Récit de la course : 24 heures de Saint-Fons 2004, par brunor
L'auteur : brunor
La course : 24 heures de Saint-Fons
Date : 10/4/2004
Lieu : St Fons (Rhône)
Affichage : 3554 vues
Distance : 164.384km
Objectif : Pas d'objectif
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Le récit
[CR ] St fons c'est ptet un peu tard mais c'est surement trop long ...
Message posté par brunor, le03 /05/ 04@13 :57 [PREVIOUS][UP] [NEXT]
Préambule
* 1 ère étape
En fait la génése de St Fons doit remonter au marathon de Vannes en Octobre 2003 .
En Octobre dernier , j’apprends que Millepattes vient à Vannes courir le marathon avant son cent bornes ; je saute sur l’occas pour l’inviter à la maison et apres l’avoir bien prié , il accepte de venir
La veille du marathon ,comme je tenais le stand UFO au « village » je découvre celui que tout le monde ici connaît ; et pendant deux jours je vais apprendre à découvrir un personnage en or .
J’étais alors quasi décidé à faire le 24 H de Chiché mais Alain m’annonce qu’il est annulé . Alors pourquoi pas St Fons ??
Alain rentre chez lui apres le marathon en voiture ; il met dans les 11 Heures . Quand j’imagines que je devrais faire ça à l’aller et au retour , ça me refroidit un peu
En train c’est encore pire … Reste l’avion ! Pourquoi je n’y avais pas pensé ?? 1 H pour aller à Nantes et une heure d’avion pour Lyon
Eh bien c’est décidé je m’inscrit pour St Fons
* 2 ème étape
Pour moi , faire une compet , c’est surtout la préparer ; pour cela il faut réfléchir mais seul c’est pas évident . A force de fréquenter le forum , à force d’entendre parler d’un certain Bruno Heubi , je me dis que je devrais peut etre suivre ses conseils . En regardant ce que Bruno a écrit , je me dis que ça ne me suffit pas . J’envoies donc un petit mail au coach , qui me proposes de me prendre en main : il y a des plans , avec feed back , comme il dit . Eh bien banco je prends . Et me voilà parti pour un plan de 20 semaines d’entrainement ….
Toute cette période de travail a créé quelques liens solides entre nous ; j’ai eu le droit à plein de conseils en fonction de l’évolution et toujours la sensation de ne pas etre seul à préparer .
Pour moi habituellement , l’entrainement est un régal , mais là je n’ai jamais rien connu de tel .
* 3ème étape
Je fais depuis des années les compet avec mon copain Manu ( Le portuguais ) . D’entrée de jeu Manu a décidé de faire ce 24 H avec moi . Le premier nous l’avions fait tous les deux , mais Manu s’était arréte au bout de 12 H pour ne jamais repartir ..
Sur ce coup là nous avons fait ensemble toutes les grandes sorties sans qu’il ne rechigne une fois à la peine : le plus beau : une sortie de 2 H sur une ile sous les tropiques dont le tour faisait dans les800 metres devant des touristes qui n’avaient jamais vu de fous comme nous ..
3semaines avant St Fons , Manu s’explose le dos , craignant de foutre en l’air toute sa préparation .. La veille du départ je comprends toute sa détermination dans son regard : il ne va pas nous décevoir celui-la ..
* 4 ème étape le matos
Passons vite fait sur le ravitaillement spécial UFO constitué de 8 bouteilles de cidre 2 kouing aman 1 gochtial des crepes …
J’avais prévu large :
1tente
2 T shirts UFO qui rendent fous 2sous Tshirts que je porte à meme la peau 1 cuissart court et un long 3 paires de chaussettes de l’élasto pour les pieds de la pommade anti frottements une polaire fine un gore tex un wind stopper 1 bonnet de laine 2 paire de gant dont une grosse paire en polaire un porte dossard 2paires de godasses ( running et trail ) 1 montre le forerunner
1frontale
du pain d’épices du maxim une salade de pates des barres de céréales des figues
Enfin un accompagnateur en la personne d’Alain Le Cerf , le mari de Christiane fidèlement dévoué pour nous servir , Manu et moi à chaque tour et tres habitué à la faire lors des courses horaires de son épouse,.
**** Le vif du sujet Samedi 11 Avril 6 H 30 avant le départ
Je suis déjà debout depuis ¼ d’H ; Rasé , douché , le sac prêt . Reste à attendre mes 2 compères Alain et Manu . Alain est le premier que je retrouve dans le couloir de l’hotel
A 7 Heures , nous prenons à pied le chemin du stade de St Fons acompagné d’un vent glacial . Le jour se lève . Arrivés sur le stade nous nous débarassons de nos affaires en plein dans le passage : où ils sont tous les UFO : j’en crève de faire connaissance Quelques uns sont là au petit dej : il y a déjà plein de bonne humeur ; je reconnais en premier l’Electron que son beret trahit d’emblée avec à son coté le Chacal . Je sers la main à toute la tablée
En ressortant je découvre la Marmotte qui se présente : nous prenons ensemble le petit déj avec quelques spécialités Bretonnes Arrivent ensuite Didier P Coureurs solitaires puis Léonard et le Furet …Il y en a plein d’autres sous la tente mais je ne peux identifier tout le monde
En sortant je me dis qu’il est temps de prendre des photos . Léonard me confie les mini-guetres que nous avons commandées ensemble . Ils nous faut maintenant débarasser le terrain et trouver un endroit où planter notre tente : l’excitation monte , je tourne en rond en saluant les gens que je croise , certains UFO se présentent mais je ne mémorise rien ; je ne trouve ni Alain ni Manu alors que j’aimerai monter la tente …il fait froid : O comme je déteste cette impression d’avant course
Je découvre Beaujolais mais l’endroit n’est pas idéal pour faire connaissance et en fait on ne se dit presque rien .
Ca y’est ,je finis par retrouver Manu et nous convenons d’un endroit pour monter la tente : avant d’arriver nous avons hésiter à l’emmener mais maintenant on est sur que sans elle nous aurions fait une belle connerie : le fait d’etre occupé à cette affaire me calme un peu . La tente nous permet de mettre en vrac toutes nos affaires à l’intérieur sans les mélanger avec tout le monde : j’imagine qu’à 2 H du mat , il sera plus simple de s’y retrouver …
En sortant je me mets en quete de découvrir mon coach qui m’a si bien amené jusque là .Alain m’indique quelqu’un au loin que j’accoste en lui disant :
-c’est toi Bruno ? Pas du tout me répond le coureur .
J’ai honte et je dois avoir l’air con à courir à droite et à gauche . Je sais qu’il dort dans le camping car de Chico donc y’a qu’ à attendre calmement
Je retourne vers le départ , adresse quelques mots aux uns et aux autres : je tremble tellement j’ai froid ; plus d’un me dit couvre toi , c’est pas bon de dépenser son énergie
Je questionne : il est où Bruno ? On me le montre au loin
Ben oui je le reconnais , il est comme sur les photos ! C’est facile
J’entraine Manu pour qu’on aille le saluer notre entraineur ! ! !
On se cause comme si on se connaissait depuis toujours , alors qu’on ne s’est jamais vu ! Chico est là aussi ( Lui je le connais ) et je me sens un peu rassuré avec ces gens qui ont une telle expérience de la compet . Bon allé il n’a pas que moi à s’occuper le Patron
Un petit salut à Phil qui arrive et hop
Je retourne trainer mon ame en peine et j’en profite pour installer les guetres qui me valent un passage sur tété UFO :
http://coureurs.ultrafondus.com/article.php3?id_article=36
ST-FONS LE DÉPART ET INTERVIEW D'UN COUREUR : Ambiance de départ à St-Fons. Le début de la grande avanture des24 heures va commencer. Interview de Bruno Rouiller. (Connexion haut débit conseillé)
Windows Media -1 . 6Mo
Arrive le moment magique de la photo de famille ; celle- la , je l’accrocherai sous cadre ..
Puis enfin ces 10 H du matin tant attendues
* C’est parti ( Dans mon CR il y a 2 Alain ; celui de St fons et notre accompagnateur , soigneur )
Dès que les fauves sont lachés , la tension redescend quasi instantanément : je découvre le circuit pour la première fois , cherchant d’emblée où vont se présenter les difficultés à venir.
2virages à gauche , puis 3 à droite 2 à gauche 2 à droite et voilà la boucle est bouclée . Mon compagnon de route s’est déclaré spontanémént : c’est Marmotte avec qui nous devisons tranquillement …je n’avais encore jamais refait le monde avec un tel animal .
Nous nous faisons doubler allégrement par tout le monde ce qui me permet de faire connaissance petit à petit avec bon nombre d’UFO : Pitou , L’Toro, Yves , Oignon , Gcain , Yoyo , Nitram , Fredou , pil , Mmi ,le shadock et Bibi ,Etienne , Yves, Jesus , et bien entendu Zébulon et d’autres que je n’identifie pas
Tous ces noms qui ne sont d’habitude que des personnages virtuels sont là dans notre vrai élémént qu’est la course à pied : car pour l’instant tout le monde court …
Petit impression de pas mal de gens : c’est parti vite . Je vois Gerard Cain caracoler en tete ; mais il se fait plaisir sans avoir la pression de tenir 24 H . Il est accompagné par d’autres que je ne connais pas . Beaucoup me doublent , presque tous je pense mais ça n’a aucune importance . La ligne directrice , c’est tenir le plus longtemps possible à cette allure , c’est à dire8 , 3Km/ H soit 7 : 15 au tour environ
A ce rythme si aucun problème ne surgit , j’espère réaliser180 bornes . Maintenant je sais que les problèmes vont surgir ; quand ? sous quelle forme ? En tous cas , je ne m’arreterai pas et je n’irai pas dormir
Chaque tour se fait donc à ce rythme que nous confirme Alain en nous rassurant
De la meme façon Bruno me félicite de ma régularité
Avec Marmotte qui suit son compagnon virtuel , nous sommes surpris d’arriver à 2 H de course sans avoir l’impression d’avoir fait le moindre effort
Pourtant dans les sorties du dimanche , 2 H représentaient déjà une belle performance . Je remarque rapidement l’allure des autres coureurs : Beaujolais , régulier que je repère à chaque tour au meme endroit ; les fusées : Gcain , Oignon , bernard Roy sont impressionnant d’aisance . Coureursolitaire fait une course tres prudente m’annonçant que c’est le premier tour qu’il me prend . Jean Marc lui me passe souvent , amusant avec sa technique de marche programmée ; cela lui permet d’arriver à ma hauteur de s’arreter d’échanger une ou deux boutades avant d’attaquer à nouveau son 10 à l’heure .
Et Manu !! Il est royal me prenant rapidement 2 puis 4 puis5 tours : alors je m’énerve ( j’en ai honte ) en le sermonnant qu’il m’a déjà fait ce coup là et que le résultat s’est fait sentir au bout de12 H se traduisant par un abandon : il me concède alors de faire un tour à mon rythme pour faire redescendre sa vitesse puis repart à une allure plus élevée .
La température est plutot fraiche et je n’ai rien enlevé de tous mes vetements : bonnet et gants sont de rigueur ..
A chaque tour Alain me propose à boire ou à manger et je prend à chaque fois quelque chose
Je n’ai que le chrono car le forerunner n’est pas assez précis et je l’ai abandonné : l’inconvénient est que je ne sais pas l’ heure , que je dois donc calculer par rapport au départ
4 Heures DE COURSE soit 2 H de l’après midi : il faut envisager un ravitaillement plus costaud : pain salade de pates et boisson chaude …
Alain balaye , supprime les flaques et les cailloux…
Les premiers résultats tombent : 5 H de course
Je suis 48 ème et j’ai fait 42bornes : je n’ai aucune pensée pour ce xième marathon de ma ‘carrière ‘ ; une seule chose compte c’est la régularité : là je suis 100 % dans le tempo
J’ai , à la tente , un petit calcul prévisionnel qu’Alain peut consulter ; il m’annonce que j’avais prévu40 , 5et j’ai donc un peu d’avance
Normal car je fais tous les tours en 7 : 15soit tres légèrement plus rapide que prévu
Et pourtant 5 H ça commence à se faire sentir un peu ; ce n’est pas vraiment de la fatigue mais quand meme quelques petites douleurs ça et là . En tous cas , je n’éprouve pas de difficulté à maintenir ce rythme et meme l’envie d’accelerer un peu me démange parfois
Bruno est là sur le bord mais s’absente parfois assez longtemps : quelqu’un me dit qu’il est parti faire un petit entrainement avec Chico et qu’il reviendra apres …
Sur la piste , les coureurs semblent tous maintenir leur rythme ; ça cause un peu moins mais il est impossible de savoir si certains éprouvent des difficultés
6 H DE COURSE :
Alain est toujours sur le circuit à nettoyer , controler, encourager …
oulala les jambes commencent a etre lourdes ; je tourne toujours avec la meme régularité qui devient meme lassante ; il faut que je me trouve des repères : voyons 6 H c’est le ¼ de 24 encore3 fois ça et c’est gagné. Je mange toujours régulièrement en prenant de temps en temps une boisson chaude
Sur la piste Alain qui a déjà tout balayé 4 ou 5 fois scrute méticuleusement tous les cailloux pour qu’ils ne sautent pas subrepticement dans les godasses de ceux qu’on pas de miniguetres .Je me fais toujours doublé régulièrement par Cyrano qui a toujours la pointe d’humour , je surveille du coin de l’œil Beaujo qui semble en plein dedans peut etre un epu plus rapide que moi .Manu aussi est dans son rythme mais commence à se plaindre du dos : je guette la moment où il va s’effondrer sous le coup de douleurs insoutenables
Je double régulièrement un marcheur , d’un certain age avec qui j’échange quelques mots : il est accompagné par son épouse qui fait aussi le 24 H et s’ils se soutiennent l’un l’autre , chacun fait sa course de son coté : je le baptise : ‘ ça roule ‘
Le temps est devenu plus clémént et j’ai meme enlevé mes gants et mon bonnet en me disant que je serai bien content de les récuperer quand le froid reviendra avec la nuit . Je commence à comparer à ma première expérience sur 24 H : au bout du meme temps de course la nuit était tombé et j’en avais plein les jambes . Mais je m’étais arrété une fois ou 2 pour m’asseoir : là rien pas une pause , ravitaillement à la volée comme me l’a suggéré Léonard
Je ne sais pas où j’en suis des kilomètres , du classement ( J’ai remonté 20 places depuis le départ …)
* 8 H DE COURSE :
Alain est toujours à l’affut du moindre cailloux et nous adresse son sourire bienveillant
j’en ai marre , je n’en vois pas le bout 8 Heures c’est le tiers donc j’ai 2 fois plus à faire Quand je vois Manu le long de la voie ferrée je sens aussi de la lassitude sur son visage ; nous nous retrouvons par moment pour exprimer nos plaintes .
D’autres concurrents semblent avoir de la peine aussi : on voit des gants de boxes rouges accompagnant les bras d’El toro , avec qui j’échange quelques mots . En fait je suis dans la plus mauvaise période de la course : déjà fatigué mais sans en voir la fin .Pourtant j’ai encore plein d’énergie dans les jambes : pour me le prouver je décide de passer à une vitesse supérieure et tout de suite ça va mieux je fais un tour comme ça , doublant certains coureurs qui sont restés à la meme allure : qu’est-ce qui m’arrive ? un coup de folie ? Mais c’est tellement agréable . En passant devant la tente j’ai pourtant un avertissement d’Alain qui me dit 6 : 45 . Je comprend tout de suite ; je faisais les premiers tours en 15 7 voire 7 : 30. Allé un peu de raison et c’est reparti pour ‘l’allure spécifique ‘
Assez régulièrement , je croise Yves que j’encourage à chaque fois ; ce qu’il me rendra bien d’ailleurs tout au long de cette épreuve .
Bruno est revenu ; il est au ravitaillement et me propose une boisson : un petit coup de coca ??
Et voilà me voilà servi comme un roi par Mr Heubi , membre de l’équipe de France !!! C’est pas magique le 24 H ? ?et en plus j’ai droit à un petit mot de réconfort et meme de félicitations pour ma régularité .
Je récupère mon copain Manu qui m’accompagne plusieurs tours : son dos ne va pas fort et il songe à aller le confier aux Kinés . Nous envisageons la stratégie pour la nuit : quand est-ce qu’il faudra manger ? se changer ? Ca fait du bien d’etre ensemble et là le moral de Manu ne va pas fort . Comme d’habitude , j’ai toujours l’argument choc pour le remotiver mais mes mots n’ont pas toujours le succès que j’aimerai . Heureusement Jean marc nous rejoins souvent pour y aller aussi de ses encouragements . Il faut dire que si le moral est un peu entamé on en a encore pas mal dans les jambes
Les échanges sont encore nombreux avec les autres coureurs ; quand on se croise ce sont toujours de petites attentions
Des sourires : celui de Pil est toujours radieux ; des petits signes de la main de marmote , coureursolitaire, ; les regards qui se croisent semblent exprimer la meme volonté de tenir , tenir ..J’échange quelques mots avec Pypardo qui semble en forme et capable de battre son record sur l’épreuve : il a d’ailleurs l’air plus en forme que moi . Le furet me double plusieurs fois mais ne semble pas en forme .
* 9H DE COURSE
Alain s’affaire à droite ou à gauche ; il est à l’entretien du terrain , à l’informatique mais toujours bienveillant
Bruno est là en permanence au ravitaillement . Mais il ne se contente plus de me regarder passer en disant , oui vas-y c’est bien . Nan c’est beaucoup plus chaleureux que ça du genre
Allé vas y faut s’accrocher ; tu veux quoi eau ? Coca ? ? Allé on repart
Si on me l’avait jamais dit celle là , à partir de là je vais y avoir droit jusqu’au bout
Pendant ce temps , j’entends pour la première fois : et voici que ? rentre dans son centième tour et le tour suivant , ? termine son100 ème tour
Ce sera ainsi pour tous les premiers et ça donne vraiment une allure de féte
J’ai meme droit à un tour complet en compagnie de Bruno qui me file plein de bons conseils
Ce qui est dommage dans cette 9 ème heure c’est que je rate l’abandon de Beaujo : je l’ai bien vu arrété mais jamais je n’aurais imaginé un abandon définitif . Ce n’est que plus tard que je demanderai des nouvelles à Bruno qui m’en fera part . Je lui fait partde mon accélération de l’heure d’avant en m’excusant comme un élève à l’école
J’ai fait 72 Kms et je suis 40 ème soit 24 places de gagnées depuis la première heure ; mais je n’ai aucune notion de ma place , ni du kilométrage
Alain m’a dit un peu plus tot que j’étais dans les temps prévu pour 180 et je reste sur cette idée Pourtant je me cherche d’autre réconfort
Tout à l’heure Le Zèbre m’avait interpellé en me demandant de parler un peu du tour du golfe et je me dit à chaque tour que je vais le faire au tour suivant . Pour l’instant il n’y a eu aucun arret . J’ai meme retardé jusqu’au dernier moment l’arret pipi qui pourtant m’a été plus que bénéfique .
Mais une idée m’a traversé la tete : au bout de 10 H je fais un tour en, marchant au cours duquel j’en profiterai pour appeler ma douce et également manger une bonne assiette de pates
Et voilà je repars en visant les 10 H de course ; j’en fait part au coach qui me dit : est-ce bien necessaire ? ? Aucune concession ! ! Il va me martyriser jusqu’au bout : mais comment refuser une telle gentillesse : Allé , on repart
Les lumières du stade s’allument , mais la nuit n’est pas encore tombée . Il fait bon , on dirait que ça revient
Plusieurs fois j’ai croisé Chico en lui faisant part de ma lassitude et il me redisait le meme refrain : accroches toi , ça va revenir et à chaque fois ça semble en effet revenir
* 10H DE COURSE
Alain ,mon ami ; tant de dévouement et un petit mot cordial : si tu savais le bien que tu me procures .
Bon encore un tour et je m’accorde mon répit mérité : j’annonce à Alain de me préparer les pates et le teléphone pour le tour suivant ; je me le fais à l’aise et apres etre passé par le ravito officiel , Bruno m’annonce qu’on va avoir les résultats de la 10 ème heure au tour suivant
En appelant Maman , je tombe sur ma fille : elle sont à l’apéro avant de partir au resto ! ! ! !Et moi je suis à des centaines de kilomètres prêt à affronter la nuit : est-ce bien raisonnable tout ça ? Enfin sachant qu’elles vont bien , il n’y a plus qu’à se remettre au labeur
Tout ça me ramène au ravito : verdict du chrono
39ème pour 79 kilomètres ; en gros du 8 à l’heure . Si ça restait comme ça , on pourrait y croire aux 180 mais il reste 14 H à assurer ! ! Et beaucoup de doute comme la nuit qui arrive :si on voyait du ciel bleu dans l’après midi beaucoup de nuages sont arrivés avec quelques gouttes de pluie
Il faudra songer à se changer mais pour l’instant il fait encore bon . Je fais plusieurs tours avec Manu . Ma vitesse est totalement stabiliosée : 7 à l’heure ce qui représente 8 : 30 au tour ( donc7 tours à l’heure ) En fait je n’ai aucune notion de ce que ça représente par rapport à mon objectif de 180 : pourtant c’était inscrit sur le papier des prédictions ; il auarit fallu tourner à ce moment à7 , 2à l’heure . Mais en fait je suis renré dans un logique de persévérance : il faut tenir , ça semble aller bien comme ça , donc je ne vois pas de raison de changer . Et puis j’ai le soutien de Bruno qui me refile une petite impulsion dans le dos , refusant tout arret au stand , sauf le temps d’avaler un verre etencore à condition de marcher . Si c’est dur ,je le bénis de son acharnement et je me régale de cette complicité
Comme me l’avais prédit Chico , ça revient , je remonte tout doucement la pente et j’ai meme assez de moral pour remonter celui de Manu : il a à ce moment plus de 5bornes d’avance sur moi ,mais le connaissant bien , je sais qu’il n’est pas encore dans la course ; je sais qu’il est capable d’arreter à tout moment sous prétexte d’une douleur insoutenable . Je demande à Bruno de s’occuper un peu de lui car je sais par contre qu’avec un peu d’aide , Manu est capable de ressources insoupçonnées et je commence à pressentir que sur ce coup là il va faire quelque chose
* 11H DE COURSE
Ce n’est pas la nuit qui décourage Alain : il est partout , supprime chaque brindille chaque obstacle .
A chaque heure dorénavant nous avons le verdict du chrono
Manu 92 bornes il est 29 ème . Moi 86 bornes 36 ème
Nous sommes ensemble à échanger nos points de vue ; quand nous changer de tenue , que manger , on s’arrete sur le mur qui en a marre de voir tous ces zizis quilui pleurent dessus . Il y a entre nous quelques phrases dites qui soudent encore plus notre amitié et je pense taper en plein dans le mille quand je lui dis qu’il est sur la route de l’exploit et après tout ça il pourra en etre fier : le choix est simple : d’un coté la fierté , de l’autre ,la honte de l’echec.
Nous avons en ligne de mire les 12 H , mi parcours et début de compte à rebours ; tous les moyens sont bons pour tenir
Bruno le dit d’ailleurs , ça ira mieux après et nous pauvres coureurs nous y croyons ..
C’est ainsi que commence alors une période plutot euphorique ; la nuit est bien établie maintenant mais les quelques gouttes ont cessé . Nous courons alors qu’il semble y avoir moins de monde sur la piste ; bien sur c’est un petit train train pas tres athlétique mais on engrange tous les tours augmenter le compte final .
On a toujours droit au « allé on repart » au stand ! C’est sur que parfois on s’accorde une pause de quelques pas mais bon nombre de tours se font quand meme sans aucun arret
* 12et 13 H DE COURSE
Alain au stand , Alain au téléphone , alain au bout des terrains de foot : c’est pas possible , il doit avoir des sosies .
Les tours s’enchainent sans qu’on ait vraiment envie de s’arreter ; on joue au chat et à la souris avec Bruno ,profitant d’un arbre qui nous cache de lui pour s’accorder quelques pas de marche On décide d’attendre les 100 bornes de Manu avant d’aller se changer : ça c’est un cap qui vous change un bonhomme , 100 bornes à ne faire quasi que courir .Manu les franchit pratiquement à 10 H ; quand on se renseigne auprès de Bruno , il dit : eh bien c’est là , tu attaques le 101 ème . Là , conférence au sommet entre manu et moi : on fait quoi ? On se change maintenant ? non , on attend 23 H et ça continue , on tourne et les « allé on repart » nous poussent toujours à chaque ravito . Je propose à Manu d’aller jusqu’à mes 100 et il ne se fait pas beaucoup prier pour continuer : j’ai le secret espoir de faire moins qu’à Cleder où j’avais mis 12 H 48 mais hélas , il me faudra attendre 13 H pour franchir ces fichus100
14 H DE COURSE
Minuit , c’est une heure pour aller dormir Alain : mais non , les encouragements sont toujours là et le dévouement reste entier : merci Alain.
Il y a vraiment moins de monde . Les points de repères ont changé car à part Jean Marc qui nous double régulièrement ainsi que la tete de course , on a l’impression de ne plus se faire doubler .Léo semble un peu à la peine . Est-ce qu’il court ? Est-ce qu’il marche vite ? ? difficile à dire .Nous songeons vraiment ce coup là à nous changer : Manu me dit qu’il va aller plus vite de manière à etre avant moi à la tente ; et je le vois emboiter le pas D’Oignon .Il s’offre donc le luxe de courir dans la foulée d’Yves : je me demande meme s’il ne va pas le doubler
Quand je passe à mon tour devant la tente , Alain me conseille de repartir pour un tour de façon à ce qu’on ne soit pas ensemble sous la tente ;ça nous laissera plus de place pour se changer. OK je repars : c’est l’euphorie à l’idée d’avoir des fringues toutes séches et propres ; je me la joue aussi à la Manu et j’accélère le long de la voie ferrée mais là une violente douleur au mollet G me cloue sur place .Impossible de courir : analyse rapide
De quoi s’agit-il ? Douleur fugace ou lésion réélle ? Problème psychologique ??
En apssant au ravito Bruno s’étonne de me voir marcher : il me colle un verre dans la main puis me pousse : « allé on repart » .Mais non Bruno je ne repars pas , je peux pas courir , j’ai mal . Réponse du maitre : mais non , t’as pas mal
Et moi de boiter jusqu’à la tente dans laquelle j’ai un mal de chien à rentrer . Se changer des pieds à la tete représente une somme d’efforts incroyables ; moi qui suis déjà l’antithèse de la souplesse , c’est l’apocalypse quand on y rajoute mon état de fatigue
Mes affaires sont d’une puanteur exécrable mais quel bonheur d’en enfiler des propres et séches . Mais cette tache me prend un temps énorme ; et pourtant la tente nous procure un confort indéniable car elle ne contient que nos affaires à Manu et à moi . Ceci nous a permis de les préparer et quelles ne soient pas mélangées avec celles d’autres coureurs .
On recharge un peu la carcasse avec de l’eau quelques pates et quelques instants après , me voilà de retour sur la piste
Une première tentative pour courir se solde par un échec total : impossible de fléchir le pied Gauche sans engendrer une douleur dans le mollet . Il ne reste donc que la marche mais aussi 10 H de course à effectuer !!! Le moral en prend un sérieux coup : les 180 bornes s ‘envolent .A ce sujet me reviennent les propos d’un coureur : « Ce sera dur d’atteindre les 180 »
Quand il m’avait dit ça , je courais bien , mais maintenant !!!
Quelques tentatives infructueuses couplées à la marche me ramène aux stands . Là bien entendu je tombe sur notre Maitre à tous : « Ben moi gars qu’est-ce tu fous ? ? je croyaios que tu avais disparu ? ? ? »
Bien entendu entre la pause pour le changement et cette allure d’escargot , j’ai pris un temps fou depuis le tour précedant . J’ai le droit à plein de bonnes paroles et je repars …mais en marchant .Une , puis 2 puis trois tentatives : à chaque fois j’essaye une nouvelle position du pied qui va me permettre de couroter . Et l’incroyabel se produit : « J’Y ARRIVE »
Bien sur j’ai l’air gauche , un peu parkinsonien du coureur à tout petit pas .Mais je trottine donc à plus de6 et c’est tolérable
Re re passage aux stands , quelques échanges avec Bruno qui me dit : Allé je repars avec toi
On cause de la façon de courir et il m’explique qu’il avait remarqué une drole de façon que j’ai d’attaquer avec le pied G ..néammoins , nous faisons ce tour sans aucun arret
16 H DE COURSE
Alain , omniprésent , omnidévoué , omnisouriant ; tu le mérites ce succès de St Fons
Comme me l’annonce Bruno j’ai fait 118 bornes et je gagne encore des places puisque me voilà 29 ème : mais dans mon esprit ce classement ne restera pas ; j’aurais juste peut etre la chance d’etre dans la première moitié du classement . En fait ça n’a aucune importance mais Bruno lui est rentré en plein dans le jeu de la compet . Ils nous encense Manu et moi car il nous dit que nous sommes dans les rares à courir ; c’est vrai qu’avec ma démarche de pingouins , j’aligne les tours
Pour Bruno c’est simple ; machin est à quelques places devant mais il n’a pas marqué de tours , donc il s’est arrété . Truc n’a fait que 5 tours toi tu cours donc en continuant tu peux le rattraper . Ah oui ? et c’est le combien son dossard ? c’est le XX
Bon d’accord je me fixe comme objectif le XX , j’en double un ; zut c’est pas lui Tiens y’en a 2 là bas , je les rattrape ; flute , ilsn’ont pas de dossard visible
Mais celui là ? ? c’est le XX allé je le double au suivant . Arrivé au ravitaillo , j’annonce ma victoire à Bruno qui me dit : bon au suivant c’est le YYYY
Le meme jeu pour Manu , les memes félicitations de Bruno
Nous sommes vraiment peu sur le terrain : à la tente , c’est ce que me confirme Alain qui y va aussi de ses encouragements ….
Qui aurait cru , il y a 2 heures que j’aurais été capable de jouer à ce qui se passe actuellement ? Surement pas moi . J’ai dans la tete les paroles de Chico ( Ca va revenir )
On les aura cumulées les périodes de moins bien suivies de période d’euphorie : c’est la magie du 24 H et il faut arriver à ce moment de la course pour l’appréhender
Qui reste sur le stade ? Je m’interesse peu aux hommes de tete qui sont des champions inatteignables et qui semblent ne pas faillir . Sauf un parmi ces champions : c’est jean marc .Il me double souvent mais quelle aisance , quelle bonne humeur : il me lachera une petite phrase à un moment : Tu crois que je peux aller les chercher ces 200 ? Et comment je crois , j’en suis sur , meme . Il me dira aussi un moment à quel point nous sommes bien classé par équipe : hélas pour d’autres l’épreuve est déjà finie , ce qui nous permet de grimper au classement .
Léonard a l’air tres concentré , mais je ne le vois plus me prendre de tour et je pense que c’est plutot l’inverse : nous avons l’occasion de parler par moment . Eric me fait des signes discrets quand on se croise ; il a l’air bien
Manu est rentré complétement dans la course : il semble sur un nuage courant régulièrement et acceptant que l’épreuve devienne dure . Peut etre est-ce là la clé : une fois que l’esprit a accepté , il ne reste qu’à faire tenir le corps .
Malgré l’heure avancée de la nuit , bon nombre de supporters sont encore au bord de la piste !
18H DE COURSE
Alain tu ne vas donc jamais te reposer : ne t’inquiètes pas tout va bien et tes coureurs sont ravis ; alors laisses un peu l’informatique ou les cailloux : prends toi un peu de bon temps
Le zebre se fait moins entendre : on a le droit a de la musique ; Chérie FM ? ? Parfois quelques bons vieux morceaux me donnent le courage de repartir
Bruno : « c’est là que la course se fait ; il faut tenir . Bon nombre de coureurs se sont grillés les ailes , à vous de jouer maintenant ; il faut faire le trou »
Les résultats partiels : 25 ème 131Kms 2 places de gagnées en une heure …inespéré mais peut etre irréél ?
Il est 4 H du mat : c’est le désert sur la piste . A coté de la tente d’Alain des supporters sont emmitouflés dans leur duvet :quel courage ; à leur place j’irais m’allonger dans la tente . Alain aussi fait preuve d’une patience exemplaire : il n’a meme pas de gants mais assure de sa présence pour etre là à chaque tour pour notre confort à Manu et à moi .
Et nous pendant ce temps là on trottine encore , une seule prière en tete : quand est-ce qu’il va aller se coucher Bruno ! Car dans le coin le plus noir , on s’arrete de courir (les feignasses ) et là on entend crier à travers le stade : allé , faut repartir ! on ne s’arrete pas longtemps mais juste pour le plaisir : en fait c’est ridicule ,on est là pour courir et non pour se reposer mais il n’y a plus de raison et ne semble rester que la lassitude ; ce sera la dernière heure à7 tours et je commence à craindre la chute dans le classement
Je parle à Bruno de mon record à battre 144 ; lui , il interprete ça comme le fait que je veuille juste atteindre cette distance puis m’arreter . Mais non : en fait je me cherche des échéances proches à atteindre . Je me dis dans un premier temps les 144 , puis le lever du soleil puis ….puis s’arreter :oulala n’est-ce pas un peu d’abandon qui me guette .
Pendant ce temps là Cyrano double , comme Oignon , comme Manu …
* 20H DE COURSE
Notre Millepattes favori est toujours à la tache ; si tu étais toujours affairé Alain tu n’as jamais manqué de me donner un petit signe d’encouragement …
J’ai continué à courir ,peut etre de moins en moins , mais en tous cas il ne se passe aucun tour en marche complète . Bruno songe à aller dormir : la raison le force à prendre un peu de repos car après il y a la route à faire et ça demande un minimum d’attention
Il m’annonce quand meme l’incroyable : j’ai encore gagné des places ? Pour 143 kms effectués, ça me vaut une place de 23 ème ! ! Comment est-ce possible alors que je me traine lamentablement . C’est que hélas ça ne va pas mieux pour beaucoup d’autres coureurs
Bruno me stimule au mieux en me disant qu’il y en a trois dans le meme tour que moi et que je dois les remonter : un nom retient mon attention : Michel Poletti . Grosse pointure celui là ! Mais en fait si on est dans le meme tour , c’est qu’il a arrété de courir quelques heures .Et là quand je le vois à nouveau sur la piste , tout espoir de lui prendre quoi que ce soit s’envole : ce n’est pas qu’il courre : il vole véritablement . Je ne saurais qu’à la fin qu’il va passer de la place de 25 ème à celle de 9 ème à l’arrivée ! ! ! C’est dire son allure . Mais ceci m’enfonce un peu car les moments où je cours réélement sont de moins en moins long ; je vais meme jusqu’à m’asseoir à la tente en passant ! ! !
Bruno n’est plus là … ma volonté s’estompe …
* 21H DE COURSE
Alain , tu peux te reposer maintenant tout va bien se finir : mais non il est toujours au four et au moulin mais avec le petit mot gentil qui stimule à chaque fois .
Le jour que j’attendais arrive ; le ciel est toujours gris mais pas de nuages de pluie .Avec l’arrivée du jour je pense retrouver un peu d’énérgie ( Dixit Chico , ça va revenir !! ) . En fait ce qui revient , c’est la présence de bon nombre de coureurs qui avaient disparu pour aller chercher un peu de repos : on dirait qu’ils se sont tous donnés le mot pour réintegrer le circuit . Ce coup là je me dis que mon classement va chuter : ils vont tous me reprendre des tours et je vais ma payer une super dégringolade de bon nombre de places …En plus , je n’ai plus de coach pour me botter le train AIE !!!
23ème avec 148 Kms ; j’ai battu mon record mais ça ne veut plus dire grand chose en ce moment . Je suis devenu une épave qui courre un peu mais s’arrete . Je me raconte à nouveau une histoire qui avait bien marché quelques heures avant : imaginons qu’il n’y ait plus que la tete qui courre en faisant abstraction de ces jambes qui ne veulent plus avancer . Donc voilà la technique : on lève la tete , on regarde devant soi , on apprécie les belles images des UFO qui courrent , on discute un peu avec les autres coureurs , mais sans penser aux jambes ….
Tac tac tac et voilà , j’ai fait un tour complet sans m’arreter. Et voilà comment la forme revient encore une fois au bout de 21 H de course et plus que 2 heures à tenir ….
* 22H DE COURSE
Nous voilà reparti pour une nouvelle journée ; quelques bouts de ciel bleu peuvent faire espérer une température plus clémente
Nous sommes beaucoup plus sur la piste ; des marcheurs soutiennent encore un rythme infernal et me passent allégrement . Je remarque un grand avec une veste rouge qui a l’air tres bavard . ( Je ne découvrirai que plus tard qu’il s’agit de Rodio , le cher disparu …) Bruno est revenu mais si je crains qu’il ne me force à repartir en courant , je constate qu’il se contente d’un « allé on tient » sans plus . Manu a encore fière allure mais Jean Marc par contre est cloué par une blessure qui l’empèche de courir : il me parle meme de s’arreter … Il lui manque une dizaine de kilo pour ses 200 et hélas ceux ci paraissent bien compromis ; pourtant il garde le sourire au lèvres et toujours une petite phrase d’humour à sortir
J’ai encore gagné une place 22 ème et j’ai 154 kilos au compteur En passant pres de la tenet , je dis à Alain que je vais essayer d’atteindre les 160 . Au tour suivant il me saute dessus littéralement en me disant qu’il reste 2 heures et que je n’aurais aucun problème pour 160 mais qu’il faudrait mieux viser 170 …
Depuis le début je compte sur la dernière heure pour avoir le dernier sursaut ; pourquoi pas faire la derniere heure en 8 à l’heure ? ?
* 23H DE COURSE
En fait je ne trouve plus aucune motivation ; il faut que ça s’arrete pour reposer mes jambes , pour que je fasse autre chose que courir
Je suis 21 ème avec 159 Bornes : en fait comme me le répétes Bruno à chaque tour : c’est dans la tete . Qu’est-ce qui se passe dans la tete ? Je vais arriver à 160 quoiqu’il arrive , je ne ferai jamais les 180 cette fois ci , donc quel est l’interet de faire plus de 160 ?
Le raisonnement de Bruno c’est que tous les metres en plus sont du bonheur ; mais ça ne me touche pas . Pourtant en analysant les résultats sur le papier après , il restait encore des trucs qui pouvaient motiver ..
Apres les ravitaillos , je fais une petite pause pour saluer Rodio et échanger quelques mots avec lui .
Il y a une ambiance d’enfer avec Le Zebre qui s époumonne pour encourager tous les participants ; meme si j’en ai marre , il reste des moments intenses qui me font vibrer
L’un des plus beaux , c’est d’entendre :
« Jean Marc Dewelle rentre dans son 200 ème tour » ! ! !
C’est inimaginable : Cyrano qui était au bord du gouffre après cette épouvantable douleur a eu la ressource incroyable d’aller se transcender pour atteindre les 200 dont il révait tant ? ? ?
Ce qu’il doit etre heureux ! ! ! En tous cas , je le suis pour lui également
Autre source de grand bonheur : alors que je me traine sur la piste , je vois Manu qui courre encore ! ! ! Ca aussi c’est inimaginable et je ne sais pas quelle force le pousse à faire cela : en tous cas j’en suis béat d’admiration .
Je pense entamer le dernier tour et je marche alors que certains et non des moindres s’élancent dans une véritable course de vitesse : c’est ainsi que je vois Manu CONRAUX démarrer pour un sprint final .
Au niveau des terrains de foot , je me retrouve avec Jean marc et en marchant , nous pensons que nous pourrons atteindre ainsi la ligne de départ et terminer : mais hélas pour nous au passage de celle-ci , les 24 H n’ont pas encore sonner et il faut repartir
C’est ce que nous faisons , accompagné de Manu qui nous a rejoint et nous allons finir ainsi tous les 3 : Vive les Bretons , équipe vainqueur ! ! !
Je garde ma place de 21 ème pour un total de 164 , 384Kms
EPILOGUE
Des que la fin du 24 H sonne , je décide enfin de m’asseoir ! Seul le rebord d’un trottoir peut nous servir de siège . Nous sommes dans cette position rejoint par Alain et la fille de Cyrano
Nous restons ainsi à discuter quelques temps avant de regagner la tente pour nous changer .Déjà , ce n’est pas une mince affaire de nous lever ! Une fois dans la tente , il nous reste une lueur de lucidité pour envisager d’aller prendre une douche
Qu’il est long le chemin jusqu’à la douche ! Mais quelle est réconfortante aussi cette douche
Apres m’etre débarassé de mes vetements , il me reste à décoller l’élasto qui me momifie les pieds et là Horreur : j’ai au niveau d’un orteil une superbe ampoule sous l’élasto : ames sensibles , je vous passe le décollement de l’elasto …..
Enfin propres et un peu regaillardis nous pouvons rejoindre la remise des prix . Cérémonies bien sympa et un peu émouvante suivi d’une dégustation des produits amenés par tous les UFOs
Nous ne resterons que 2 heures avant que Lezebre nous raccompagne à l’aéroport où je peux me délecter des differents messages d’encouragements reçus pendant la course .
Par contre nous mettons tellement de temps Manu et moi pour faire le trajet de la salle d’embarquement à l’avion que celui ci a bien failli décoller sans nous
Adieu LYON
CONCLUSION
1-Un 24 H ça dure longtemps …..En fait la problématique du 24 H réside dans sa durée et sa répétitivité Car j’ai fait des courses plus longues mais avec des aspects plus variés permettant d’occuper plus l’esprit . Là les tours se ressemble et seule l’alternance du jour et de la nuit vient rompre la monotonie : Donc il faut trouver des mini objectifs pendant et avoir bien réfléchi avant qu’on allait se retrouver face à cette situation . Il est surement dans la nature de certains de ne pas se poser de questions et ce doit etre alors beaucoup plus facile ; mais il est dans la nature d’autres de se questionner sans arret . Pour ceux là dont je fais partie , il faut trouver des réponses aux questions .
2– Bruno m’a appris énormément de choses avant et pendant
Avant : Il faut s’etre mis longtemps à l’avance dans la situation de course d’où travail de la vitesse spécifique . Il faut arriver reposé à la compétition ; d’où repos et sommeil dans les 15 jours qui précédent . Plus l’organisme est au top physiquement et plus tard viendra la sensation de ras le bol . La préparation diététique pré course est un atout à ne pas négliger ( charge glucidique pré compet )
Pendant : Il faut gérer sa course seul et cela dès le départ : beaucoup de gens partent vite et les suivre est suicidaire . Un 24 H doit et peut se courir sans arret
Je le concevais sans aucun arret , regrettant surtout l’arret de2 H 30 lors de mon précedant 24 H ; par contre , il me paraissait inévitable de marcher beaucoup . Or le message permanent de Bruno était : tu fais une épreuve de course donc tu dois courir et si j’envisageais un jour la perfection ce serait de ne jamais marcher ( Cecin’est pas à l’encontre de la pratique de Cyrano qui intégre àa sa course des intermèdes de marche , voulus . Il faut tenir et tenir et c’est justement au moment où l’on tient et que les autres lachent que l’on creuse le trou
Pour finir cette épreuve a vraiment pioché dans mes réserves , ce que j’ai ressenti longtemps après . Mais peut etre est-ce le manque d’habitude ?
http://coureurs.ultrafondus.com/coureurs/brunor/
brunor
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