L'auteur : moreleric
La course : 24 heures d'Eppeville
Date : 5/5/2012
Lieu : Eppeville (Somme)
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Distance : 0km
Objectif : Pas d'objectif
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Le nouvel an, c’est l’occasion de prendre « de bonnes résolutions ». Catherine et moi ne fumons pas ; on aurait pu décider de commencer ! On s’est plutôt décidés pour un défi sportif cette année 2012 : un 24 heures de course pédestre. La cigarette attendra.
Un coup d’œil sur le calendrier de l’ultrafond : ce sera Eppeville les 7 et 8 mai, de 10 heures à 10 heures…
Ni une, ni deux, les inscriptions sont faites dans la semaine, et le planning de préparation élaboré. Cette fois, nous nous contenterons de séances longues les week-end (de 2 à 5 heures), de repos dans la semaine, et d’une semaine intensive aux vacances d’hiver .
La dernière fois que nous nous étions lancés un tel défi, en 2006, nous avions négligé le repos et Catherine s’était blessée lors de la préparation. Cette fois, promis, nous serons tous les deux sur la ligne de départ ; Catherine pour faire plus de 100 km, et moi pour améliorer ma marque de 2006 (à Grainville Ymauville : 138 km).
Des copains, des copines nous ont accompagnés sur certaines séances de notre préparation, et l’une d’entre eux, Valérie, s’est portée volontaire pour assurer la logistique le grand jour !
7 mai, 8 heures.
Le camping car est installé au bord du parcours, ce sera notre stand – à utiliser avec parcimonie- C’est le moment de récupérer les dossards. L’accueil est chaleureux la tension palpable. Nous sommes une bonne soixantaine d’individuels, quelques coureurs en relais s’élanceront avec nous.
Nous avons repéré le parcours (en camping car !) ce matin. Il mesure 2km800 et ne semble pas difficile. Un léger faux plat tout droit en fin de boucle nous semblera bientôt cousin d’une montagne !
9 heures.
Derniers préparatifs. On décide de courir tous les deux, en respectant notre rythme d’entraînement soit 20 mn de course alternées avec 10 mn de marche, et ce aussi longtemps que possible . Lorsque l’un de nous devra quitter ce rythme, ce sera chacun pour soi car il vaut mieux éviter « d’additionner nos galères ».
Ainsi, nous parcourons 60 km en un peu plus de 8 heures. Ce premier tiers de la course est plaisant : il ne pleut pas malgré un ciel menaçant, plusieurs riverains sont installés sur le parcours et distribuent apéro, musique et encouragements aux passants. Le passage dans le gymnase, où s’effectue le pointage, ajoute à cette ambiance festive.
Valérie veille sur nous deux comme une mère ! Un petit mot d’encouragement, un ravito adapté à nos envies, un tour avec nous « pour changer un peu et passer le temps »… Lors du passage du Marathon, après 5 heures 15 de course, nous esquissons un pas de danse au son de l’accordéon d’un riverain. Nous lui promettons de recommencer pour fêter le 100ème ! Ce ne sera alors plus la même histoire !
Nous avons, pour conjurer le sort de cette météo déplorable de mai, vissé chacun un chapeau de paille sur notre tête qui nous fera tantôt passer pour « des bretons », tantôt pour « des Normands », et d’autres fois pour « des pêcheurs »…
A la tombée de la nuit, nous échangeons nos chapeaux contre des bonnets, enfilons des collants longs, des K Ways… Nous décidons aussi, comme prévu, de continuer chacun notre course seul, à notre rythme, désormais plus proche de la marche …
Les supporters sur le parcours sont toujours là, bruyants, amicaux, imbibés pour certains … La nuit s’annonce longue, fraiche … et humide !
Jusqu’à 1 heure du mat, nous continuons de tourner assez régulièrement- en marchant le plus souvent- et en marquant quelques pauses au camping car et dans la salle. C’est fou dans ces moments-là comme on apprécie la chaleur humaine (nos enfants sont arrivés en soirée et ont complété le staff « accompagnateur »). On n’a plus trop envie de parler, mais les retrouver à chaque tour nous motive. L’alimentation mobilise aussi une grande partie de notre attention, et fait passer le temps… et les kilomètres ! Il se met à pleuvoir. La pluie ne nous quittera quasiment plus jusqu’à l’arrivée
Catherine a un sérieux coup de barre, et choisit de se reposer pendant une heure. Je continue. Nous ne franchirons pas ensemble le 100ème !
Quand elle repart, plus dispo, je regrette de ne pas l’avoir imitée. Elle recourt, alors que pour moi, il n’en est plus question. J’ai parcouru une bonne dizaine de kilomètres pendant qu’elle se reposait, mais je paye dorénavant cash mon entêtement.
Vers 5 heures, je m’endors en marchant et manque de me retrouver par terre. Je décide alors de m’accorder une pause dans le gymnase et m’affale sur une chaise. Catherine m’y rejoint, et après une demi heure d’inactivité, nous décidons de repartir, et finir ensemble.
Il reste 4h30 de course, le jour commence à se lever, il me faut encore parcourir 20 km pour améliorer mon record. Catherine, elle, a déjà largement dépassé les 100 km. C’est alors que nous réalisons que nous n’avons ni blessure, ni ampoule, juste une grande fatigue ! La préparation a payé !
Valérie est toujours là ; Sophie fait elle aussi de temps en temps un tour avec nous. Elle s’inquiète un peu pour sa maman, mais semble éprouver aussi une grande fierté. Chaque tour est maintenant interrompu d’une longue pause, et le départ est de plus en plus difficile. La boucle semble s’allonger avec le lever du jour, et le faux plat de la veille est maintenant aussi redouté que la montée de l’Alpe d’Huez pour un cycliste.
Ce qui nous tiens, c’est la performance ! J’ai calculé qu’il me fallait encore parcourir 4 tours en deux heures pour faire 140 bornes. Je n’en ferai pas un de plus, pour tout l’or du monde ; Catherine n’en rajoute pas non plus…
10 heures : nous franchissons la ligne d’arrivée : « épuisés, mais ravis … »
Il s’agit maintenant de récupérer, de digérer, tout en savourant notre « exploit » bien relatif eut égard aux performances des premiers, mais avec la sensation bien agréable du défi personnel réussi.
Inutile, certes, mais n’est ce pas là encore plus beau ?
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1 commentaire
Commentaire de thierrydlagny posté le 11-05-2012 à 22:09:10
Bonjour, j'étais moi aussi de cette course pour mon premier 24h ( vers 8h du matin le dimanche j'avais dit que ce serait le dernier ). Je me souviens de vous le couple de bretons, normands ou pécheurs et vous aviez l'air d'être super bien avant la nuit. Mais c'est vrai que la fraicheur de la nuit et peut-être une mauvaise gestion des repos fatiguent le organismes et font descendre les moyennes horaire à des niveaux dont on a honte quand on réfléchi les jours suivants.J'ai eu les mêmes problèmes et je finis dans la même zone de km que vous sans pouvoir courir les dernières heures. Je me rappelle aussi de votre camping-car avec une assiette de saucisson qui a trainé sur une table en fin de nuit et pour laquelle je n'ai pas craqué. Tout cela reste de bons souvenirs avec en plus des concurrents qui ne se prennent pas la tête du premier au dernier et des organisateurs, bénévoles et public ( pour certains le mot imbibé est un peu faible) très chaleureux. Bref, j'ai fait mon premier 24h et je reviendrai !
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