Récit de la course : Trail du Cassoulet 2005, par cassoulet
L'auteur : cassoulet
La course : Trail du Cassoulet
Date : 2/10/2005
Lieu : Verfeil (Haute-Garonne)
Affichage : 1950 vues
Distance : 35km
Objectif : Pas d'objectif
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1ER TRAIL DU CASSOULET A VERFEIL (Toulouse)
1ER TRAIL DU CASSOULET A VERFEIL
Une entrée remarquée dans la cour des grands !
607. Non, ce n’est pas la marque d’une voiture. Mais bien le nombre de concurrents qui ont pris part dimanche 2 octobre à la première édition du trail du Cassoulet à Verfeil et alentours.
Plusieurs distances étaient proposées et le grand vainqueur du jour se nomme bien Yves Tabarant. Le vieux lion a encore rugi…
Vers 14h30 dans la salle d’En Solomiac du côté de Verfeil. C’est là que se déroule la plupart des grands spectacles de la petite commune haut-garonnaise. Un peu comme une salle des fêtes, mais en beaucoup plus grandiose. Près de quatre-cent cinquante couverts ont été dressés pour la circonstance. Pas une place ne restera inoccupée. On joue à guichets fermés. Un succulent fumet de cassoulet s’est propagé dans toute la pièce. C’est le plat du jour. Le thème même de l’épreuve qui en a pris le nom. Mais tous les concurrents s’en souviendront longtemps. Pour le prix d’inscription, chacun repartira avec sa petite boîte de cassoulet et pour un prix modique, un repas consistant sera servi après la course. Au menu énorme cassoulet bien sûr, mais aussi salade de gésier en entrée, formage et tarte en dessert. Le tout arrosé d’un Fronton à volonté et d’un petit café à la sortie. Les organisateurs ont même forcé le détail avec un pain de campagne proposé par Banette. C’est chaud et ça croustille sous la dent. Les flageolets passent tous seuls et le bout de saucisse de quinze centimètres recale un estomac qui souvent en a vu de toutes les couleurs sur ce parcours si exigeant. Les traileurs d’aujourd’hui aiment à savourer ce genre de moments. C’est ce qui fait toute la différence avec les courses sur route, plus traditionnelles. Là on vient avant tout pour passer une matinée différente, tranquille et savoureuse. Un peu comme une parenthèse de vacances. D’ailleurs on ne peut s’y tromper en regardant d’un peu plus près la liste des engagés. Les trois-quarts du gotha viennent d’autres départements. On peut citer les Bretons venus en nombre, l’Espagnol, les cinq Italiens, les Belges et la Suisse, mais la palme reviendra aux Vendéens de « Cours Toujours 85 » qui feront le déplacement à presque quarante. Le Trail du Cassoulet a joué de sa forte propagation de communication bien avant l’événement et les coureurs français ont pu tranquillement choisir leur date sur le calendrier. Sans stress, ni pression. Une petite visite du côté de Toulouse, dans un site calme et enchanteur, avec un repas prometteur, il n’en fallait pas plus pour assurer le succès mérité d’une première édition.
Olivier Bizard, un des hommes forts de l’organisation, encore pris dans l’édition des classements, n’hésite pas à dresser un premier bilan. « C’est vrai que c’est très fort pour un premier coup. Mais nous sommes tout de même bien aidés par quelques gros partenaires qui nous ont soutenu jusqu’au bout. Je pense notamment à Récapé qui a fourni le cassoulet, à la mairie de Verfeil ou à la communauté des communes du Girou. A TMA pour la communication et aussi au 11ème CCTP de Balma. Les militaires étaient omniprésents sur la course. A tous les points de carrefour, à tous les ravitaillements. C’est ce qui fait toute la différence. Sans eux, nous n’aurions pas pu arriver à un tel résultat. »
Et c’est vrai qu’à l’heure de s’en mettre plein la lampe, les félicitations vont bon train parmi les convives. Difficile dans un tel contexte de trouver le petit détail qui tue. Même la météo avait décidé de se ranger du côté des organisateurs. On avait annoncé un peu partout sur les journaux et à la télévision que des pluies éparses viendraient traîner dans le coin. Il n’en fut rien. Il y a même eu des passages de rayons de soleil. Bref la pluie est venue que plus tard dans l’après-midi. Une fois que tout était rangé. Ou presque.
« Heureusement que le sol n’était pas mouillé » entend-on par ici. « Sinon cela aurait été une autre paire de manches. Nous sommes passés dans des endroits déjà un peu glissants. Je n’ose imaginer ceux-ci avec quelques journées de pluie. Et la traversée de champs ? »
C’est vrai que la course dans son ensemble aurait été tout autre, à commencer par les arrivées sous l’arche Running applaudies par un parterre de spectateurs composés de concurrents ayant déjà fini et d’amis et de familles de traileurs. Cela fait du monde. Christian Reina ne sait plus où donner du micro.
Alors que Marc Montal a déjà appelé sur le podium la majorité des lauréats de cette première édition et s’apprête à faire le tirage au sort, il rappelle que les cassolettes dans lesquelles nous venons de manger, nous sont bien sûr gracieusement offertes. Souvenirs, souvenirs et un cadeau supplémentaire. Ça change du traditionnel tee-shirt et ce n’est pas plus mal !
« J’étais plutôt serein avant l’épreuve » conclura Marc, le président des Trotteurs de la Balerme. «Ce n’est pas de la prétention mais grâce au site réalisé par Olivier, nous avons pu suivre en direct l’évolution des inscriptions. Et nous avons très vite vu que nous dépasserions les 500 engagés. Il a fallu s’adapter au fur et à mesure. Pour les repas, nous étions de toute façon obligés de limiter. La salle a une capacité limitée et nous avons fait avec. Les premiers inscrits étaient sûr de participer. Ensuite pour tout le reste tout était déjà bien calé, alors avec quatre cents ou six cents, c’était presque pareil. Bien sûr, il y aura toujours quelques détails à revoir, mais je crois que dans l’ensemble tout le monde aura pu être satisfait. »
Les organisateurs, rappelons-le, n’en sont tout de même à leur coup d’essai. Ils ont organisé durant presque dix ans la Balade de la Balerme et on se souvient qu’en 2004, ils avaient préféré faire l’impasse pour préparer au mieux cette nouvelle épreuve. Bien leur en a pris car le résultat est vraiment à la hauteur de toutes les espérances. Les Trotteurs, c’est avant tout un club d’amis et de potes de longue date et c’est ce qui ressort d’une telle journée. C’est en fait toute l’essence même du trail à notre époque et les coureurs aux-mêmes s’en rendent bien compte. Ils ne sont pas dupes et en redemande. En tout cas le premier trail du département a trouvé sa place, de choix, dans le calendrier local.
Un très beau plateau
607 dossards étaient donc remis juste avant 9h. Ils étaient répartis sur plusieurs épreuves. La plus populaire restera la petite distance de 16 kilomètres. Un petit tour du côté du lac de la Balerme et retour. Ils seront plus de 250 à relever le défi. Le long parcours avec ce crochet du côté du Lac du Laragou et ses 35 kilomètres attirera près de 130 coureurs. La marche lancée à 8h30 intéressera tout de même plus de cent personnes. Amis et familles de traileurs. Et puis une trentaine de gamins s’essayeront aux courses qui leur seront réservées. Il y avait aussi la possibilité de faire la totalité du parcours dans un relais avec passage de témoins au retour sur la ligne du côté d’en Solomiac. Plus de cinquante équipes de deux se sont engagées.
Sur le coup dès 9h donc tout ce beau monde s’élance car il n’y a qu’un départ commun. Ça fait du monde ! Seuls les marcheurs partis en sens inverses et pas avares d’encouragements et les relayeurs attendant leurs partenaires sur le site d’arrivée ne sont pas dans le groupe.
Devant c’est Philippe Hénin qui prend les choses en main. Lui qui est plus habitué à la route avait décidé pour un dimanche pas surchargé en événements pédestres de s’adonner au trail. Il prépare déjà sa saison de cross et a voulu se tester sur quelque chose de proche.
« Il n’y avait pas beaucoup de courses aujourd’hui dans le coin. » explique-t-il. « La distance était juste bien pour moi et puis les cross approchent et cela m’a permis de me situer un peu au niveau des appuis. Mais c’est certain que je n’aurais jamais fait le grand parcours. »
Philippe se détache d’entrée et termine en 1h02’35’’. Derrière lui deux ou trois traileurs du long ne sont pas loin. Bruni et Tabarant passent moins de deux minutes plus tard. Le deuxième de la distance est plus loin. Richard Nurit en bon vétéran deux, pointe à un peu plus de trois minutes. Mais il n’a pas forcé son talent. Il se préparait pour la Balade de la Saune le dimanche d’après où il jouera une de ses dernières cartes pour le challenge Lévy. Laurent Trimaglio complètera le podium et la première féminine, Martine Latger n’est pas loin en quatorzième position. Elle vient de remporter coup sur coup le Tournefeuille Evasion en équipages féminins et puis le Trail du Bois à Eaunes. Elle se place petit à petit comme une spécialiste en la matière dans la région.
Les premiers relais ont été passés par Houria Fréchou à son mari Patrick et par Chollet à Ledoux. Les écarts sont très faibles. Pour le long, la bagarre fait rage sur la tête de course. Yves Tabarant même à 56 ans ne veut pas s’en laisser compter. Il ne laisse pas de répit à Patrick Bruni bien remis de son Ultra Trail du Mont-Blanc. Dans toutes les petites montées qui agrémentent le parcours, il en remet une couche. Et Dieu sait qu’il y en a !
Petit à petit, Patrick perd le contact.
« Logiquement je n’aurais pas dû venir » explique ce dernier. « J’habite du côté de Pau maintenant et heureusement que j’ai gardé un peu de famille par ici. Cela m’a permis de revenir aujourd’hui pour dire bonjour et aussi pour tenter cette première édition. Après l’UTMB, je me suis reposé un peu mais les montagnes près de chez moi m’ont vite attiré. Maintenant je suis en pleine préparation pour les Templiers. Yves a été plus fort aujourd’hui, c’est net. Il est plus à l’aise dans les montées. Il s’est détaché sans que je puisse y faire grand chose. »
Après une vingtaine de kilomètres, après le premier passage sur la ligne, Yves se détache donc inexorablement. Lui sort d’une superbe saison de triathlon. Il a encore fait onzième au général à Nice et bien sûr premier de sa catégorie. C’est prodigieux ! Il attise d’ailleurs quelques jalousies et a de plus en plus de mal à gérer cette situation, bercé par les suspicions de tout ordre. (NDLR : il a souhaité s’expliquer en aparté, voir l’encadré)
Il boucle son parcours en 2h25’ et Patrick finit derrière à quelques encablures. Ils n’auront pas pris trop de temps pour profiter des ravitaillements avec saucisses fumées à l’abord des deux lacs. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde !
Pour l’ultime marche du podium, Rémy Jégard reviendra petit à petit sur Stéphane Pélissier et le passera finalement dans la toute dernière difficulté. Le cinquième est italien. Il s’agit de Fulvio Mannori. Mais les premiers relais pointent déjà leur nez. Car derrière l’Italien deux hommes terminent main dans la main. Il s’agit de Patrick Fréchou bien revenu sur Ledoux et qui a décidé de finir avec lui. Deux équipes terminent donc ex-aequo. La première mixte et la première masculine.
La première édition du Trail à peine terminée que déjà les Trotteurs n’hésitaient pas à se tourner vers l’avenir. Le nouveau logo a déjà été édité. La date du premier octobre déjà retenu. Et les idées fussent pour savoir comment faire pour accueillir encore plus de monde. Aussi bien sûr la course que durant le repas. Mais chut, pour l’instant, laissons-les savourer ce succès tant mérité. Tout le travail de communication fait en amont, tous les tracts distribués sur toutes les courses de la région et d’ailleurs, toutes se publicités choisies judicieusement ici et là, ce film réalisé en interne et venu agrémenter quelques arrivées de courses comme à la Corrida AGF avec déjà quelques cassoulets distribués, tout cela et bien encore a tout de même bien fini par payer. Et comme dit Marc : « déjà il faut recommencer pour 2006 et on va rapidement faire les dossiers de remerciements pour les partenaires. »
www.trailducassoulet
Remy Jégard.
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