Récit de la course : Trail d'Ecouché 2007, par Mustang

L'auteur : Mustang

La course : Trail d'Ecouché

Date : 16/9/2007

Lieu : Ecouche (Orne)

Affichage : 3005 vues

Distance : 28km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Le récit

Un beau dimanche

Vraiment un beau dimanche, le dernier d’un été qui a été le plus souvent d’humeur chagrine.  J’arrive de bonne heure. Aucune fébrilité dans la rue barrée à la circulation, plutôt de la nonchalance. Est-ce ce soleil de  plomb qui  y incite ?  Les coureurs se  préparent donc calmement. Des visages connus que  l’on salue. Les  organisateurs, les  pompiers  de  la bourgade, offrent à chacun des  participants  un parapluie. Qu’ils sont  mutins !

La voiture du Lutin, emmenant  un petit groupe alençonnais arrive. Evidemment, on s’apostrophe, le verbe  haut. Je pars avec Raymond  pour  un petit échauffement dans les rues désertes d’Ecouché. Je donne  mes consignes  à Loulou afin qu’il aille  nous prendre en  photo sur le parcours.

 

 
Loulou a  l'oeil bien noir!! 

 

Je  lui confie donc,  et ma voiture, et  l’appareil  photo, et une carte bien approximative ! Bientôt, 13h30, Philippe Léveillé  bat  le rappel de ses troupes. Les coureurs des deux trails, le court et le  long, se rassemblent devant l’arche où s’affiche en  grand Départ. Je  me  place en queue de  peloton. Avec le court, ça va certainement partir à fond, autant  laisser tout ce  beau monde partir à sa  guise ! Tiens ! Le départ est dans  l’autre sens, les coureurs doivent tous se  placer de  l’autre côté de l’arche. Moi qui voulais être à la fin, me voilà en première ligne ! Vraiment, mutins, ces  pompiers !

 

 

 


 

C’est  le départ, bien sûr, à fond. Nous empruntons d’abord  les rues du village pour  nous diriger ensuite vers un herbage.  A l’écart, retenus  par une simple clôture électrique, des purs sangs veulent se  mettent au diapason de ceux qui traversent leur territoire. Ils se  mettent alors  à galoper, la frêle  clôture ne résiste pas  à leur assaut et  les voilà galopant  à la suite des coureurs. Magnifique  image de ces chevaux au  milieu des  hommes, courant dans  un même élan. Le  Lutin s’est fait  le  plaisir de  me passer ! 28 km, c’est  une distance qui  lui convient.  Nous quittons  l’herbage en franchissant un petit cours d’eau sur  une passerelle  improvisée pour arriver dans  le parc du château de Sérans où l’artiste Balias organise des symposiums de sculptures. Nous évoluons donc  au  milieu d’œuvres en marbre et en  bois exposées dans  le jardin.  Je ne sais  pas si tous prennent  le temps de  jeter  un coup d’œil car cela va furieusement vite. Nous quittons  le parc pour  un chemin. La chaleur est forte. Je  me fais  passer par des coureurs en nombre !! C’est frustrant ! Va savoir s’il s’agit de coureurs sur le  long ou le court. Moi, il faut que  la machine chauffe  un peu !

Déjà, la file des coureurs s’étire. Un lacet sur la route, puis  nous empruntons  un chemin montant. Première pente, mais tous continuent de courir ; sur du plus  long, il aurait fallu marcher ! Nous arrivons, le cœur affolé, dans   un champ hersé et roulé de frais où  le soleil est sans  pitié. Vite, voici  un petit bois à l’ombre accueillante. Une longue ligne droite le traverse. Le rythme est soutenu. Je  prends  le  mien. J’ai endigué  le flot de coureurs qui me  passaient. Voilà, c’est bon. Je vais aller maintenant les chercher, un par  un !!! Présomptueux avec ça ! Cette longue ligne droite m’a mis en confiance. J’ai déjà repris deux, trois coureurs. Suis au 6e km en 30 mn. Nous sortons du bois pour descendre dans la vallée de  l’Orne. A cet endroit, dans les coteaux, ce petit fleuve  a creusé des  méandres encaissés. En face de  nous, sur  un affleurement rocheux, se dresse  le château de Ménil-Glaise, nom  pompeux pour  une construction sans grâce qui  ne déparerait  pas sur la côte  normande. Seulement, c’est Ménil-Glaise, lieu de  promenade de  mon enfance avec mes  parents, au cours de  longs dimanches ennuyeux. Cela fait 20 ans, 30 ans que  je ne suis pas revenu  ici ? Nostalgie ! Je traverse  le petit  hameau au  pied de la falaise.  Oh !  Nous allons prendre  le chemin escarpé qui mène au château ! Que  ne l’ai-je dévalé, étant gamin ! Là, il s’agit de grimper !

 

 

Un cri : « Allez Mustang ! ». C’est Loulou, qui s’est posté à mi-hauteur, dos à la petite chapelle pour prendre des photos. Pourquoi s’est-il justement posté là, lui ? Surtout  lui ? Le  lutin est au-dessus de moi. J’émerge sur le plateau, le cœur en feu. Une spectatrice m’annonce que  je suis à la 58e place ! Je pars  à la  poursuite du Lutin qui est  à 100 m devant  moi. Je  passe devant  les bâtiments de  la ferme, chacun portant  le  nom de sa fonction. Celui de vacherie me faisait bien rire !  On oblique  à droite  pour reprendre  un bois, tant mieux. Les quelques centaines de  mètres sur la route en plein soleil font apprécier  la fraicheur relative du sous-bois. Le  parcours est vallonné. Mètre par  mètre, je reviens sur le Lutin. La douce lumière de septembre diffuse dans  ce sous-bois une atmosphère étrange. Les fougères roussissent déjà. Les feuilles des arbres  ont déjà ce vert finissant. La présence des coureurs aux tenues chamarrées rend encore  plus  improbable cette vision qui s’offre  à moi. Je suis dans  la foulée du Lutin. Je  le passe. Pas de  parole. Je continue. Une échappée à travers  un bois de  pins s’ouvre sur  l’Orne en contrebas. La vision est éphémère mais elle me remplit de  plénitude.

La  piste quitte  le bois  pour descendre par  un chemin exposé  à  l’ardeur du soleil. Mais, nous  obliquons à droite à couvert. J’entame la deuxième heure au  kilomètre 12.   Le ravitaillement est dans  un champ aménagé avec  des  tables  de  pique-nique sous des  pommiers. J’attrape un verre de coca et  je repars. J’arrive sur  la route comme Loulou arrive en voiture ! Tant pis  pour  la photo. Quelques  mètres sur  un  pont qui enjambe  l’Orne  puis  à droite, une grimpette sévère dans  un bois. On redescend pour suivre  le  petit fleuve sur  plus d’un  kilomètre. L’eau s’écoule discrète, presque  paresseuse. Seul, par  moment,  un éclat d’eau sur  une  pierre rappelle  la  présence du cours d’eau. Je suis  presque seul, cependant  j’aperçois non loin devant  moi  un coureur, puis un autre devant.  Ce sont autant d’incitations pour  moi à aller de  l’avant. Le chemin s’élève le  long d’un bois. Bientôt, j’aperçois  un groupe de coureurs. Voilà un bon objectif,  peut-être ambitieux. Il reste  une dizaine de  km à  parcourir. J’ai encore de  la ressource, me semble-t-il. Sur  le bord du chemin, éloigné de  tout,  une carcasse  jaune  d’un ancien fourgon de  la poste finit de rouiller. Par quel étrange destin, est-elle  là ? Les  paysans sont aussi très  mutins !

Maintenant, je vais  être  à la  lutte avec ce  groupe qu’a rejoint  la  première féminine. Je  les rejoins, puis  ils  me distancent. Je recolle au  groupe  pour les  passer à nouveau. La  bagarre se  poursuit au sortir du bois. Le groupe a éclaté. Je  m’épuise. J’en laisse  partir une  partie dont  la féminine. Le  profil s’assagit  dans  la campagne. Nous traversons des champs de  maïs. Le soleil cogne. De place en  place, des spectateurs  nous encouragent. C’est le retour, j’emprunte  le chemin de  l’aller. Le  petit bois  puis le champ labouré. Et la montée, enfin la descente dans ce sens, hihi !! le chemin remonte sur  un plateau. Là, au  milieu d’un champ, une silhouette connue. C’est l’ami Wilh avec son appareil  photo. Il est  toujours par  monts et par vaux chaque week-end  pour couvrir  les courses  normandes.

Voilà, ce sont  les derniers  kilomètres, je commence  à être sur la réserve. Je repasse devant le château puis  le  pré aux  chevaux. Ceux-ci ont été cantonnés au fond de  l’herbage. Les  organisateurs nous font  passer sur l’Orne  par  une sorte de  passerelle en bois qui me semble  bien précaire. D’ailleurs, les  pompiers sont  présents et un homme dans une embarcation  surveille  le  passage des coureurs. Un dernier champ à traverser. Tiens, Loulou en compagnie de Mireille et de Christian sont  postés  à la sortie du champ. Grandes salutations. Me voilà dans  les rues d’Ecouché. A quelques centaines de   mètres de  l’arrivée, je croise  une jeune cycliste. Il est  heureux que  le  Lutin  ne  l’ait pas croisée !! Son large décolleté  offre, ma foi, une vue pleine de rotondités du meilleur aloi. Cela ragaillardit pour  les derniers  mètres. J’arrive sur le foirail que  je contourne et franchit  l’arche en 2h28 ; je  prends  la 42e  place sur 131 classés ! Vraiment, une bien  belle sortie.

 

 
Mireille admirative???Bon,ça va Christian n'a rien vu! 

 

3 commentaires

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 18-09-2007 à 07:46:00

Bravo le Mustang; dimanche, je n'étais pas à la hauteur pour te suivre. Tu restes le plus fort en trail mais je t'aime quand même !

Commentaire de yéyé61 posté le 18-09-2007 à 12:54:00

Bravo pour ton CR, ca m'a permis de revrivre la 2eme partie de course d'une facon plus agéable qu'elle ne l'a été dimanche.

Commentaire de zakkarri posté le 22-09-2007 à 10:00:00

Slt Mustang !
Tu tiens la forme dis moi ! tu envoies le bois sur trail, pas étonnant car apperemment tu aimais bien déja petit arpenté les chemins lol ...

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