Communauté des sports d'endurance

Bonjour le zoo,

Il y a quelque temps j'avais posé
qq.. questions
concernant la préparation au marathon. certaines
personnes m'avaient
gentiment répondus. J'ai ainsi pu planifier la fin de mon entrainement
et
surtout permis de trouver un club de course à pied sur Lyon. En effet,
je courre
dorénavant dans le club de Saint Fons, club du très célèbre
habitué du zoo, le
millepattes.

Après avoir beaucoup discuté avec
lui (faut dire
que le millepattes même en courant qu'est ce qu'il cause), il m'a
expliqué que
je devais faire comme vous, et vous faire partager mon aventure du
marathon.
c'est sympa de parler de cette aventure à des personnes qui
comprennent vraiment
notre passion.

Le marathon de
savoie

Étape 1 : il y
a près de 3
mois et 1/2, je me décidé à vraiment me remettre à la course à
pied (j'avais
bien couru un tout petit peu dans mes années lycée et pratiqué
près de 20 ans de
foot). Quelques semaines plus tard, je tombe par hasard sur le marathon
de Lyon
(il passait juste devant ma porte). 40°C, des coureurs à l'agonie,
une pollution
extrême. Et la, je suis resté près de 3 heures à encourager les
coureurs et je
me suis dit : il faut vraiment en faire un, c'est un truc pour toi. Un
tel
engagement, un tel panache, une volonté. Et hop aussitôt aussitôt
fait, je
décide de partir pour l'aventure.

Étape 2 :
faire un marathon
oui, mais où ? Je voulais avoir trois mois de préparation.
je vois le
marathon de Savoie, le marathon du Médoc, de
Lausanne....
Le marathon du Médoc, c'est peu loin,
surtout pour
un coureur seul (et oui, je ne vous connaissais pas. ah quelle bande de
joyeux
lurons). Je me décide pour celui de Savoie. Pas trop loin de Lyon. Un
marathon
sans la pression des gens (200 participants en moyenne).

Étape 3 : début de

l'entrainement. 3 entraînements par semaine (2 *1h + 1 fois
1h1/2) pendant
2 ou 3 semaines. Puis passage à 4 entraînements par semaine (1
séance
fractionné, 1 séance VTT montagne, 2 séance endurance de (1 de
1h1/2 et 1 de
2h)) pendant 2 ou 3 semaines.
Puis passage
à 5 séances par semaine ( 1 à 2 séance de fractionné + 3 à
4 séances
d'endurance de 1h1/2 à 2h30) pendant 5 ou 6 semaines. Et enfin 1 ou 2
semaines
pour récupérer avant le marathon.

Étape 4 : la
préparation finale.
La dernière semaine, j'ai pris l'option du régime scandinave
dissocié (sur les
conseils de mon nouveau maître à penser, c'est à dire Le
millepattes), c'est à
dire 3 jours de lipides, puis 3 jours de glucides. difficile à suivre.
On verra
pour l'utilité. Par contre, il reste 2 jours et le stress s'installe.
c'est le
premier marathon et comment ça va se passer ??? 30 km OK, mais
plus
???
et l'objectif de 3h30 est-il
envisageable ? faut-il
partir à 5 mn au kilo ? ou plus vite ?

Et bien voila le CR du pre-marathon de
savoie . A
la semaine prochaine pour le vrai CR du marathon.

Le zèbre

Si ds qq.. semaines, vous faîtes une
course dans la
région lyonnaise, faîtes-moi signe si vous désirez un joyeux luron
pour vous
accompagner.



suite ....

Salut le zoo,

et bien voila, je fais partie du clan des marathoniens
depuis la semaine dernierer. j'ai réussi la difficile épreuve de ces 42.195
km du marathon de Savoie.
Commençons par le début :

Etape 1 : samedi 14 septembre - la récupération du dossard.
Pour prendre ses aises, j'avais bien sur décidé d'aller
chercher mon dossard le samedi après-midi. je pourrais
prendre connaissance du parcours exact du marathon, de son
dénivelé, du nombre de participants, etc....
Arrivée au stade A. Barral vers 17 h 30. 2 ou personnes
attendent les coureurs. remise du dossard contre le
versement d'un petit chèque ( 15 euros contre une
organisation pareille, c'est donné). discussion avec les
organisateurs de le course du lendemain : difficulté,
participants, temps de référence, temps à battre...
accueil très courtois et sympathique de cette joyeuse
équipe. On voit tout de suite que ce sont des amoureux de
la course à pied. Comme ils disent un marathon pour des
vrais marathoniens fait par des marathoniens.
Vu que ma petite femme me suit, il faut un plan détaillé du
parcours. Mais aucun exemplaire à disposition ( l'année
prochaine, ce serait bien de faire quelques photocopies en
format A4). Nous décidons donc d'aller acheter un petit
plan de la région de Chambéry de le Leclerc du coin. retour
au stade avec traçage du parcours sur mon plan. Au même
moment 1 autre coureur et son accompagnateur en font de
même. On se dit quelques mots, on plaisante....
Retour à la maison pour le traditionnel repas de pâtes :
500-600 g et je file au lit.

Etape 2 : Le réveil
Après une nuit agitée, réveil matinal assez tôt (5h). C'est
sur je suis évidemment très stressé. Partir vite et tenir,
partir doucement et accélérer ? quelle est la meilleure
solution ? 3h40 ou 3h30 ou 3h20 (3h20, c'est plutôt dans
mes rêves). Petit déjeuner : steak haché avec
oeufs (sur les conseils du millepattes).

étape 3 : L échauffement
arrivée à Chambéry environ une heure avant le début du
marathon . Echauffement tranquille. Je trouve que les gens
se prennent un peu moins le choux que pour le semi auquel
j'ai participer il y a près de 2 mois (1h38 sans forcer).
Je pense que les marathoniens sont conscients qu'ils vont
vraiment souffrir, et n'en rajoutent pas. Après un petit
discours sympathique des organisateurs, le départ est
lancé.

étape 4 : Le départ
un petit tour du stade d'athlétisme et hop c'est parti. au
bout de 500 mètres je me retourne : je suis à peu près au
milieu. Je n'arrête pas de me dire : surtout ne pars pas
trop vite. Calme, tu auras bien le temps de lâcher les
chevaux. plusieurs minutes après, je ne vois pas
d'indication marquant les km. Vu que je dois maintenir les
5 mn au kilo, il faut absolument que je sois capable de me
situer. Je commence à m'affoler : cela fait près de 12
minutes que je cours et toujours aucune indication de km.
Est ce que je vais trop vite, trop doucement. Vu mon
stress, je suis incapable de mesurer ma vitesse !!!!
Et la pop, je vois kilomètre 4 : 18 mn 30s . Petit calcul :
4 mn 34 s au kilo. Et encore une fois, je me suis laissé
avoir et je suis parti trop vite. que faire ??? je suis un
couple qui semble tranquille. je me dis que je n'ai qu'à
suivre tranquillement. avoir 1 mn 30 d'avance, c'est
toujours cela de pris. je me rappelle ce que le millepattes
m'a bien préciser : fais 5 mn au kilo jusqu'au 30 et puis
tu verras après. Mais bon, ça l'air d'être mon rythme de
croisière. Alors prenons des risques. Qui ne risque rien
n'a rien.

Etape 5 : Kilo 10
Au kilomètre 10, c'est le ravitaillement. depuis un ou 2
kilo, je sens que mon groupe commence déjà à fléchir. je me
dis qu'il faut que je me prenne en main. Alors je pars
seul. bientôt rejoint par un de mes compagnons de route.
Arrivé au 12ème kilo : 57 minute 30s (entre le 4ème et le
12ème, j'ai fait du 4.46 minutes au kilo). J'ai près de 2
minutes 30 s d'avance par rapport au 3h 30. je calcule dans
ma petite tête et je m'aperçois que si je continue jusqu'au
bout comme ça, c'est 3h20.
Mon compagnon de route est un savoyard beaucoup plus
expérimenté que moi. C''est son 4ème ou 5ème marathon avec
un record à 3h27. Vu que je continue à me poser des
questions (qu est que ça bouillonne dans ce petit
cerveau ! ! ! ! !), suivre ce camarade me réconforte. je me
dis que je suis dans le vrai. Surtout lorsque je me rend
compte que je dois m entraîner presque 2 fois plus
que lui. Arrivée au 15ème kilo en 1h11mn 48s, soit 3
minutes et 12 s d avance sur les 3h30. Pour
l instant, tout OK. on continue sur le même rythme
jusqu au 19ème.

Etape 6 : La montée de la motte Servolex
Commence alors la difficulté du parcours : une petite
montée de 2 km. pas bien dure, pas bien longue, mais au
bout de 20 km, c est difficile à négocier. Si on va
doucement, on a peur de perdre du temps ; si on va vite on
a peur de se fatiguer. c est difficile à appréhender.
Surtout que je commence à avoir sérieusement mal aux
jambes. Encore que je dois un cas à part. moi, même à
l entraînement j ai presque tout le temps mal
aux jambes. alors que mon compagnon de route me dit
qu il est très bien. On verra bien. La bosse se passe
bien. arrivée au sommet en 1h40, ce qui correspond au semi.
Toujours au même rythme.

Etape 7 : kilo 27- kilo 36
On continue sur la piste cyclable entre Chambéry et le
Bourget du lac. Arrivée au 27ème en 2h09mn et 30s. Toujours
pas mal, bien que la douleur aux jambes est persistance.
surtout qu une belle ampoule commence à me
chatouiller la voûte plantaire. Vers le 28-29ème, mon
compagnon me dit qu il ne peut plus suivre le rythme.
or, moi je me sens toujours dans le même état de forme.
pour l instant je ne ressent aucun fatigue. Par
contre, je me rend compte que le rythme commence à baisser.
Vers le 32ème kilo, je pars seul. a ce moment-là, je me
sens un peu faible mais sans plus. en réalité je baisse
quand même d un cran. j arrive au kilo 36 en
2h26 et 30 secondes. je m approche plus des 3h30 que
des 3h20. et il reste encore 6 kilo. est ce que je vais
finir à l agonie. 3h20 c était un rêve, mais
3h30, ce serait déjà bien. les 9 derniers kilo viennent
d être fait à la moyenne de 5 mn13s. je commence à
m alarmer. et puis je me dis : « sors toi les
couilles » (c est mon expression pour me dire bats
toi).

Etape 8 : Les derniers kilo :
Je calcule dans ma petite tête que si je finis en 34
minutes les 6 derniers kilo, je suis sous les 3h30. je
calcule quand même que si je finis en 24 minutes, je suis
sous les 3 h 20. histoire de rêver. au 36ème, je vois
également ma petite femme qui me donne un nouveau bidon
(elle était déjà présente au 12 ème et 26ème). Elle est
venue, alors qu elle est enceinte, et m a suivi
toute la matinée. je peux au moins me battre pour elle. Et
la je me remémore tous ces entraînements à souffrir, ces
fractionnées, ces courses de cotes )
Pour tout ça, je me dis : il faut aller chercher les 3h20.
il ne te reste que 20 25 minutes à courir.
c est dur, j ai mal partout. Je double et
redouble encore et encore (j ai bien du reprendre 20
à 30 personnes depuis le kilo 10, alors que pas une
personne n a du me doubler). Et a pendant 2 ou 3
kilo, vois ce qui va me sauver : une fille en roller. je me
dis que je ne dois pas la lâcher. et j accélère
encore et encore. 38ème 39 ème. La je suis sur un nuage.
J ai mal partout, mais j ai une telle confiance
en moi. je ne lâcherai pas ces 3h20. il reste à peu près 2
kilo, ce qui correspond à moins de 10 minutes. c est
quoi 10 minutes, alors que l on a couru des centaines
d heures.

Etape 9 : l arrivée
Encore un kilo. presque rien. je passe des gars scotchés à
la route. je me rend compte qu il sont dans le fameux
mur (moi il me semble que je ne l ai jamais vraiment
vu). je finis ce dernier kilo en plus de 15km/h. je vois la
banderole et j en remet encore une couche. Je regarde
ma montre 3h19mn 5s et il reste 100 m.
c est gagné 3h19mn et 33s.
Cette fois, c est fait : JE SUIS MARATHONIEN

OUOAIAIAIIAIAIAIAPOOUOUUOUOUOUOUOUOUOUOUOUOOUOUOUAIS.

J ai mal partout partout partout

Etape 10 : la récupération
Je vais me faire masser au bout de quelques minutes. puis
je prendre ma lotion de récup. c est sur les conseils
d un ex-pro de football, qui est par la même mon
cousin : dans un verre d eau je mélange du sucre, du
sel et du bicarbonate de soude. C est dégueulasse,
mais cela marche, c est sur

Etape 11 :Conclusions : c est génial. j ai
réussi mieux que mes espérances. vivement au mois
d avril prochain pour le prochain (plutôt Lyon ou
Paris ? ? ?). en attendant je pense à l entraînement
au club pour discuter avec mon pote, le millepattes, et
partager avec lui ce délicieux moment. je voudrais le
remercier pour ces précieux conseils. je sais maintenant
que je peux vraiment m y fier.
le vainqueur est arrivé en 3h29. C est en fait le
gars avec qui j ai discuté pendant
l inscription. Il avait près de 15 minutes
d avance sur le deuxième.

Etape 12 : Conclusions sur le régime scandinave dissocié.
pour moi, c est essentiel. si je n ai pas
vraiment tapé dans le mur. c est plus par lassitude
que j ai vraiment ralenti. je ne m en rendais
pas compte. je calculais pas tout le temps mon temps au
kilo (erreur ! ! ! !). tout le monde me parlait que ce
régime était difficile à suivre, mais pour moi pas
vraiment. un peu dur psychologiquement (on a
l habitude au sucre surtout au PDJ), mais au niveau
digestif aucun soucis. je pense que c est vraiment à
faire. pas souvent car c est pas très bon pour le
corps (1 ou 2 fois / an)

étape 13 : conclusions sur le marathon de Savoie
organisateurs sympas. organisation irréprochable.
j aurais seulement préférer que la zone de
récupération soit collée à la ligne d arrivée. On
aurait ainsi pu pouvoir applaudir les derniers arrivants.
dommage. une fois la petite cote éliminée (ce sera fait
l année prochaine), le marathon de s avoie sera
vraiment un marathon pour faire un temps. en plus vous
courez entre de superbes montagnes. alors l année
prochaine, allez y ! ! ! !

petite question : d'apres vous quel temps puis-je viser
dans l'avenir sur marathon, semi ou 10K ?

en tous les cas, j espère de ne pas vous avoir
embêté avec tous ces détails. et si personne n a lu
ce message, je me suis au moins fait plaisir.

A bientôt

le zèbre ! ! ! !