Récit de la course : Ultra Tour du Lac Monteux 2024, par Vincent O

L'auteur : Vincent O

La course : Ultra Tour du Lac Monteux

Date : 10/10/2024

Lieu : Monteux (Vaucluse)

Affichage : 177 vues

Distance : 6.7km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Avant toute chose, avant de vous écraser avec mon bla bla habituel : ‘’Je ne suis pas entrainé pour cette course … et la-la-li et la-la-la … et pa-ta-ti et pa-ta-ta’’, un immense immense MERCI à Dominique et à Stephane qui m’ont assisté sur cette course !!! C’est une tâche ingrate et pas facile. A la rigueur je peux comprendre que l’on puisse assister par amour ou par estime d’un coureur fortiche. Mais ici, pas l’ombre d’un coureur fortiche dans mes baskets, c’est de l’abnégation pure. Merci Dominique !! Merci Stéphane !! Mais j’y reviendrai, car c’est exceptionnel.

Oui, cette année, le calendrier de mes courses aura été du grand n’importe quoi. 8 courses très différentes entre mi-mai et mi-octobre. Du triathlon distance M, L, XL, double XL et un 24h de course à pied. Soit 1 course toutes les 3 semaines. Impossible de faire quoi que ce soit de bien. Entre la récupération d’après course et l’affutage d’avant course, impossible de placer le moindre bloc d’entrainement. 

Entre la précédente course de Vichy et cette course, je n’ai pu placer que 8 jours de charge d’entrainement. J’ai quand même réussi à faire 175 kilomètres sur 8 jours, sans me blesser, mais avec certainement une accumulation de fatigue trop importante. Une semaine d’affutage n’était pas suffisant, il m’en aurait fallu deux.

J’arrive donc sur cette course sans aucune préparation spécifique, avec un peu de fatigue. Mais, points positifs, sans blessure et surtout avec une énorme envie, ne pas décevoir la confiance que m'a accordé Philippe Vidal. 

Philippe je te remercie infiniment, infiniment ! La confiance que tu m’as accordée m’a touché profondément, m’a apporté beaucoup. Je n’ai que très peu confiance en moi. Petit à petit, grâce à vous, je gagne en confiance, en estime de moi. Merci !

J’avais débuté en 2022 les courses à pieds longue distance sur cette course de Monteux. Je n’avais rencontré que de belles personnes. Un bel endroit, de belles personnes, une course qui offre la possibilité de se dépasser, une belle pièce montée qui donne envie d’y revenir.

Et puis je dois vous dire qu’avec l’âge, j’ai adopté un principe de vie, essentiel à mes yeux : ne jamais repousser à plus tard, ne jamais dire ‘’l’an prochain’’. C’est une phrase que j’ai trop entendue dans les vestiaires du club. Et puis ma maman a récemment reçu une image d’IRM pas sympa du tout, on ne sait pas de quoi demain sera fait. Je vais courir pour elle. Je vais faire de mon mieux pour qu’elle soit fière de moi.

Alors, lorsque Philippe m’a offert l’opportunité de participer à cette course, j’ai hésité une fois (je ne suis pas préparé), deux fois (je n’ai pas d’assistant), mais à la troisième, j’ai dit un grand OUI.

Je m’en souviendrai de la journée du jeudi. Une après-midi de travail éprouvante nerveusement. Un départ de la maison en trombe (heureusement mes affaires étaient prêtes à l’avance) pour arriver juste ce qu’il faut en retard pour le briefing de 17h30, et un départ de course à 18h. 

Lors de l’écriture du compte rendu en 2022, la difficulté de cette course m’avait fait penser à cette chanson de Dalida « Moi je veux mourir sur scène … Devant les projecteurs … Oui je veux mourir sur scène … Le cœur ouvert tout en couleur … Moi je veux mourir sur scène … En courant jusqu’au bout … ».

Eh bien, je sais que ça pourrait être difficile à croire, je ne peux pas l’inventer : sur la route pour aller à Monteux, la radio passe Dalida « Je veux mourir sur scène » !!!! 

Un signe du destin. Un sms du patron là-haut, des signaux de fumée du grand chef à plume, me soufflant doucement à l’oreille ‘’Vincent … Vincent … va au bout …’’. 

Dalida à fond dans la voiture (si le ridicule ne tue pas, on n’en est pas bien loin quand même), je suis dans l’ambiance pour cette course, je suis motivé, je vais faire de mon mieux.

Et j’ai tout donné, je vous spoile la fin, pas bien glorieuse : sur un brancard, en pls, sous une couverture, une dose de cheval de doliprane en intraveineuse, et une triple dose format rhinocéros en suppo. Hypothermie et douleurs musculaires à en pleurer, si j’en avais eu la force. Moi qui appelle ma maman pour me réconforter lorsque j’ai un début de nez qui coule, j’ai pris cher … Mais j'aime ça.

La course .. Oui la course, venons-en. Je le savais bien. Il ne faut pas croire que cela devient difficile après 24 heures de course. C’est difficile, dès le début, c’est long, très long, interminable, on ne voit pas avancer le chrono et le kilométrage. Les 15 premières heures sont difficiles. Ensuite cela devient plus simple, on s’habitue, on prend même du plaisir, avec malgré tout des hauts et des bas régulièrement.

La première nuit a été difficile. Il a fait à la fois chaud et très froid. Certaines zones de la course étaient protégées du vent, on avait chaud et on transpirait. D’autres endroits étaient sous le vent, et le sol en terre était très humide, plus le corps en sueur, on était congelé. Dans la même boucle, on n’arrêtait pas de se couvrir et de se découvrir. Il faut dire qu’avec l’âge je suis beaucoup beaucoup plus sensible au froid.

La nuit je courais avec ma playlist ‘’les meilleurs standards du slow’’ dans les oreilles. Ça me fait un bien fou, ressentir beaucoup d'émotions. Je me visualise danser avec ma chérie, le sourire aux lèvres. Ça active juste ce qu’il faut de mon système nerveux parasympathique, abaisse ma fréquence cardiaque, et économise mon influx nerveux, mon système nerveux sympathique. J’en aurais besoin pour passer la journée du lendemain.

Le parcours, génial, parfait, très beau, beaucoup de sols différends, bitume, gravillons, terre. La boucle en aller-retour nous permettait de nous encourager, de nous situer par rapport aux coureurs plus rapides et plus lents. Vue sur le lac, vue sur le Ventoux, soleil couchant, soleil levant, avec plein de couleurs chaudes. Il ne manquait rien. Parfait.

Les ravitaillements, au top ! Purée saucisse, soupe (un régal et un bien fou) et quiche lorraine excellents ! Merci Stephane Parnaudeau !

La deuxième nuit (je me suis arrêté à minuit), bien mieux. Le ressenti de température était homogène sur l’ensemble du parcours.

Les bénévoles et les supporters, géniaux également, ils sont un soutien énorme, ils nous poussent à finir chaque boucle et nous tirent pour repartir sur la suivante, impossible de s’arrêter. 

Comme en 2022, une supportrice, très certainement sous le charme de ma foulée tellement fluide (ah ! ah ! ah !!!) et de ma coiffure si bien travaillée (ah ! ah ! ah !!!!! mdr), me crie à mon passage « Allez Chéri !!!! ». Vous me connaissez, je remercie, je suis assez étonné de mon pouvoir de séduction habituellement plutôt proche du zéro absolu. Mais je ne suis pas un homme facile, je ne suis l’homme que d’une seule femme, Valérie. La vérité, vous vous en doutez, les ‘’Allez Chéri’’ n’étaient pas pour moi, mais pour le vrai chéri (Thierry Gra…ra en 2022 et cette année Benoît, pompier à Apt) qui courait juste derrière moi. Mais ça donne le sourire et ça encourage. 

Cette course est très très particulière, il faut vraiment la vivre pour comprendre, et même en spectateur c’est impressionnant. Chacun des coureurs a donné le meilleur de lui-même jusqu’à l’épuisement, parfois total. J’ai été impressionné par la vidéo de remise des médailles. Le second de la course, l’incroyable Xu, est pris de vertiges, il manque de tomber et doit s’assoir. Pourtant, il est douché, habillé chaudement, et quelques heures se sont passées depuis la fin de course. Mais il est dans un état de fatigue très très avancé. Il est allé au bout de ses forces. C’est fort, c'est admirable.

J’ai partagé cette course avec beaucoup de coureurs, des femmes et des hommes formidables, d’une force physique et surtout mentale incroyable, à qui je dois transmettre un énorme BRAVO : Ludovic Couderc tu es vraiment un mec bien, et tu as tellement donné pour faire ces 24h. Moi je me plains de n’avoir eu qu’une semaine de préparation, tu as réussi 24h avec encore moins de préparation. Bravo ! Stéphane Stephane Gallo, j’ai du mal avec le terme ‘machine’, une machine ne souffre pas, ne transpire pas, elle n’a pas d’état d’âme, pour toi, pour moi, ce n’est pas facile, on lutte, on se bat, on pleure pour y arriver, il y a beaucoup plus que de la simple mécanique et engrenages dans nos efforts. Ta performance est tellement belle ! Bravo !!! Raphaël, tu es arrivé sur cette course blessé avec une préparation légère, tu as pris sur toi, sur tes douleurs pour faire cette belle performance, et tes enfants sont tellement fiers de toi, c’est un exemple, c’est beau. Ta femme a toujours eu un gentil mot pour moi, elle est adorable. René, Bravo à toi, même si cette année on n’a pas beaucoup couru ensemble tu as été bien trop rapide pour moi. Bravo et merci pour ces moments passés ensemble Patrick Ladet, Nicolas Lamotte, Romuald Gleize, Christophe Granoux, Greg Run, David Cholez, Vincent Marion et tous les 119 autres coureurs que je n’oublie pas, mais ma mémoire des prénoms me fait défaut.

Agnès Marco !!! D’une gentillesse incroyable, elle connaissait par cœur le prénom des 119 coureurs, elle avait toujours un mot gentil pour chacun de nous, au bon moment. Encore plus fort, elle connaissait également le prénom des accompagnants et des parents des coureurs … notamment les fils de Raphaël. Moi, un coup sur deux j’appelle ma fille Delphine, le prénom de ma sœur, et j’appelle ma sœur Clémence.

Merci à Cathy qui est venue m’encourager. Merci à Benjamin Devarieux, à Christophe Dho, à Quentin, à Francine, à mes amis du club à ma famille, vous m'avez suivi à distance sur le live de l’organisation. Merci pour vos messages et vos encouragements. De me savoir suivi et encouragé, me pousse à donner le meilleur de moi-même.

Merci à Maria et à ses massages !!! Ses massages m’ont fait un bien fou ! J’en gémissais de plaisir … Je n’ose pas le dire, mais un plaisir presque charnel, intime, mes yeux devaient briller ... Comprenne qui pourra.

J’ai débuté mon compte rendu par Dominique et Steph. Je finis par eux. Dominique m’a assisté du début de la course jusqu’à l’arrivée de Steph. Dominique, vous le connaissez, a été à son image, d’une gentillesse et d’une bienveillance extrême. Il s’est même occupé le vendredi soir des deux bergers allemands de Valérie. Dominique ne le sait pas encore mais pour nos prochaines vacances, on a trouvé la nounou pour Tosca et Manga. Elles vont être chouchoutées.

Lorsque Steph a dû arrêter sa course, douleur insupportable, aponévrose plantaire, il a pris le relais de Dominique pour m’assister, me prendre en main. On pourrait même dire porter secours. Oui, impossible de passer une nuit ou deux à courir sans assistance. On a toujours besoin de quelque chose : boissons, nourriture, vêtements, réconfort, massages, toilettes ... J’avais dit à Steph qu’au prochain tour j’avais besoin d’aller aux toilettes. A l’arrivée du tour suivant, il me prend par les épaules, me mène jusqu’aux toilettes. Il avait privatisé un wc vip spécifiquement pour moi. Avec, devant le wc, une chaise, une culotte et des chaussettes propres. J'ai l'impression d'être la reine mère ! Le Stéphane Berne de l'utlm ! Royal !!! Plus que confortable pour moi … 

Il me manque une chose, une photo de Steph et moi avec une médaille chacun à l’arrivée. J’espère l’an prochain …

J’ai sollicité la mairie de Piolenc pour remplacer la statue en forme d’ail de l’entrée du village, par une statue de Stéphane, ça aura bien plus de gueule. J’ai commandé le modèle ‘dictateur nord Coréen’, 20 mètres de haut, avec un tee-shirt ‘’doux dodo’’, un gel d’arnica dans une main et un wrap patate douce viande des grisons dans l’autre. C’est en bonne voie, le maire est OK, Macron a donné son aval, c'est au budget 2025 du gouvernement, les services municipaux sont sur l’affaire.

Un dernier petit mot pour mon amour, mon cœur, toujours à mes côtés pour me soutenir, m’encourager, me supporter, me donner tout son amour qui me réchauffe tellement. Merci mon cœur !!!!

Vincent – Dossard 133 L’an prochain je le fais avec la perruque et la robe en or pailletée de Dalida, pour les chaussures à talon, je suis en contact avec Hoka pour des Speedgoat à talon carbone.

Le compte rendu de 2022 :

https://www.kikourou.net/recits/recit-21850-ultra_tour_du_lac_monteux-2022-par-vincent_o.html

 

 

 

 

 

 

   

3 commentaires

Commentaire de tidgi posté le 18-10-2024 à 16:14:03

Toujours aussi sympa tes récits. Bravo encore pour cette marque et tes "chéris" ;)))
On devrait se revoir l'an prochain, cette année j'ai une grosse échéance trop proche de Monteux !

Commentaire de Vincent O posté le 21-10-2024 à 08:44:10

Oui Thierry, je t'ai suivi sur le live de la finale mondiale Backyard. Bravo Thierry !!!!

Commentaire de Vincent O posté le 21-10-2024 à 08:45:41

Oui Thierry, je t'ai suivi sur le live de la finale mondiale Backyard. Bravo Thierry !!!!

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