Récit de la course : Trail Terra Modana Multisports 2008, par boblastar

L'auteur : boblastar

La course : Trail Terra Modana Multisports

Date : 20/7/2008

Lieu : Modane (Savoie)

Affichage : 1112 vues

Distance : 40km

Objectif : Terminer

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Une journée galère mais on aime ça !

Après la saintélyon et plusieurs trails courts, je m’étais donc lancé le défi de participer cette année en solo au trail "Terra Modana", que j’avais fait en relais l’an dernier (24 km et 1 300 m de dénivelé positif). En théorie 50 km et près de 3 000 mètres de dénivelé positif m’attendent… 
Bon avec les jumeaux et l’éternel bricolage à la maison le planning a été comme prévu très serré. Si j’ai pu faire 2 à 3 sorties hebdomadaires le midi, elles n’ont jamais dépassé une heure et je m’attendais donc à être très court au niveau du foncier, prévision qui s’avérera…fondée J 
  
Dimanche 5h, le réveil sonne, pas trop de mal à m’extirper du lit pendant que la maisonnée dort paisiblement (sauf…les deux chats qui me réclament leur Whiskas à cette heure bien matinale J). Une bonne douche, un bon petit dej’ et Daniel passe me chercher, le jour se lève à peine, il fait grand beau. 
A 6h on retrouve Thomas et Mathieu, qui font le trail en relais cette année, après un (superbe) solo en 6h18 pour Mat en 2007 et un forfait pour Tom qui était malade (il avait bu ½ bière J). 
Après une heure de route nous arrivons au stade de Modane, il fait toujours grand beau, pourtant la météo annonce un temps maussade à partir du milieu de journée. Retrait des dossards et du maillot, et on file au départ avec la navette avec Daniel et Tom (qui fait le premier relais jusqu’à Aussois). 
Le départ est donnée à 8h15 de l’autoport du Fréjus, vaste zone quasiment abandonnée aujourd’hui depuis l’ouverture des frontières, qui a sinistré cette région avec la perte de la plupart des activités et emplois afférents (douanes, services administratifs, bars et restaurants,…). 
Après quelques hectomètres de plat, nous attaquons la montée vers le fort du Sapey par la route puis par un sentier qui monte tout droit. Les passages dans les hameaux sont chaleureux, les habitants nous encouragent, bon à ce moment là nous n’en avons pas encore trop besoin mais c’est bien sympa. Les bâtons sont appréciés, ils soulagent les quadriceps. 
Daniel donne le rythme, vu sa forme il est facile, il marche à un bon rythme mais je ne suis pas dans le rouge. Après une bonne heure et plus de 700 mètres de dénivelé nous voilà au fort du Sapey. Le ciel se couvre. Dans la descente Tom nous rejoint, et nous attaquons la montée vers l’alpage de Polset, où nous trouvons (déjà) la pluie L 
La traversée de l’alpage est malgré tout magnifique, les chalets en pierre et toits de lauze sont superbes, et je profite du panorama, où on aperçoit malgré le ciel bas l’autre versant de la vallée (stations de La Norma et Valfréjus) qui semble également noyé sous la pluie… 
Les alternances de montées/descentes sont permanentes, ce qui casse bien les jambes. La pluie redouble d’intensité, et comme nous sommes à découvert elle cingle, d’autant plus qu’un vent glacial de même de la partie. Et je commence à ressentir des maux de ventre, pas bon signe… 
Nous arrivons enfin à l’alpage de l’Orgère, porte d’entrée du Parc de la Vanoise, où se trouve le ravito, nous avons déjà effectué plus de 1 000 mètres de dénivelé. Les pauvres bénévoles sont détrempés. Nous nous arrêtons quelques minutes, Tom nous rattrape et je bois quelques verres de coca et mange des tuc, pas envie de sucré, le ventre n’est pas terrible. Le moral est bof bof… 
Dans la descente Tom imprime le rythme, il faut être prudent car le terrain est glissant. Mes soucis gastriques empirent, il faut que je m’arrête, je vous passe les détails J Je repars tranquillou, mes deux compères ont filé. On traverse l’Arc dans la vallée, une remontée à Villarodin au-dessus de l’Onera (vaste complexe industriel où se trouve une des plus imposantes souffleries d’Europe, dont les bâtiments ont servi de décor aux « Rivières Pourpres »), et je rattrape Tom et Daniel dans la descente vers Avrieux. Là nous attend encore un gros morceau : la montée vers Aussois via la cascade St Benoit et le fort Marie-Christine. Plus de 400 mètres de dénivelé droit dans les alpages, les cuisses n’apprécient pas, je commence à en baver, ça fait déjà 3h30 que nous sommes partis… 
Bon an mal an nous voilà au fort puis à Aussois, où notre fan-club (Cécile et sa maman et Manu, en week-end à Aussois) nous encourage, nous apprécions même si je suis déjà bien entamé ! J’en profite pour rester un bon moment au ravito, où Tom passe le relais à Mat la gazelle qui file devant, et nous repartons en traversant le village où se tient une braderie. 
Je me sens un peu mieux, nous remontons vers le fort Marie-Christine (nous repassons au même endroit qu’avant le passage à Aussois…) puis nous attaquons la descente (avec deux sévères côtes au passage L) vers l’Arc via la barrière fortifiée de l’Esseillon. Cette traversée par les souterrains est toujours aussi magique, même si les successions de montées et descentes d’escaliers nous font grimacer ! 
Nous traversons le Pont du Diable, qui porte bien son nom aujourd’hui, quelques courageux cheminent sous la pluie sur la via ferrata. Nous remontons vers la redoute Marie-Thérèse, nous redescendons, puis nous attaquons la montée vers la station de la Norma. Je suis vidé, et cette portion me semble interminable, d’autant que les indications kilométriques des panneaux sont quelques peu fantaisistes... Daniel est toujours bien malgré un point de côté, je lui dis de filer mais il tient à rester avec moi, je suis un vrai boulet J 
Un gars est avec nous depuis un moment, il n’est guère mieux que moi. Nous arrivons enfin à l’entrée de La Norma, mais le ravito se trouve de l’autre côté de la station, à un bon kilomètre ! 
Là ma décision est prise à 95% : je ne monterai pas à Valfréjus, je n’ai plus de forces. La descente d’environ 5 km se fait malgré tout en courant, étonnant comme nous arrivons malgré tout à trouver des ressources. 
Nous sommes à quelques kilomètres de Modane, il pleut et l’orage gronde, je ne me sens définitivement pas d’aller jusqu’à Valfréjus, d’autant que je connais cette portion pour l’avoir parcourue l’an dernier, la montée est un raidard sans nom et la descente est de la même veine. 
Daniel reste avec moi malgré mon insistance, notre compère poursuit sa route (a priori il abandonnera plus tard), et nous poursuivons la descente vers Modane, nous traversons la ville et arrivons au stade. 
Je ne suis même pas frustré, car nous avons tout de même fait une balade de 6 heures et 40 km, agrémentée de plus de 4 000 mètres de dénivelé (2 000 de montée et 2 000 de descente), mais déçu pour Daniel qui avait largement les moyens d’aller au bout. Cela dit quand de véritables seaux d’eau se déversent, Daniel me remercie finalement d’avoir raccourci le parcours J 
Une bonne douche chaude et un plateau repas plus tard, nous reprenons la route tous les 4. Mat a fait un super relais (2h55, j’avais mis 3h15 l’an dernier), ils terminent en 6h33. Tom, malgré son manque d’entraînement (cuisine ou course, il faut choisir J), a bien tenu le coup (bon il  a aimé comme moi la montée vers Aussois…). 
  
Bilan de cette journée : du plaisir, des paysages magnifiques (à revoir sous le soleil), de la galère, de la solidarité, bref tous les ingrédients d’un trail. 
Sans Daniel je pense que j’aurais « bâché » bien plus tôt, j’espère qu’il n’est pas trop frustré d’avoir traîné un boulet J 
Bien évidemment un grand merci aux organisateurs et aux bénévoles restés stoïques sous la pluie une bonne partie de la journée…(et merci à Valé qui s'est occupée des jumeaux toute la journée...).
 
Pas de grosses courbatures ce lundi, une bonne sieste un début d’aprèm, plus de 2 heures de promenade à pied avec les enfants en guise de décrassage…et 3 heures de terrassement en guise de renforcement musculaire ! 
  
Moralité : le manque de foncier s’est fait sentir, ça ne pardonne pas, d’autant plus dans un jour « sans » avec ces soucis gastriques et avec des conditions climatiques peu propices. 
  
Prochain objectif : travailler la vitesse pour tenter de passer sous les 3 heures à l’ancilevienne avec Alain (3 heures et….58 secondes l’an dernier), et rester devant Tom et Mat (3h06 l’an dernier) ! 
 

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