Récit de la course : La Rubatée Verte 2023, par DavidSMFC

L'auteur : DavidSMFC

La course : La Rubatée Verte

Date : 13/8/2023

Lieu : Lajoux (Jura)

Affichage : 245 vues

Distance : 9.5km

Objectif : Pas d'objectif

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Ma première course jurassienne à La Rubatée Verte !

Récit illustré disponible sur mon blog : http://www.mesexperiencessportives.com/2023/08/13/08/2023-la-rubatee-verte.html

 

 

Près d'un mois et demi après ma dernière compétition, un 1500m à Saint-Maur, reprise de la course à pied plutôt improvisée ce dimanche dans le Jura ! C'est à la moitié de mon séjour dans la région que j'ai pris connaissance de cette fête, la Rubatée, et de son cross d'un peu plus de 9 kilomètres... à 20 minutes de l'endroit où nous serons en vacances à ce moment-là avec mon frère. 

Cet été, j'ai surtout fait du vélo et de la rando avec une dizaine de jours dans les Alpes à faire beaucoup de kilomètres et de dénivelé à pied (3 jours en itinérance dans les Cerces puis bénévole sur les parcours de l'Ut4M en tant que baliseur, ouvreur et serre-file) puis 2 semaines dans le Jura. Entre les deux séjours, j'ai bien fait 2 séances d'athlé sur la piste avec le club mais c'est tout pour la course à pied donc j'aborde cette compétition après 2 semaines et demi sans avoir couru (mais en ayant fait plus de 600km de vélo et 150km de randos en terres jurassiennes).

La veille de la course, direction Lajoux en soirée avec mon frère pour assister à la fête qui se tient tout le week-end avec de nombreuses animations ! Nous en profitons pour faire la boucle de la course en marchant, cette fameuse boucle que j'aurai à parcourir deux fois le lendemain. Et en fait, nous avons déjà fait toute la première moitié la veille, dans l'autre sens, à la fin de notre rando... mais en descente du coup, alors que là, ça grimpe ! Je me rends compte à quel point le parcours est exigeant malgré une deuxième moitié plus favorable.

 
Dimanche 13 août


Je quitte les Rousses peu après 8h00 avec tous mes bagages dans la voiture puisque nous rentrerons en région parisienne dans la foulée, c'est la fin des vacances ! J'arrive sur place vers 8h40 et pars récupérer mon dossard. C'est la 33ème édition de ce "cross" (comme ils l'appellent ici) donc une belle petite organisation bien rodée mais surtout très conviviale. Nous avons évidemment du fromage en cadeau, il y a quelques spécialités dans la région entre le Bleu de Gex, le Comté ou le Morbier. D'ailleurs, nous sommes bien dans le Jura mais à la limite de l'Ain.

Une fois mon dossard en main, je retrouve l'ami Djamel, un camarade de club en vacances à Lamoura, à deux pas d'ici ! Nous serons donc deux représentants de Vallée de la Marne Athlétisme 77 sur la course ! Et même au moins trois seine-et-marnais avec un athlète de Montereau. Quasiment 140 partants cette année, c'est plus que l'an dernier et plutôt dans la moyenne des éditions pré-covid.

Nous nous préparons tranquillement et partons en repérage de la boucle (une nouvelle fois pour moi donc) pour nous échauffer avec Djamel. Pas de doute sur la tenue, il fait beau et déjà bien chaud ce matin donc ce sera en short et tee-shirt. La seule hésitation, c'est pour les chaussures... le terrain est sec mais sur chemins et herbe avec quelques passages un peu chaotiques. Je choisis donc les chaussures de Trail, par sécurité. Mes Evadict Race Ultra sont légères et devraient faire l'affaire, n'ayant pas amené mes Race Light.

Bon, cet échauffement ne nous rassure pas du tout... la boucle est vraiment cassante, très exigeante avec de belles montées qui calment dès le départ. Et la chaleur rend la chose plus difficile à une altitude à laquelle je n'ai pas l'habitude de courir en plus, à environ 1200 mètres. La partie dans la prairie est plus facile mais en plein soleil et on a l'impression de ne jamais cesser de monter, ça promet !

On en termine de ce tour déjà éprouvant. Il nous reste du temps avant le départ. Djamel retrouve sa petite famille et Nico arrive aussi, je peux lui laisser mes affaires, c'est cool !
 

La course

C'est à 10h00 que le départ est donné ! Je ne me place même pas en première ligne vu qu'il y a des locaux très costauds, nous n'aurons clairement pas l'occasion de jouer les premiers rôles ce matin. Et ça part très vite sur un parcours pourtant accidenté dès le départ, dans l'herbe. Les premières dizaines de mètres étirent bien le peloton avec un groupe d'une quinzaine de coureurs qui se détache. Il faut finir dans les 10 premiers hommes pour être récompensé, je comprends immédiatement que ce ne sera même pas jouable. Les athlètes et fondeurs jurassiens ont l'habitude de ce dénivelé et de cette altitude, ils vont nous mettre la pâtée.

Première petite bosse à passer, juste un mini raidard mais qui casse bien les pattes. Je garde de la vitesse mais je concède déjà un écart vis-à-vis du gros groupe de tête que je laisse très vite filer dans la première montée du parcours. Celle-là, elle est rude, d'entrée de jeu. Elle se fait sur du bitume sur toute sa première partie mais c'est raide ! On rejoint ensuite un chemin, c'est moins pentu mais ça monte toujours et surtout, la respiration se fait difficile après ce départ éprouvant. Je suis déjà dans le dur. J'apprendrai après la course qu'il en est de même pour Djamel quelques places derrière moi, contraint de bien ralentir l'allure.

Heureusement, on arrive ensuite sur un terrain plus favorable à la relance avec une portion en faux-plat descendant mais ça ne bascule pas vraiment. Je tente de garder du rythme même si j'ai bien conscience que je ne tiendrai pas cette intensité toute la course. J'ai bon espoir que ce soit aussi le cas pour le petit groupe qui n'est pas loin devant mais en vain... Ceux qui sont partis trop vite, je les double maintenant. Les autres, ils prendront au contraire davantage d'avance au fil de la course.

Le premier kilomètre est avalé, on attaque un léger faux-plat montant avant de se trouver dans la deuxième montée du parcours, bien plus longue (un bon kilomètre) mais très irrégulière avec quelques coups-de-cul bien raides et des passages plus roulants. C'est hyper cassant. Je commence déjà à subir la course, bien trop tôt. Je maintiens un bon rythme mais dans la souffrance et en plus, je suis embêté par le fait que les scratchs de ma casquette n'accrochent plus. Je la prends dans la main pour ne pas la perdre.

Par moment, on profite de belles relances mais ce n'est jamais bien long avant que le chemin ne soit à nouveau montant. On sort de la forêt après environ 2,5 kilomètres avec la première belle descente du parcours, pas longue mais ça fait du bien. Dans le virage qui nous permet de rejoindre la prairie à traverser, il y a un ravitaillement en eau. Je chope un gobelet, difficile de boire en courant surtout que j'ai perdu plus de la moitié de l'eau en l'attrapant dans la main d'un bénévole... Je bois quelques gouttes et m'arrose avec le reste.

Je tente ensuite de remettre ma casquette en place vu que l'on est en pleine exposition au soleil mais c'est un échec, la vitesse fait qu'elle risque de s'envoler à tout moment. Je subis beaucoup cette portion du parcours, jusqu'au kilomètre 3 en ayant beaucoup de mal à passer les quelques remontées pourtant pas bien raides. Ensuite, c'est quand même bien plus agréable pour moi avec une belle descente, la seule vraie portion de plat sur quelques mètres, une dernière petite remontée moins dure et dans laquelle on arrive avec de la vitesse puis la descente vers la boucle finale.

On passe le kilomètre 4, on descend quelques mètres sur la route avant de prendre un chemin à droite où ça descend fort. Je suis vraiment dans le dur, j'ai très chaud mais je déroule pas trop mal, enfin. Je subis un peu la relance en bas dans l'herbe, la tête vers le gazon à tel point que je ne vois mon frère qu'au dernier moment et lui envoie ma casquette pour m'en débarrasser.

Allez, ça remonte encore légèrement avant de basculer vers une nouvelle descente, un bon virage à 180° pour filer vers la ligne d'arrivée... avant de repartir pour un deuxième tour !! C'est pourtant déjà si dur ! Je passe ici en 16ème position après un peu plus de 20 minutes de course. Là aussi, je chope un gobelet mais en marchant cette fois, bois quelques gouttes et m'arrose avec le reste. Je suis cuit.
 
Je pars donc sur le deuxième tour déjà bien dans le rouge. Je profite de la partie dans l'herbe pour calmer un peu le rythme et je subis bien le mini raidard où je décide même de marcher un peu pour ne pas trop puiser dans mon énergie restante. Je suis en gestion, j'essaie de reprendre mon souffle pour moins subir la fin de course. Je peine à relancer mais dans le début de la montée bien raide, j'entends le speaker annoncer le passage de la première féminine... Finir devant elle devient donc un objectif parmi d'autres, une motivation pour essayer de ne pas trop ralentir. J'espère aussi finir devant Djamel et l'athlète de Montereau, finir dans le top 20 si possible même si je ne me mets pas la pression pour ça. Et mon frère m'a donné l'objectif de finir en moins de 43 minutes, ce qui est un objectif indirect car je ne regarde pas la montre pendant la course.

Je vais au ralenti dans cette première grosse montée mais je parviens à ne pas marcher. Je profite des encouragements des spectateurs présents en haut de la bosse même si je suis encore dans le dur. La relance se passe pas trop mal même si je me suis fait dépasser par quelques coureurs depuis le passage sur la ligne d'arrivée. Je m'accroche un peu derrière l'un d'entre eux.

Je gère relativement bien la deuxième montée très irrégulière en maintenant un rythme correct et en essayant de relancer dès que possible. Surtout, je subis beaucoup moins la mi-course qu'au premier tour. Je vais moins vite mais je suis moins dans le rouge, c'est plus agréable et ça devrait me permettre de bien finir. La zone entre le kilomètre 2 et 3 passe beaucoup mieux même si je marche encore un peu dans la dernière remontée difficile mais je relance fort dans la descente qui suit.

Allez, c'est la fin ! Plus qu'un faux-plat montant et j'attaque le dernier kilomètre et la descente à grandes enjambées. La tête prend le dessus sur le reste ! Je double un coureur et revient progressivement sur un autre, dans la partie herbeuse... Celui que j'ai doublé est fortement encouragé et revient sur mes talons, je le vois juste derrière moi au moment de passer à côté de mon frère, il ne reste plus que 150 ou 200 mètres, je décide d'accélérer sérieusement et de doubler celui sur qui je revenais. 

Je trouve des ressources pour finir avec de la vitesse, à plus de 17km/h et franchis la ligne d'arrivée sans me faire doubler. D'ailleurs, j'ai même pris beaucoup d'avance sur mes poursuivants sur ces dernières secondes de course. J'ai du mal à reprendre mon souffle mais c'est une bonne chose de faite !

Je termine 19ème sur 135 arrivants (+ 4 abandons) en 42 minutes et 47 secondes. Missions accomplies avec ce top 20, moins de 43 minutes et je finis devant la première féminine, Djamel et l'athlète monterelais. J'ai un peu plus de 9,3 kilomètres à la montre et 215 mètres de dénivelé positif.

Clap de fin pour ce séjour jurassien avec cette première course dans ce massif montagneux... j'y reviendrai bien volontiers mais potentiellement pour des distances plus longues (ou plus courtes) vue la violence des efforts courts sur de tels parcours. Le vainqueur finit en moins de 34 minutes ! Prochaine course dans deux semaines avec les 4 heures de Montévrain en relais...

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