Communauté des sports d'endurance

Après trois 10 km courus fin 2022 (Joinville-le-Pont, Odyssea, La Mirabal), je réduis un peu l'entraînement en décembre, avant de repartir du bon pied en janvier 2023. Ces trois petites courses m'ont bien motivé, et donné l'envie d'allonger la distance.

Lors de ma première "carrière (2005-2010), je n'avais couru qu'un seul trail, à Jouy-en-Josas. L'expérience m'avait bien plus, et je me lance donc dans la recherche de trails pour 2023. Vu ma très faible expérience en la matière, je cible des trails vers 20 km - ce sera déjà bien - et en Ile-de-France. Bingo, je prends connaissance de la Sagittaire (janvier) et du trail d'Ormesson (mars). Je décide d'ajouter les 15km de Charenton (février) à ce programme de début d'année. En avant pour ce triptyque.

En consultant les informations disponibles sur la course, je comprends qu'il faudra traverser un cours d'eau, le Réveillon aux 3/4 de la course. A vrai dire, ça ne me réjouit guère, moi qui suis habitué des courses sur route. Mais pourquoi pas après tout ; en tout cas, ça ne me fait pas reculer. A l'entraînement, j'ajoute quelques côtes (sentier Laurent Fignon dans le Bois de Vincennes, une cote de 500m) pour me préparer au petit dénivelé.

Fin janvier, place à ce trail, à Sucy-en-Brie / Limeil-Brévannes donc. Petite particularité, le départ et l'arrivée sont distants d'environ 3km. Après avoir déposé mes affaires à l'arrivée, je parcours la distance me séparant du départ au sein d'un gros groupe. Impossible de se perdre. Et me voici au départ. Il fait froid, -1°C. ❄️ L'avantage indéniable, c'est que le sol est dur, et de fait toutes les flaques de boue sur le parcours seront gelées. Aucun risque de glissade. L'inconvénient, c'est que l'organisateur prend un malin plaisir à nous annoncer la température de l'eau du Réveillon : 1 à 2°C. Gla gla, ça promet ! 🥶

Quelques jours avant la course, j'ai récupéré la trace gpx de la version 2022 de ce trail. je programme donc ma montre, sur la base de ce parcours, de sorte à lisser mon allure en tenant compte du dénivelé.

La course. Contrairement aux 10km, je décide de partir prudemment, compte tenu de la distance, du dénivelé, du froid, et surtout de mon inexpérience sur ce genre d'épreuves. Après 2km prudents, je commence à doubler progressivement, même sur un single (oui, j'ai appris le mot en lisant d'autres récits !). Le parcours est très agréable, dans les bois. Le froid ne me gêne absolument pas, je me suis couvert en conséquence. Après 5-6 km, on attaque des portions plus techniques, avec notamment une montée très raide dans les bois. A partir de là, on voit les préférences de chacun : je tends à perdre un peu de terrain sur les concurrents qui m'entourent lors des montées, et à en regagner assez nettement dans les descentes. Cela donne lieu à quelques yo-yo de positions. Devant moi, un concurrent semble manquer de lucidité : il rate un embranchement, pourtant bien marqué ; puis quelques mètres plus loin butte contre une racine et tombe. Il se relève sans peine, heureusement. A contrario, je me sens bien.

Les 10e et 11e km sont franchement descendants. Je parcours le 10e km en 4'04, la forme est là. Forcément, ça remonte ensuite, avant un passage un peu plus roulant, en légère descente continue. Déjà 15km, et je me mets à cogiter : bientôt ce fameux Réveillon. Courage, ce ne sera qu'un mauvais moment à passer. Le cours d'eau était annoncé pour le 17e km, mais c'est dès le 16e que j'y arrive.

La traversée du Réveillon. Et là, mauvaise surprise : il ne faut pas le traverser, mais bien courir longitudinalement dedans, en passant sous un pont. L'eau est glaciale, et monte a minima jusqu'aux mollets, voire jusqu'aux genoux et cuisses par endroits. Je ressors le pantalon trempé jusqu'aux cuisses, glacé, et surtout avec la sensation que chaque pied pèse 5kg, tant les chaussures et chaussettes sont gorgées d'eau et de boue ! 💧

La traversée du Réveillon ; crédit photo : site web La Sagittaire

A partir de là, ça devient clairement très dur. Pas tellement la température, je m'y fais vite, mais bien ces chaussures si lourdes et glissantes (je ne suis pas équipé, chaussures classiques). Les montées dans l'herbe sont un calvaire. Je vais mettre 3 km, du 16e au 18e avant de retrouver un rythme correct, vers 4'30 au km pour finir la course. Clairement, après le Réveillon, je me fais davantage doubler que l'inverse, et perds quelques places. La fin est longue, très longue, d'autant que le parcours faisait environ 22km, et non 21km. Certes l'écart reste faible, mais quand on attend la fin, c'est dur psychologiquement.

J'en termine en 1h39'29, pour 21,9 km à ma montre, à la 41e place sur 368.

Bilan. Au final, ravi d'avoir couru ce Trail. Bien sûr, le Réveillon m'a fait mal, et j'ai subi les 6 derniers km. Mais ça reste une très belle expérience de trail, sur un parcours très agréable. Le sol gelé a bien aidé sur la majorité du parcours. J'ai déjà hâte d'en courir d'autres.

Conseil. Un seul conseil pour ceux qui voudraient courir cette course : préparez-vous psychologiquement à ces quelques mètres dans le Réveillon, et à en ressortir mouillé et alourdi, avec un kilomètre en montée derrière. A partir de là, tout ira bien ! 😁

Les parcours 2022 et 2023 devaient être un peu différents, quand je compare le rythme réalisé par rapport au rythme que j'avais prévu sur la base du tracé 2022.