Récit de la course : Off - LyonSaintéLyon 2003, par michel_de_cham
L'auteur : michel_de_cham
La course : Off - LyonSaintéLyon
Date : 6/12/2003
Lieu : St étienne (Loire)
Affichage : 1912 vues
Distance : 130km
Objectif : Pas d'objectif
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Le récit
Rassurez-vous, c'est un peu moins long que celui de Phil : comme les autres ont déjà tout dit avant moi, il m'en restait moins à écrire !
Amitiés à tous les UFO
« Alors Michel, ça t'inspire ? »
C’est par cette petite question de Yoyo que cette histoire a commencé.
Sur le coup, je n’avais pas bien lu. Faire la SaintéLyon ? Oui j’y pense… mais depuis mon abandon aux Templiers, je n’ai pas vraiment repris l’entraînement. Est-ce bien raisonnable ?
Ce n’est que le lendemain, en relisant le mail, que j’ai compris !
Yoyo n’a pas écrit « SaintéLyon » mais LyonSaintéLyon !!!
Hou là ! Ce n’est plus du tout raisonnable !
Et voilà que Phil s’en mêle :
« Yoyo m'a dit que tu faisais avec nous le p'tit bout de chemin en plus de la SaintéLyon. Laisse moi te dire à quel point ça me rend HEUREUX ! J'en ai parlé à Lila et elle a ouvert de grands yeux étonnés et admiratifs »
Mais…je n’ai encore rien dit, moi !
« Et Phil, j’ai pas encore répondu à Yoyo : si c’est pas de l’intox, ça !
Bon, c’est vrai que c’est sympa cette idée de ouf. Pas raisonnable du tout, mais vachement tentant »
Et Phil de se faire persuasif :
« Je pense que ton seul problème sur une séance de réanimation telle qu'on te la propose sera de te caler patiemment sur un rythme beaucoup plus lent que celui dont tu as l'habitude. L'objectif est aussi de rester ensemble, si possible (sauf si quelqu'un abandonne, là, on l'abat sur place !... heu... ça risque d'être moi alors faites vite). »
La ficelle est grosse !
« T’as vu Yoyo, comment il essaye de changer de tactique, le Phil ! »
N’empêche que ça y est, insidieusement, l’idée fait son chemin….
A deux semaines du jour J, il n’y a qu’une façon de savoir si mon dos va mieux et de m’entraîner un minimum : une bonne grosse sortie longue et pas rapide !
On est fin novembre, mais la neige tarde à venir. C’est à peine blanc à 2000 m. Et si je faisais une reco du nouveau parcours du Mont-Blanc Marathon ? Allez, hop ! 43 km, 1800 m de D+ , pas vite (6h22) et je rentre à la maison …avec mon genou droit en vrac, comme aux Templiers…
Mais la machine infernale est en route : Yoyo a fait le road-book, Phil a trouvé l’assistance (ses parents !) et voilà que Nitram s’y met aussi : organisation de la pasta party, contacts presse…
Yoyo insiste :
« Alors Michel, après ta sortie longue et ton kiné, tu fais koi ? »
Bon, bon… je me décide !
« c’est vraiment pas raisonnable, mais sauf aggravation….JE SUIS AVEC VOUS ! »
Sauf que je n’avais pas prévu que Phil allait nous percer les tympans :
« YEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEESSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS !!! »
Et voilà comment Catherine et moi avons retrouvé Yoyo un samedi matin dans un bar à Lyon, et avons commencé à discuter de l’UTMB, bientôt rejoints par Nitram, puis Phil, Steve et Françoise et Jacques, les parents de Phil.
Et puis Fredou, qui ne pouvant pas faire la SaintéLyon est venu faire la LyonSainté avec nous.
On finit de se changer, on stresse un peu Yoyo qui traîne, une petite photo…et hop…c’est parti.
10 heures de balade, de discussions, de blagues.
Yoyo et Nitram sont nos guides, avec Fredou. Mais comment font-ils pour se souvenir aussi bien du parcours ? Peu importe, c’est très agréable de se laisser guider et de n’avoir qu’à se soucier de courir tranquillement.
Catherine, Françoise et Jacques sont nos accompagnateurs. Nous les retrouvons régulièrement : ravitaillement, photos, encouragements…
Tout comme dans une vraie course, sauf que ce n’est pas une compétition. Pas de dossard, pas de chrono….pas de stress. Ca aussi, c’est agréable.
Des moments simples où il suffit de courir ou de marcher ensemble
Des moments magiques tel celui où nous émergeons, enfin, du brouillard. Quand j’y repense, ce sont les premières images d’Excalibur qui me reviennent en mémoire : irréel, hors du temps et grandiose.
Des moments insolites, tel celui où, avec Martin, nous rencontrons loin de toute habitation une jeune fille, venue sur les hauteurs des Monts du Lyonnais pour téléphoner parce que plus bas, il n’y a pas de signal.
La nuit est venue, le temps s’étire, la fatigue gagne. On perd le chemin. Nous voilà sur la route, pressés d’arriver. Le rythme s’accélère. Attention ! Il faut ralentir un peu et rester ensemble.
Saint Etienne, enfin, où nous sommes accueillis à 21 h par les autres UFO (ceux qui sont juste UFO mais pas FOU)
Il fait bon rentrer dans la grande salle de remise des dossards. Tous les UFO sont là. Les autres chamoniards aussi : Jean-Claude, Guy et Vincent (Vincentime !)
Se changer, s’étirer, manger quelque chose (vive les bolinos de Françoise et Jacques), et nous voilà déjà arrivés à minuit.
Il faut se remettre en marche, sortir dans le froid de la nuit…
Pas facile…
Dans la foule du départ, je perds mes compagnons de l’aller… c’est vraiment une autre course qui commence…
Par chance, je retrouve Jean-Claude et Guy et attends avec eux le départ qui se fait attendre.
Les premières foulées sont difficiles, j’ai des jambes en bois !
Mais, au bout de 500m, ça commence à aller mieux, et je me surprends à accélérer et à doubler plein de coureurs. Les 5 premiers kilomètres sont ainsi, irréels parce que je sens à peine la fatigue des 65 autres qui ont précédé dans la journée.
Mais ça ne dure pas ! Avant même d’arriver à Sorbières, le rythme baisse déjà et un léger « brouillard » s’installe dans ma tête. Ça sent l’hypoglycémie…mais je ne m’en rends pas compte tout de suite. La montée à Saint Christo est difficile, laborieuse. Catherine et Natacha sont là, un km avant le ravito. J’essaye de ne pas trop leur montrer le doute qui m’a envahi.
Il faut que je fasse quelque chose, sinon je n’arriverai pas au bout.
Je pense à mes compagnons de l’aller : Yoyo, Phil, Nitram, Steve. A Catherine aussi, bien sur, qui va passer sa nuit au bord des chemins. On a dit qu’on faisait l’aller et le retour…faut que j’y arrive !
Bien qu’on soit allé doucement, les 65 km de l’aller sont bien là ! Je me retrouve d’emblée dans les conditions de mes plus longues courses (Fort’iche, UTMB, Nove Colli).
La fin de l’UTMB me revient en mémoire : 8 heures rien qu’au Coca !
A Moreau, je me décide à changer de régime : j’en boit deux verres….et ça repart au bout de quelques minutes ! Le brouillard se lève (le faux, celui que j’avais dans la tête, pas le vrai qui nous entoure !) et je me sens plus dynamique.
Les minutes et les heures filent doucement. Sainte-Catherine, St Genoux, Soucieu. A chaque fois, Catherine et Natacha sont là, et ça fait du bien.
Psychologiquement, cette course est dure. D’habitude, au-delà de 80 à 100 km, j’ai l’impression que le temps s’étire : une heure devient une courte durée, 10 km une courte distance.
Mais là, cette distanciation ne s’opère pas. Sans doute est-ce le fait d’être entourés de coureurs qui, eux, font une course plus courte et plus intense.
Alors les minutes restent des minutes, et le temps s’écoule doucement, trop doucement, et les kilomètres défilent trop lentement.
La traversée de Chaponost est comme à l’aller : très longue ! Mais le nouveau parcours dans les bois –que l’on a pas trouvé à l’aller- me plait bien, malgré la boue.
Dernier ravito à Beaunant, derniers verres de coca. La longue remontée vers Sainte-Foy, la descente vers Lyon, les marches de la patinoire. Je boucle ce retour en 7h50. Objectif rempli !
Yoyo est déjà là, dans la grande salle où se retrouvent tous les coureurs. Il s’est arrêté à Sainte Catherine. Pas trop déçu ? Il semble que non. Nitram est en train de finir, Phil et Steve, plus loin, sont toujours dans la course. Génial ! Je suis quand même déçu pour Yoyo, et super content pour Phil que j’avais trouvé bien fatigué à son arrivée à Saint Etienne hier soir.
Une grande lassitude s’empare de moi.
Je m’endors sur la table, réveillé un court instant par l’animateur qui me félicite pour ma performance. C’est sympa ! J’improvise quelques mots et retourne dans ma torpeur.
Voilà Nitram ! Génial ! Lui aussi a fait un « negative split ». On avait bien vu, hier à l’aller, qu’il était en super forme !
Mais il faut déjà songer au retour.
Oui, mais Phil et Steve, ils en sont où ? Ils ont passé Chaponost et progressent doucement vers l’arrivée.
Il faut quand même repartir. Un peu plus tard, dans la voiture, le téléphone sonne. C’est Phil ! Ils sont bien arrivés au terme de leurs 130 km et déjà, eux aussi, dans la voiture pour le retour vers le monde ordinaire.
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michel
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