Communauté des sports d'endurance

Le choix

Pour être qualifié vu mon niveau le travail d’équipe était indispensable.
Donc les raisons qui m’ont conduites à Clermont.
1-    participation du quota d’étudiants de Lyon3 (c’est une première)
2-    Proximité entre Clermont et Lyon qui permet d’emmener un max d’étudiants
3-    La présence d’un mec qui regarde pas les fleurs en course
Bref si ce samedi je suis à Clermont c’est grâce à un travail d’équipe.

L'équipe est composée de :

- quentin notre fusée

- vincent notre petit jeunot futé

- Arnaud notre fou sans peur sur 1500

- Matov qui sera forfait

- ma gueule le boulet qui s'occupe de repérer les plans bouffes 

et chez les féminines :

- Aline  notre petite fusée

La préparation

Depuis le dernier cross 2 séances de qualités et quelques footings. On peut donc dire que le dernier cross était une bonne séance de spécifique.
Niveau diététique en net progrès j’ai juste zappé le boudin ou la viande rouge
Niveau sommeil là y’a encore du boulot

L’avant course

Réveil 5h30 pour faire un gateau et préparer son sac. Vincent, un coéquipier doit me rejoindre à 7h.

7h05 nous partons de la maison et j’espère que cette fois ci j’ai tout, enfin j’espère . Pour ne pas oublier mes semelles j’ai même pris une paire de baskets en rab (ça fait juste 4 paires pour une course de 6km ). Vincent part minimaliste et mon sac doit faire une bonne cinquantaine de litres. Sacré duo.
Dans le métro qui nous emmène au bus on croise aussi d’autres athlètes enfin ça doit être des athlètes car des mecs aussi affûtés qui se dirigent vers le point de rendez vous à 7h30 le samedi matin y’a pas tant de malades sur terre.

7h45 pile à l’heure dans le bus pour l’instant c’est calme et tout le monde essaye de dormir un peu comme on peut. Plié, le baladeur sur les oreilles le bonnet et le buff en bandeau je m’isole pour m’en ronfler une.

Enfin c’était sans compter qu’on récupère la joyeuse bande de Lyon2 qui est en pleine forme et prête à donner de la voix.
C’est parti on the road again direction Clermont.
Petite pause sur l’autoroute et première pause casse croute les copains ont vite compris que si j’avais pas ma collation de 10h y’allait y avoir des morts dans le bus. Comme dit le coach soit un mort de faim dans les côtes.

12h On arrive finalement tranquillou à Clermont après 4 heures de voyages. On pose les gars de l’Insa et lyon1 et avec Lyon2 on va au flunch. Frustration totale, on a 20 minutes pour manger et bien sur pas question de profiter des frites à volonté . Bah riz et pâtes ça fera la ruse. Je me permets quand même discrètement de taper dans l’ile flottante de mon voisin.

13h Retour sur le complexe sportif pour attaquer le meilleur moment de la journée : la sieste au vestiaire. Fort de mon entraînement pendant les 24h de Crest, je deviens pas mauvais dans cette discipline. Néanmoins aujourd’hui j’ouvre quand même l’oreille pour glaner des infos. Ce qui est sympa c’est qu’il y a une bonne ambiance dans les courses universitaires, ça déconne bien dans les vestiaires et la plupart des mecs se demandent pourquoi ils sont là ? A lyon3 nous c’est pour la bouffe.

On récupère aussi nos dossards et je découvre que j’ai oublié les épingles à nourrice.
Retour au vestiaire.
14h il s’agit de se préparer doucement.
14h30 en tenue on va reconnaître le parcours. Depuis le temps que je voulais faire un vrai cross, là je suis mais méchamment servi. Bon il va falloir chercher du plat et du non gras. En fait y’en a pas… du coup on prépare les pointes. Content d’avoir du 12 mais ça risque d’être juste.

15h on assiste au départ des miss, chute sur la ligne. Ce qui est sympa en FFSU c’est qu’on peut voir l’élite et aussi la masse et ceux avec plus de proximité et une ambiance plus détendue que sur les courses FFA.

De notre coté on part à l’échauffement. Méthode kenyane on part tout doucement et on augmente progressivement le tempo. Au passages on encourage les miss et on admire les finish et on continue à encourager les copines qui sont encore sur la pacours. La miss de Lyon3 après un magnifique départ et une superbe course se fait passer par deux miss des autres universités de Lyon. A sa décharge face à des cyclistes aux grosses cuisses dur de rivaliser dans les bosses

Vient notre tour d’enfiler les pointes. Lignes droites sur le départ. Ça se bouscule déjà et ça percute. Mum j’adore. Liste des engagés sur le net nous sommes 375. Pff ça fait du monde et j’ai les chocottes.

Il vient le temps de se placer sur la ligne et je pense aux CR d’Agnès. C’est le bordel tout le monde ou presque veut être devant. Les officiels essayent tant bien que mal de faire reculer tout le monde. A l’insu de mon plein gré je suis sur la ligne . Bon c’était avant que tout le monde se mette sur la ligne. Finalement je suis derrière mais vraiment derrière, même derrière les mecs de lyon2 mais ça c’est pour leur foutre la pression.
Finalement tout le monde est prêt ou presque...

La course

 

Plan du parcours => http://www.sport-u.com/cmsms/uploads/file/doc_2008/plan_parcours_cross.pdf (si quelqu'un arrive à la mettre en ligne sous un autre format que pdf)

 

Tous sur la ligne le doigt sur le chrono
Pan

Et c’est parti, j’appuie sur le chrono. Devant tout le monde se penche en avant et c’est parti pour 6 boucles d’enfer. La boue vole de partout, des vrais chevaux de labours, ces sauvages! J’ai pas pris mes lunettes et j’ai presque des regrets. Déjà le premier virage et je remonte déjà dans le peloton. Il faut jouer des coudes. La longue courbe et déjà les piquets sont fracassés. Quentin nous avait mis en garde mais c’est quand même un gars de notre équipe qui s’est fait jeter dessus.

En contre bas, les cadors se sont déjà envolés.

Première descente un trou dans le peloton je me faufile et voilà que la porte se ressert, m’en fout avec mes gros bras je passe quand même . L’épingle et là je veux prendre à l’extérieur mais tout le monde veut faire l’intérieur au risque de tomber. M’en fout je ferais l’extérieur et je fais ma place en jouant encore des coudes. A la relance il faut se taper une bosse et ça passe car elle est pas trop grasse. On passe devant les filles de Lyon2 qui encouragent. Encore une épingle et on se jette dans une pente en dévers bien gras. Bien sur ça glisse et ça joue encore des appuis sur les copains . Encore une bosse façon mort de faim et j’ai les poumons et les cuisses déjà bien bien chauds. Maintenant faux plat descendant puis descente. Je peux enfin dérouler et je remonte encore. Juste devant un gars de Lyon qui fait toujours des départs canons mais que je fume toujours. Une épingle avec une marche dans la rocaille, je me fais remonter.
L’épingle 12 on met la main sur la barrière mais on sort trop large. Une petite descente et à partir du point 13 ça devient vraiment fun. Une bonne monté entrecoupée d’épingles et le tout dans la boue. Point 14 ça redevient plat et je relance.

C’est parti pour une deuxième boucle. Youpi !!! je gère l’effort et remonte tout doucement sur le gars de Lyon. Dans la longue descente je le passe. Sur la longue ligne droite opposée j’aperçois Cédric qui avait gagné l’académique. Peu avant le départ il me confiait sa légère angoisse vu le parcours et son entraînement inadaptés, petit signe de la main et je continue mon effort.  ho hisse
Revoilà la ligne droite de retour et je me refais fumer. La bosse et Aline qui nous encourage et je reviens vers la ligne en passant quelques mecs.
3 ème boucle ho hisse. Je me retrouve avec un mec de l’insa qui normalement est devant. Ça c’est bon signe. Toujours les même sensations mais je commence à en chier. Sur la dernière monté ça bouchonne du coup j’aide un gars à monter en le poussant au cul.

On se lance sur la 4ème boucle on joue toujours avec Sylvain un coup je te passe, un coup tu me passes, et du coup on joue à touchette . Devant il y a des cyclos. Sur les autres cross j’étais devant eux et je passais en papotant. Là j’ai plus vraiment le sourire ça devient dur. Un coureur redémarre tant bien que mal. Il semblerait qu’il y ait pas mal de chutes. J’ai les jambes lourdes et là j’aimerais bien que ça se finisse là maintenant.
Bon il faut attaquer la remonté vers la ligne et hop on attaque la 5ème boucle.
Je me fais passer par la tête de course. J’en profite pour encourager ceux que je connais. Laeticia pour m’encourager me dit que je me traîne. Pff si on peut même plus faire son footing . La bosse au niveau du point 5 est de plus en plus dur à monter d’ailleurs même avec les pointes je monte en canard. J’ai de plus en plus de mal à relancer.
Fin de la cinquième boucle j’ai eu l’impression d’être scochté tout du long mais je remonte et on se croise avec certains un coup devant un coup derrière et en plus ça devient de plus en plus tactile entre les gars.

Là j'arrive à relancer pour distancer les cyclos c'est pas que j'en chie

 

On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue

Sixième et dernière boucle. Cette semaine j’applique enfin les conseils du coach, le cross c’est un truc de guerrier faut se battre. Maintenant je m’accroche et je sers les dents. La bouche légèrement ouverte et je me répète ce mantra, t’es un guerrier, t’es un guerrier, pense à Cyr, pense à Cyr, pense à la rocaille de cet été, t’es un guerrier.

Maintenant je lache rien dans la descente je m’accroche avec les gars de Lyon2 et Lyon1 et je sais que je vais passer. La dernière bosse nous sommes tout un tas pour l’attaque sur le finish, on en veut tous. Juste sur l’arrière je sais, je le sens, ça va être mon tour, je lâche rien cette fois ci dans la bosse le plat et je lance, passe, j’arrive pas à rejoindre le groupe de devant mais j’envoie pour revenir et creuser le trou. Le sol se dérobe mais j’envoie, je le veux.
Passage de la ligne.

Fin de course et après course

Dans les barrières le souffle court, j’ai mal, c’était violent. Mais c’est fini, wow c’était un vrai cross . Si la semaine dernière j’avais le sourire cette fois ci ça ressemble plus à une grimace.
On retrouve les autres gars de l’équipe. Et on récupère le dernier de l’équipe, écoeuré il a tout donné pour l’équipe et a repoussé le seuil de la souffrance. Tant bien que mal on se change et on trainassse en attendant le protocole. Nos collègues de l’Insa font carton plein en masculin victoire en indiv et victoire en équipe. Nous notre classement est plus modeste 21 ème sur plus de 30 équipes mais 4ème équipe une fois qu’on enlève les écoles et les STAPS . Pour ma pomme, je finis 133ème sur 217. Je ne me souviens plus de mon chrono et le mien ne s’est pas déclanché (qui a dit comme d'hab?) mais je tourne à 15km/h sur les 6km et des poussières.
Dans le bus on avale quelques morceaux de gâteau mais tout le monde est défoncé et fatigué. Seul Lyon2 assure encore un peu d’ambiance.
21h après s’être une dernière fois tiré la bourre avec les gars de Lyon2 pour chopper le tram retour à la maison défoncé, une douche, un shake de prot et au lit.

C’était une belle journée avec une super ambiance, un super parcours qui ressemble enfin à un vrai cross mais punaise quelle longue journée et qu’est ce que c’est dur et ingrat le cross…