L'auteur : Shostag
La course : Trail de Noël - parcours repli
Date : 14/12/2008
Lieu : Ollioules (Var)
Affichage : 2509 vues
Distance : 25km
Objectif : Pas d'objectif
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Le trail d’Ollioules, la dernière occasion de se faire plaisir avant la coupure annuelle hivernale. Ayant du y renoncer au dernier moment en 2007 (syndrome rotulien), je suis d’autant plus motivé que les échos sont unanimes et excellents.
Benjamin est mon partenaire du jour, nous avions déjà fait un bout de chemin à la Transvésubienne. De niveau sensiblement équivalent, nous avons surtout les mêmes points faibles et points forts : mauvais sur le plat, moyens en montée et bons en descente.
Les conditions sont annoncées (et seront) exécrables : alerte orange de Météo France, orages, vents violents à 90/100 km/h, 50 mm de précipitations dans la journée. Le parcours est d’ailleurs réduit à près de 17,5 km et +/-900 m : il n’ira pas au Mont Caume ni aux Gorges d’Ollioules.
Nous croisons plusieurs Kikous aux abords de la place (0 km, 50 m) avant le départ : Kafta, Riri51, Nico73, Joe One et Fleur.
9h37, la course est enfin lancée. Il était temps car il commençait à faire froid. Nous quittons rapidement le vieux village pour rejoindre le GR 51 au niveau du pont traversant la Reppe en crue. Nous montons au Régage (1,4 km, 253 m, 15’’16) sur une route goudronnée très raide puis un sentier en sous-bois sur le haut. Le rétrécissement donne lieu au gros bouchon de la journée, ce qui permet de faire baisser le rythme cardiaque : + 1.200 m/h et 189 bpm tout de même sur la portion précédente.
Nous entamons la brève descente qui nous amène aux Ruines du Détras (2,7 km, 182 m, 24’’47). Notre tactique est simple : monter au train, en garder dans le plat et envoyer dans toutes les descentes et particulièrement la dernière. Nous accélérons donc et doublons dès que le sentier étroit s’élargit suffisamment : nous repassons ainsi Tibichique avec qui nous ferons encore un moment le yoyo.
Nous empruntons brièvement une piste puis bifurquons à gauche sur un single rocailleux qui monte au Cropatier. Cela bouchonne à nouveau sévère : on a le temps de profiter du panorama, on aperçoit d’ailleurs la rade de Toulon malgré le mauvais temps.
Nous décidons de nous amuser un peu : dré dans le pentu, quelques pas d’escalade dans des rochers de 3/4 mètres et l’embouteillage est désormais derrière nous. Nous atteignons le plateau en 48’’29 (4,3 km, 478 m).
Pistes, faux-plats et léger monta-cala nous attendent jusqu’à son extrémité (6,1 km, 507 m, 1’00’’01). Je suis tellement frustré que je propose à Benjamin d’envoyer les mégawatts dans la prochaine descente. Celle-ci s’y prête parfaitement, empruntant une trace plate avec quelques petites pierres dans un vallon avec de gros rochers (similaire à la Combe de Curnier du Trail du Ventoux) : tout le monde est arrêté, on se croirait au Roc d’Azur ! On va se marrer : j’ouvre le chemin droit dans le pierrier qui domine le sentier, Benjamin suit sans problème et nous filons à bonne allure agrémentée de sauts de 1,5/2 m devant tout ce petit monde ahuri.
Cela finit trop rapidement au dessus de Hautes Pavègnes (6,8 km, 359 m, 1’05’’10). Nous contournons par un sympathique sentier aérien le Cap Gros, puis piste pour rejoindre le sentier du GR 51 qui nous ramène sur le plateau du Cropatier (10,4 km, 548 m, 1’40’’53).
Nous changeons un peu de chemin pour revenir à l’autre extrémité du plateau mais cela reste hélas de la piste. Au Capeu Gros, c’est enfin du sentier et la descente finale : nous en avons gardé pour pouvoir lâcher la purée et finir en trombe. J’accélère et commence à doubler les nombreux obstacles mobiles en passant/coupant hors sentier quand c’est le drame (13,4 km, 398 m, 1’58’’23) : j’entends un grand cri « Sylvain », me retourne immédiatement et aperçois Benjamin affalé par terre, le souffle coupé, probablement à la suite d’une lourde chute.
Très inquiet, je remonte à grandes enjambées. Benjamin a du mal à respirer et une vive douleur aux côtes, peut-être cassées ou félées : les minutes passent et bien que conscient, il ne parvient toujours pas à bouger. Je crains le pire, j’ai déjà « envoyé » quelques coureurs dont Joe One prévenir les secours, je commence à sortir la couverture de survie et à enlever mes habits pour lui passer (l’attente risque d’être longue).
Benjamin qui arrive à parler de nouveau me dit que c’est bon : il va se relever et pouvoir redescendre doucement. Je suis sceptique mais en effet, il se relève et marche lentement, c’est miraculeux. Nous descendons donc cahin-caha jusqu’au prochain bénévole, lui indiquant que les secours sont inutiles. Nous nous écartons pour laisser passer les traileurs, dont Nico 73, avec qui nous nous prenons mutuellement en photo.
Nous rejoignons toujours au même rythme le début du parcours et la route. Je propose à Benjamin d’aller chercher rapidement la voiture et de m’attendre tranquillement. Il se sent de terminer, ne désirant pas abandonner une nouvelle fois cette année. Le choix lui appartient, nous continuons donc jusqu’au gymnase municipal où nous arriverons après plus de 2h40.
Bilan de la journée :
Une grosse frayeur, un gros bleu (rien de cassé heureusement). Gravissime erreur de ma part qui aurait pu mal tourner et que je ne reproduirai pas, des excuses méritées à Benjamin pour l’avoir entraîné par émulation à ma suite en descente.
Très bonne organisation, très réactive mais un parcours avec trop de piste et de route pour moi dans ce trail provençal.
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6 commentaires
Commentaire de RogerRunner13 posté le 14-12-2008 à 17:43:00
Il en fallait du courage pour affronter la météo exécrable d'aujourd'hui, chapeau. Et merci pour ce récit haletant et belle frayeur quand même.
Commentaire de kkris posté le 14-12-2008 à 18:02:00
bravo,il fallait vraiment être motivé pour y aller!
merci pour le cr,avec heureusement plus de peur que de mal.
Commentaire de CROCS-MAN posté le 14-12-2008 à 19:17:00
Bravo, il fallait en vouloir pour sortir aujourd'hui. Merci pour ce CR et bonne récup pour ton co-équipier.
Commentaire de brague spirit posté le 14-12-2008 à 19:38:00
Sylvain,n'as tu pas signé la charte "eco sentiers"?Il ne te reste plus qu'à noter la date de 2009,pour profiter de la totalité du parcours ensoleillé.
Commentaire de NICO73 posté le 15-12-2008 à 19:29:00
Ce fut encore un laisir de te rencontrer. Je suis content que ça se termine bien pour ton coéquipier du jour. A bientôt, sous le soleil...
Commentaire de akunamatata posté le 16-12-2008 à 12:33:00
Vous avez au moins réussi a rattraper tibichique, impossible pour moi...
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