samedi 9 heures.

Pour des raisons personnelles, ce sera pour moi la derniere grande course de la saison (et mon deuxieme ultra-trail, mon premier aux citadelles s'est fini en avril au bout de 12h45, elimine a Raissac parce que hors delai...). En plus de la region que j'aime beaucoup et de l'ambiance conviviale, je sens que ça va etre une chouette course. Je pars avec un objectif de 18 heures dans la tete, mais j'ai pas vraiment d'idees, parce que pas de references. 

Gerard Blin, organisateur fort chaleureux nous previent avant le depart "le seul passage delicat, c'est celui ou vous manquerez de vigilance". Ca part ensuite sur un rythme tranquille, je me mets tranquillement a mon rythme de montee, et discute apres la tour de Batere avec "biggun" alias Cyrille-l'homme-sandwich qui organise un trail début septembre dans le Tarn. Il me parle de l'Aubrac la semaine precedente, mais aussi de l'edition 0 du Canigou, et comme j'avais lu les CRs quelques jours avant sur le site, je fais vite le rapprochement et on parle rapidement de kikourou.

Des la premiere descente, je vois mes limites, pas trop demotive de voir du monde passer devant (j'ai l'habitude maintenant). Le parcours en sous-bois est tres chouette, et j'arrive à Faig apres 2h50 de course. On discute rugby avec un gars de Perpignan dont l'equipe favorite est Toulouse, dommage pour lui meme si j'y vis je ne connais que tres peu le milieu du rugby...

Entre Faig et Estables tres chouette parcours. Et je suis sur d'avoir deja descendu en canyon un grand cours d'eau que l'on a traverse (il faut que je reprenne les topos, j'ai l'impression que c'est la Taurynia, mais mes souvenirs restent flous - si quelqu'un peut m'aider). Le parcours ne presente pas de difficultes particulieres, Aux Estables en 5h40, je retrouve biggun juste au moment de repartir...

La montee au Pla Guillem est tres chouette, j'en profite pour rattraper un peu de monde et pour remercier d'ores et deja Gerard pour ce parcours (il sera plusieurs fois sur le parcours pour nous encourager). Sur la descente, je suis rattrape des le debut par biggun, on taille le bout de gras jusque Mariailles.

Pause a Mariailles, je connais maintenant le chemin jusqu'aux Cortalets (il emprunte une tronçon du GR10 que j'ai fait il y a quelques annees). Je repars apres 7h25 de course.

Le passage le plus cassant est certainement cette portion entre Mariailles et les Cortalets, beaucoup de petits pierriers, il m'est difficile de courir, et j'enrage plus d'une fois a cause de l'orientation pas si aisee a deux endroits. Quand je rejoins le refuge de bonne-aigues, quelques excellents souvenirs de rando me reviennent (flash-back - suite a un bivouac, 6 heures du matin, je prends le café avec vue sur la vallée, et un Isard me tiendra compagnie sans me voir pendant 5 minutes, il est a 5 metres mais il ne sent pas ma presence grace au vent oriente dans ma direction, c'est magique et apres 4 jours de rando je n'ai vu que 3 randonneurs en tout et pour tout). J'accelere, la piste s'y prete, je suis bien dans mes pensees et ZUT!! voilà que le souvenir de l'isard m'a fait perdre la trace et je n'ai pas bifurque sur la droite. Entierement ma faute, et de toutes facons j'avais la tete ailleurs, pas au suivi des rubalises. 20mn de perdues.

Je recupere la montee vers les Cortalets, tres chouette. Je croise un anglais (Steve si je me souviens bien), il est avec des amis, il en bave, et un "son of bitch" lui echappe rapidement, il a l'impression de pas voir le bout de la montee. Je passe devant et rejoins ses compagnons, qui feront route avec lui jusqu'au bout.

Apres 11h15 je suis aux Cortalets, une bonne soupe, je mets des manchons de cycliste pour le froid et repars tranquillement dans la descente. De nouveau doublé par plusieurs concurrents, je me fais de nouveau plaisir sur la derniere montee en en rattrapant quelques uns. Puis descente tres courte et apres 14h45 mn de course, il ne me reste plus qu'a savourer un des melanges les plus raffines qui soit: malt et houblon...