Récit de la course : Marathon de la Côte d'Amour 2005, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : Marathon de la Côte d'Amour

Date : 2/10/2005

Lieu : Le Croisic (Loire-Atlantique)

Affichage : 2237 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Battre un record

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hip! hip! hip! mogwai

salut les bestiolles !
le tritre de ce cr était initialement "oufti", mais le mogwai me l'a piqué ! donc j'ai changé ;-)

et oui : "oufti" comme disent les belges, traduisez par "vinzou", "eh ben", "oh
la vache", "pétard", "mazette".
en effet, car comme dirait Gotlieb : "matin ! quel week-end !!!"


mais revenons un poil en arrière ....


en 1999, je découvre la ml et devient progressivement un zanimal....euh non ! rassurez-vous , on
va pas remonter jusque là ;-) mais quand même, je vous ressort un extrait des dernières
lignes de mon cr du marathon de la cote d'amour 2004 :

" en fait ce qui me gonfle le plus ce soir (mais les jours vont passer et ça va
s'oublier), c'est que ces 3h45 me paraissent très difficilement atteignables.
déjà l'an dernier j'avais eu les mêmes temps de passage jusqu'au 30ème km et
j'avais ensuite craqué. je ne pense pas que ce soit le mur, mais que je manque
sérieusement de rythme sur ces distances. pour celà, il faudrait que je revois
mon entrainement, mais avec un boulot qui se termine souvent après 21h, c'est
pas évident de trouver la motivation pour se faire "mal" le soir. "

fin de "citation"

et oui, malgré avoir battu mon record sur la distance à l'époque j'avais fait un
NS monstrueux et échoué sur mon objectif des 3h45, avec peu d'espoir de le
réaliser un jour !

en décembre 2004, il y a eu un déclic dans ma p'tite tête de carapacé : la saintélyon !
parti trèèèèèès lentement parce que pas bien du tout au début, marchant dans les
côtes dès la sortie de saint étienne, j'avais fini "comme un boulet de canon"
avec la libellule pour passer sous la barre de la sainté de bronze ! donc, ce
que disaient depuis des années le papy mononeuronal, le chacal et autre dinosaures du bitume
était peut être pas complètement sénile ;-). il ne servirait donc à rien de
vouloir partir trop vite et les secondes gagnées au début font des minutes de
perdues à l'arrivée ! ok, ok, je m'en rappelerai. ainsi, toutes mes courses de
2005, je vais les courrir avec le même état d'esprit et toutes se finiront bien,
avec parfois même des résultats surprenants (pas plus tard que le dernier semi
il y a 3 semaines) ! sauf une : le trail des 3 chapelles où je terminerais à
l'agonie en étant parti sur des bases beaucoup trop élevées !
en plus lors de cette saintélyon, j'ai connu avec la libellule une émulation
forte que j'avais déjà ressentie au volley ou au rugby, mais toujours en sport co. à savoir que j'ai besoin
de partager l'effort, les victoires, les joies, les déceptions quand je fais du
sport. je pense que je ne suis pas fait pour le sport individuel juste pour
l'effort, j'ai trop besoin de communiquer mes émotions ! d'ailleurs aux trois
chapelles quand je me plante, je suis seul, sans pote avec qui discuter pendant,
avant ou après ! alors que lorsque je sais qu'il y a des zanimos dans la course,
je suis dans un autre état d'esprit, non pas de "compétition" mais d'échange et
d'émulation ! l'effet zoo, en quelque sorte !

bref, ça y est enfin ! pour mon neuvième marathon (le cinquième fait
"sérieusement" car il faut sortir du lot 3 médocs et 1 mdp courrus en mode
festif), j'ai enfin retenu la leçon et réalisé un NS de 2'. Certes, il a fallu
bosser pour le préparer et le mogwai est pour beaucoup dans la régulation de mon
allure, mais j'ai enfin réussi à terminer "à donf" !

pour ce marathon, j'avais donc comme objectif principal de ne pas craquer sur la
fin ! sous les conseils du sage chacal, j'avais initialement prévu des bases "modestes" de 3h50, mais je trouvais au printemps une
motivation rigolotte d'aller chercher le record de mon insecte préféré, la
libellule, qui après avoir connu des déboires sur ces 2 premiers marathon,
n'avait pu faire mieux qu'une marque de 3h43'57. au début, ce fut une boutade et
finallement, je me suis dit que pourquoi pas. mais que l'essentiel était de
descendre sous les 3h45 ! tout ce qui serait en dessous serait du bonus. le
dernier semi courru en septembre et quelques mails zanimaliens optimistes me
faisaient phantasmer d'un 3h40, mais je n'y croyais pas trop.


première étape, faire une vraie préparation pour une fois. je me mets donc en
quette sur internet, trouve différents trucs un peu compliqués à mon gout et en
farfouillant, je tombe sur un site qui propose des plans d'entrainement
personalisés : "webcoach". j'envoie un mail de contact, je me présente, explique
mes motivations, mes habitudes et mes possibilités d'entrainement. le contact
passe bien et zou, je décide de faire entièrement confiance. j'applique
quasiment à la lettre le plan proposé sur 3 mois. l'été étant là, il m'est plus
facile de me dégager du temps et même quand le boulot chauffe, je me force à
suivre le plan même s'il faut aller faire 20 ou 30 bornes le matin avant d'aller
bosser (mais bon, faut avoir une sacré bonne radio dans les oreilles pour faire
passer le temps !)

le seul reproche que je ferais à ce plan est qu'il est orienté CAP exclusivement. il n'y
a pas assez de vélo ou de rando-course par rapport à ce que j'ai l'habitude de
faire. en plus, il y a des fracs, ce que je ne fais jamais d'habitude. donc, ma
grande peur sera de me blesser ! donc pour une fois, je serais "sérieux" en
soignant le moindre petit bobo tout de suite (glace + anti-inflammatoire), en
m'étirant sérieusement après chaque sortie et en m'hydratant correctement, ce
qui fait qu'aucune blessure ne viendra perturber ma prépa (juste une guibole un
peu sifflante la dernière semaine, mais ça devait être dans la tête car je n'ai
pas été gêné en course)


mes temps sur 1000m, me laissent à penser que je suis en forme. mon semi
auray-vannes me confirme ma bonne forme. et mon webcoach veut me voir partir sur
les bases de 5'10 au kilo ! ouh la, je lui dit que je ne veux pas revivre les
fins difficiles des précédentes années et que ce sera plutôt 5'15 voir 5'20 !

bon voilà pour la prépa sportive ! mais voyons aussi un petit peu l'envers du
décord ! ben voui, parce q'un cr de tortue sans AAB, c'est pas possible ! donc,
faut vous dire aussi, que depuis des lustres, il est prévu qu'une orde de belges
descende dans mes contrées. l'aveugle étant soit disant blessé, celui-ci refila
son dossard au mogwai qui m'avait promi son aide depuis plus d'un an (et quelle aide!) ! ces dames
aveuglette (coureuse) et mogwaiette (non coureuse) faisant aussi parti de la
horde avec 3 petits mogwaïons !
la famille ourson, la famille ratounet, le dob et la dobie, et l'herminette
étant du voyage, ça nous fait déjà une belle brochette de zanimos !

la dernière semaine de ma prépa sera en fait consacrée à la prépa des AAB, ce
qui fut tout aussi profitable car j'avais les guiboles un peu nazes ! samedi
matin, les namurois débarquent et alors là : "oufti ! matin, quel week-end"

les petits mogwai et les petites tortues trouvent assez rapidement leurs marques
soit aux balançoires, soit au dvd, soit au PC. pendant ce temps, les parents
attaquent les bierres, les fruits de mer, le chateau de Callac blanc, la paella
(il faut un peu de riz quand même), le Mas du Novi ! hips ! petite promenade
digestive dans les rues de Nantes l'après-midi et récupération des dossards à
Pornichet le soir. à la sortie du gymnase, nos amis belges vont découvrir ce
qu'on appelle une averse ici ;-)) une sacrée pissouillée qui dure 10' qui vous
retourne les pébrocs et qui vous laisse 5 cm de flotte sur la chaussée ! bref,
un grain vient de passer !

AAB le soir, un poil plus sage que le midi, koike il restait des langoustines à
finir. et dodo réparateur croyons-nous! horreur ! malheur ! non ! une java toute
la nuit dans le camping nous empêcha de fermer l'oeil, surtout les belges dont
le bungalow se trouvait à deux pas de la piste de danse : "alexandrie !
alexandra !" ! bon, j'ai eu le fin mot de l'histoire par ma jolie-maman. il y
avait une école de commerce qui avait loué 30 bungalow pour le we ! pas de bol
et encore désolé mes amis ! si ça peut vous consoler, le proprio s'est pris le
savon du siècle de la part de la belle-doche !

7h00 : dring, c'est un peu comateux, que je vois débarquer mes belges.
personnellement, j'ai mieux dormi qu'eux mais les coups de cornes de brume lancés par
les fêtards nocturnes m'ont quand
fait sursauter une bonne dizaine de fois! malgré le peu de sommeil, mes
compagnons sont de joyeuses humeurs et nous filons sur le croisic pour retourver
les autres zanimos !

arrivée sur zone, on se rend directement à la balise de rassemblement : la gare SNCF : personne ?! et puis petit à petit tous les zanimos prévus rappliquent, retrouvailles, présentation et l'heure tourne doucement. je me fais chambrer sur mon short ! ben quoi, il est pas beau mon short de plage ?! on est bien sur la cote, je suis habillé comme pour aller faire une petite partie de beach volley ! l'aveugle qui je le répète est là en "touriste" est le plus "stressé" d'entre nous. " il vous reste plus que 15" ose-t-il lancé le saur ! sous entendu, va p't'être falloir aller vous échauffer ! cause toujours ! à part le dob qui est déjà dans sa course, personne ne s'échauffera, trop content de papoter. on fini par entrer dans les sas de départs, mais on est vraiment les derniers ! stef diagana est là comme l'an dernier, mais contrairement à 2004, il est en tenue de ville et ne fera pas quelques km avec nous !

température fraiche pour l'instant mais pas froid, le soleil est en train de sortir, la journée s'annonce magnifique (comme d'hab, quoi !) ça va être l'heure ! je me marre une dernière fois avant le départ avec le chauffeur du camion balais. alors que je suis dans le sas de départ juste devant le camion, je repars en arrière en lui disant dépité et avec l'air sombre, que finalement, je le sens pas et que j'y vais pas ! il me semble désolé et essaie de m'encourager à partir quand même (il pensait pas avoir du boulot dès le départ). bon sur ce je vais discrètement pisser comme prévu en fait et je repasse ensuite devant lui, moins dépité que tout à l'heure et je lui dit que finalement, je vais y aller quand même. il est tout content pour moi et quand il voit que je me suis un peu foutu de lui, il se marre franchement ! il avait l'air sympa ce gars là ! ceux qui sont montés dans le camion ont du être réconfortés par sa gentillesse !

avec le mogwai et sous les conseils sages de l'aveugle, nous avons décidé de partir sur 5'30 sur les premiers km et de monter doucement en régime. premier km : un peu plus de 6', ben voui, à partir complètement du fond, on s'est un peu fait coincé et les quais du croisic ne sont pas bien larges, j'ai beau essayé de passer sur le côté, en sautant par dessus les casiers à homard et les bouts des bateaux à quai, j'ai un peu de mal. heureusement, dès la fin du premier km, on attaque la cote sauvage et la route permet de prendre son rythme. comme le mogwai vous a déjà donné tous les temps de passage, je ne vous soulerais pas avec une redite, mais juste quelques impression suplémentaires.

au bout du 3ème km, le mogwai trouve le bon rythme, toujours bien prudent ! je suis super bien dans la tête car je fais une entière confiance à mon poisson pilote et je ne fais que marquer chaque km au cardio sans savoir si on est en avance ou en retard sur l'horaire. je fais un peu la visite guidée au mogwai. je note que la marée est en train de monter et que le vent forci avec elle, comme d'hab ! les km passent super vite ! je suis bien. lorsque le vent est défavorable, le mogwai fait une discrète accélération pour se mettre devant moi ou à côté d'un autre concurent et j'en profite lachement pour me protéger !

cette côte sauvage du croisic, je la connais par coeur (comme tout le reste du parcours d'ailleurs), port aux rocs, le golf, le rocher de l'ours, la route du milieu, et retour par l'océarium, st jean de dieu et son centre pour handicapés, tous les ans au bord de la route pour nous encourrager malgré leur lourd handicap ! c'est bateau à dire mais quand on voit des gens invalides à ce point, on se dit que nos petites misères de tendinites et autres lumbago sont bien futiles ...

Km 10 (53'12), deuxième passage dans le coeur du Croisic cette fois. on quitte alors la presqu'ile par la plage de port lin ! on a déjà croisé l'aveugle et celui-ci nous double en voiture en ricanant confortablement assis au volant de la voiture du mog ! on longe la cote derrière la plage valentin, on passe plage st michel à Batz sur mer (mon passage préféré !), je montre au mog, une petit maisonnette juste sur la falaise que j'ai failli acquérir par le passé, mais la trop grande proximité à l'époque avec la maison de la belle-doche m'avait fait renoncer au projet. domage, vu la restauration parfaite du lieu depuis 15 ans, j'aurais fait une sacré plus-value ! le soleil est désormais bien installé, et il fait bien chaud, mais la chaleur ne me gênera pas vraiment de la journée. je suis parti en kikourou manche courte, mais j'ai par moment regretté le débardeur !

le ravito du bourg de Batz, c'est là que la course commence (km 17). après on attaque les marais salants, puis la grande côte et le final sur le remblais ! que du hard !

j'aime beaucoup ce passage dans les ruelles escarpés du bourg de batz ! juste avant d'attaquer les marais salant, j'apperçois sur le bord de la route la tante et l'oncle de claire qui habitent à Guérande et qui sont venus me faire la claque ! je sourri et les salue rapidement, car juuste après le virage à 90° dans lequel ils étaient, on se prend un petit vent de nordé, pleine tronche, et on attaque les marais ! autant vous dire que pendant 3 km, le seul abri que je vais avoir, c'est mon bon mogwai et d'autres concurents de passage ! je colle tellement au mogwai que plusieurs fois je le bouscule un peu. le revêtement est très irrégulier ! c'est la route des paludiers ! très mal entretenue ! heureusement, cette route est très sinueuse car elle contourne chaque parcelle ce qui fait que de temps en temps le vent en moins défavorable. on passe le semi, un poil en retard sur l'horaire (1h52'22) , mais je n'y fais même pas attention ! je suis concentré sur la gestion de mon effort. je sais que c'est là que lors des deux premières éditions, je me suis cramé ! après le demi-tour dans les marais, le vent devient favorable, et c'est un vrai bonheur que de courir complètement relaché au côté du mogwai, sans avoir l'air de forcer ! sagement on accélère très peu et on essaie de refaire un peu de jus pour la suite !

à kervalet, on voit à nouveau l'oncle et la tante (m'enfin ! comment ils ont fait pour être déjà là ?) et on revoit aussi l'aveugle en train de bailler aux corneilles, tant et si bien qu'il n'est pas près pour la photo et qu'il a oublié le casse-croute du mogwai ;-) voilà notre aveugle piquant un sprint endiablé pour nous doubler, prendre de l'avance, ouvrir son appareil et cli-clac immortaliser notre passage dans ce petit village de paludier ! il a encore de beaux restes l'aveugle quand je vois le sprint qu'il s'est fait !

à kermoisan, km 26, nous attendent comme prévu nos petites familles (petit coucou rapide) et ...l'oncle et la tante ! m'enfin, c'est pas possible, on a pris le chemin le plus court pour relier les deux villages et on a courru et ils sont là avant nous, c'est quoi ce mystère ??? même en voiture, avec les déviations je vois pas comment ils ont pu faire ? j'aurais l'explication à l'arrivée, il étaient...en vélo ! c'est bien le meilleur moyen pour suivre la course d'ailleurs !

comme tous les ans sur cette foutue route du Manerick qui passe au pied du chateau d'eau et qui ramène sur la grande cote, j'ai une envie terrible de faire un petit pipi, j'en parle au mogwai, mais ça n' pas l'air de le préoccuper beaucoup ;-) bon , ben je vais le garder pour plus tard ! et comme d'hab aussi dans cette ligne droite très légèrement montante, je commence à avoir le pates qui ralent !

le mogwai a toujours les choses en main ! il se fait régulièrement encouragé par des : "allez Pierre" à cause du prénom écrit sur son dossard ou des "allez le basque", à cause du béret bisur ! pour le "allez Pierre", il ne dit plus rien, résigné, vaincu, humilié de porter si haut le nom de son pire ennemi, mais pour le basque, il reprend systématiquement l'interlocuteur en disant : "pas basque, belge !" avec une pointe d'accent à peine voilé qui garanti l'autenticité de la remarque , ce qui fait bien marrer tout le monde ! y'a même une spectateur qui associant le béret au prénom, l'a encouragé : "allez l'abbé Pierre" ! on a bien rigolé sur le coup ;-)

le passage sur la grande côte se déroule plutôt mieux que les autres années et c'est comme toujours aux alentours de la pointe de Penchateau que j'ai un bon coup de barre (km 29/30, comme par hazard). le mogwai aussi me semble moins bien, il est plus souvent derrière moi et j'ai l'impression qu'on avance plus beaucoup, et pourtant non, le chrono est toujours aussi régulier, on tient donc le coup !

arrivée sur la plage du pouliguen, c'est toujours pour moi la même magie. on voit Pornichet (l'arrivée) tout au bout au fond de la baie, on passe au bord de la plage du Nau où j'ai passé tant d'heure à jouer au volley et au bout du quai de la Potinière, comme tous les ans, il y a ma petite famille qui m'attend ! génial et comme tous les ans, c'est à ce moment là que je passe le commutateur sur le mode "mental".

et oui, tous les ans, je suis à peu près dans les même temps au Pouliguen, km 30, mais c'est après que ça se gate sérieusement généralement !
2h39 en 2003 pour finir en 4h14
2h38 en 2004 pour finir en 3h53, record battu malgré tout
2h39 en 2005,


seulement, voilà, cette année, je me suis a priori un peu mieux préparé et surtout j'ai l'arme fatale avec moi : le mogwai !. lorsque j'émets une plainte timide, il ne dit rien, il ralenti juste discrètement et relance très progressivement pour retouver le rythme. devant le royal, j'ai le plaisir de courir quelques centaines de mètres avec mes deux grands fils. ensuite c'est l'interminable final, je ne me fie plus q'au rythme du mogwai, je vois des paquets de coureurs que l'on remonte et que l'on "dépose". j'ai les poumons "rengainés" comme disent les belges, j'ai mal aux pates, mais pas tant que ça, c'est plus le souffle qui me manque. le mogwai m'incite d'ailleurs discrètement à bien expirer, ce qui me requinque à chaque fois. j'ai super soif sur ce remblais ! tous les ans c pareil, je trouve que le dernier ravito n'arrive pas ! enfin, il est là, je prend un gobelet au vol, pas de bol, il n'y a que le fond du verre de rempli, le mogwai est déjà dans le sprint final, c'est pas le moment de flancher ! accroche toi gros tas, tu lui dois bien ça ! au km 40, pour la première fois de la course, je calcule combien il me reste pour finir dans le chrono de la libellule (même si je craque en plus de 5' 30 au kilo, c gagné ! yes !) mais pas d'attendrissement, l'arrivée est en vue, et il reste encore cette fameuse boucle en aller retour à faire. dans mon souvenir on faisat demi tour à la grosse bouée rouge ! arg ! c'est vrai, depuis l'an dernier, il faut aller jusqu'au bout du remblais. la relance après l'épingle à cheveu est très dure, je pers quelques metres sur le mog qui m'attend discrètement, je regarde ma montre à 500 m de la ligne, pas lucide du tout, je me dis que je peux passer sous les 3h42, je mets les gazs, mais pas assez ! biiiiiiiip ! le tapis à puce ! je ne fais pas un pas de plus et me retouve à 4 pates, sur le bitume ! 3h42'10" !putain, j'ai tout mis là....... le temps de reprendre mon souffle et je tombe dans les bras de mon chevalier servant ! matin, quel bonhomme ! au moment du décrochage de puce, je sens une remontée stomacale que je réfreine par politesse envers la coupeuse de puce et juste en posant mon pied du petit marche pied, je me prends la première vraie crampe de la journée ! yesssss ! je progresse, en 2003, la première crampe était arrivée au 30ème km, l'an dernier dans la dernière ligne droite, cette année c'est après l'arrivée ! en fait, comme le dit le mogwai, les crampes arrivent après 3h45 de courses, il suffit que j'arrive à rentrer avant ;-)))


dans le sas d'arrivée, les crampes sont terribles, le mogwai plaisante avec tout le monde. son état de fraicheur contraste avec celui de tous les autres concurrents qui sont pas frais frais ! il tombe même dans la soupe de poisson et le muscadet ! pas de soupe de poisson pour moi cette année, car j'ai des bizarreries stomacales un poil ténébreuses ;-)

je me poste sur le bord du parcours, j'enlève les pompes et les chaussettes! j'ai des ampoules pour éclairer toute la foire du trone. en effet, comme j'ai oublié mes soquettes fines de CAP, j'ai courru avec une paire de chaussette de tennis en bouclette, vachement épaisse, très confortables au début mais j'ai eu les orteils complètement comprimés ! je me mets donc les dargifs au soleil et je commence à guetter l'ourson et le ratounet. sur ces entrefaits, je vois le mogwai monter dans une ambulance ! kesako ? la mogwaiette me dit que l'aveuglette a eu un problème ! j'ai rien vu, rien entendu ! je sors donc mon portable en espérant des nouvelles de l'aveugle ! 5' plus tard, je vois l'aveuglette sortir d'une ambulance en direction de la tente de secours ???? je pige plus rien du tout ! plus d'aveugle, plus de mogwai ? je "fonce", pieds nus et perclu de crampe vers la guitoune (honte à vous enfants indignes qui vous êtes moqués de vot'pov'papounet et de sa démarche chaloupée ;-))) ). une fois sous la guitoune, je retrouve l'aveuglette qui est toute palotte et qui est avec le toubib ! je le connais, c'est le même qui s'était occupé de moi au marathon de nantes en 2002. il a pas l'air plus inquiet que ça et l'aveugle arrivant sur ces entre-faits, je retourne donc vers le point de rassemblement pour rassurer tout le monde !

je regarde ma montre ! et ben quoi ? l'ourson s'est arrêté boire un coup à l'Hermitage ou manger une niniche chez Manuel ? je guette le maillot bleu du CAC ! anne ma soeur anne, ne vois-tu rien venir ! enfin, je reconnais la silhouette caractéristique de l'ourson à la ramasse, tout vouté et la foulée rasante ! je le secoue un peu, mais contrairement à auray-vannes, je suis bien incapable de courir avec lui jusqu'à l'arrivée ! zou le voilà reparti vers son meilleur chrono ! pas de ratounet ? je l'ai pas vu passer car entre-temps je suis retourné prendre des nouvelles de l'aveuglette et récupérer son k-way !

il fait beau, tout le monde est là ou presque...voilà l'herminette qui arrive toute seule, tranquillou ! avec sa petite foulée et malgré la fatigue une beau sourire sur la figure ! bravo encore à toi !


bon, ben si on est tous là, va falloir aller à l'AAB, parce que c pas tout ça mais depuis hier soir, on a pas bu un p'tit coup !

l'aveugle vient nous dire que l'aveuglette ayant refait une crise d'asthme sous la guittoune , le toubib a préféré l'évacuer sur le CHU de st naz pour examen et mise en observation ! elle aura ainsi loupé les galettes, les crêpes et le cidre, mais ce fut plus prudent en effet avant de faire 800 km de ouature !

AAB de fin de marathon, tout le monde est bien fatigué, mais l'ambiance est très chaleureuse. les enfants font des pâtés, les ados papottent à tour de bras et les grands attaquent le cidre : alors brut ou doux ? lequel vous préférez ? un p'tit coup de gourdasse bleue pour réssuciter un ratounet moribon, et c'est malheureusement l'heure du départ !

à la prochaine les copains !

on va récupérer l'aveuglette à l'hosto et malgré une petite mine, elle me semble en meilleure forme ! une sieste éclair sur les pelouses de l'hosto m'a bien requinqué et je peux même prendre le volant jusqu'à Nantes ! plonk, c'est fini , les belges filent sur Paris alors que nous prenons la bretelle de décélération : un dernier coucou par les vitres de la voiture : "au revoir mes amis" et soyez prudent sur la route !

matin ! quel week-end !!!

à tous ceusses qui ont tenu jusque là dans ce cr, bravo !

à tous les zanimos présents sur la ligne, bravo aussi ! bravo à l'ourson (qui bat son record quand même), à l'herminette et au dob qui même s'ils ont fait moins bien que souhaité ont quand même fini brillament ! ne vous inquiétez pas, il est pas si facile que ça ce parcours malgré son relief plat ! je sais de quoi je parle, je m'y suis déjà cassé deux fois les dents. une grosse pensée à l'aveuglette à qui il a manqué que quelques centaines de mètres !
merci à l'aveugle pour sa bonne humeur et son reportage photo !

enfin une mention toute spéciale à mon poinçonneur des lilas ! je t'ai déjà dit à l'oreille dans l'aire d'arrivée tout ce que je pensais !j'ajouterais juste que tu as fais ton boulot d'une manière remarquable, super discret mais super efficace. d'ailleurs tu n'as pratiquement rien dit! tu n'as pas eu besoin de me dire "molo" ou "plus vite", ton attitude suffisait pour me faire comprendre ce que j'avais à faire ! chapeau bas ! j'ai joué le role de lièvre avec la tarine au Mdp, je sais que ce n'est pas évident de se mettre dans les baskets d'un autre et tu as été parfait de bout en bout, mon cher...Pierre ;-))))


en rédigeant ces quelques lignes, j'ai aussi ce soir une petite pensée pour le chacal qui m'avait répondu un mail plein d'encouragement lors de mon semi-échec de l'an dernier alors que j'avais le moral un poil dans les chaussettes. ce mail, je l'ai relu plusieurs fois au cours de l'année passée ! il m'a servi de "boussole" pour ce marathon. une petite pensée aussi à mon papynou qui me surveille du coin de l'oeil et qui sait toujours répondre à mes p'tites questions !

ma saison 2005 est quasiment finie, il me reste un petit trail initiatique avec l'ourson à faire en novembre et les cols verts feront parti de la prochaine saison . une bonne petite saison ma foi ! un bon cru avec pas trop de bobo ! sainté de bronze, winner raid 28, record sur 10 km, aucun PM aux pèlerins, finisher mercantour, record sur semi, record sur marathon pour les moments les plus "sportifs" ! sans oublier la journée géniale pour franchir II avec les zanimos, le super we de la champenoise chez l'papy et le MdP avec the magic'tarine pour les moments les plus festifs ! comme quoi, on peut joindre l'utile à l'agréable !
pour 2006 : quoi de prévu ? la trilogie hivernale infernale d'abord ! allo papy turoom, tu peux déjà acheter des majorettes ou des dinki toys ! l'ourson fait la colec, je lui en offrirais une avec plaisir ! ensuite au printemps un p'tit 10 km histoire de passer sous les 45', les pèlerins bien sur et le we du premier juillet : le tour du golfe du Morbihan , ça va être zouliiii ! pour le reste, rien de prévu ! peut être une 6000 D si on va passer les vacances à la Plagne car ça fait un moment qu'on en parle avec les z'enfants ... peut être un premier triathlon à la baule en septembre (je voulais le faire cette année, mais c'était le we dernier) et bien sur, un marathon de la cote d'amour ! mais plutôt en touriste ou en lièvre pour Charlotte .car si je retente un chrono un jour sur marathon, ce sera sur un autre parcours car celui là je le connais trop bien ce qui est un avantage mais ce qui peut aussi être un gros désaventage quand il faut taper dans le dur..à suivre donc !

et vous z'autres les zanimos ! c'est quoi vos projets, parce que vous savez moi, là où il y a des zanimos, je suis prêt à y aller !!!!!


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bien amicalement,
la tortue...
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