Récit de la course : Raid Normand Hivernal - 45 km 2008, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : Raid Normand Hivernal - 45 km

Date : 2/2/2008

Lieu : Le Trait (Seine-Maritime)

Affichage : 3016 vues

Distance : 45km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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une nuit sous les étoiles normandes

CR Raid normand hivernal 2008

 

Un ch’tiot CR d’une nuit passée sous les étoiles normandes.

 

Ce sera ma quatrième hivernale du raid normand, mais ma première en tant qu’orienteur « en chef ».

 

Le team :

 

L’Ourson : pitaine

Le Paresseux : poinçonneur

La libellule qui a remplacé l’Agneau au pied levé : homme à tout faire

Et donc votre serviteur à la boussole.

 

Météo super : temps clair ; pas de vent, température 0°C peut être même légèrement négative par endroit

 

On s’installe confortablement sur une table en arrivant au gymnase. Je trouve l’ambiance moins plombée que d’habitude au raid normand. Je trouve que tout le monde est plus détendu ou alors c’est moi qui m’habitue ;-)

 

Le grand manitou nous fait son speach habituel que j’écoute difficilement en raison du brouhaha mais l’ourson me semble attentif. Ce que je retiens du speach, c’est qu’il va y avoir un marais à traverser avec de l’eau « jusqu’en dessous du genou » après 600m de course ! Bon, 15 jours après le « N’eau limit » du raid 28, ce n’est pas ça qui va nous affoler.

 

L’ourson récupère le livre de route 1 et on commence à reporter les balises. On est bien assis sur une table et au chaud, on a donc décidé de toutes les reporter jusqu’au bivouac et la remise du livre 2.

 

On reporte les azimuts / distance, méticuleusement mais rapidement car en 20’, tout est fait et zou en route pour l’aventure.

 

Balise 1 : je commence déjà à râler !

La balise est cartée au bout d’un petit ruisseau après 1 petit km de course. Ignorant volontairement le chemin, et me rappelant les consignes du briefing, je descends dans le champ qui longe le ruisseau et me retrouve avec de l’eau jusqu’au cheville. Je remonte le ruisseau tranquillement persuadé de trouver la balise au bout. Rien, comme des ronces et de l’eau beaucoup plus profonde barre le passage, je décide de faire remonter tout le monde sur le chemin pour aller voir plus loin. En fait, la balise est sur le chemin qui enjambe le ruisseau. Grrrrrrh, c’était bien la peine d’écouter le briefing. Bon ! pas grave, on perd 5’ et on s’est un peu mouillé les pieds, mais ça m’agace d’avoir écouter pour rien le speaker ;-((

 

Balise 2 : chemin puis azimuth, no souci, de toutes façons, y’a cas suivre le troupeau ;-((

 

Balise 3 : flic, flac floc, 20 mètres dans un herbage un peu humide avec 10 cm d’eau à tout casser ! c’était donc ça le marécage ! chez moi, on appelle ça un champ humide et on en fait pas tout un plat ! sinon, c’est toujours aussi simple, il suffit de suivre le grillage et…le troupeau ! c’est même tellement simple que je m’arrête quelques secondes pour être bien sur qu’on a pas dépasser la balise en passant trop vite.

 

Balise 4, 5 et 6 : On descend le long de la Seine par une interminable ligne droite. Aucun intérêt sur le plan de la CO, mais il faut bien sortir de la portuaire du Trait ! Je continue donc à râler en me disant qu’on aurait pu nous faire passer de l’autre côté de la route par la forêt où ça aurait été plus rigolo ! Et surtout grosse inquiétude car l’ourson boite déjà car sa guibole n’est pas du tout guérie du raid 28 malgré 15jours de repos complet ;-((

 

Balise 7 : début de la première CO

Après m’être recalé sur la carte de CO grâce aux cheminx traversés, on attrape facilement la balise

 

Balise 8 : faut pas suivre bêtement et faut lever le nez de temps en temps ;-((((

Il y a un azimut pas évident à faire entre la 7 et la 8 avec passage d’un rentrant assez marqué. Je prends bien mon azimut et j’attaque la remontée vers la balise, je passe à 5 m de la balise sans la voir car je suis bêtement un concurrent et que je regarde où je mets les pieds car le sol est glissant. Arrivé à mon point d’arrêt qui est un chemin, je me recale difficilement avec l’aide de mes petits camarades grâce à la clôture d’un jardin et en levant le nez dans la direction on je pense être la balise, on la voit à 20m devant nous ;-((( grrrh , encore 10’ de perdue stupidement !

 

Balise 9 : chemin puis azimut sur la mare, no problem

 

Balise 10 : chemin puis azimut sur la dépression, no problem

 

Balise 11 : il suffit de viser le village en contrebas. On trouve même un grand escalier qui nous permet de couper au plus court. On farfouille un peu dans les rues du village car je n’avais pas vu qu’il y avait 2 églises sur la carte et on trouve le PC/balise

 

Balise 12 : il suffit de suivre le GR

 

Balise 13 : annoncée au briefing comme super difficile !

Le road book dit de partir plein ouest ! allons-y ! ça grimpe sec et la pate folle de l’ourson a bien du mal dans ces pentes raides et glissantes. Au bout de 150 m, on tombe sur des fluo verts qui nous amènent droit sur la balise ! Plus simple, c’est pas possible ! Franchement, je vois pas l’intérêt d’affoler tout le monde au briefing avec le « marais » qui est une grosse flaque d’eau et une balise « très difficile » qui l’aurait effectivement été si on nous avait pas amené dessus !!!

 

Balise 14 : chemin puis azimut avec petit merdouillage pas bien méchant

 

Balise 15 : sur une sente en pointillée. Je compte mes pas, et arrivé sur la zone, je trouve une sente très discrète dans les feuilles mortes que je remonte sur 150 m mais pas de balise. En fait la sente en pointillée sur la carte IGN est un chemin bien large qui se situe 50m plus bas. Je râle contre moi-même de ne pas être allé voir un peu plus loin pour trouver un chemin plus marqué. Bon, certes on a perdu du temps (10/15’ ?), mais en d’autres circonstances, j’en aurais peut être perdu plus car j’aurais jardiné inutilement. Là, ne trouvant pas la balise là où je le pensais, j’ai décidé d’aller me recaler plus bas sur la route et c’est là que j’ai vu le bon chemin. Erreur enrichissante donc.

 

Balise 17/18/19/20/24/25/26 : la tortue est enfin dans la carte.

Ces balises se ressemblent beaucoup. Elles sont dans une jolie forêt de feuillus sur des intersections de chemins, mais tout l’intérêt vient du fait qu’il y a plusieurs options pour y arriver et surtout des jolis tout droit dans la pente à faire à l’azimut. Et à tous les coups ça marche. Même dans des pentes raides et une végétation parfois difficile, je ne dévie jamais et tombe à 10m près pile poil sur la balise. Yes ! Et je suis surpris de ma « fraicheur » physique, enchainant les bosses sans problème.

Je sens la « pression » et les inquiétudes de mes petites camarades se dissiper car mes hésitations des premières balises avaient un peu et légitimement entamées leur confiance. Seul l’ourson qui sert de plus en plus les dents m’inquiète vraiment et je pense sincèrement qu’il est plus prudent pour lui qu’il s’arrête au bivouac

 

Balise 27 : bivouac.

Je m’installe sur le capot d’un 4x4 pendant que le paresseux va chercher le livre de route 2, et on reporte rapidement les balises. On repart au bout de 15’ environ, complètement congelés par l’arrêt. Je tremble tellement que je n’arrive pas à lire la carte. L’ourson refuse d’arrêter là ! OK, c’est lui le chef après tout, alors en avant !

 

Balise 1 : heureusement, c’est tout droit et plat et le fait de courir nous réchauffe un peu.

 

Balise 2 : la tortue est toujours dans le coup

Azimut droit dans la pente, avec la départementale comme point d’arrêt, puis azimut sur le GR « dré dans l’pentu », repérage du point d’attaque au coude du GR et de là, droit sur la balise à l’azimut ! waouh ! j’en suis pas mécontent de celle là ! Tellement content et guilleret que je me déconcentre un peu car le cheminement jusqu’à la balise suivant est très simple sur le GR. A ce moment là de la course, la libellule pense qu’on est remonté dans le haut du tableau car ça fait plusieurs heures qu’on tourne à plein régime.

 

Arrivé au point d’attaque de la deuxième CO et alors que je suis certain de mon coup, je trouve quelque chose de bizarre quand même. En effet, le raccordement carte de CO/carte IGN n’est pas clair car le chemin par lequel on arrive ne figure pas sur la carte de CO. Alors que j’essaie d’y voir plus clair, je fini par douter de mes propres certitudes. Bon après quelques hésitations, on se recale avec précision. Je propose de faire la CO avec le paresseux pendant que la libellule et l’ourson, qui montre des signes de fatigue de plus en plus inquiétant, continuent tranquillement sur le GR pour nous retrouver au bout de la CO. Je n’ai pas l’habitude de séparer l’équipe comme ça, mais là vu l’état de l’ourson et vu que l’on va avoir chacun sa carte, je ne suis vraiment pas inquiet.

 

Deuxième CO : les balises 4 à 7 s’enchainent à vitesse grand V, tout à l’azimut et sans une hésitation. Attiré par l’odeur des balises, je cours dans le sous-bois et sur les chemins boueux et je sens que le paresseux commence à tirer la langue derrière. Pour la dernière balise de la CO, après avoir loupé un chemin, c’est le paresseux qui me conseillera de finalement longer le champ pour attaquer la balise. Bien joué Arnaud : en fait ce sera une super option.

 

Hélas, grosse boulette, grisé peut être par l’euphorie de l’enchainement ultra rapide des balises et surtout persuadé que la CO est finie et qu’il suffit de « plonger » sur nos deux acolytes, je me trompe de point de jonction avec nos petits camarades. Je suis surpris de ne pas les trouver et je continue en pensant les trouver un peu plus loin. Après 200m à marcher, on se retrouve dans un hameau, hors carte de CO, et sans la carte IGN pour se recaler. Comme toujours dans ces cas là, que faire ?! Après un temps d’hésitation, je décide de me recaler sur la seule chose que j’ai sur ma petite carte de CO : la ligne à haute tension qui, grâce aux premières lueurs de l’aube, commence à s’apercevoir sur le plateau. Chemin faisant, le paresseux reconnait le champ que nous avions longé tout à l’heure pour attaquer la balise précédente. Ca y est, on est recalé ! ouf ! mais toujours pas nos amis en vue ??? Coup de fil de l’ourson : « vous êtes où ? » Ben « au point de jonction ». Comment ça, mais « nous aussi » !!! C’est là que je me rends compte de ma boulette. En fait, le GR sur la carte de CO est un tout petit sentier ce qui explique ma confusion entre les deux points de RV qui sont distants de moins de 100m. En remontant vers l’ourson et la libellule, on passe devant le point par lequel on est sorti du bois tout à l’heure. On était à moins de 30m du point de RV, mais comme j’étais persuadé qu’on serait arrivé après eux, je me suis mis à chercher inutilement au mauvais endroit. Effectivement, comme l’a dit la libellule, sans la pate folle de l’ourson, c’est une erreur que je n’aurais pas commise car on serait resté ensemble et si j’avais eu la carte IGN, je me serais tout de suite rendu compte de ma méprise ! (bon, avec des si, on mettrait Paris en bouteille !)  Arf !  Encore une erreur qui me fera gagner en expérience, mais qui nous coute quand même une petite demi-heure !!!

 

Décidément, ce n’est pas la première fois que ça m’arrive. C’est toujours quand je suis super bien (trop bien ?) que je fais une grosse bêtise. Ne pas s’enflammer, ne pas suivre le troupeau, ne pas jardiner plus de 5’ et rester humble : les règles d’or de la CO

 

Bon, cette fois je suis bien décider à ne pas me laisser déstabiliser par cette erreur et je redouble d’attention sur la balise suivante (9) pour me remettre tout de suite dedans et oublier cette mésaventure. Il fait jour maintenant et ça va devenir plus facile. Ho hisse, la tortue est à nouveau sur le feu !

 

Pour aller directement à la balise 12, il y a un tout droit à faire en suivant la ligne à haute tension que je propose à l’ourson de faire pour économiser sa papatte et au paresseux qui a du mal à se remettre physiquement de la CO et moralement de ma boulette, pendant que j’irais chercher la 10 et la 11 avec la Libellule. Mais le pitaine, surement échaudé par notre séparation précédente malencontreuse préfère que l’on continue ensemble.

 

Balise 10, je rallonge volontairement un tout petit peu pour éviter un peu de D+ à l’ourson.

 

Balise 11 : on contourne un champ cultivé pour prendre la balise sans problème.

 

Balise 12 :  sous la ligne à haute tension, no problem

 

Balise 13 : Gr puis un bel azimut pour arriver droit sur la balise.

 

Balise 14 : il y a un paquet d’équipes qui suivent le chemin. Ca m’agace d’être avec d’autres, donc je coupe à travers la forêt. C’est en lisant la carte ce soir pour taper ce CR que je me rends compte que c’était une petite erreur avec un tracé un peu trop prétentieux ; non pas qu’on est perdu du temps sur ce coup là, mais il y avait plus simple et moins fatigant.

 

L’ourson est HS complet et le paresseux à une pate dans le sac aussi après ce dernier tout droit dans la pente. Je leur propose à nouveau de se séparer pour les derniers km. Ils n’ont qu’à suivre le GR jusqu’au Trait pendant que, avec la Libellule qui est toujours en pleine forme (un finisher GRR, ça s’use pas facilement !), on part chercher les dernières balises qui sont à nouveau une succession de toboggans dans la forêt. Cette fois, nos deux amis acceptent bien volontiers. Rendez-vous est donné au rond point précédent l’arrivée.

 

Balise 15/16 et 17, tout en chemin + azimut et en trottinant facile avec la lib et sans erreur. Dommage que ce soit déjà fini, j’aurais bien continué un peu.

 

Pas d’ourson au RV. Je file au gymnase déposé le carton de pointage, mais il faut être là tous les 4. Je retourne donc vers le rond point et je retrouve mes 3 compères avec qui nous passons la ligne heureux mais fourbus. L’ourson devait être vraiment naze car il ne nous a pas gratifiés de son sprint légendaire des derniers hectomètres.

 

Au final, un raid normand avec un très joli tracé (sauf les 6 premiers km) et une orientation intéressante. J’espérais vraiment finir en moins de 10h. On peut être un peu déçu car on termine finalement en 11h30, mais avec un ourson en état de marche et une tortue un peu moins hésitante, on pouvait mettre facilement 2h de moins. Cela dit, ce fut un bon moment de CAP, de CO et d’amitiés.

 

Merci et bravo au pitaine pour nous avoir tout organisé et pour avoir serré les dents du début à la fin. Soigne toi maintenant et ne reprend que quand tu seras complètement guéri.

 

Bravo au paresseux. Pour une initiation au long, à la CO et à une nocturne, il a été servi. Excellent poinçonneur, il a tenu, comme la chèvre de M Seguin, jusqu’au petit matin. Ensuite son état de fatigue m’a rappelé mon premier raid couru sur ce même parcours en 2004 avec les « amis du zoo » où j’avais fini, porté, poussé, tracté par le papy. D’ailleurs cette édition 2008, m’a rappelé plein de bons souvenirs de 2004 avec un parcours globalement similaire mais effectué dans le sens inverse.

 

Merci à la Libellule, fidèle compagnon. Une sacré référence maintenant et un équipier que je recommande à tout team pour son endurance et sa polyvalence. Il ferait d’ailleurs un chouette capitaine maintenant ;-)

 

Merci à tous les 3 d’avoir supporté le vieux râleur que je suis, mais sachez que je n’en veux qu’à moi-même de mes erreurs et que j’ai passé encore un bien sympathique moment en votre compagnie.

 

Kenavo les poteaux !!!

 

Bien amicalement,

La tortue

1 commentaire

Commentaire de Souris posté le 05-02-2008 à 22:05:00

BON rétablissement à l'Ourson!!! et pour la Libellule, je ne peux que confirmer que c'est un compagnon hors pair sur les raids.
BRAVO à toute l'équipe... et merci pour le CR.

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