Communauté des sports d'endurance

Jusqu'à ce dimanche matin, le bourg de Chatuzange-le-goubet m'évoquait simplement le nom du péage entre Valence et Grenoble. Soit rien de vraiment glamour.

J'y débarque au point du jour pour y courir "les chemins de chatu" version 15km. En parallèle, un 8, un 25 et des courses enfants sont organisées, il y en a donc pour tous les goûts. Juste avant de partir, j'avais annoncé à ma moitié viser un top 20. Bizarrement ça l'a fait sourire. Me prendrait-elle pour un fanfaron???

Sur place, une ambiance de folie. Des pom-poms girls tout de bleu vétues, affublées d'un flamboyant tutu rose nous accueillent au rythme de la fameuse "cheucheu", rendue populaire dans l'excellente émission "La France a un incroyable talent". On peut également admirer la véritable panthère rose entamer quelques pas de danse. Je suis totalement estomaqué par ce spectacle et j'en oublie la course...

On essaie un petit échauffement tranquille. Le profil annonce 300 m de dénivelé, rien de très raide donc ça va partir vite. Comme à mon habitude, je snobe l'échauffement proposé par l'organisateur et fait mes éducatifs dans mon coin : talon-fesses, montées de genoux et j'embraye sur une petite moonwalk, ne pouvant résister à l'ambiance festive.

Départ, je suis au deuxième rang. J'ai peur. Personne ne veut me laisser passer derrière. Je me retrouve juste derrière les gars qui font 35 min au 10km. Surtout ne pas essayer de les suivre.

Ca part effectivement vite, mais on est rapidement calmés par la première côte à la sortie du patelin. Je vois les premiers s'envoler loin...de plus en plus loin.

La course se fait sur des chemins de campagne, dans les champs. Peu de chemins boisés. Quelques côtes qui restent roulantes et ne nécessitent pas de marcher. La vue reste donc toujours dégagée ce qui permet de voir où sont les gars devant.

Au milieu du parcours je suis doublé par le premier du 8km, parti 15 min après nous. Le gars ne traine pas. Je n'essaie même pas de lui emboiter le pas.

Je suis aux alentours de la 20è place. Je cours à peu près à allure semi-marathon, en essayant d'en garder un peu sous le pied pour les dernières côtes.  En milieu de course, je rattrape un jeune devant moi. Je le double sans forcer dans un petite côte sèche. Le gars se colle derrière moi. Il repasse devant dans un faux-plat descendant. Je le redouble dans une nouvelle côte puis accélère. Le gars me fait signe de passer devant lui. Ah Ah. je reste du côté de la route sous le vent pour ne pas l'abriter, appliquant ainsi le fameux système des bordures chères aux cyclistes. Pas de pitié le mec non mais oh!

L'arrivée me tend les bras dans un dernier kilomètre couru sur route. C'est la ruée. Mais là mes grosses chaussures de trail font Tap-Tap. J'ai l'impression d'avoir deux boulets aux pieds. Le gars devant moi est loin, irratrapable. J'essaie donc juste de conserver ma place. Mais non, comble de l'horreur, deux grands types me doublent dans les 100 derniers mètres. Noooon, c'est foutu pour le top 20. Je vais encore passer pour un guignol à la maison.

On est accueilli par une haie de pom-poms girls, toujours en tutu rose et ça me remonte le moral. Je suis vanné. La course est assez usante malgré l'absence de difficulté majeure. Une bonne bière fraiche nous attend. super idée!

J'ai surtout énormément apprécié l'attitude des bénévoles qui nous encourageaient tout le long du parcours. Un grand merci à eux.