Récit de la course : Millet Xtrail Courchevel - 44 km 2024, par stephnoz

L'auteur : stephnoz

La course : Millet Xtrail Courchevel - 44 km

Date : 4/8/2024

Lieu : Courchevel (Savoie)

Affichage : 430 vues

Distance : 44km

Objectif : Pas d'objectif

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Xtrail Courchevel 44km 2024

Après ma récente galère du Lavaredo (voir recit-22305-lavaredo_ultra_trail_-_120_km-2024, j'éprouvais le besoin de recourir un trail de montagne avant les vacances et je me suis inscrit au Millet Xtrail, avec l'objectif de courir le 55km.

Ce trail est très bien pensé, puisqu'on paye un tarif unique et raisonnable pour 6 distances possibles (de 11 à 66 km) et on peut choisir à plusieurs embranchements de la course, selon son état de forme et son chrono (les barrières horaires sont de plus en plus compliquées) si l'on continue ou pas. Si on choisit de faire une distance plus courte que 55 km, les organisateurs remboursent une partie de l'inscription.

Arrivé la veille de la course, je récupère mon dossard à Courchevel Le Praz, en face des impressionnants tremplins de saut à ski. Avec le dossard, un très beau tee-shirt que je décide de porter pour la course.

 

Le lendemain matin, réveil à 3h30 à Moutiers où se situe mon hôtel, pour un départ de course à 5h30. Mieux vaut ne pas arriver trop tard sur zone : à 5h00 , le parking gratuit à proximité est déjà complet. Je parviens heureusement à trouver une place pas loin et je rejoins les sas de départ juste à temps avant leur fermeture à 5h15. Je décide de me mettre dans l'avant-dernier sas (celui des coureurs arrivant régulièrement dans le 3eme quart du classement).

Les sas partent les uns après les autres, sans temps d'attente entre eux. Avec 1500 participants et des chemins étroits dès le démarrage, c'est évidemment très rapidement l'embouteillage dès le moindre rétrécissement ou le moindre passage boueux ou pentu... Il y a également pas mal de néophytes du trail, qui n'ont visiblement pas les réflexes et la discipline des coureurs plus aguerris et rapides ; ça me rappelle le temps où je courais le Paris-Versailles et que je pestais intérieurement sur ceux qui couraient au ralenti en prenant toute la place...

J'ai juste un tee-shirt et des manchettes, mais il ne fait pas froid.
Déjà les premières lumières du jours apparaissent.

Après 4km en descente, on attaque la montée vers la dent du Villard : 700 D+ en 3.5 km soit 20% de pente moyenne. Rapidement, on a une belle vue sur Courchevel 1850 et la dent de Burgin éclairée par le soleil du petit matin.

 

Au milieu de la montée, le 1er embranchement pour ceux qui veulent faire le 11km. Un peu plus haut le chemin longe la falaise, il ne faut pas être sensible au vertige... On arrive au niveau des nuages, le chemin est cerné de cheminées de pierres blanches et de trous qui pour certains semblent assez profonds. L'ensemble crée un paysage assez féerique...

 

On passe la croix et c'est enfin le sommet ! J'ai réussi à doubler pas mal de monde dans la montée, mais comme on le voit sur les photos, on reste toujours les uns derrière les autres...

La suite du programme se passe sur l'arête, un passage assez rythmé avec pas mal de relances entre les rochers acérés.

Une petite descente assez raide et on arrive au second ravitaillement en eau ; je ne m'étais pas arrêté au premier mais là j'emporte une bouteille que je bois rapidement. Pas très développement durable ce trail, au niveau du plastique ! J'ai une vingtaine de minutes d'avance sur la barrière horaire ; pas énorme et pourtant je n'ai pas trainé, mais j'ai perdu un bon quart d'heure dans les embouteillages du début. Si je refais la course un jour, je me mettrai dans un sas plus rapide.

Le chemin repart en montée sur l'arête du mont Charvet jusqu'au col de la Chal, une bosse de 350D+ à 10%, nettement plus simple que la première... 

En haut la vue est très belle, de nombreux coureurs s'arrêtent pour prendre des photos.

Après une descente, c'est déjà l'embranchement 22 / 33 km.  Davantage de coureurs prennent l'option du chemin du retour. J'ai toujours une vingtaine de minutes d'avance sur la barrière horaire.

Le chemin remonte, toujours en arête, jusqu'au col de la grande pierre, puis redescend jusqu'à la grande prairie d'altitude des Glacerets, cernée par les montagnes. 

C'est là qu'est installé le ravitaillement en eau juste avant l'embranchement 33/44 km. Enfin, qu'était installé, puisqu'il ne reste plus d'eau quand j'y arrive. 🤨 Et pourtant il y a encore beaucoup de monde derrière moi !

J'ai encore 15 minutes d'avance sur la barrière horaire, je pars donc le 44km. 100 mètres plus loin, on arrive au pied de la difficulté qui nous attend : la très raide montée vers le passage de Plassa. Un mur de 550D+. Le chemin fait des méandres à perte de vue...

Tous les coureurs ont ralenti le rythme pour tenir jusqu'en haut. L'herbe fait rapidement la place aux pierres, puis à une partie sur rocher, et enfin sur un pierrier.

Mais en haut, à 2760 m, la vue est sublime, avec au loin le Mont Blanc. Il y a encore quelques névés par endroit.

Quelques centaines de mètres plus loin, après une petite descente on arrive au grand Cairn du rocher de Plassa. Là encore la vue est incroyable, et la plupart des coureurs font une petite pause pour reprendre leur souffle et prendre quelques photos.

Commence alors une longue descente, d'abord assez raide, puis en douceur lorsqu'on rejoint une voie carrossable : des km qui ne coûtent pas cher ! On croise plusieurs troupeaux de vaches, magnifiques dans la lumière du matin.

La route est suffisamment large pour pouvoir courir de front et je discute dans la descente avec Céline, une traileuse d'Ile de France qui va faire la Wildstrubel 120 comme moi en septembre.  Cette descente nous amène jusqu'à la Cave de la petite Val, après laquelle se situe le premier ravitaillement solide, au km 25. Je fais là ma première vraie pause, le temps de remplir les flasques et de manger et boire pour reprendre des forces.

La barrière horaire pour le 55km, qui se situe 100 m plus loin, est déjà dépassée de toute façon. Plutôt serrées, ces barrières !
Je ne m'éternise pas pour autant au ravitaillement car il y fait très chaud et j'arrive à la barrière horaire 15 minutes trop tard pour pouvoir poursuivre sur le 55 km ; je prends sans trop de regrets le chemin de retour du 44 km.

Ce chemin monte régulièrement, il y a des fleurs partout et une belle vue sur l'aiguille de Mey et le rocher de Plassa dont nous venons de redescendre.

Sur ce tronçon et jusqu'à l'arrivée, je me fais dépasser par les coureurs les plus rapides du 55km, qui ont terminé leur boucle supplémentaire de 11km. En haut le chemin redescend de façon assez raide, puis plus en douceur, jusqu'en haut du télésiège des Passerets à 2200m d'altitude. La descente reprend juste après en alternant des passages raides et d'autres plus simples, sur 400m de D-, jusqu'à rejoindre une jolie piste carrossable entourée de prairies.

 

Il fait chaud à cet endroit, mais un peu plus bas, on retrouve la forêt et sa relative fraicheur, à 1750m d'altitude. Le chemin continue à descendre, on quitte la piste carrossable pour prendre au km 35 un petit sentier descendant . Il longe un ruisseau et on croise à un moment une superbe cascade.

La température remonte progressivement avec la baisse d'altitude. Un peu après la cascade, je trouve un endroit qui me permet de tremper ma casquette dans l'eau fraiche et rafraichir ainsi ma tête. Après une longue série de marches, on suit un sentier botanique le long duquel on retrouve des promeneurs ; ça fait du bien d'être enfin encouragé dans l'effort !

Juste avant le lac de la Rosière, au km 37.5, on bifurque pour prendre une montée assez raide, heureusement courte, au milieu de laquelle un ravitaillement est installé. Je reprends rapidement des forces et remplis à nouveau mes flasques, déjà bien vides.

On enchaine avec une nouvelle descente de 300 D- largement en sous-bois, avec de nombreux rochers et racines. Il faut être vigilant ! On retrouve sur quelques centaines de mètres un chemin forestier, qu'on quitte par une sente très raide mais heureusement pas très longue.

Une dernière petite bosse moins d'un km avant l'arrivée et on entend déjà le speaker annonçant le nom des coureurs qui franchissent la ligne d'arrivée. Ce qui je fais quelques minutes plus tard...

Je vais prendre copieux le repas d'après-course et assister à la remise des trophées. A centre de la photo et sur la première marche du podium, une vedette du trail mondial : Blandine L'Hirondel !

Bilan de la course : un très beau parcours, très bien pensé dans sa modularité et varié, avec de vraies difficultés (au premier chef la montée vers le passage de Plassa). Quasiment tout le parcours est sur sentier, avec de longues parties sur singles. Pas une grosse ambiance durant la course parce qu'après le départ, on ne croise personne quasiment sur 25 km au moins. De mon point de vue, une logistique de départ pas optimale qui génère des bouchons très désagréables sur les premiers km (peut-être également trop de participants pour une course avec beaucoup de passage pas très larges). Un effort à faire sur les emballages plastiques, beaucoup d'autres courses ont fait des arbitrages plus responsables... 
Une course qui donne envie d'être retentée pour aller sur le parcours 55km et faire la descente sur les fesses sur le névé !

Voici un lien vers une super vidéo de la course : xTrail Courchevel 2024

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