Ca m’a quand même fait un peu drôle en descendant du métro Porte Dauphine pour prendre le PC jusqu’à la Porte de Passy de revoir cette place et le bas de l’avenue Foch où, il y a tout juste 15 jours, je terminais, non sans mal, mon marathon de Paris.
Mais il n’est pas question de 42,195 km aujourd’hui, mais de 10 km, ni de faire un temps, mais seulement de courir pour le plaisir.

Il ne pleut pas, il fait même assez beau, et je sais que je vais rencontrer Ostéodrome et Agnès, et cette seule perspective me met de bonne humeur
On se retrouve effectivement une petite heure avant le départ, et je m’échauffe avec Franck en repérant un peu le parcours, pendant qu’Agnès étudie où elle va se placer pour encourager son chéri !
On se sépare un tout petit peu avant le départ, Franck va se placer sur la ligne et je reste en retrait, en commençant à me demander si ma participation à cette course était finalement une bonne idée. Bah , c’est trop tard, de toute façon, le départ est donné.

Pendant les premiers mètres, je ne sais pas trop quelle allure adopter. Pas trop vite, ça c’est sûr, mais ça veut dire lentement ou un peu vite quand même ? Finalement, je me cale sur un rythme confortable tant pour le cœur que pour les jambes. 4’52 à l’issue du premier kilomètre, je pensais être plus lent, mais tout va bien. 4’53 au 2^ème puis 4’47 au 3^ème, je me demande si je ne suis pas en train de faire une bêtise que je vais bientôt payer, vers le 5^ème comme disait Agnès avant le départ.
Mais bon, je passe au 5^ème en 24’, je prends un verre d’eau et je repars en me sentant toujours aussi bien. J’ai beau savoir que ce n’est pas vraiment sérieux, je me décide à accélérer un peu. 4’40 au 7^ème, 4’23 au 8^ème, 4’32 au 9^ème et 4’15 sur le dernier kilomètre pour boucler ces 10km en 46’43.

Je retrouve brièvement Agnès et Ostéodrome à l’arrivée. Ils sont vraiment adorables !

Et puis je fais une rencontre insolite et émouvante. Alors que je me change, un homme, V2 voire V3, me dit qu’il est content de lui. Je lui souris et on engage la conversation. Et il m’apprend qu’il vient de perdre sa femme après 35 ans de vie commune, et qu’il est heureux d’avoir réussi 53’ ce matin, et cette phrase « je suis content de moi » revient plusieurs fois, et je réalise que, bien sûr, il lui manque celle avec qui il aurait certainement aimé partager cette satisfaction. Il m’émeut et je suis heureux d’avoir eu avec lui ces quelques minutes d’écoute et de sympathie.

Et en repartant, vous n’allez jamais me croire, je tombe sur Eric Levesque ! Ah oui, ça vous dit rien ! Eric est un copain d’enfance perdu de vue depuis pas loin de 20 ans. Et on se croise, là, par hasard, dans le Bois de Boulogne, et on discute comme si on s’était quitté la veille !

Enfin, à l’arrêt de bus, j’ai fait la connaissance d’une charmante étudiante allemande, marathonienne (3h24 à Londres en 2007), avec qui on a échangé nos impressions sur la course du jour.En fait, je sais pourquoi je me suis inscrit à cette course, alors que la raison aurait voulu que je reste à la maison (je sais maintenant que je ne ferai jamais une course tranquillement) : j’adore ces rencontres prévues ou impromptues, j’aime la disponibilité des coureurs et leur joie à partager ce qu’ils viennent de vivre.
A la réflexion, c’est peut-être pour ça que je me suis inscrit à Kikourou ?