saintexpresseurs seront peut être heureux de lire ici tout le bien que j’ai pensé de cette épreuve.

 

Pourquoi faire la Saintexpress ? Et bien, dans le sport comme dans la vie, on a le droit de prendre son temps, de faire les choses par étape, de ne tenter quelque chose qu’après avoir l’impression d’avoir mis toutes les chances de son côté.

 

Depuis  janvier 2010, l’idée de faire la Saintélyon me turlupinait. Problèmes : je n’ai jamais dépassé les 3 heures de course, jamais couru la nuit en plein hiver.

Alors, quand j’apprends l’existence de cette nouvelle épreuve (44 km au départ de St Catherine), je me dis que …. c’est fait pour moi ! C’est un excellent galop d’essai pour la STL que je ferais en 2011 si cet essai est concluant.

 

Je m’inscris en juillet et m’entraîne « sérieusement », c’est à dire en courant régulièrement mais sans suivre aucun plan. Je fais quelques sorties de plus de 20 km (format que je connaissais peu et qui, finalement, me convient bien), un peu de fractionné, des sorties où je travaille les descentes rapides sur bitume et beaucoup de sortie de nuit : là, c’est une révélation, c’est génial de courir dans les bois à 22h au mois de novembre. Je pense que ces sorties nocturnes m’ont permis de m’endurcir : la rusticité me semble être une condition de réussite plus importante que les qualités intrinsèques de coureur à pied pour réussir ce genre d’aventurette. Habitant à proximité de la fin du parcours, je réalise plusieurs reco partielles entre Soucieu-Chaponost-Beaunant-Gerland.

 

Le mois de novembre a été très clément au niveau météo, je n’ai couru qu’une fois sous la pluie. Mais, la semaine précédent le Jour J, la neige tombe en abondance : les conditions vont être particulières !

 

J’arrive à Gerland vers 19h30 ce qui se révèle beaucoup trop tôt : il n’y a personne et du coup les formalités sont très rapides. Dans la semaine, on nous a dit que les bus partiraient à 21 h pour avoir éventuellement le temps de mettre les chaînes. Finalement, on part comme initialement prévu à 22 H. Les lumières du convoi de bus (une quarantaine, je pense) sont superbes dans la montée vers St Catherine. A la descente des bus, on marche une dizaine de minutes pour rejoindre les tentes du ravito : les images sont extraordinaires, personne ne parle et pourtant il y a une ambiance formidable.

Nous patientons une heure dans la tente des ravitos où il fait assez chaud ; dehors, il fait – 8 °.

Pendant le trajet en bus, j’ai mangé le Gatosport « maison » que m’a cuisiné ma chère épouse : je ne l’avais jamais testé avant (je sais, je sais, on ne teste rien le jour d’une course) mais ça se passe bien. Il m’empêchera d’avoir faim.

Je commets sciemment une erreur juste avant de partir : j’enfile ma veste-coupe vent. Je sais que je vais avoir trop chaud avec mais je préfère devoir m’arrêter pour me déshabiller que prendre froid et tout perdre.

Le départ est fantastique, dans une ambiance irréelle. Nous commençons par une petite route en montée. Il y a plusieurs joëlettes qui ont pris le départ : elles galèrent un peu au milieu de la foule mais j’imagine que ce n’est rien par rapport à ce qu’elles vont connaître par la suite. Je ne sais pas si elles ont pu rallier l’arrivée, si quelqu’un le sait, je suis preneur de l’info !

Après cet échauffement (comme prévu, je suis en nage au bout de 10 minutes !), nous tournons brusquement à gauche et nous nous retrouvons à patauger dans environ 20 cm de neige poudreuse : génial ! J’apprécie alors mes guêtres de raquettes qui me donne plus un look de trappeur que de coureur mais tant pis, j’assume !

Nous repassons à St Catherine : je m’arrête sous un lampadaire pour poser ma veste (la chasuble, c’est pas super pratique pour les changement express !).

Je suis dans les temps prévus, tout va bien …

Ah oui, le temps ! J’avais évalué mon temps possible entre 5h45 et 6h (bon, je sais, ça peut paraître peu ambitieux mais c’est conforme à mon niveau). Compte tenu des conditions particulières, je serais satisfait de la borne inférieure de 6 H.

A la sortie de St Catherine, tout le monde marche, donc moi aussi. Je suis bien, heureux d’être là. Je veux arriver le plus frais possible dans le bois d’Arfeuille qui devrait être le juge de paix du parcours avec la neige. Et là, grosse surprise : ça passe très bien. On ne glisse pas trop mais c’est sûr il faut faire gaffe. Tout se passe bien et j’arrive au bas surpris de m’en être si bien sorti. Les candidats de la STL galèreront beaucoup plus : ils trouveront une neige tassée et gelée (pardon !).

Le ravito de St Genou est plus loin que je pensais et je l’atteins en 1h50. Je pensais peu m’arrêter aux ravitos mais avec le froid, je ne peux pas résister à l’appel du thé. J’en bois 3 verres et rempli mon bidon (qui ne gèlera pas, pas plus que ma poche à eau, bien protégée dans le sac isotherme gratuit d’une grande surface !). Après le ravito, ça remonte puis c’est la grande descente sur Soucieu. Il y a beaucoup de plaques de verglas, il faut faire très attention mais on les repère grâce aux cris  des concurrents qui nous précédent. Je perds surement pas mal de temps sur cette partie mais ce n’est pas grave. Je commence à avoir mal au ventre, j’ai sûrement trop bu et trop mangé au ravito. J’arrive à Soucieu en2h50 (2h45 prévu), je rebois du thé (avec du saucisson et du fromage, c’est excellent !). Je fais une halte technique infructueuse dans les « WC mobiles » installés un peu plus loin. Je me dois de donner cette info pour les néophytes de  l’année prochaine : il y a des WC à Soucieu (bravo l’organisation) mais il faut les voir.

Nous sommes maintenant arrivé sur la partie du parcours que je connais très bien jusqu’à l’arrivée. Du coup, je n’ai plus beaucoup de souvenirs. Je peux simplement dire que tout se passe bien, que je ne souffre pas. En haut de la côte de Chaponost, le premier de la STL (Denis Morel) me rattrape. C’est impressionnant comme il a l’air de souffrir, il est vraiment à l’attaque ! J’ai peur que ses poursuivants me doublent dans le chemin du château et que je les gêne mais il n’en est rien. Denis Morel a vraiment fait un trou. Voici donc ce fameux chemin du château et ses marches. Je l’avais découvert à l’occasion de mes recos et je m'étais dit qu’il serait dangereux. Finalement avec la neige, c’est moins difficile que sous la pluie.

Je glisse sur une plaque dans la descente vers Beaunant mais pas trop de mal.

J’arrive au ravito de Beaunant en 4h35 (toujours 5 minutes de retard). Je ne m’arrête pas au ravito : j’ai tout ce qu’il faut et je sais que dans la côte des aqueducs, j’aurai largement le temps de manger. J’apprécie cette montée (c’est mon terrain !) mais, plus surprenant, le faux-plat qui suit se passe bien et la descente sur Lyon aussi !

J’atteins le Pont Kitchener en 5H20 soit exactement le temps visé ! Les quais de Saône puis du Rhône sont pénibles, glissants et surtout il y a du vent. Alors que la température est remontée à 4° (soit + 12° par rapport au départ), c’est l’endroit où l’on a le plus froid sur le parcours. Mon objectif principal était de ne pas être en souffrance sur cette partie interminable : c’est réussi, j’arrive même à apprécier !

A 1 km de l’arrivée, un gars me dit de m’accrocher pour finir avec lui : c’est sympa mais je n’avais pas prévu de sprinter, je veux juste apprécier. Bon, je m’accroche quand même et on finit ensemble. Merci à lui ! il me dit qu’on ira boire une bière ensemble mais je ne suis plus trop lucide, je ne réponds pas, dommage (on ne sait jamais, s’il me lit, on la boira l’année prochaine !).

J’ai franchi la ligne en 6h04 et des brouettes : 4 minutes de plus que l’objectif, on va donc dire que c’est réussi !

Grande première pour moi : les larmes me viennent aux yeux une fois la ligne franchie. Je n’en ai pas honte, je suis content, même un peu fier.

 

Bilan : épreuve géniale pour les « peureux » comme moi ! Merci à l’organisation d’avoir pensé à ceux qui hésitent en créant cette épreuve. C’est probable que nous avons « un peu » abîmé le parcours pour la STL mais ce problème se posera moins une année sans neige. Denis Morel a en revanche dit que nous avons constitué des points de repère qu’il a beaucoup apprécié pour se motiver.

 

Toi qui m’a lu (bravo, quel courage !), qui, comme moi, ne court pas vite et pas longtemps, tu peux faire la Saintexpress (bon, faut quand même un peu se préparer).

 

Vivement le 04 décembre 2011 : à moi la STL !



9 commentaires

Commentaire de TwoTiVal posté le 27-01-2011 à 09:42:00

Bravo à toi, et merci pour le CR !

Là, tu donnes envie quand même à des débutants comme moi ...
On verra ça dans quelques mois.
Je vais tacher de dépasser les 21, puis 30 km dans un premier temps, mais y'a des chances que je relise ce CR dans quelques mois, qui sait ?

Commentaire de Jean-Phi posté le 27-01-2011 à 15:14:00

Ben tu vois, je regrette presque de n'avoir pas été là pour cette course. Tu m'en as donné l'envie !
Bravo à toi, je te l'avais déjà dit mais tu as fait une bien jolie course !
Bon, à dimanche normalement ! ;)

Commentaire de franck de Brignais posté le 27-01-2011 à 21:44:00

Merci pour ce joli CR ! Il n'y a pas de "sous course". La Sainte Express est une course de 44 km, en pleine nuit !! Tu en connais beaucoup des coureurs qui seraient prêt à relever un tel défi ?!
On se croisera peut être sur tes chemins d'entrainements : les miens sont les mêmes !!
A bientôt

Commentaire de bubulle posté le 28-01-2011 à 20:12:00

Je lis en appréciant...moi qui viens de m'inscrire au "petit" EcoTrail pour ma première incursion au delà de 42 bornes et, avec le même raisonnement que tu as fait pour la STL : commencer par la "petite" course.

À un de ces jours, sur la STL...que je finirai bien par faire, comme toi. Cependant, cette année, ce sera Le Puy-Firminy (une autre échelle en nombre de coureurs!).

Commentaire de tophenbave posté le 11-03-2011 à 11:53:00

moi ,qui apres la stelyon 2010 m'etait jurè de ne point recommencer,apres avoir lu ton cr,je reprends l'envie de repartir sur cette epreuve!la preuve que ton recit est superbe.

Commentaire de Bastouille posté le 03-09-2011 à 11:31:30

Merci pour ce récit!
Moi aussi je commence par petit: tout d'abord le relais x4 à l'edition 2010, là je me lance sur l'express pour 2011...
Merci pour ce seul compte rendu en effet de la Saintexpress et merci de nous surmotiver!
Tu te lances sur la grande cette année?

Commentaire de Arclusaz posté le 04-09-2011 à 23:35:59

Oui, Bastouille, je suis inscrit sur la STL en 2011.
J'espère y trouver autant de plaisir que sur la Saintexpress 2010 : j'ai encore dans la tête les bons moments vécus l'année dernière.
Profite, profite de cette chance que nous avons de pouvoir faire ce genre de bêtise !
Bon entrainement et bonne course.

Commentaire de gerard posté le 03-12-2011 à 00:32:57

La SaintExpress est une bonne idée pour se donner un avant goût de la SaintéLyon.
J'attends le CR de la SaintéLyon 2011.
Gérard
http://gerard.betton.over-blog.com/

Commentaire de gerard posté le 03-12-2011 à 00:33:31

La SaintExpress est une bonne idée pour se donner un avant goût de la SaintéLyon.
J'attends le CR de la SaintéLyon 2011.
Gérard
http://gerard.betton.over-blog.com/

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