Récit de la course : 24 heures d'Eppeville 2004, par mmi
L'auteur : mmi
La course : 24 heures d'Eppeville
Date : 15/5/2004
Lieu : Eppeville (Somme)
Affichage : 1853 vues
Distance : 150km
Objectif : Pas d'objectif
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Le récit
Eppeville, samedi 15 mai 2004 :
Il est 15 h20, ça y est avec Djohra, on est arrivé sur la place où le départ va etre donné. Une certaine agitation d’avant course se fait ressentir, c’est bien légitime.
Le temps est ensoleillé, la température chaude mais sans excès. Je récupère mon dossard et regarde alentour si j’aperçois quelques maillots ufos. Pour l’instant rien, je m’en vais continuer à me préparer quand je vois djohra rappliquer avec une bande « d’énergumènes », les voici les voilà, Manu, Fredo, Micro, Jmg, bref c’est déjà le bonheur maintes fois cités dans les CR lors de ces rencontres Ufos. Un petit post sur le forum et…
16h : pan ! le départ est donné, les choses sérieuses ont démarré, plus question de se disperser, après Belvès, Bressuire durant les3 semaines qui ont précédé, j’ai suffisamment compris qu’il me fallait un minimum de concentration. Pendant quelques kilomètres, c’est l’euphorie, tout le monde est parti vite, trop vite. Quant à moi, après avoir cogité longuement durant le trajet et surtout je tiens à le souligner, gràce à une conversation avec Phil et Annick dans la voiture la veille pour la reconnaissance du futur 100 km de Normandie, je suis revenu sur ma stratégie consistant à aborder ce 24 heures en pensant battre mon record sur100 km, en me disant que ce serait toujours ça de pris, ce qui aurait totalement été hypothétique et puis par principe illogique. Je tiens donc à remercier Phil de m’avoir conseillé de faire table rase et de me concentrer sur la typologie du 24 heures.
Toutefois, pour ne pas avoir la tentation, je contiendrai durant les 3 premières heures mon allure de manière à ne pas pouvoir imaginer battre ce pseudo record de St-Estèves. Bien m’en a pris, car effectivement le 24 heures m’a fait découvrir une réalité d’un autre monde.
Les 6 premières heures vont s’écouler tranquillement, la vitesse est correcte, je ne marche pas même dans le faux plat car je prèfère courir même très lentement, mais là aussi gros progrès personnel, j’ai prévu d’intégrer la méthode Cyrano avant d’y être contraint et forcé, mais je me la réserve justement pour ce faux plat bizarrement pentu d’ailleurs pour porter cette dénomination. mais bon c’est le principe de la relativité qui doit jouer.
Entre-temps j’ai testé le changement de chaussures, j’accorde un soin tout particulier à mon alimentation. A ce propos :
[Parenthèse]
Je profite de ce CR pour commenter des points qui me semblent cruciaux dans ce type d’épreuve notamment l’alimentation. En fait, j’ai été tellement malade à Belvès, que c’est un point qui me hante,( 35km en vomissant tout ce que j’avalais…), et à Bressuire au bout de4 h 30le même type de problème était en train de se préparer, sans tirer de conclusion hative, j’ai remarqué que j’ai consommé de l’eau glucosée plus que de raison et globalement trop de sucre, moi qui ne l’aime pas !
[fin_parenthèse]
De ce coté là Madame MMI m’a cuit du pain Kabyle (très digeste, salé, sans levure et à l’huile d’olive), qui passe super bien, elle m’a aussi préparé des pommes de terre à l’eau bien cuites et aussi très salé. Je n’aurais sur cette course jamais pris aucun produit commercial, une exception quad même avec du sporténine mais en quantité très limité 3 comprimés sur toute l’épreuve. Je complète tout cela avec énormément de yaourt natures mélangés avec de la confiture ou du miel. Le matin, un chocolat chaud au lait et un croissant me mettront sur pied du feu de dieu, je remarque d’ailleurs que les produits laitiers que je n’affectionne pas habituellement me rendent un grand service.
10heures de courses
Pour l’instant, hors grosse alerte enfin plutot peur au niveau gastrique entre la7 ème heure et la10 ème, j’avais prévu d’inclure une pause repos car je je dois assurer le retour après l’épreuve en Normandie à 220 bornes de là et il est hors de question que nous courions de risques sur la route, cerise sur le gateau je bosse le lundi et je ne peux pas me permettre de ne pas y aller !
Donc cette pause je vais la prendre après la11 ème heure, je ferai donc un arret de2 h 30environ, à ce moment là je flippe car je redoute la reprise. Pourtant j’ai confiance en ma possibilité de récupérer.
Donc à 5 heures du mat, me voilà de nouveau sur la route, je grelotte, j’ai dormi dans la voiture, c’est une erreur, je suis cassé à cause de la position et le sommeil était plutôt léger il a plus servi à me donner bonne conscience.
Ce nouveau départ, je l’appréhende et en trottinant comme un automate sur cette boucle je m’interroge sur l’état de tous les autres Ufos y compris ceux participant aux autres épreuves du week-end. A ce moment la tentation est forte de connecter l’ordinateur et de commencer à faire ce que j’adore, rendre compte avec les directs. Je ne le ferai pas car d’un tout coup une vision magnifique m’apparaît là : le fameux tilleul de Michel (Micro) et les premières lueurs du jour qui le caresse avec des volutes de vapeur montant du champ qui l’entoure. Ce spectacle dégage une telle force complété d’un tel calme que je me sens hypnotisé. Je cours en fixant l’image…
Arret au ravitaillo dans la salle de pointage, j’enlève le sweat mis à la hâte et regarde le tableau des classements, là je prends une claque pour mon égo, c’est con je suis pointé42 ème alors que j’ai quitté30 ème, c’est nul je sais, mais je m’aperçois et j’avoue que je suis un compétiteur, c’est comme ça, peut-etre pas beau d’avoir cet esprit, mais je ne peux pas mentir…
C’est décidé, je ne resterai pas à cette place, dès lors je suis remonté comme une pendule, je revois les autres ufos, quelques échanges du type « ça va toi, t’as dormi, comment il est untel ou untel » bref on fait l’état des forces en présence. Le camp Ufo est quand même bien entamé, Micro assez malade mais quel costaud, Jmg au dodo, Fredo une force de la nature pas d’arret et le sourire calme d’un vrai gentil, Manu en repos aussi car très malade, lui aussi un vrai dur au mal doublé d’une tchache incroyable, il fallait qu’il soit fort pour ne pas abandonner…
Il reste 6 heures de course, dernier quart, je suis remonté dans le classement vers la30 ème place et Djohra est revenu me prodiguer soins et informartions. A partir de maintenant, je me sens de plus en plus fort, je veus atteindre l’objectif de 140 km fixé, c’est jouable !
4h de course encore, on a reformé un groupe avec les Ufos, je suis revenu dans le même tour que Manu, on discute stratégie et ayant la même ambition on se dit qu’on va terminer ensemble, on va faire un tour en commun mais je sens que cela va être dur de respecter ce que nous avions prévu, marcher m’incommode et me fait mal, j’ai beaucoup couru et chaque changement me tire sur les muscles, je n’adopte la marche que dans le faux plat. Fredo à ce moment est dans le dur, et avec toute leur gentillesse tous me disent « vas-y mimi, fais toi plaisir ». Ce sera pour moi le déclic, leurs mots vont me porter et je finirai réellement comme sur un nuage, les douleurs sont là mais je me sens bien, je n’arrete plus de doubler, plaisir con, idiot, vaniteux mais je paierai même le luxe de faire des bouts droits avec les relayeurs qui me regardent avec des yeux écarquillés et interrogatifs en se disant ce mec il est pas net… D’ailleurs un moment je me dis Mmi arrete ils vont croire que tu es chargé J
Le plaisir ultime fut quand je suis passé devant Joseph le premier (costaud, plus de200 ) et qu’il m’encouragea, là c’en était fini, Djohra me pointa des tours à 20 minutes (à vérifier…).
La fin (Ouf et merci si vous avez lu jusque là) : franchissement de la ligne derrière ce même Joseph avec Micro qui me dit « continue Mmi, ça va être comptabilisé, il nous reste 10 minutes, les 150 sont jouables ».
Je ne sais pas si le pointeur a pu les réinsérer mais cela n’a aucune importance, je m’en fous, tout cela ne fut que du plaisir, je suis sur un nuage. Je reve éveillé même si je sais que tout ça est à relativiser !
Pour clore ce CR fleuve (saoulant J), je remercie encore tout le monde sans citer par peur d’être maladroit et d’en oublier.
Bien à vous tous
MMI_Heureux
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