Récit de la course : 10 km d'Héricourt 2007, par seapen

L'auteur : seapen

La course : 10 km d'Héricourt

Date : 9/12/2007

Lieu : Hericourt (Haute-Saône)

Affichage : 1358 vues

Distance : 10km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

  Après la corrida de vauban à Besançon
  Vais-je participer aux 10 kms d'héricourt. dès le début de semaine, ça se précise. Surtout lors de la récupération de mardi : 01h10 entièrement sur terrain herbe, puis je décide de ne faire qu'une séance le jeudi sur route avec un forcing sur les derniers kms. C'est bon je vais la faire.
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  La "crève" qui m'a gênée la semaine dernière est toujours présente. Elle évolue, mais pas dans le bon sens, donc soins appropriés. Le samedi, repos, je fais donc l'impasse sur la séance habituelle d'avant course de 35-40 mn.
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  Je situe la commune organisatrice dans un secteur géographique suivant une perception et des souvenirs vague et m'en tiens là. Franchement c'est pas sérieux vu que j'aurais pu salement me planter. Le secteur rassemble une telle concentration de communes autour de deux principales que lorsque que l'on est pas du secteur, il vaut mieux assurer le parcours qui vous y amènera.
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 Voilà donc le dimanche qui se passe tranquille en attendant l'heure du départ à 15h15. Près de 100 bornes en voiture m'amènera sur les lieux.
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 Je n'ai pas encore réalisé que c'est en 2001 que j'ai réalisé ma meilleure perf. sur 10 kms dans cette commune. Je la confonds à ces instants avec une autre que j'ai aussi, dans un premier temps pris pour une autre encore. ouf ! elles ont toute la même terminaison syllabique. Il faut vraiment faire un effort pour les distinguer et les situer.
  C'est parti pour un morceau d'autoroute qui se déroule dans la campagne automnale pas trop sombre avec des éclaircies. Le temps n'est pas à la pluie en général mais on assiste à des tombées très localisées.
  Premier doute sur le contenu du coffre. Tout en conduisant, je n'ai pas le souvenir d'avoir tenu le sac à chaussures. strEss et "pEillettes" garanties. Tout était trop calme. Tout allait trop bien. un arrêt signalé à quelques kms, o k je m'arrête pour vérif. ouf ! c'est bon. Je me suis fait une frayeur. J'avais déjà envisagé toutes les figures de remplacement, utilisation des "vieilles", emprunt à un quidam qui en aurait en double...
Et me voilà prêt à sortir de l'autoroute. J'étais persuadé de lire sur les pancartes de sortie le nom de la commune, eh bien ! non. Pas d'indication qui m'interresse. Bons sang, je la passe et opte pour la suivante et déjà c'est l'embrouille et le hazard des prises de voies qui décidera. Rien de tel pour augmenter la fréquence cardiaque.
  Chance, il s'avère que je suis dans la bonne direction. Je n'hésite par à "coincer à plusieurs reprises les voitutes qui s'engagent sur les rond points afin de m'informer auprès des conducteurs, il sont surpris de la manoeuvre mais toujours très sympa à me renseigner. Dans ce genre de situation, y'à intérêt à utiliser ce genre de moyens sinon on reste "planté" vu que je ne me suis pas encore transposé dans le mode GPS. C'est à ce moment là que mes souvenirs se sont précisés. c'est bien là que j'ai établi mon record en 2001. Il faisait bien en dessous de zéro. Je me souviens qu'un coureur- coacheur qui était spectateur ce jour là m'avait suivi pendant la course et vu que j'étais en short dans cette froidure, il m'avait lancé un "attention au claquage" mais ça s'était bien passé, et j'ai encore parfaitement en tête la façon dont la course s'était écoulée. Un rythme soutenu et sans faille du début à la fin sans faire d'effort mental particulier.
  Et c'est comme ça que j'arrive à bon port et trouve un parking parmi d'autres aux alentours du PC course où tout est concentré, arrivée, départ.
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  Je me rend à l'aire à 300 m pour récupérer mon dossard et autres choses, notamment prendre le pouls de l'ambiance au milieu de la foule de gens ; plusieurs centaines de coureurs s'apprêtent et plusieurs courses précèdent la principale, je sors retourner à ma voiture et là, l'averse. Et bien sûr je n'ai pas enfilé ma veste de pluie. bravo, t'as encore gagné. Pendant tout le temps de retour au parking, il a plu. Une pluie dense, douce mais abondante juste pour bien vous rincer. Et ma crève, ça va pas l'arranger. Bon je vais m'en remettre, sèchage et percée du soleil arrangent la situation.
  Je termine de m'habiller.
... 
  Cette course, j'ai décidé de la faire chrono. Tous les kms seront pointés systématiquement et mémorisés comme je pourrai vu que mon matériel est réduit à un fonctionnement primaire. J'ai l'habitude de calculer mentalement et je ressors tout ça à la fin, d'ailleurs c'est une excellent occupation pendant  la course, les mamies font bien du tricotage pendant la papote. Ma concentration sera axée uniquement sur la gestion du temps afin de l'optimiser pour en réduire au maximun la durée (si ça ne veut rien dire, n'hésitez pas à passer outre).
... 
  Et pour rajouter aux déboires, une autre petite surprise.
  Biens sûr je met main au panier, euh ! au poignet pour sentir l' instrument qui me permettra tout ça. Bingo ! j'ai oublier ma montre. Génial. y'a pas de doute t'es un fortiche mon gars. Ah ! tu les accumules. C'est dingue, je viens faire un Chrono et j'oublie ma montre ! vous me direz que je n'aurai qu'à " yieuter" l'affichage à l'arrivée mais je vous répondrai que c'est beaucoup plus compliqué que ça.
  Le chrono ce n'est pas une idée comme quoi on en est obsédé et que le principal dans la course c'est d'aller le plus vite possible à tous prix sans percevoir aucune autre sensation comme le plaisir de courir, par ex... Non là c'est un instrument comme un autre, nécessaire afin de réaliser une bonne course, seulement un moyen à disposition, fiable sur lequel on peut s'appuyer solidement. Vous pouvez avoir la sensation de courir vite et le chrono est là pour vous dire que vous avez fait un temps mortel, re-par ex... et ça vous oblige à aller chercher des explications ailleurs. Un autre instrument est les sensations ou la capacité que vous avez de sentir que vous êtes encore en endurance ou que vous êtes passé en résistance parce que vous avez accéléré légèrement sans instrument de mesure. Mais là je m'égare dans la science de la course. Tout ça pour dire que les coureurs parlent souvent des temps qu'ils réalisent à la seconde près mais que le chrono est accessoire bien souvent ; donc contrairement aux apparences, il faudra rechercher le plaisir ressenti dans l'écoute des commentaires. A bon entendeur, salut ! On dirait que c'était une mise au point, non ?
  De toute façon, moi là dans ce coup je suis totalement chrono. allez-y comprendre... Mais c'est très mal parti.
L'échauffement s'est bien passé et tous, rassemblés attendont le top qui nous libérera. Je me suis installé dans le milieu du peloton très en arrière. Je pense bien à me rapprocher un peu mais je ne bouge pas. je pourrais suivre les quelques uns qui le font mais je ne sais pourquoi je reste planté à ma place.
  Erreur grossière. il y a beaucoup plus qu'un "quintal" de coureurs, j'ai beau en avoir conscience, rien n'a fait que je ne m'aie avancé un tant soi peu.
... 
  Allez on y va, il faut démarrer. Pas speed comme départ. Evidemment le temps que ça s'étire. Je me dis que finalement ça m'empèchera de partir trop vite.
  Et bien pour partir lentement c'est gagné.
  Au premier km pointage officiel crié lors du passage. 4 mn 26. c'est trop. On pourrai penser que l'énergie est restée en réserve finalement mais je ne le crois pas car il a fallu pendant un bon km zigzager, changer de rythme, éviter les coureurs pour dépasser afin de ne pas "jogger du week-end"; Le km, je l'ai passé à dépasser. Je n'étais vraiment pas à ma place alors que j'aurais pu assurer un 4 mn au mille sans me perdre à me bouger dans tous les sens. Là c'est vraiment raté.
  Le peloton est plus à l'aise. Je commence à courir normalement
  Moins déxaxé. Mon effort est porté plus vers l'avant et finit par rééquilibrer le travail musculaire et pulmonaire.
 Ainsi se passse le deuxième km. Un coureur jette un regard à sa montre, il me renseigne : 8 mn 15. Ouh ! j'ai rattrapé le temps perdu et même plus que ça vu que ça me fait 3 mn 50 au mille et comme je n'ai pas la sensation d'avoir été une fusée, c'est peut-être plus dans mes temps. Mais je crois plutôt que c'est trop vite et dû au fait d'avoir été plus ou moins contenu dans le 1er km.
  Au troisième km, pas de recherche de second souflle donc les poumons répondent et le reste aussi. Pas de chrono non plus vu que ceux à l'arrière sont à l'arrière et ceux devant pas suffisamment à côté de moi pour me renseigner ; puis la course est tellement intense que c'est difficile d'amputer un moindre effort à celui de la course pour le consacrer à quoi que ce soit. Pour m'auto-ravitailler, rien que d'y penser, j'ai l'impression d'avoir à m'installer sur les bas côtés pour piqueniquer alors qu' il suffit juste de prendre dans mon dos la topette et la remettre en place. c'est dingue, l'effort est tellement soutenu que je serais amener à faire l'impasse ; mais pas question, je desserre légèrement ma ceinture, la tourne pour positionner le bidon ou la poche vers l'avant, tire la topette ou le comprimé, débouche ou enlève l'enveloppe, porte à ma bouche, boit ou croque, referme le bidon ou remet le papier d'emballage dans leur remise, tourne de nouveau la ceinture et la ressere. ouf ! quelles gesticulations. A ce rythme il faut être un peu expérimenté pour réussir l'opération et je le suis. Ensuite je me re-pose bien dans la course en faisant passer tant bien que mal ce que j'ai ingurgité.
  La "fonce" continue. Après le petit tour restent les deux grands tours au cours desquels je reconnais à plusieurs reprises les passages restés dans ma mémoire depuis 6 ans passés. Ca m'aide à m'accrocher. Je réalise que je n'avais aucun repère et sentir ces parties connues me booste un peu. Plus la course avancera, plus je prendrai possession des lieux et ça m'apporte un soutien. curieux ? non.
4 nouveaux kms. On est passé pas le centre ville. c'est assez grisant et certains coureurs ne peuvent s'empêcher d'accélérer nettement. C'est instinctif. Je reste insensible mais c'est mon état de méforme due à la rhino qui commande. Au 6ième km je répère le coureur devant qui a jeté un coup d'oeil à son chrono. Au bout de quelques dizaines de mètres, je suis à son niveau. 25 mn. c'est quand même pas mal. 16 mn 45 pour les kms 3 à 6 inclus. ce qui donne 4 mn 11 au mille.
... 
  Fin du premier grand tour et l'entamme du second qui se continuera de façon similaire. Toute la concentration est portée sur le souci de conserver la vitesse avec un rythme très véloce. Je m'aperçois quand même que mes foulées ne sont pas si allongées que je le voudrais. Manque de puissance due à mon état ? Il faudra que je pense à pratiquer le rameur.
  Poursuite sans relâche de l'effort. Je commence à penser que je tiens le bon bout. Mais je préfère attendre le 7ième km. Je n'ai plus de répères sauf celui de situer certains endroits par rapport au 1er grand tour, loupe les panneaux kilométriques. Et chacun est prop pris par sa course. Difficile la communication même si elle se résume à l'essentiel. Donc dans ma tête je m'installe dans la durée pour éviter les mauvaises surprises.
Et ça marche puisque en ayant tenu mentalement j'aperçois la pancarte 9 kms. Alors là il ne me reste qu'à rester très concentré, éviter de lâcher du lest, conserver la fermeté de l'effort, essayer de tirer encore en avant. 500m, c'est tout bon. 200m, 100m, l'arche et l'accélératon finale en sprint jusque sur la ligne qui me voit un peu en déséquilibre sur l'avant mais bien rattrapé. Un visionneur ou capteur de détresse (monsieur qui jauge les arrivants) me dévisage d'un manière interrogative, je le rassure par une mimique imperceptible. Terminé. Je me renseigne vers l'arrière sur le temps, moins de 42 mn. pas mal et même pas mal du tout.
Les 4 derniers kms donc en 16 mn 53, donc du 4.13 au km. J'ai bien tenu la vitesse. ah !... s'il n'y avait pas eu ce départ, j'aurais tapé sûrement en dessous de 41.30. Et puis si le terrain n'avait pas été si mouillé... et puis, si les rafales de vent n'avaient pas été si fortes en certaines parties du parcours... et puis et puis et puis...
Non, très belle course pour ma pomme et à voir la tête de tous ceux que j'ai accompagné, c'était gagné pour eux aussi.
...
  Belle journée où j'ai pu encore me lâcher dans une course folle où l'on s'arrache du début à la fin. C'est l'ambiance, les organisateurs, les coureurs qui l'ont voulu. C'est la marque de ces 10 kms d' héricourt que je situe très bien sur Ma carte maintenant. Quoique que... pour que la coupe soit pleine au sujet de mes petits déboires, j'ai suivi quelques directions très différentes pour sortir de la ville et celle que j'ai choisi n'était pas la meilleure puisque totalement opposée à ma destination de retour.
  Une troisième semaine s'annonce après la légère coupure de fin d'été avec en point de mire de nouveau une corrida.
  Aujourd'hui était un autre jour. ça veut dire quelque chose ça ?

1 commentaire

Commentaire de agnès78 posté le 10-12-2007 à 20:38:00

Beau récit et très belle course!
Merci pour le premier et bravo pour la seconde!
Bises
agnès

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