Récit de la course : Trail du Four à Chaux - 28 km 2023, par Yannael

L'auteur : Yannael

La course : Trail du Four à Chaux - 28 km

Date : 1/10/2023

Lieu : Nandy (Seine-et-Marne)

Affichage : 600 vues

Distance : 27.4km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Un superbe trail (malgré les crampes)

Au lecteur qui parcourt ce récit en se demandant s'il va participer à une future édition de ce trail du Four à Chaux : je recommande, avec enthousiasme. Le parcours est très agréable, dans la forêt ; très technique (du moins pour moi) et plaisant ; balisage parfait ; bénévoles nombreux, bien organisés et avec toujours un mot d'encouragement ; juste équilibre du nombre de concurrents pour ne pas se retrouve seul, sans que ça coince pour autant. C'est une superbe course. Fonce ! Et voici le plan et le dénivelé :

 

La préparation

En septembre 2022, j'avais repris la course. 1 an et 9 courses plus tard, le virus est toujours là, et l'envie de réaliser de nouvelles courses, des trails surtout pour cette saison 2023-2024, très présente. L'idée est d'allonger aussi un peu les distances (vers 30 km), pour me tester dans l'optique, peut-être, d'un retour ultérieur sur marathon.

Pendant l'été, je me décide rapidement pour ce trail du four à chaux, avec un parcours qui semble prometteur. L'objectif est aussi de laver les légères déceptions de l'OxyTrail (final difficile, avant tout du fait de la chaleur étouffante) et de Courir à Pornic (petit manque de vitesse de pointe). Après une petite coupure estivale, j'entame une préparation rigoureuse : fractionné et foncier au programme. J'investis dans un camelback, une première, que je teste lors de 3 sorties de 2h. Le niveau progresse bien, je me sens prêt.

28km, c'est un nouveau défi, un départ dans l'inconnue. Quel objectif me fixer ? Je consulte les notes Betrail des éditions précédentes, et repère un coureur qui avait fini une place devant moi au Trail d'Ormesson et aux 15km de Marolles-en-Brie. Je me fixe une cible de 2h15'30, soit 4'49/km. Certes, ça me semble lent ; mais j'essaye de me raisonner, en me disant que ça doit venir de la difficulté du parcours et des 380m D+ annoncés. Quant au classement, bien sûr, ça dépend beaucoup du nombre de partants et de leur propre niveau ; mais si je pouvais améliorer ma 8e place du Trail d'Ormesson, j'en serais ravi.

La semaine qui précède et le jour J, les conditions météo sont parfaites (pour cette course, pas pour la nature avec cette chaleur fin septembre – début octobre). Le parcours étant 95% à l'ombre, la température est parfaite. Le parcours est sec (heureusement, car s'il avait plu, assurément le parcours aurait été ultra boueux vu les sentiers et fossés empruntés). Au départ, le speaker annonce 223 partants 28km, et 255 sur le 11km. Les deux départs sont confondus. Aux numéros de dossard et aux camelbacks, on distingue ceux qui partent pour 28km des autres. Le speaker annonce un premier single tôt dans la course (après 1,5 km environ), qui risque de générer un petit bouchon, et recommande à ceux qui visent un temps de partir vite. Mince, petit dilemme : rester calme, ou partir un peu plus vite ? Je me place au 4e rang.

La course

Top, c'est parti Une quarantaine de concurrents partent devant. J'opte pour un rythme légèrement accéléré par rapport à mes prévisions, sans m'enflammer non plus. Le premier single arrive tôt, et en effet rapidement un petit bouchon ; nous sommes quatre, bloqués derrière un concurrent un peu lent (à mon goût). Deux concurrents 28km (merci les camelback), un jeune sur 11km avec un T-shirt graffé Sangoku, et moi. Vers la fin du single, je profite d'une montée couplée à un petit élargissement pour les dépasser, les 4 d'un coup. Puis encore 2-3 sur le replat qui suit. Dès lors, toute la course sera extrêmement fluide. Les positions sont à peu près stabilisées. Un nouveau groupe de 4 se reforme : Sangoku, un concurrent 28km venant du 77, moi, et un autre 28km dans mon dos. Nous restons ainsi pendant quelques kilomètres.

Le parcours est varié, technique avec beaucoup de relances, très sympathique. Nous passons devant une statue géante, une tête d'homme surmontée de cerfs.

Puis nous arrivons au passage qui donne son nom au trail, le four à chaux : une ancienne carrière apparemment.

Crédit photos : site web asnandy-course

La remontée est courte mais très pentue, avec une corde si besoin. Je monte en courant néanmoins, je suis bien. Le groupe se casse, on lâche Sangoku et le coureur du 77. D'un groupe de 4, nous avons donc formé deux groupes de 2 (et pourtant on sait bien qu'il ne faut jamais former deux groupes de 2, du moins dans les films d'horreur ! 😁). En haut, concentré sur le sol piégeux, je ne vois pas une grosse branche basse, et m'assomme sérieusement. Un peu KO par le choc pendant quelques minutes, à tel point que je m'embrouille, et prends un gel peu après 8km, alors que j'avais prévu de le prendre un peu après le 9e. Mais tout revient rapidement dans l'ordre. Nous revoilà sur le single en hauteur, vue sur la Seine, dans l'autre sens. Je lâche mon compagnon, me voici donc seul après environ 9-10 km.

La fin du premier tour approche, avec un aller-retour en montée descente, sur des pavés. Je note l'humour des organisateurs, avec des panneaux d'orientation "Paris" et "Roubaix" au moment d'attaquer la remontée. Ce détour permet de croiser les concurrents qui nous précèdent (à la descente) et qui nous suivent (à la montée). Aux numéros de dossard, je compte 6 concurrents du 28 devant moi. Je suis au mieux 7e, sans doute plus loin, les meilleurs ayant assurément creusé l'écart.

Quelques dernières montées, des encouragements des bénévoles et supporters pour le dernier effort … des concurrents du 11.

Crédit photos : site web asnandy-course ; à la sortie de la côte "Paris Roubaix"

Je double quelques concurrents du 11 en difficulté sur leur fin de parcours, et me voilà seul à l'attaque de la 2e boucle, plus longue que la première. Le 1er ravitaillement lance ce 2e tour. Comme les organisateurs l'avaient annoncé, pas de gobelet plastique, les concurrents devaient avoir leur propre gobelet. Contrairement à mon habitude, je marche quelques pas, le temps de remplir mon gobelet et de boire.

C'est parti pour cette 2e boucle donc, je me sens toujours bien. Dans les rares lignes droites, j'aperçois un concurrent devant, assez loin. Je fais un pointage. 29s de retard. Puis 27. 25. 19. Je me rapproche, progressivement. Puis j'aperçois un 2e concurrent encore devant. A l'occasion d'un passage technique, dans un fossé, l'écart fond plus rapidement. Et aux alentours du 16e km, ce sont 2 places que je grapille. Le 1er concurrent doublé s'accroche derrière moi ; le second lâche de suite.

18e km, un bénévole nous annonce "9 concurrents devant, faut tout lâcher". Certes, mais il reste quand même 10 km ! En tout cas, je connais désormais ma position. Nous sommes 10 et 11. Je prends un 2e et dernier gel, pour aller au bout. S'ensuit un passage hyper technique, assurément le plus complexe du parcours, avec des montées descentes courtes et abruptes, à gauche, à droite, ça zigzague terriblement, entre les arbres et les balises. Mon poursuivant craque, me voilà seul 10e. Je prends un plaisir fou sur ce superbe parcours.

Mais l'euphorie prend bientôt fin : 19e km, première alerte crampe, dans les doigts de pied, pied droit. Je ralentis légèrement, et surtout fais désormais attention à ne pas solliciter les pointes de pied dans les montées. Mais le mal est déjà fait. Début de crampe, pied gauche cette fois. Puis mollet gauche peu après. La fin s'annonce trèèèès dure. Un bénévole m'annonce de nouveau ma 10e place. Pas de doute, je joue le top10. Mon objectif est clair désormais : sauver ma 10e place malgré les crampes.

Encore et toujours, le parcours est technique, dans les sentiers, les pentes, avec de nombreuses relances. Au final, pas de montée majeure sur ce trail, mais les plus de 300m D+ sont bien là. Au 2e ravitaillement, je demande du coca, en espérant que ça aide pour la fin de course. Cause perdue. Nous revoilà sur le parcours effectué lors de la première boucle. Personne derrière. J'aperçois un concurrent devant, 40 secondes environ au seul pointage que j'ai pu faire. La suite est toujours sinueuse. Deuxième passage dans le four à chaux. Au point bas, un bénévole m'annonce le 9e 30 secondes devant. Et s'il était encore plus en difficulté que moi ? Impossible de passer en courant cette fois, je dois marcher dans cette grosse côte, en m'aidant même des mains. 

Crédit photos : site web asnandy-course ; c'était plus facile au 1er passage !

Puis dans les côtes suivantes aussi, surtout pour éviter d'aggraver les crampes. Après la remontée, j'aperçois le 9e, un concurrent très grand, T-shirt blanc. Il n'est plus qu'une quinzaine de secondes devant. Mais derrière, un concurrent tout de bleu vêtu remonte très fort. Il est bien, et me dépose sans peine, ainsi que le désormais ex-9e. Me voici donc 11e. Mince. Et toujours ces crampes, c'est terrible. 3e passage dans le super single. Je suis revenu 5 secondes derrière le "grand au T-shirt blanc". L'écart se maintient ainsi dans tout le single. Je meurs d'envie d'accélérer, mais les crampes me ramènent à chaque fois à la raison. Impossible.

A la sortie du single, profitant d'une descente, je double et creuse de suite un petit écart. Me revoici 10e. La descente pavée (l'avion bleu va-t-il reprendre le 8e ?), et la remontée pavée "Paris-Roubaix" (c'est bon, j'ai de la marge sur les poursuivants) permettent de faire un dernier point de situation. Dernière côte, avec une crampe terrible dans le mollet. Et voici enfin le final, plat, pour changer, et une ligne d'arrivée au bout de 27,4 km à ma montre "seulement", ce qui me permet de finir sur un rythme plus soutenu, en sécurisant cette 10e place.

2h10'51, 379mD+ à ma montre, je termine ravi de cette course. 2e M1 (le premier est 12 minutes devant, aucun regret). Un peu frustré de ces crampes qui m'ont singulièrement freiné lors des 8 derniers kilomètres, bien sûr : mais ça fait partie de l'apprentissage de l'épreuve, dont la difficulté ne doit pas être négligée. Je tire donc un bilan très positif de cette course ; reste à déterminer la suivante.

2 commentaires

Commentaire de Shoto posté le 16-04-2024 à 07:57:07

Sympa ton récit sur ce beau trail du Four à chaux. Cela donne envie de courir cette course.
Bravo pour ta 10ème place et dommage pour tes crampes. Mais ton chrono reste formidable.

Commentaire de Yannael posté le 17-04-2024 à 22:02:07

Merci. Je recommande chaleureusement ce trail. J'ai vraiment beaucoup aimé le parcours ; et organisation parfaitement au point.

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