Communauté des sports d'endurance

10km d’Issoire (Puy-de-Dôme)

Retour aux sources pour ma première course depuis le marathon du vignoble d’Alsace. Je me suis préparé sur 12 semaines pour cette course et le 10km de Vénissieux le 18/11.
Mon objectif initial était de descendre sous les 40’. Parce que c’est rond et que c’est parlant. Mon dernier record sur la distance n’est pas très parlant 41’47 (officiel), et marque moins l’esprit. Alors c’est parti pour un entraînement au 15km/h sur 10 bornes. Et on y croit ! Fin septembre je ré évalue l’objectif. Puis avec les conseils de Colimaçon (grand merci Coli) et de courseapiedpointcomnautes je me rabats sur 41’. C’est moins fun mais ça correspond mieux à ce que peuvent faire mes gambettes.

La semaine qui a précédé la course a été marquée par ma participation à une bouffe de kikoureurs alsaciens. Ambiance énorme. On s’est marrés comme des harengs et on s’est goinfrés comme carpes. Ouiche que c’est bon les tartes flambées. Le lendemain ouille ouille le ventre. Bonne crève là-dessus. J’ai oublié de vous parler de ma sortie dans les Vosges. Avec Bzh67 on a fait une chtite sortie sur Ottrot histoire de se mettre en appétit avant la bouffade. A 820m il faisait bigre froid et j’ai attrapé froid (comme c’est surprenant).
Le lendemain je lance un sujet sur le forum : « Vos remèdes de grands mères pour faire passer une crève » J’ai eu plein de conseils de kikou qui me voulaient visiblement du bien, même si certaines recettes semblaient inquiétantes.:P
Dimanche matin, me voila prêt. Un poil la tronche de travers mais prêt. Le rhume n’aura pas laissé trop de traces (sauf dans mes mouchoirs).

Petit déjeuner : deux œufs au plat et du pain.
Hop en voiture avec mes parents. Ma douce reste au nid pour s’occuper de notre oisillon (elle fait des nuits jusqu’à des 11h !!! « L'oreiller porte conseil. » autre proverbe auvergnat):P

On participe en famille à cette course. Mon père est derrière l’objectif, ma mère sur le départ de son premier 10km (qu’elle finira plus que convenablement et avec une coupe).

Nous y sommes. Petit échauffement après le retrait des dossards dans la « Halle au grain » Je prends le premier kilo de la course, repère les flèches au sol, un virage en épingle à cheveu, puis les indications kilométriques. La mesure a du poser des problèmes inattendus puisque les kilomètres indiquées sont tous barrés puis refaits à quelques mètres.
Retour vers le départ puis visite du dernier kilo de la boucle de 5000m. Encore un passage à relance avec une chicane suivant un court passage sur chemin, en légère pente et casse gueule à souhait. Mmmmm va falloir faire attention où on pose les pieds. C’est du bon pour finir dans le ruisseau les enfants.

Ce n’est pas tout de s’échauffer mais ça va être l’heure. Ce n’est pas l’effervescence d’un départ de l’UTMB. Pour le pipi de la peur il n’y a même pas une foule de candidats. Dehors je me place en deuxième ligne. Devant ça n’a pas l’air de rigoler. Derrière non plus. Les types sont venus en découdre, il faut de réveiller.

Un gars arrive avec un gun (quelle insécurité dans nos villages de province). Je devine de la joie dans ses yeux. Ça doit être amusant de faire boum avec ce gros truc. En tout cas, il fait durer le plaisir…à moins qu’il cherche quelqu’un dans la foule.

Pan… Tout fout le camp. Ça part viiite devant. Je me mets à l’écoute de mes jambes. Pas bavardes. Binaires mais bon…j’interprète. Devant un nuage de poussière de plus en plus lointain, derrière un râle menaçant. Pas cool.

Premier kilo, je regarde ma montre et mon bracelet d’allure. 3’49 (contre 4’06 prévus). Et dire que j’ai eu l’impression de ramer(je me suis fait avoir comme un bleu, comme d'hab'...ça marche vraiment à tous les coups). Je décide de ralentir sur le prochain. Et je me fais doubler sans appel.
Deuxième kilo terminé. Toujours de l’avance, mais un peu moins Plus que 10’. J’ai couru ce kilomètre en 4’13. Il va falloir vite fait retrouver l’équilibre, sinon ça va ressembler à une séance de fractionnés.
Kilomètre 3 terminé, l’avance se réduit à 5 secondes. 4’13 encore.

Kilomètre 4. L’avance est absorbée. Mais ça fait 3 kilomètres que je me traîne. Sur le dernier, un mec a commencé à me doubler et a commencer une queue de poisson en règle. Désapprouvant le comportement cow boy- esque de cet ami, j’ai accéléré un tantinet pour lui montrer que je n’étais pas disposé à finir dans le caniveau:evil::evil: . La tactique a fonctionné, le gars a doublé proprement…et je me suis retrouvé tout seul.
Je ne me retourne pas mais je sens que je suis talonné de pas si loin (avec des grands pieds on peut talonner de loin)

Je redonne un peu plus sur le 5ème. Voila le passage un peu casse gueule, négocié lentement mais sûrement. Je remonte un ou deux coureurs. Au loin j’entends la sono qui salue le passage à 5000m ceux qui pourront prétendre à un chrono autour de 40’. Faut pas traîner, j’allonge, je passe devant l’estrade de l’organisa, bien motivé pour montrer que j’ai encore des jambes pour cette deuxième partie. Je ne regarde pas mon chrono parce que je ne sais pas où est exactement le kilomètre 5.

C’est parti pour un deuxième tour. Je semé au 4ème. En voila un devant qui s’arrête et se vide les fosses nasales sur le bitume. Bizarre de s’arrêter pour ça, quand on peut se moucher en courant (et ça a plus de panache). Le gars redémarre, s’arrête 200m plus loin. Je le laisse sur place. Il ne me rattrapera pas (peut être aurais je du lui conseiller la lecture de mon sujet kikourou sur le rhume).

L’avant dernier gars que j’avais doublé près du début de la deuxième boucle s’avance à ma hauteur. Il a l’air au taquet mais je le sens motivé pour s’accrocher. Je vais donc servir de lièvre. Pourquoi pas, d’autant que j’ai de la réserve et qu’il y a moyen de se marrer un peu.
Houla, on se marrera plus tard. Au kilo 6 je m’aperçois de mon retard, une douzaine de secondes. Je lâche tout haut une expression marquant mon désappointement, regrette aussitôt (je ne veux pas couper l’appétit de mon compagnon de route), et accélère.

Tagadatagada, j’avance, toujours meneur d’allure de ce binôme improvisé.
Nous passons dans des zones résidentielles, des zones artisanales, sur des ronds points, des trottoirs, des carrefours bien sécurisés. C’est dommage cependant que le passage ait été trop étroit sur de nombreuses sections. Je pense à ces slaloms piste cyclable-trottoir, le long de rues qui auraient pu être fermées à la circulation. Un petit effort de la mairie d’Issoire aurait été apprécié.

Kilomètre 7 indiqué. Je sens un coup de mou. Je ne regarde pas mon bracelet d’allure. Je veux bien faire le maximum mais je ne veux pas regarder la vérité en face. Si je vois 30 secondes de retard, je risque seulement d’exploser en beauté. Manque d’agressivité, manque de hargne, de combativité, de courage… La honte… même pas envie de se défoncer…:evil::evil:

Peu avant le kilomètre 8, mon poursuivant me trace et donne tout ce qu’il a pour faire une belle fin de course. J’essaie de lui emboîter le pas…quelques mètres. Je me décide à attendre un peu, vers le kikomètre 9.

Je suis tout seul, de plus en plus éloigné de la tête de la course. Malgré tout ça sent l’écurie, et j’allonge sensiblement le pas. Le kilo 9 ne s’annonce pas, mais je me chauffe avant l’assault final.
Voila, le km 9 est dernière, j’allonge encore, décidé à réduire au minimum le retard accumulé. On ne sait jamais.
Re-passage dans le petit chemin casse gueule, hop la chicane et belle relance. Je cours, je vole, je suis pressé de finir et de faire le bilan. Devant mon retard se réduit, je pourrais rattraper mon ex-compagnon. Il reste 200m, je file, je fonds sur lui, hésite à la déposer à 10m de l’arrivée puis me stabilise à ses côtés et lui propose de finir avec moi. C’est vrai que je l’ai aidé quelques temps, mais il faut être honnête, ça m’a bien motivé de tenir ce rôle.
On fini comme deux bons vieux potes, pile poil en 41’18. Après la récupération des dossards, on se félicite mutuellement.
Le chrono. Ma première réaction a été la surprise. Sans avoir consulté le chrono depuis le kilo6, je pensais être arrivé vers 42’. Que nenni. Ma gestion de course assez aléatoire sur la première moitié a été plus pertinente sur la deuxième. Ma moyenne kilométrique a été de 4’07’’80 (je visais 4’06). Les 41’ auraient été possibles. Il aurait fallu partir moins vite, attaquer sur les 2-3 et 4, et bien sûr attaquer l’adversité avec plus d’entrain sur les Km 6 et 7. M’enfin… A corriger sur les Foulées Vénissianes le 18/11. J’irai avec le même objectif chronométrique et on verra ce qu’il sera possible de faire.

 

A l’arrivée, étirements, ravitaillement eau gazeuse-quartiers d’orange et attente de ma mère.
Je discute avec le chronométreur de l’arrivée. J’obtiens asse facilement une réduction de 2’ sur mon temps officiel contre un jambon et un peigne à barbe. Meunon, je déconne.
A ma question, il me répond que le parcours a été mesuré pile poil, très précisément. LA boucle fait 5007 m, la différence étant corrigée avec une arrivée 14 m avant le départ.

Ma mère arrive. On assiste aux remises de prix. Je me fais aussi masser par un étudiant en kinésithérapie à l’école de Vichy. Ça fait du bien, Il est 12h30, nous rentrons à Clermont Ferrand.


Merci de m'avoir lu :wink: