Récit de la course : Trail des Vallées du Chevalier 2009, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : Trail des Vallées du Chevalier

Date : 1/5/2009

Lieu : Namur (Belgique)

Affichage : 2260 vues

Distance : 62km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Merci les belges !

Le trail des Caracoles, dont j’avais couru la première édition en 2004, après 5 années de bons et loyaux services et une dernière édition en apothéose en 2008 sur un 100km (les caracoles célestes), laisse cette année la place au trail des Vallées du Chevalier. C’est toujours la fine équipe du Running Club Namur qui est à l’organisation avec l’Empereur et Guirlande aux commandes, mais cette fois, c’est n’est plus mon ami Pierre, dit l’Aveugle ou le Hareng…Saur qui a cisellé le tracé, mais Antoine, un para-commando du RC Namur (62 km pour 1700 m de D+ annoncés), et on comprendra pourquoi au bout de quelques kilomètres…

 

Le nom de ces vallées est donné en hommage au roi Albert, lui-même appelé le roi-chevalier, et mort dans les années 30, en chutant d’un des rochers escarpés qu’il va nous falloir « escalader » et qui dominent la Meuse à l’est de Namur, au lieu dit « marche les dames ».

 

http://www.rcnamur.be/rcntrail/rcntrail.html

  

Guider par l’Aveugle et Catherine, nous arrivons avec Claire, dans le camp militaire juste à temps pour faire la bise à l’empereur, le mogwai et le papy qui a fait aussi le déplacement. La météo s’annonce superbe, je pars en short/t-shirt kikourou + casquette + trabucco et avec une ceinture porte-bidons avec 2 bidons de 0.6l et de quoi recharger 2 fois en caloreen au ravito du 20 et du 40km. Depuis la veille et à la suite d’une séance de HTV et de frac un peu poussée, j’ai une douleur à un genou qui m’inquiète un poil, et je ne me sens pas au top, mais je m’aligne quand même derrière la ligne de départ, bien au fond comme à mon habitude. Le but étant de regarder le paysage et de faire une SL sans trop tirer sur la mécanique afin de ne pas perturber mon entrainement qui rentre dans une phase plus soutenue en prévision des échéances estivales.

 

Le départ est donné au pied d’une butte d’herbe humide qu’il faut « escalader » à froid, ce que mon genou et mon souffle n’apprécie pas du tout. Je pars tout doucement en me disant que la mécanique va chauffer et qu’il suffit d’être patient. Je laisse ainsi partir le papy puis le mogwai et je reste à mon petit rythme marchant dès que la route ou le chemin s’élève même de très peu. Les premiers km sont assez roulants et malgré mon départ du fond, j’arrive encore à me faire doubler. Je ne suis pas bien du tout et je me dis, que je ne vais pas me mettre dans le rouge aujourd’hui et qu’au pire, je pourrais toujours bifurquer sur le petit parcours.

 

Après 45’ de course environ je rattrape le papy, pas en grande forme a priori qui demande à un bénévole le chemin le plus court pour rentrer au camp. Je lui dis de continuer un peu et de venir avec moi, histoire de voir comment vont évoluer les choses ; mais malgré mon rythme bien bas, je me retourne souvent et m’aperçois qu’il n’avance pas. Bon tant pis je continue et j’arrive, en bas d’une belle descente, au début du bois où vont commencer les choses sérieuses. Après avoir fait une première bise à Claire, on passe un petit pont de singe pour enjamber un ruisseau et on attaque le gros morceau du jour, concocté par notre ami para-commando. Il s’agit d’un passage de 3 ou 4 km de montées et descentes hyper raides et glissantes. La plupart sont équipées de cordes ou de câbles d’acier afin de s’aider à grimper. Ça bouchonne pas mal, et on n’avance pas très vite. Impossible de doubler dans les côtes car tout le monde s’agrippe tant bien que mal à la corde, mais j’arrive à doubler un peu dans les descentes.

 

 

 

Le passage des cordes (photo RCN)

 

 

 

En haut d’une corde, je rattrape le mogwai qui ne semble pas en grande forme non plus ! Malgré mon genou qui n’aime pas du tout les descentes, je commence à trouver ce petit jeu très rigolo et je sors des cordes au km 14 enfin chaud et dans la course. C’est à ce km14 que se fait la bifurcation vers le petit parcours du 20km, et je ne me pose même pas la question, je pars sur le grand parcours comme prévu, d’autant que le gros des difficultés est passé (on a fait 600 m de D+ sur les premiers km).

 

 

On redescend sur la banlieue de Namur pour traverser la Meuse à Jambes. Je retrouve Claire qui prend le soleil en m’attendant et j’arrive au premier ravito en….3h30 ! Record de lenteur battu. J’avais pensé mettre 2h30 pour les 20 premiers km, mais le passage par les cordes a ralenti tout le peloton. Au ravito, je rattrape « suce-grain » et « poulet » qui sont 2 coureurs du RCN, a priori plus forts que moi et je me dis que je ne dois pas être si mal que ça.

 km 18 à Erpent 

 

 

Les sensations sont bonnes, je ne traine pas au ravito et je file vers le ravito 2. Je croise Pierre et Catherine qui reviennent de vérifier leur balisage du km20 au km30. Ce sera le passage le moins sympa, avec souvent de longues lignes droites sur des chemins de terre défoncés. Le parcours est beaucoup plus roulant de ce côté de la Meuse. Je garde toujours la même tactique : course en descente, trottinage sur le plat et marche en montée. Les km passent bien et le ravito du km40 arrive plus vite que prévu. 2h15 pour faire les 20 derniers km. Comme toujours, je ne traine pas au ravito et je continue. Le paysage est très sympa, vallonné mais pas trop pentu, et malgré quelques portions de route, je suis bien heureux d’être là, mais il fait de plus en plus chaud, et je commence à souffrir un peu de la chaleur. Je remonte sans arrêt des coureurs qui ne sont pas brillants (les grimpés de cordes qui commencent à faire leur effet probablement). Sur le bord de la Meuse, je vois une chalande en train de laver le pont de sa péniche avec un gros jet d’eau. Je l’interpelle et elle ne se fait pas prier pour me faire prendre une bonne douche qui me fait un bien fou.

 

Nous revoilà dans des portions plus pentues, mais très agréables et variées côté végétations et paysages. Hormis les pates qui commencent à être dures, la seule chose qui me gène, c’est le manque d’eau. 2 ou 3 fois, je vais en chercher chez l’habitant car mes bidons sont à secs. A chaque petit ruisseau traversé, je trempe la casquette et à quelques km de l’arrivée, des enfants proposent des arrosoirs pour s’asperger…nouvelle douche.

 

Je suis toujours sur le même rythme et l’arrivée se rapproche d’après mon altimètre sur lequel je surveille l’évolution du D+ effectué. Une dernière longue ligne droite dans la forêt tout en montée nous ramène au village proche du camp militaire. Le dernier km est identique au premier de ce matin, mais dans l’autre sens. J’ai un gars en point de mire à 200 m qui ne me semble pas bien vaillant, mais je ne cherche pas à le rattraper. Je termine, un peu déshydraté, en déroulant tranquillement et en dégustant ces derniers mètres sous les encouragements de l’Empereur au micro.

 

J’ai les jambes bien dures et douloureuses car je n'ai fait aucun travail spécifique de D+ depuis longtemps, mais je ne me sens pas trop entamé. Une bonne douche et un bon massage plus tard, je tombe par hasard sur les premiers résultats affichés sur la porte et qu’elle n’est pas ma surprise de voir que je suis… sur la première feuille des classés ! Si , si ! Une tortue sur la première feuille, c’est donc possible ! De mémoire, c’est la première fois que je vois mon nom en aussi bonne position. 36ème (sur 150 partant environ) en 8h28, ça m’a fait une bonne sortie longue tout en endurance et toutes ces cotes m’ont fait un bon exercice de musculation qui me sera utile, j’espère, pour mes prochaines échéances vélo ou trail.

 L'arrivée sous le soleil 

 

 

Le we est cependant loin d’être terminé, car le lendemain, j’irais trainer mes courbatures avec Claire lors d’une visite de Bruxelles, magnifique capitale européenne que je ne connaissais pas. Et le dimanche, après quelques bons moments épicuriens avec l’Aveugle et Catherine, me revoilà au départ de la course de CO que le club de l’aveugle organise. Je découvre une organisation au top, et je vois à l’allure des autres concurrents que je n’ai pas affaire à des amateurs de la boussole ! Je fais ma CO tranquille avec des courbatures terribles aux cuisses qui s’estomperont une fois chaud. Je fais 1 grosse boulette qui me coute au moins 10’, mais à part ça, je suis à peu près à mon niveau, sur un parcours assez technique où il y avait encore 250m de D+ pour 8km (à vol d’oiseau), mais comme je ne suis pas un oiseau et qu’en plus j’ai fait des erreurs, j’ai bien du me taper mes 10 bornes, pour 1h28. Je termine dans le milieu de ma catégorie, ce qui pour un gars qui ne connaissait pas du tout les lieux n’est pas si mal et puis, je me suis encore bien amusé, c’est bien l’essentiel.

 

Au final, un chouette we chez les belges !

 

Je termine ce récit en remerciant infiniment l’Aveugle et Catherine pour leur accueil pendant ces 3 jours. Comme toujours, le temps a passé trop vite, mais sachez que ce we nous laissera, à Claire et moi, des souvenirs indélébiles.

 

 Bruxelles : la grand-place 

Vu dans les rues de Bruxelles  

Bien amicalement,

La tortue

  

2 commentaires

Commentaire de Olycos posté le 04-05-2009 à 16:05:00

Sympathique CR.....
A bientot
oly

Commentaire de le_kéké posté le 05-05-2009 à 17:34:00

Belle course la tortue.
Comme d'hab un très beau CR et la fable encore une fois vérifiée. Bravo pour le reportage chez nos amis belges.

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