Récit de la course : 6 heures de Rennes-les-Bains 2004, par Bertrail
L'auteur : Bertrail
La course : 6 heures de Rennes-les-Bains
Date : 4/7/2004
Lieu : Rennes Les Bains (Aude)
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Distance : 69.9km
Matos : Mon objectif était de faire au moins 66km pour mon premier 6h soit du 11km/h.
Objectif : Se défoncer
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6h de Rennes les Bains, 2004
C.R : Les 6h de Rennes les Bains : Samedi 3 juillet 2004 :
Samedi 3 juillet 2004, ça y est, on y est ! Je me lève à 6h30’ pour me donner un peu d’appétit afin de pouvoir faire un bon repas avant 8h, soit 3h avant le départ de la course. J’ai bien retenu la leçon de ma dernière course (35km / 68km farcis de crampes !).
Valèrie, Michel et Melvin (leur petit garçon) m’on très gentiment proposé de m’amener sur le lieu de la course et me porter assistance pour celle-ci. Sur la route, on discute, on rigole, c’est le meilleur moyen de ne pas se mettre le stress.
Arrivée sur place, je vais m’inscrire et voir si je trouve un ou deux UFO dans le coin. Mon dossard pour cette nouvelle aventure sera le 311. Mais toujours pas d’UFO en vue.
10h30’, il est temps d’aller se préparer pour le départ. A 10h50’ je suis derrière la ligne de départ, fin prêt. Mon sac et mes bidons de rechanges sont bien posé sur le bord du parcours, on peut y aller !
Une minute avant le départ, j’entends quelqu’un prononcer le nom UFO. Je me tourne en lui tendant la main et lui disant : « Salut, je suis Bertrail ! ». Il me répond : « Je suis Desnambuc ». Juste à côté un 3e hommes se présente, il s’agit de Bruno Chauzi. C’est marrant, on ne s’étaient jamais vue auparavant, mais j’avais l’impression qu’on se connaissait depuis longtemps. C’est la magie UFO !
Le temps de se serrer les mains, et le départ est donné. Nous partons tranquillement, car nous savons que la journée va être longue, cela nous laisse l’occasion d’échanger encore quelques mots.
Mon objectif pour ma première participation à une épreuve de 6h sur route est d’environ 66km, soit 22 tours de 3km. Je fais mes premiers kilomètres en compagnie de mes deux compères UFO et à la faveur de la première côte du circuit, je prends quelques longueurs d’avance. Ce premier passage dans cette côte, courte mais raide, me rassure sur mon état de forme, mais je prends aussi conscience que cette course allée être très dure sur la fin. Premier passage sur la ligne, environ 15’ se sont déjà écoulées. La température est parfaite. Il m’aura fallu un plus d’une heure pour parcourir mes 4 premiers tours. Dans ma tête les calculs commencent. 4 X 6 = 24 tours / 24 X 3 = 72 km, mais en tenant compte d’une possible baisse de régime sur la fin de course, soit un tour à soustraire au 5 prochaines heures (15 / 5 = 3’ de perdu par heure). Je continu sur mon rythme, et je reste concentré sur mon cardiofréquencemètre. Je sais dorénavant que si je continu sur ce rythme, je devrais atteindre mon objectif de 66km (voire même le dépasser). Surtout, garder les pieds sur terre, il ne faut pas que je m’emballe. Je dois récupérer dès que le terrain me le permet. Je surveille mon cardio sans cesse ! A côté de la ligne mes amis me font passer les bidons, l’équipe de la « Corneilla » dont mon beau-frère fait partie, me font passer les bidons et me soutiennent à chaque tour. Voilà la deuxième heure, j’ai parcouru 23km. Apparemment, je tiens le rythme. Les sensations sont bonnes, la chaleur s’installe tout doucement sur le parcours. Je rattrape Bruno, on s’encourage. Au bout d’environ 2h40’ de course, je prends un tour à « Desnambuc », on s’échange quelques mots d’encouragements et « Desnambuc » me donne des infos très intéressantes sur la course. Il m’apprend que je suis à la 4e place des coureurs individuels et que j’ai le 3e en point de mire. Une motivation supplémentaire me vient donc à ce moment là : le Podium ! Pourquoi pas !
Quelques hectomètres plus loin, je double le concurrent et prend donc la 3e place provisoire. Je sais que je ne suis plus très loin de la mi-course, maintenant, il faut tenir bon. Je suis à l’écoute de mon corps et de mes sensations à chaque instant, chaque changement de rythme, chaque virage, chaque côte, chaque descente… La mi-course est là ! Presque 12 tours d’effectués ! Tout se passe pour le moment comme je l’avais calculé au bout d’une de course. En gardant ce rythme, je dois pouvoir faire au moins 23 tours de ce parcours magnifique. J’attends patiemment de voir comment je vais franchir le cap du marathon (Dada 11 m’avais raconté qu’il avait explosé l’année précédente au moment du marathon). Pour ma part, je passe très bien ce moment en 3h35’, mes jambes ne me font pas encore mal, c’est de bonne augure pour la suite et ça motive dur ! Pour ce qui est de la motivation, je suis servis car mon père est venu pour voir ma fin de course (devant ce sportif accompli, 2 Paris-Brest-Paris à son actif il ne faut pas flancher). Les tours s’enchaînent, les changements de bidons sur la ligne d’arrivée se font de plus en plus fréquent. La chaleur est maintenant présente dans la première moitié du circuit. Cette fameuse première moitié est en léger faut-plat montant avec le vent dans le dos et fini par cette côte courte mais raide que certains concurrent au stade de la course monte en marchant. Pour ma part, chaque passage dans cet endroit critique du parcours me permet de vérifier mon état de fraîcheur. Je passe la côte dans les environs de 160 / 165 pulsations par minutes. 17e tour, il me reste maintenant 2 heures de course. Allez ! Maintenant je n’ai plus le droit de craquer ! Ce sera pour moi un long sprint de 2 heures ! J’essaye de ne pas trop me mettre dans le rouge, il faut absolument éviter les crampes. Pour cela, je continu à boire sans cesse. A ce stade de la course tout est fait pour rendre chaque foulée plus qu’efficace. Les gens sur le bord de la route m’encouragent de plus en plus, ça fait chaud au cœur et permet d’oublier un peu la douleur qui commence à s’installer dans les jambes. Certains coureurs qui font la course par équipe m’encourage aussi.
Avec les coureurs individuels que je rattrape, nous nous donnons quelques forces mutuellement, car au point ou nous en sommes, nous sommes tous des gagnants ! Mes trois derniers tours seront superbes, la joie de sentir l’arrivée proche, la sensation d’avoir encore un bon rythme, me font presque « planer » ! Voilà, cela fait 5h40’ que je suis parti et je passe pour l’avant dernière fois sur la ligne d’arrivée ! Je suis dans mon 23e tour, je sais dorénavant que j’ai atteint mon objectif de 66km en 6h ! Je profite de ce dernier tour et souffre pas mal quand même. Tous mes muscles sont tendus. Voilà la ligne, tout le monde est là ! La délivrance ! Après avoir franchi la ligne je marche quelques instants, puis je m’appuis sur un mur, comme pour ne plus avoir la sensation d’être en mouvement, pour me dire : « Ca y est, tu y es arrivé ! ».
Au final, le 1er « Baibarac Laurent » réalise une performance magnifique avec 78,34km.
2e « Domingos Jean Denis » 73,06km.
Je termine 3e coureur individuel avec 69,87km soit une moyenne au tour de15’27s.
Vraiment cette course est magnifique, le cadre exceptionnel, l’équipe organisatrice super sympa… tous les ingrédients pour passer un superbe moment de sport et d’amitié.
BERTRAIL
Bertrand ALBERT
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