Communauté des sports d'endurance

On nous avait annoncé des conditions météo difficiles pour cette 22ème édition du Trail du Petit Ballon, on n’a pas été déçu !!! Jusqu’à présent j’avais toujours couru cette épreuve avec une simple ceinture et un bidon. Pour la toute première fois je me suis présenté dans le sas de départ avec des bâtons et un sac de trail, j’hésite encore sur la formule qui convient le mieux pour illustrer ce sursaut de sagesse : prendre de la bouteille ou bien vieillir en pleine conscience ? Quoi qu’il en soit je n’ai pas regretté …
Il est loin le temps où nous étions quelques centaines au départ de la première édition, qui faisait alors un peu plus de 40 kilomètres. C’était en 2004 et on se tirait déjà la bourre avec Michel Thevenot et Lionel Viry … les deux phénomènes sont toujours là, perpétuant le mythe en affichant un exceptionnel sans faute avec 22 éditions au compteur !!! Au fil des années l’épreuve s’est forgé une sacrée réputation et offre aujourd’hui un programme qui permet a chacun de trouver une distance convenant à ses aptitudes, à condition de ne pas trainer pour réserver son dossard car c’est complet à chaque fois.
Bref, ça fait beaucoup de monde dans le sas de départ pour le départ commun du Trail et du Marathon à 8h. Le début de parcours sur les larges et pentus chemins de vignes permet au troupeau de se s’étaler parfaitement. L’organisation avait eu la bonne idée de supprimer le passage par les sentiers des ânes, toujours délicat et sujet a ralentissement. Comme d’habitude le Boss Eric Millet assurait le passage dans la traversée de Soultzmatt sous les encouragements chaleureux des nombreux spectateurs. Malheureusement c’est devenu plus compliqué un kilomètre plus loin pour écouler le flux a l’entrée du premier sentier. C’est probablement passé en tête de course, mais au cœur du peloton il faut bien reconnaitre que je n’avais jamais eu l’occasion de connaitre un tel bouchon sur le Petit Ballon. Je ne doute pas que les gentils organisateurs vont trouver une solution pour la prochaine édition.
Les chemins plus larges et souvent gadouilleux ont permis de bien relancer en direction de la Gauchmatt et du Bannstein. C’est un peu avant d’arriver au Boelensgrab que nous avons trouvé un peu de neige sur le parcours. Je ne m’arrête jamais avant mais ce second ravito est stratégique avant d’aborder la section la plus difficile vers le sommet. Au moment ou je suis passé il y avait vraiment beaucoup de monde et c’était un peu la foire d’empoigne pour choper quelques bricoles sur la table de ravitaillement. C’est à partir de ce moment que les bâtons m’ont vraiment été utiles. D’abord parce que la pente est sévère et que je ne grimpe plus comme autrefois. Ensuite parce que la trace piétinée et gelée a rendu la progression de plus en plus chaotique. Là j’ai fait un petit bout de chemin avec Michel Thevenot (l’un des deux survivors) qui avait eu la bonne idée de prendre des chaines. Il m’a rapidement largué quand il les a enfilés et je me demandais à ce moment comment j’allais pouvoir gérer la descente de l’autre côté …
Pas de vent cette année (c’est rare) mais un épais brouillard qui renforçait encore le coté épique du passage au sommet. Mille MERCI aux bénévoles emmitouflés qui nous ont servis le délicieux bouillon réconfortant avant le second passage au pied de la Vierge puis de basculer sur l’autre versant. J’ai souvent mis à profits cette loooongue descente pour reprendre des places au retour … Sauf que voilà, aujourd’hui si je grimpe comme une limace je descends aussi comme un crapaud. Surtout sur ce sentier transformé en patinoire, l’idée était surtout de ne pas se vautrer et de préserver mon genou droit toujours un peu sensible.
Bref j’étais content de quitter la neige peu après le Buchwald pour retrouver la gadoue jusqu’au ravito à nouveau bienvenu de Wasserbourg. Là le plus dur est fait, il suffit de mobiliser le mental pour se hisser jusqu’au Firsplan et ensuite gérer un retour plus roulant sur lequel je connais chaque caillou. Le genre de truc qui en dépit de mes vieilles guibolles me convient généralement assez bien …
Et voilà comment j’ai bouclé ce 19ème Trail du Petit Ballon classé 724ème/1173 en 7h13’41’’. Pas trop démoli mais bon … Ca fait quand même 50’ de plus par rapport a ma dernière participation en 2023. Ca me laisse perplexe mais il va falloir s’y faire !!!
D’habitude j’aime bien trainer sur place et boire quelques bières avec les copains. Mais cette année j’avais un impératif sur Sélestat en fin d’après-midi et j’ai dû sauter directement dans la bagnole. Content d’avoir quand même croisé Lionel , déjà douché et rayonnant dans sa belle veste personnalisée récompensant ses 22 participations, et qui lui a toujours ses jambes de jeune homme. Michel est arrivé vaillamment un peu plus tard. J’espère retrouver les deux compères poursuivant leur superbe série en Mars 2026. Pour moi ne ce sera que la 20eme et j’espère être encore en état pour terminer convenablement.
A Rouffach les trailers sont toujours très bien reçus. BRAVO à toute l’équipe d’organisation, MERCI à tous les bénévoles croisés sur le site, sur les ravitos et sur le parcours.
Et MERCI bien sûrs aux gentils photographes Dominique Shorty , Thierry Snoopy , Gilles Brayé pour les images empruntées !!!