Récit de la course : La Transéranne en Pays Gangeois 2008, par pierrot34

L'auteur : pierrot34

La course : La Transéranne en Pays Gangeois

Date : 26/4/2008

Lieu : Cazilhac (Hérault)

Affichage : 1788 vues

Distance : 26km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Oh, l'affreux trailer qui finit dans le "fourgon rouge"!

    La fête s’annonçait belle hier dans ce petit village de Cazilhac , jouxtant Ganges. C’était une première organisation du club de course à pied Ganges Court, pour remplacer les Foulées de la Soie de juin, disparues du calendrier.

     Hier il s’agissait donc de la « Transéranne en Pays Gangeois», un trail- course nature de 26km, dans le massif de la Séranne entre Brissac et Ganges, un magnifique massif forestier aux mille petits chemins de terre mais aussi de pierre, avec de sévères ascensions jusqu’au 12è km et donc de magnifiques panoramas sur  toute la région, y compris le Pic St Loup.

     Comme c’était une première édition, un samedi et l’après-midi, cela faisait trois bonnes raisons pour que nous ne soyons pas très nombreux. Cent cinq au départ, c’est plutôt rare. Donc ambiance très cool, presque familiale- mais « l’esprit trail », c’est cela – Et puis, la chaleur, cette bonne chaleur première de l’été, celle du four qui s’allume, était là aussi. Avec un ciel d’un bleu transparent des plus réjouissants. On comprend ces deux familles, surprises au passage,  près du départ de la course, avec leurs deux roulottes en partance pour une formidable randonnée campagnarde.

 

Des vacances comme on les aimerait

 

      Donc, première précaution : sur le dos,  le « camel-bag » avec presque deux litres de boisson énergétique pour tenir la distance car ça promettait….

      Alors, à 15h, le petit peloton s’est ébranlé sur le premier chemin montant vers les massifs.

Le temps d’essayer de trouver le second souffle, je me suis bien retrouvé dans les 60-70 premiers mais dès la première montée, on  commence à me doubler. Pas normal ça. Pas habituel, malgré la volonté de prudence affichée avant de partir. Et puis, bon sang, même sur le plat des chemins terreux, le rythme est cahotant, pas régulier ; et quand le terrain devient accidenté, les pieds « traînent » un peu et viennent buter sur des pierres. En fin de parcours, je ne dis pas, mais au début, c’est curieux. Jambes lourdes, souffle court. Aïe, aïe ; aïe, que se passe-t-il ? Pourtant je me sucre, je m’hydrate surtout. Arrive le premier ravitaillement dans le parc de Brissac, pas loin du magnifique château, véritable oasis verte avec rivière et ombrages, des enfants qui jouent, des dames qui lisent,  allongées à l’ombre….ah, que c’est beau et bon ! L’accueil au ravitaillement est des plus sympathiques. Et cette eau fraîche ! Jamais été aussi bonne !

 Ah, ce parc, une invitation à s'arrêter!

 

      Et c’est reparti, mais « il y a une grande montée », annonce un petit garçon au village. Je sais, j’ai visionné le parcours sur internet avant. Mais ce que je ne savais pas c’est que le ralentissement est pire que d’habitude.

 

A la sortie du parc,  un signe: la croix que je vais porter?

Je marche mais ça ne « revient » pas. Sur un raidillon, je m’assois sur une pierre à l’ombre, pour « souffler ». Une coureuse arrive de derrière et m’attrape par le bras : « Faut pas s’arrêter, allez ! Je connais le parcours, je l’ai fait en reco  ; un peu plus haut c’est plat…. » me dit-elle avec force conviction. Je la suis comme un gamin, mais arrivé sur le replat – bitumé- c’est trop, faut encore souffler. Je me rassois. Un signaleur est là qui me propose un verre d’eau fraîche ( oh que c’est bon) mais il veut absolument que je parle et je n’en ai pas envie ; je voudrais la paix pendant quelques minutes, c’est tout….Ca l’inquiète tellement qu’il appelle les pompiers qui sont à deux kilomètres au-dessus, au 12è km, au ravito du Pic de la Signole. « Il y a un gars qui ne parle pas, près de moi, vous pouvez venir ? »….lance-t-il au portable..

Cinq minutes après, le fourgon arrive. Avec trois hommes en tenue. Souriants, avenants, prévenants, très pros. Ils m’invitent à monter et à faire des contrôles. Comme j’ai toujours « sport- diabète » écrit sur le dossard, ils ont tout de suite compris. Et puis s’il y avait (pour la première fois) un problème avec la glycémie ? Ce n’est donc pas de refus que je monte dans le fourgon rouge. Pendant ce temps d’autres coureurs passent derrière moi. Pas beaucoup, mais moi qui me croyais dernier, j’ai quand même envie de repartir. Toutefois, voilà que la tension n’est pas brillante. La glycémie, OK (0,89), le pouls est un peu bas ( 107) mais la tension l’est encore plus ( 9). Et c’est ce qui me met la puce à l’oreille : état de faiblesse et prise de comprimés contre la tension depuis une semaine, une tension dont je n’ai jamais été un familier. Le temps de tous ces contrôles et je me retrouve bon dernier, dont il aurait fallu gérer le devenir si j’étais reparti. Conscient et remis, je reste toutefois dans le fourgon et jusqu’au retour à l’aire d’arrivée, je passerai mon temps allongé, sanglé, branché aux appareils, à discuter avec mes trois anges gardiens, des hommes qui décidément forceront toujours mon admiration à chaque fois que j’ai (eu) besoin d’eux. Ces hommes sont du centre de secours de Claret, pompiers volontaires, affectés hier au parcours, ceux de Ganges étant affectés à l’arrivée, avec un médecin, de Ganges, lui aussi, qui viendra  gentiment me visiter à l’arrivée du fourgon, pour me poser toutes les questions destinées à rassurer l’entourage. Tout étant redevenu « normal », après ce petit « trou », mes bons compagnons me relâchent,  non sans que je les aie pris en photo , pour le coup de chapeau qu’ils méritent vraiment pour s’être occupés de moi si gentiment, si promptement, avec tant de savoir faire et toujours bénévolement, du fait qu’ils sont volontaires, avec leurs camarades du CS Claret.

 Merci messieurs!

A 18h30, je suis ponctuel et viens taper sur l’épaule de ma femme, qui, très inquiète, comme d’habitude,  m’attend à l’arrivée. Elle ne comprend pas tout de suite la situation. J’aurai toute la route du retour pour lui expliquer cet après-midi  finalement passé en grande partie dans le « fourgon rouge »….. !!!!

2 commentaires

Commentaire de McFly posté le 28-04-2008 à 21:37:00

Bravo pour ton courage Pierrot, tu as fait le bon choix. Sûr qu'il y aura d'autres courses ou tu pourras aller au bout. Bonne récup.

Commentaire de zakkarri posté le 31-05-2008 à 14:42:00

Ah ça arrive d'avoir un gros coup de barre ... la prudence s'imposait !
Encore bravo pour votre courage sur toutes vos courses ...

Zakkarri.

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