Récit de la course : La Grande Course des Dragonnades - 56 km 2007, par tatamix1972

L'auteur : tatamix1972

La course : La Grande Course des Dragonnades - 56 km

Date : 21/10/2007

Lieu : Le Cheylard (Ardèche)

Affichage : 1786 vues

Distance : 56km

Objectif : Pas d'objectif

6 commentaires

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Le récit

La grande course des Dragonnades 2008... une course qui restera gravée à tout jamais dans ma mémoire.

56 km, déjà, ça se prépare avec un entraînement rigoureux et étudié : une bonne semaine de terrassement à la pelle et à la pioche, puis une dalle coulée le samedi, bétonnière et tutti quanti, pour être sûr de bien se finir. Un début de mal de dos en milieu de semaine laissant craindre le pire : ne pas pouvoir y aller, clouer au lit comme cela m'est déjà arrivé. Mais non ! Les deux footings que je me suis octroyé en fin de journée, bien sûr les jours où il y avait le plus de vent, ont eu comme effet assez étonnant de détendre tous les muscles endoloris par les travaux.

J'étais donc fin prêt pour mon premier trail sur une aussi longue distance. Enfin, presque, me restait une bonne nuit de repos avant l'épreuve, à me tourner et me retourner dans mon lit, sans arriver à trouver le sommeil. Ah si ! A minuit et quelques... après avoir couru au moins dix fois la course... pour entendre mon réveil sonner à 2 heures du mat'. Et oui, la veille, j'avais tanné ma femme pour qu'elle regarde sur internet les horaires de retrait de dossard et, sur le site des organisateurs, c'était marqué de 5h00 à 5h30. Alors, pour ne pas être en retard, départ d'Aspres s/ Buëch à 2h30 ; résultat : attente sur le parking à Privas dans la voiture à me geler les couilles jusqu'à l'ouverture des portes à... 5h30 (heureusement seul petit faux pas de l'organisation).

Parce qu'après, c'est plutôt du bonheur.

Déjà, petite collation (crème de marron sur du bon pain notamment) avec boisson chaude pour le retrait des dossards (ça fait du bien où ça passe) et, pour moi tout seul, le numéro "1". Pourtant je ne me rappelle pas être venu l'année précédente et, encore moins, avoir gagné !!! Mais bon, ça flatte mon égo, surtout que certains m'ont posé la question "T'as gagné l'année dernière ? T'es un cadors ?" Non, pas vraiment, j'ai juste un nom qui commence par "A"...

Le bus jusqu'au Cheylard, il paraît que ça tourne et que c'est long à en rendre malade certains... et bien moi, j'ai rien vu de tout cela, essayant de dormir un petit peu tout en tenant la conversation engagée par mon voisin de voyage... En gros, je n'ai pas beaucoup plus dormi...

Mais, bon, le départ approche, avec toute l'excitation que ça engendre... à noter encore la petite collation au Cheylard juste avant le départ, très sympa. J'adore les biscuits "Delacre".

8h30 : départ ! Je vois partir comme des balles la plupart des concurrents et je me retrouve de fait très vite dans les dix derniers du peloton. "Putain ! Je sens que je vais en chier pour être dans les temps, si ça part comme ça." Et oui, sans référence autre, on regarde les coureurs autour de (ou, là, plutôt, devant) soi.

Heureusement, cette première impression va vite se démentir, à savoir qu'après le passage des premiers escaliers je me suis mis à trottiner tranquillement et à doubler bon nombre de concurrents déjà à la marche dans les montées. Et les 30 premiers kilomètres ont été comme ça : je doublais des concurrents à la montée en gardant toujours mon rythme, certains me redoublaient à la descente mais je les re-redoublais à la montée suivante. C'est pas compliqué, quand même, à comprendre, le trail !!!

Résultat : 2h37 pour la mi-parcours, c'est à dire bien en deçà de ce que j'avais envisagé... Je vais trop vite, il faut que je freine !!! 

Et puis je me suis aperçu qu'on pouvait aussi avancer tout en discutant. Alors, certes, c'est un peu plus dure de continuer à courir dans toutes les montées mais alors qu'est ce que c'est sympa tout de même. Merci à tout ceux avec qui j'ai conversé ; c'est un état d'esprit que malheureusement on ne rencontre que beaucoup trop rarement dans d'autres disciplines sportives et qu'il faut absolument s'attacher à conserver dans le trail.

Seulement, à papoter, à échanger avec des gens tous plus intéressants les uns que les autres, à s'extasier sur les paysages (parce que, si je ne l'avais pas encore dit, ils sont absoluments magnifiques, les paysages rencontrés tout au long du parcours), et bien "bibi", il se sent pousser des ailes jusqu'à en oublier les fondamentaux ! Sans le kérozène, l'avion, il se pète la gueule... et bien là, pareil.

Un bon gros coup de fringale dans une des montées (l'avant dernière, je crois !) et puis ça ne veut plus avancer... Tout est bloqué, même la barre énergétique qui ne veut pas descendre ! Deux kilomètres de calvaire, mais après, c'est la descente sur Privas (qu'ils nous ont dit, les bénévoles) alors je suis arrivé tant bien que mal au sommet de la côte et, ensuite, c'est reparti comme par miracle...

Comme quoi, ils sont fort en psychologie ces bénévoles, parce que, après, ce n'était pas que de la descente. Il y avait le petit détours pour éviter les frelons qui, j'ai eu peur, a bien failli faire venir la crampe, puis la descente technique que j'ai trouvé plutôt sympa, et la remontée avec les marches. Mais plus rien ne pouvait m'empêcher de terminer.

Donc grande course des dragonnades 2007 terminée en 6h 03' 15", avec quelques petites ampoules au bout des orteils mais pas cassé du tout physiquement comme pourtant je m'y attendais. La piscine et le repas pour courronner le tout, et l'envie déjà de revenir l'année prochaine sur un tracé magnifique, avec une organisation parfaite qui a su garder notamment un côté convivial à la course... en espérant que la météo soit aussi belle en 2008 que cette année.

Epilogue : et oui, parce que, après la course, il fallait bien que je retourne sur Aspres... et là, le manque de sommeil qui s'était fait oublier toute la journée se rappelle à mes bons souvenirs. Bon, prudent, je m'arête dormir une bonne heure durant sur le bord de la route avant Die. Et puis je repars... Plus que quelques kilomètres avant la maison, une route que je connais pour l'avoir faite de nombreuses fois notamment à vélo, pas plus de 70/80 km/h au compteur parce que je sens que je suis fatigué...

Et puis d'un seul coup, au sortir d'un virage, ces pleins phares en face de moi... je m'aprête à croiser la voiture sur la droite, malgré l'éblouissement... horreur, je ne suis plus sur l'asphalte mais dans les graviers (la voiture est à l'arret sur le côté droit de la route), un muret et le fossé se dessinent en face de moi... coup de frein, coups de volant... ma voiture revient sur la route mais il n'y a plus d'adhérence. Je tappe une première fois le talus et le rocher plein de face. Puis la Golf rebondit, part en tonneaux et s'arête enfin sur la tranche au milieu de la chaussée, l'avant de la voiture à l'opposé de où il avait tappé.

Moment de latence, puis je déclipe ma ceinture et essaye d'ouvrir les portières... bloquées ! Du liquide coule du moteur, ça fume de dessous le capot, il faut que je sorte... J'essaye l'ouverture électrique de la vitre avant de casser un carreau, et elle marche. Quel bonheur cette technologie !!!

Des jeunes me portent secours, appellent les pompiers... Encore merci à eux, Cyril et ses trois amis...

Quant à la voiture garée sur la droite avec ses pleins phares, ils l'ont vu partir quand ils sont arrivés sur les lieux de l'accident. Comme quoi, on peut croiser dans une journée à la fois des personnes formidables et les plus belles ordures de la terre.

Somme toute, je m'en tire plutôt bien avec seulement une entorse cervicale moyenne et une belle peur... et plus de voiture. Mais avec de très bons souvenirs des Dragonnades... Je reviendrai l'année prochaine. 

 

6 commentaires

Commentaire de titifb posté le 23-10-2007 à 05:22:00

Au fond Tatamix, t'es un sacré chanceux...Déjà sur ton trail : en faisant partie des "moins rapides", tu as pu échapper aux frelons car l'organisation a eu le temps avant ton passage de détourner l'itinéraire de la course". Comme quoi "rien ne sert de courir (trop) vite!"; puis, tu te sors quasiment indemne d'un accident de la route qui aurait pu te coûter la vie...
Merci pour ton CR, repose-toi bien maintenant !

Commentaire de Le_lombric posté le 23-10-2007 à 15:55:00

Une journée riche en émotions même si la derniere tu t'en serais bien passé je pense.

L'an prochain je pense tenter le coup et venir au pays des marrons.

Merci pour ton récit et bon retablissement.

le lomb

Commentaire de philkikou posté le 23-10-2007 à 22:04:00

on a dû croiser nos chemins (pas croiser le fers...ni les frelons , heureusement)sans se connaitre...J'avais prévu de mettre la casquette kikourou kivabien , mais vu la température "marrons glacés d'Ardèche", j'ai opté pour le bandeau qui laisse les oreilles bien au chaud!!! (ca existe un bandeau kikourauchaud?)
Dommage le retour accidentée (un parcours accidentée en trail ca va , mais sur la route, pas glop !!!. bonne récup de toutes ces émotions

Commentaire de tatamix1972 posté le 23-10-2007 à 23:45:00

Merci pour tous ces soutiens et souhaits de bonne récupération...
J'en ai besoin d'autant plus que l'épreuve n'était pas finie ; aujourd'hui, après le long rapatriement sanitaire de la veille, je viens d'apprendre, en plus de la confirmation que la voiture était totalement irrécupérable, que toutes mes affaires restées dans le véhicule, et notamment mes deux paires de chaussures, ont été volées pendant la nuit que j'ai passé à l'hôpital.
Super fin de courses !!! Mais gardons le moral, ça aurait pu être pire...
J'espère seulement que le salopard, le charognard qui est allé vider ma bagnole se pètera les deux chevilles en courant avec mes pompes. Si il peut les mettre... je chausse du 46 !!!

Commentaire de seapen posté le 24-10-2007 à 15:05:00

quelle aventure ! bon courage pour t'en remettre définitivement. salut.

Commentaire de Françoise 84 posté le 24-10-2007 à 16:15:00

Et ben , dis donc ! Il y a vraiment des jours bizarres ! Heureusement que ta course s'est bien passée , au moins tu ne seras pas dégoûté du trail à tout jamais ! Bon courage , récupère bien !

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