Récit de la course : Les Templiers 2009, par mumbly

L'auteur : mumbly

La course : Les Templiers

Date : 25/10/2009

Lieu : Nant (Aveyron)

Affichage : 4170 vues

Distance : 72km

Objectif : Terminer

2 commentaires

Partager :

254 autres récits :

Mes Templiers à moi

J'ai longtemps rêvé de franchir la ligne d'arrivée des Templiers avec mes 2 fillettes ...

Je ne suis pas du genre à me rendre la vie facile avant une telle épreuve, qui plus est quand c'est l'objectif principal de la saison. Doué d'un hypocondriaquie avancée, je sais pertinemment que la semaine qui précédera les Templiers sera comme les autres avant une compèt : n'ai-je pas le nez qui coule trop ? quels sont ces frissons qui me parcourent le dos ? ne suis-je pas un peu fiévreux ? et si j'avais la grippe A ? tout le temps cette peur ridicule qui me hante (faudrait peut être consulter un certain Dawa pour une préparation tout en sagesse ?)

N'empêche qu'on est bien là le samedi à Nant avec toute la tribu et un camping car loué pour l'occasion. Stéphanie, ma moitié participe à la Templière avec sa soeur. Leur premier trail, on les encouragent, elles s'y régalent. Tout va bien, sauf que j'ai toujours la tête comme un compteur à gaz et je suis pas au mieux mentalement. Je m'essaie à la sieste, peine perdue. Un tour au Salon, des pâtes, un doliprane, 3 mènes de tarot sans goût et au lit.

Il est 4h, je me réveille et ça y est, je ne suis plus "malade" (je ne l'ai jamais été d'ailleurs). Maintenant c'est sûr, je vais participer aux Templiers. Je m'équipe soigneusement et pars rejoindre la ligne de départ accompagné de Steph, de sa soeur et de mon père. Un peu perdu dans cette foule, je m'y place sagement attendant impatiemment le départ. Et puis Ameno retentit et les yeux s'embuent, c'est grandiose ! Un dernier regard aux miens et c'est parti !

Je pars prudemment en surveillant régulièrement ma 305, je me suis fixé 1h45 à Sauclières et je dois m'imposer un 8 km/h pas infaisable. Il fait pourtant vite chaud et je décide d'enlever (sans m'arrêter) ma seconde couche. La vue sur les premiers raidillons est spectaculaire, on voit des colonnes de lumières monter dans la nuit. Arrive l'ancienne voie ferrée, je garde le rythme mais je ne suis pas au mieux, quelques dérangements gastriques débutent : dois-je déjà m'arrêter ? et la barrière de Sauclières ? je décide de la passer et après on verra bien. J'arrive à Sauclières en 1h57, un peu inquiet de n'avoir qu'un 1/4 d'heure d'avance sur le couperet. Mon père et ma belledoche sont là, cela me remotive, je bois juste un verre d'eau et je repars. 

La montée suivante dans la forêt se fait plus facilement, mes maux semblant m'avoir quitté. Les premiers paysages dans les hauteurs sont magnifiques avec tout ce monde qui court (ou marche) comme moi... Et puis le vent et le brouillard s'en mêlent, je sors alors mon bonnet acheté la veille sur le stand Salomon, il est trop bien, il gratte pas. La pente s'accentuant, je sors alors mes bâtons. L'arrivée au St Guiral se fait en douceur, les single track étant trop étroits pour toute cette foule, nous marchons souvent en file indienne, en s'arrêtant même à plusieurs reprises. La seconde porte étant passée plus facilement (35 min d'avance), je me sens serein et j'en viens à me dire que je pourrai bien être finisher et réalisé mon rêve, je suis tout ému en passant à cette image...

C'est dans la descente vers Dourbies que vont apparaître les 2 douleurs qui m'accompagneront par la suite : une au genoux droit et une autre inhabituelle au bas du tibia gauche. Pour les évacuer je mets quelques mp3 qui me donne un peu de gnac. Je me fais doubler dans les descentes mais rattrape mon retard dans les 2 portions de montées. J'arrive à Dourbies après 5h30 de course, beaucoup de monde m'encourage : "Allez Benoit !", ça fait drôle au début, on a l'impression que tout le monde vous connait ! Je passe en 1320ème position.

Je ne sais pas si c'est le fromage claqué au ravito ou les encouragements de la foule, mais j'ai une grosse patate dans la montée vers la crête du Suquet. J'essaie d'être prudent et de me dire que la course est encore longue mais l'envie est plus forte et je dépasse une cinquantaine de coureur dans cette portion d'autant plus que mes douleurs musculaires ne m'affectent pas en montée. Je le paye ensuite un peu dans le début de la descente vers Trêves mais j'ai encore de l'énergie et toujours pas de coup de mou (après 45 km) comme cela m'est arrivé dans chacune de mes courses. J'apprends alors que Thierry Breuil vient d'en finir, bravo à lui. Et puis, pour la deuxième fois de la journée, les larmes montent : à 500 m de Trêves, je vois ma Steph qui vient à mon encontre, en me disant que c'est super, qu'elle est fière de moi ... On rejoint ensemble toute la famille qui se met à courir dans la rue principale : mes 2 souris, mon père, ma mère, c'est génial mais il reste encore 21 km, un petit semi vallonné on va dire. Je suis 1210ème.

La montée sur le plateau se passe bien. Je me surprend alors à courir sur les portions roulantes, en me disant que la fameuse descente de Cantobre n'est pas loin. On s'engage alors bien dans une descente mais c'est celle du vallon de St Sulpice (je crois) que j'avais zappé et ça me fout un coup au moral. On est, en plus, bien nombreux dans cette portion et on avance au pas. L'heure tourne, il est temps que je m'occupe de ma 305 qui me signale des piles faibles et à qui je connecte mon chargeur solaire. J'arrive alors à Cantobre en 1126ème position après une descente éprouvante où mes bâtons m'auront sans doute sauver. Je suis pourtant encore pas trop mal et je ne m'arrête que pour piquer 3 pâtes de fruits au ravito. Je ne peux plus craquer maintenant.

Je suis alors galvanisé par la foule présente dans la portion après Cantobre, je sais que je vais finir et le Roc ne sera qu'une formalité, toute relative bien évidemment. Je n'ai toujours pas eu mon fameux coup de moins bien (que je n'aurai pas d'ailleurs). Je cours sur le plateau en haut de la montée, j'ai mal au bas du tibia mais tout se passe dans la tête alors j'en remet une couche dans un petit single qui va bien, juste avant la descente. J'aperçois alors Nant, mon theater of dream...

Ca y est, je l'ai fait, je pousse sur mes bâtons dans la dernière montée dans le village, plus rien ne peut m'arrêter. Je vois alors mes 2 souris qui m'attendent, je prend ma plus petite dans les bras et la grande par la main, c'est géant, tout le monde nous acclame. J'arrive en 11h14 en 976ème position (je suis dans les 1000 !!), mes parents et ma belle me tombent dans les bras. Je suis heureux.

 

 

2 commentaires

Commentaire de millénium posté le 01-11-2009 à 13:22:00

c'est tout simple , mais tout émouvant. Bien préparé , bien couru , bien raconté.
Bravo , sincèrement chapeu Monsieur !

Commentaire de l'ourson posté le 01-11-2009 à 13:45:00

Merci et bravo mumbly. Superbe CR émouvant au moment où l'on apprend que les Templiers à Nant, c'est fini !!!
L'Ourson_bouhouhouh..._;-(((((

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.07 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !