Yo,
Depuis plusieurs années, l'envie me titillait de faire un trail hivernal ; en 2006, un retour de vacances de ski m'avait empêché de participer à l'expédition bourrino-antilope du côté de Volvic ; aussi cette année, au lendemain du Raid28, je ne résiste pas longtemps aux tentations du kivaoù de la ménagerie ; je préviens Mme Blueb que la date de 4 Mars est prise ;-)
Après une mini-récup post Raid28, je reprends tranquillement le chemin de mes circuits d'entrainement spécial D+ pour quelques sorties courtes mais rythmées. Quelques virées avec la Tortue du coté des Ménuires nous permettent même de tester la neige en grandeur nature, soit les conditions attendues en Auvergne. Nous voici prêts pour le Vulcain, la chaine des puys, le Puy de Dome et ses congères ;-))
Samedi 3 Mars : Ironie du sport, les dernières infos apparues sur le site de l'organisation nous prévoient un temps printanier et un parcours sans neige ;-) La goretex restera donc sur un cintre. Je prépare mon sac sereinement avant de constater que mes boites d'overtim (Malto + Hydrixyr) sont quasiment vides ; aussi, après un saut rapide chez le revendeur local, je poursuit mes dosages. 3 Ravitaillements étant prévus au km 19, 28 et 42, je décide de préparer 3 sachets (don’t celui du départ) et de passer tout droit au km 28, au pied du puy de dome.
Je retrouve vers 15h le Toutou et le Gé au péage de l'Isle d'Abeau, au milieu de la pagaille des retours de vacances d'hiver. Après un trajet vers Volvic fortement contrarié par la transhumance des supporters lyonnais et stéphanois (derby de "ballon au pied" L1) vers le stade G.Guichard, nous arrivons en fin d'après midi à Volvic au retrait des dossards. Découvrant un post-it scotché sur mon dossard, j'ai un moment l'espoir de lire un petit mot personnalisé de l'organisateur (du genre "votre dossard a été tiré au sort, vous avec gagné une inscription pour le GRR ;-) ) ; il n'en est rien, c'est juste le Dingo qui "appelle un ami" ;-) Nous découvrons un Dingo, haletant, en tenue de coureur, un pack de bière sous chaque bras, qui s'est fait à priori refoulé au départ du Trail de Vénus ;-)))
Soirée à l'hotel où la tribu du Zoo (Souris, Tortue, Ourson, Agneau, Electron, Shadock, Dingo, Gé, Toutou, Blueb) recoit le renfort de Gak, un pote de l'Electron, et des UFOs de passage (Koline, Isa, Paulo, Didier (Bruyas) , Boucanier) . Repas sportif et sympathique, négocié par la Tortue, amélioré par la présence d'un excellentissime St Nectaire (source Electron) et de la célèbre gourdasse bleue (source d'origine controllée) !
Dimanche matin, 8h30, le départ du Vulcain est donné au cor sous le temps magnifique annoncé. Plus de 600 partants candidats au grand (56km) ou au petit parcours (33km) s'élancent sur les terres d'Auvergne.
Au bout de 500m, je fait un stop sur le côté de la route pour immortaliser le passage de certains zanimaux.
Je repars en compagnie de l'Ourson à l'arrière du peloton, gardant l'appareil photo à portée de main. Ayant décidé de faire ma course aujourd'hui (progression aux sensations sur la base d'un temps final compris entre 7h et 7h30), j'abandonne l'Ourson et remonte le peloton petit à petit en encourageant les potos que je rattrappe : Tortue, Dingo, Souris, Toutou.
Pas vu ni Gé, ni le Shadock qui sont certainement déjà devant. Je prends mon rythme de croisière et, méfiant vis à vis de la chaleur du jour adopte une stratégie boisson prudente : bip toutes les 10' . Les premiers km sont en pente douce et je parviens à trottiner sans trop forcer.
C'est dans l'un des 2 murs qui montent au col de la Nugère, que je décide de déplier les batons . Doit être sympa ce toboggan avec de la neige et le passage de 600 coureurs dans les 2 sens ;-)) Fort de l'experience selon laquelle c'est en descente que la différence se fait, j'effectue la descente vers le col de Nugère de facon très prudente, essayant d'adopter une foulée souple, courte, sans trop retenir, ni trop laisser aller ; à priori certains avions adoptent un style tout à fait différent ;-)
Plus loin, la montée du Puy de la Louchadière s'effectue en marchant et en s'efforcant d'optimiser l'utilisation des batons pour décharger les cuisses, qui me remercieront dans quelques heures ;-).
Au sommet, pointage du dossard au marqueur bleu, jolie paysage que je prends le temps d'immortaliser ; puis je me lance dans la première véritable descente de la journée, toujours en dedans. Un peu plus bas à un carrefour nous croisons les coureurs qui abordent la montée : pas de connaissances en vue, la plupart étant certainement déjà dans l'ascension du puy.
Toujours plus loin, sur l'un des replats qui mènent au Vulcania, nous voyons arrivés vers nous, un groupe d'une dizaine de coureurs (à priori déjà sur le retour du petit parcours) visiblement égarés et surpris d'arriver à cet endroit ; jouant à priori les premières places (plus tu vas vite, moins tu as de temps aux bifurcations !) , certains fulminent et sont prêts à s'arracher les cheveux sur place : certainement une caisse de chateau Maringuay qui s'envole ;-)
Puis c'est l'arrivée à Vulcania (Km19), théatre du 1er ravitaillement. 2h17 de course : je suis parti moins sagement que d'habitude mais je sens que les jambes suivent alors je ne m'inquiète pas outre mesure . Ma poche à eau est presque vide (1.5l bu depuis le début) et je la remplis complètement afin de tenir jusqu'au prochain arrêt prévu , au même endroit mais dans l'autre sens, dans quelques heures. Je boude le solide et préfère un verre de coca.
Après un long arrêt (8'), je repars pour la suite des réjouissances. La bifurcation entre les 2 parcours a eu l'effet de diminuer immédiatement la densité de coureurs au km2. Cette section qui mène à proximité du pied du puy de dome est relativement plane et j'essaie de ménager la monture en marchant désormais dans les côtes et en introduisant quelques hectomètres de marche de temps en temps. Par flème, j'ai conservé les batons même si je me rend bien compte que sur ce genre de profils, je suis certainement loin d'en faire une utilisation optimale.
La passage au pied du Puy Pariou constitue mon coup de coeur de ce trail du Vulcain : longue descente en faux plat, paysage très aéré, belle luminosité, revetement souple qui forme une véritable moquette digne d'un terrain de golf naturel... Ensuite un long et large chemin, assez boueux, nous amène au ravitaillement du km 28 (3h20)
Souhaitant aborder au plus tôt mon duel avec le Puy de Dome, j'avale 2 verres de coca et poursuit ma route.
La première partie de l'ascension emprunte une route privée à fort pourcentage, qui à ce moment là me fait le même effet (pénible !) que la montée sur la Ruchère lors du Grand Duc 2003 (-: Heureusement, je me suis trouvé un compagnon de corvée (un breton !) et nous papotons toute la montée jusqu'au départ du sentier muletier. Pendant toute la montée nous croisons des coureurs et les nombreux touristes, qui profitent de cette magnifique journée. Je surveille les coureurs que nous croisons, m'attendant à voir débouler Gé, le Shadock ou une autre connaissance à tout moment . Didier Bruyas doit être loin devant. Je croise bien le sanglier mais niet, nada, pas de Shadock, ni de Gé (-: Ou sont ils passés ?
Pendant le petit tour efectué au sommet (seul moment ou l'on ne croise pas les coureurs qui redescendent) ,je prends le temps de faire quelques photos. Puis passage au point de controle (marqueur rouge) (4h04 de course).
Dans la descente, je lache un petit mot d'encouragement à tous les coureurs que je croise. La facilité de la Souris contraste avec l'énergie développée par l'Agneau pour rester dans sa foulée (je le soupconne de trainer 1 ou 2 St Nectaire celui là ;-)). Gak est un peu loin. Je reconnais aussi Totote01, croisée sur la ligne de départ, qui précède de peu notre Tortue nationale, lequel a l'air pas mal du tout (trop loin de l'arrivée pour qu'il nous fasse une "Baudon" néammoins) . Parvenu au bas du sentier muletier, je fais une petite pause en marchant quelques instants, bois quelques gorgées, puis repars en trottinant. Je ne mets pas très longtemps à rattrapper Stéphane, autocollant UFO dans le dos, qui porte le pseudo de Droopy (entre autres, organisateur des 24h d'Aulnat) . Nous discutons et il me confie être passé au sommet avec le Shadock : c'est donc ca, nous étions tous les 2 dans la boucle du sommet ! Je souhaite bonne chance à Droopy (qui passera la ligne d'arrivée 20" avant moi dans quelques heures ;-)) ) et repars tranquillement en trottinant pendant quelques kilomètres. Nous sommes à moins de 5h de courses et je commence à ressentir un coup de moins bien ; pour couronner le tout, un mal de ventre commence à s'installer, et persiste malgré un premier arrêt dans les buissons...Hormis 2 arrêts consécutifs dans les premiers kilomètres, je n'ai commis aucun arrêt pipi depuis et là apparemment je n'ai aucune envie (-: Je repars contrarié et suis pour l'instant loin de dérouler sur le retour comme je l'avais espéré le matin même...
En alternant course et marche, je parviens juqu'au ravitaillement suivant, au Km 42 [5h15] . Je jette un oeil à ma poche à eau qui est quasi vide, ce qui signifie que j'ai bu environ 3.5l depuis le départ ; par contre, j'ai un doute vis à vis de mon dosage ; aussi je décide de ne repartir qu'avec de l'eau plate. Plus de coca au ravitaillement : ca c'est pas cool du tout vu que j'espérais beaucoup que le coca puisse me remettre le ventre d'applomb... Je bois 2 verres d'Arvie et repars.
1h40 pour rallier l'arrivée sous les 7h , dans un état normal c'eut été faisable ; là ca parait fortement compromis ; je trottine sur ce grand chemin plat et interminable. 15'plus tard, je suis obligé de faire un nouveau stop (prolongé) dans les fourrés du Bois de Clermont... Ca me gonfle menu mais bon je ne vais pas me pourrir la fin d'une course et d'un week-end formidable, donc je décide de faire abstraction et de mettre le temps qu'il faudra pour rallier l'arrivée ;-) L'enchainement Puy de Leyronne, Puy de la Coquille, Puy de Jumes est très ludique : j'adore cet enchainement de puys qui fait tout le charme du Vulcain.
Au sommet du dernier Puy, un trailer est assis , perclus de crampe. Je discute 2' avec lui , il reste 9km et lui ne se voit pas capable de rallier l'arrivée ; je m'assure qu'en dehors du mal de jambes tout va bien , et lui promet de prévenir l'organisation (au final il parviendra à l'arrivée sur les traces de l'Electron). Nous récuperons l'itinéraire du matin à proximité du Col de la Nugère, puis après une traversée de route, place à la dernière difficulté du jour , le Puy de la Nugère. Du sommet, il suffit de se laisser glisser vers l'arrivée, via 5 ou 6 kilomètres de chemins et une dernière partie de bitume dans Volvic. Sentant l'écurie, j'arrive enfin à dérouler, franchement motivé par la perspective d'un coca bien frais ;-)) Je rattrappe ainsi plusieurs coureurs , dévale dans le centre de Volvic, avant un dernier virage qui me permet d'envisager l'arche d'arrivée là-bas à 500m . Gé (trop frais à mon avis pour avoir couru le grand parcours) et le Toutou, tout propres, sont là, ainsi que le Dingo, en mission reportage pour Souris D. DeMille ;-)) Je passe sous l'arche en 7h24, classé tout juste dans la 1ère moitié.
Je retrouve le Shadock qui a déroulé sur la fin ; puis nous allons accueillir les potes qui arrivent les uns après les autres : Souris, Agneau, Tortue, Electron, ... l'ourson arrivera plus tard en compagnie d'une Koline tout sourire . Le Dingo ouvre les bières achetées la veille ; ca rigole, ca chambre, qu'est qu'ils font du bien ces moments de retrouvailles d'après courses !
Bilan :
- Super week end ou j'ai pu profité des zanimos , de certains UFOs (pas assez) et trop peu des quelques kikoureurs qui avaient fait le déplacement
- Objectif atteint puisque mon temps me place pile poil dans la fourchette prévue (entre 7h et 7h30).
Quelques regrets de ne pas m'être approché des 7h ; j'avais les jambes mais les petits soucis d'hydratation m'ont certainement couté une vingtaine de minutes au final (entre arrêts forcés et réduction de voilure)
- Mais quel mic-lac ai je donc fait avec ma boisson énergétique ? depuis 2 ans, je réalise tous mes ultras avec le mélange Overstim , Malto (maltodextrines) + Hydrixir (dextrose et sels minéraux) .. Jamais eu aucun souci tout simplement parce que le dosage était ok. Sur ce coup là, j'ai réussi l'exploit de surdoser en oubliant que l'association des 2 produits nécéssitait l'utilisation de demi-doses (-: D'où les conséquences (déshydratation) constatées en course après quelques heures... le mal de ventre, l'impossibilité d'uriner pendant plus de 8 heures, etc...
Bref après un Raid28 de bonne facture et un Vulcain du tonnerre de Zeus ;-) voilà une année 2007 qui démarre bien ;-)
Je voudrais juste terminer ce CR par un coup de chapeau pour les 2 cowboys savoyards, solidaires dans l'effort : ca fait réellement plaisir de voir le Toutou à l'arrivée avec un dossard
Merci d'avoir tenu jusque là et à bientôt pour de nouvelles aventures
L'Blueb
11 commentaires
Commentaire de Souris posté le 09-03-2007 à 07:40:00
Merci l'Blueb pour ce récit et bien joué pour ta course (malgré les ch'tits soucis de fin).
Comme d'hab, WE super sympatoche quand le 'pitaine est là...
Ah ces bières à l'arrivée que du bonheur à partager :-)))
A bientôt, il faut qu'on arrive à se faire au moins une sortie avant le TGV...
Bisous
Une_Féminine_fière_de_son_'pitaine!
Commentaire de l'ourson posté le 09-03-2007 à 12:27:00
Bravoo L'Blueb ! Trop rapide pour moi, je ferai quand même plus d'efforts la prochaine fois pour partager plus longuement l'après course !!! Ahh...Si j'avais su que le Dingo offrait une bière... ;-))) ..RV au... ...euhh.. non.. j'ai rien dit ;-)))
Commentaire de golum posté le 09-03-2007 à 14:39:00
Salut L'Blueb, merci pour ton CR et ces photos sympas. Content d'avoir fait ta connaissance.
A une prochaine.
Commentaire de LTDB posté le 09-03-2007 à 16:55:00
Yo mon Lieutenant !
Tu as raison, ça doit faire ach'ment plaisir de revoir un canidé savoyard a'qu'un dossard, qui plus est à l'arrivée d'un trail !!!!
Il a une ch'tite idée derrière la tête Eul'Toutou ou pas ?
Toutes mes amitiés et bonne bourre pour cette année 2007, même si nous n'aurons pas l'honneur de nous croiser.
LTDB_à_nouveau_coureur_ce_dimanche_ainsi_que_dimanche_prochain
Commentaire de taz28 posté le 09-03-2007 à 17:34:00
Super mon Pitaine Phil, récit extra et magnifiques photos, bravo pour ta course...
Je ne pouvais pas venir t'offrir des crêpes à l'arrivée mais le coeur y était.. j'avais chargé la souris de t'apporter des loukoums ;-))
Bisous
Taz
Commentaire de HervéB posté le 09-03-2007 à 18:55:00
Merci LtBlueb pour ton récit, je te devançais de 2 à 5 mn seulement jusqu'au ravito du 42 ième, après tu as du flaner un peu...
Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 09-03-2007 à 21:04:00
Quel beau parcours ! Avec de superbes photos !
Et surtout, magnifique récit, on s'y croirait !
Merci Phil pour ce reportage en immersion totale.
Et la prochaine fois, suis mieux la recette de cuisine ;-)
En espèrant te croiser de nouveau ...
NoNo_l'escargot_du_Revermont
Commentaire de Choupinet 05 posté le 10-03-2007 à 09:41:00
Bravo L'blueb pour ton récit et ta course, ouai c'est clair que la route jusqu'à Volvic était longue... Mais on a bien été récompensé par le parcours, le paysage et le beau temps.
A Bientôt,
Choupinet 05
Commentaire de hérisson posté le 10-03-2007 à 19:02:00
Salut l'Blueb,
Nugère, Coquille, Louchadière, Puy-de-Dôme... merci pour tous ces noms évocateurs de souvenirs et pour ton récit -génial les photos ! - Mais dis moi t'as pas l'air d'en avoir bavé sur ce trail ormis tes souçis d'hydratation ? comme tu le dis toi-même c'est de bon augure pour la suite !
Allez au plaisir d'une prochaine aab
Hérisson
Commentaire de electron posté le 26-03-2007 à 11:37:00
J'suis pas en avance mon Blueb' pour ce commentaire, mais en tous cas c'était un WE sympa avec pour toi une fort belle réussite à la clé...
Au plaisir de se revoir ...
Commentaire de TomTrailRunner posté le 04-03-2011 à 19:16:00
Un commentaire 4 ans après pour se préparer au même petit voyage...
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