L'auteur : Mustang
La course : Trail d'Ecouché
Date : 16/9/2007
Lieu : Ecouche (Orne)
Affichage : 3008 vues
Distance : 28km
Objectif : Pas d'objectif
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Un beau dimanche
Vraiment un beau dimanche, le dernier d’un été qui a été le plus souvent d’humeur chagrine. J’arrive de bonne heure. Aucune fébrilité dans la rue barrée à la circulation, plutôt de la nonchalance. Est-ce ce soleil de plomb qui y incite ? Les coureurs se préparent donc calmement. Des visages connus que l’on salue. Les organisateurs, les pompiers de la bourgade, offrent à chacun des participants un parapluie. Qu’ils sont mutins !
La voiture du Lutin, emmenant un petit groupe alençonnais arrive. Evidemment, on s’apostrophe, le verbe haut. Je pars avec Raymond pour un petit échauffement dans les rues désertes d’Ecouché. Je donne mes consignes à Loulou afin qu’il aille nous prendre en photo sur le parcours.
Je lui confie donc, et ma voiture, et l’appareil photo, et une carte bien approximative ! Bientôt, 13h30, Philippe Léveillé bat le rappel de ses troupes. Les coureurs des deux trails, le court et le long, se rassemblent devant l’arche où s’affiche en grand Départ. Je me place en queue de peloton. Avec le court, ça va certainement partir à fond, autant laisser tout ce beau monde partir à sa guise ! Tiens ! Le départ est dans l’autre sens, les coureurs doivent tous se placer de l’autre côté de l’arche. Moi qui voulais être à la fin, me voilà en première ligne ! Vraiment, mutins, ces pompiers !
C’est le départ, bien sûr, à fond. Nous empruntons d’abord les rues du village pour nous diriger ensuite vers un herbage. A l’écart, retenus par une simple clôture électrique, des purs sangs veulent se mettent au diapason de ceux qui traversent leur territoire. Ils se mettent alors à galoper, la frêle clôture ne résiste pas à leur assaut et les voilà galopant à la suite des coureurs. Magnifique image de ces chevaux au milieu des hommes, courant dans un même élan. Le Lutin s’est fait le plaisir de me passer ! 28 km, c’est une distance qui lui convient. Nous quittons l’herbage en franchissant un petit cours d’eau sur une passerelle improvisée pour arriver dans le parc du château de Sérans où l’artiste Balias organise des symposiums de sculptures. Nous évoluons donc au milieu d’œuvres en marbre et en bois exposées dans le jardin. Je ne sais pas si tous prennent le temps de jeter un coup d’œil car cela va furieusement vite. Nous quittons le parc pour un chemin. La chaleur est forte. Je me fais passer par des coureurs en nombre !! C’est frustrant ! Va savoir s’il s’agit de coureurs sur le long ou le court. Moi, il faut que la machine chauffe un peu !
Déjà, la file des coureurs s’étire. Un lacet sur la route, puis nous empruntons un chemin montant. Première pente, mais tous continuent de courir ; sur du plus long, il aurait fallu marcher ! Nous arrivons, le cœur affolé, dans un champ hersé et roulé de frais où le soleil est sans pitié. Vite, voici un petit bois à l’ombre accueillante. Une longue ligne droite le traverse. Le rythme est soutenu. Je prends le mien. J’ai endigué le flot de coureurs qui me passaient. Voilà, c’est bon. Je vais aller maintenant les chercher, un par un !!! Présomptueux avec ça ! Cette longue ligne droite m’a mis en confiance. J’ai déjà repris deux, trois coureurs. Suis au 6e km en 30 mn. Nous sortons du bois pour descendre dans la vallée de l’Orne. A cet endroit, dans les coteaux, ce petit fleuve a creusé des méandres encaissés. En face de nous, sur un affleurement rocheux, se dresse le château de Ménil-Glaise, nom pompeux pour une construction sans grâce qui ne déparerait pas sur la côte normande. Seulement, c’est Ménil-Glaise, lieu de promenade de mon enfance avec mes parents, au cours de longs dimanches ennuyeux. Cela fait 20 ans, 30 ans que je ne suis pas revenu ici ? Nostalgie ! Je traverse le petit hameau au pied de la falaise. Oh ! Nous allons prendre le chemin escarpé qui mène au château ! Que ne l’ai-je dévalé, étant gamin ! Là, il s’agit de grimper !
Un cri : « Allez Mustang ! ». C’est Loulou, qui s’est posté à mi-hauteur, dos à la petite chapelle pour prendre des photos. Pourquoi s’est-il justement posté là, lui ? Surtout lui ? Le lutin est au-dessus de moi. J’émerge sur le plateau, le cœur en feu. Une spectatrice m’annonce que je suis à la 58e place ! Je pars à la poursuite du Lutin qui est à 100 m devant moi. Je passe devant les bâtiments de la ferme, chacun portant le nom de sa fonction. Celui de vacherie me faisait bien rire ! On oblique à droite pour reprendre un bois, tant mieux. Les quelques centaines de mètres sur la route en plein soleil font apprécier la fraicheur relative du sous-bois. Le parcours est vallonné. Mètre par mètre, je reviens sur le Lutin. La douce lumière de septembre diffuse dans ce sous-bois une atmosphère étrange. Les fougères roussissent déjà. Les feuilles des arbres ont déjà ce vert finissant. La présence des coureurs aux tenues chamarrées rend encore plus improbable cette vision qui s’offre à moi. Je suis dans la foulée du Lutin. Je le passe. Pas de parole. Je continue. Une échappée à travers un bois de pins s’ouvre sur l’Orne en contrebas. La vision est éphémère mais elle me remplit de plénitude.
La piste quitte le bois pour descendre par un chemin exposé à l’ardeur du soleil. Mais, nous obliquons à droite à couvert. J’entame la deuxième heure au kilomètre 12. Le ravitaillement est dans un champ aménagé avec des tables de pique-nique sous des pommiers. J’attrape un verre de coca et je repars. J’arrive sur la route comme Loulou arrive en voiture ! Tant pis pour la photo. Quelques mètres sur un pont qui enjambe l’Orne puis à droite, une grimpette sévère dans un bois. On redescend pour suivre le petit fleuve sur plus d’un kilomètre. L’eau s’écoule discrète, presque paresseuse. Seul, par moment, un éclat d’eau sur une pierre rappelle la présence du cours d’eau. Je suis presque seul, cependant j’aperçois non loin devant moi un coureur, puis un autre devant. Ce sont autant d’incitations pour moi à aller de l’avant. Le chemin s’élève le long d’un bois. Bientôt, j’aperçois un groupe de coureurs. Voilà un bon objectif, peut-être ambitieux. Il reste une dizaine de km à parcourir. J’ai encore de la ressource, me semble-t-il. Sur le bord du chemin, éloigné de tout, une carcasse jaune d’un ancien fourgon de la poste finit de rouiller. Par quel étrange destin, est-elle là ? Les paysans sont aussi très mutins !
Maintenant, je vais être à la lutte avec ce groupe qu’a rejoint la première féminine. Je les rejoins, puis ils me distancent. Je recolle au groupe pour les passer à nouveau. La bagarre se poursuit au sortir du bois. Le groupe a éclaté. Je m’épuise. J’en laisse partir une partie dont la féminine. Le profil s’assagit dans la campagne. Nous traversons des champs de maïs. Le soleil cogne. De place en place, des spectateurs nous encouragent. C’est le retour, j’emprunte le chemin de l’aller. Le petit bois puis le champ labouré. Et la montée, enfin la descente dans ce sens, hihi !! le chemin remonte sur un plateau. Là, au milieu d’un champ, une silhouette connue. C’est l’ami Wilh avec son appareil photo. Il est toujours par monts et par vaux chaque week-end pour couvrir les courses normandes.
Voilà, ce sont les derniers kilomètres, je commence à être sur la réserve. Je repasse devant le château puis le pré aux chevaux. Ceux-ci ont été cantonnés au fond de l’herbage. Les organisateurs nous font passer sur l’Orne par une sorte de passerelle en bois qui me semble bien précaire. D’ailleurs, les pompiers sont présents et un homme dans une embarcation surveille le passage des coureurs. Un dernier champ à traverser. Tiens, Loulou en compagnie de Mireille et de Christian sont postés à la sortie du champ. Grandes salutations. Me voilà dans les rues d’Ecouché. A quelques centaines de mètres de l’arrivée, je croise une jeune cycliste. Il est heureux que le Lutin ne l’ait pas croisée !! Son large décolleté offre, ma foi, une vue pleine de rotondités du meilleur aloi. Cela ragaillardit pour les derniers mètres. J’arrive sur le foirail que je contourne et franchit l’arche en 2h28 ; je prends la 42e place sur 131 classés ! Vraiment, une bien belle sortie.
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3 commentaires
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 18-09-2007 à 07:46:00
Bravo le Mustang; dimanche, je n'étais pas à la hauteur pour te suivre. Tu restes le plus fort en trail mais je t'aime quand même !
Commentaire de yéyé61 posté le 18-09-2007 à 12:54:00
Bravo pour ton CR, ca m'a permis de revrivre la 2eme partie de course d'une facon plus agéable qu'elle ne l'a été dimanche.
Commentaire de zakkarri posté le 22-09-2007 à 10:00:00
Slt Mustang !
Tu tiens la forme dis moi ! tu envoies le bois sur trail, pas étonnant car apperemment tu aimais bien déja petit arpenté les chemins lol ...
a +
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