L'auteur : DavidSMFC
La course : Trail Hivernal de la Moselotte - 28 km
Date : 26/2/2023
Lieu : Cornimont (Vosges)
Affichage : 525 vues
Distance : 28km
Objectif : Pas d'objectif
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Récit illustré disponible sur mon blog : http://www.mesexperiencessportives.com/2023/02/26/02/2023-trail-hivernal-de-la-moselotte.html
C'est l'an dernier, à l'occasion d'un séjour de 4 jours dans les Vosges, que j'ai découvert le Trail Hivernal de la Moselotte à Cornimont. J'ai alors pris part à la distance courte de 14 kilomètres à l'issue de mes vacances vosgiennes. Cette année, je reviens donc avec grand plaisir même si cela se goupille différemment. Cette fois, je n'arrive pas le jeudi pour courir le dimanche mais je viens dans les Vosges du samedi au mardi avec la course au lendemain de mon arrivée donc.
Et en plus, pour corser le défi, je m'aligne sur les 28 kilomètres cette fois. Cela fera une belle balade en mode sortie longue pour encore mieux découvrir le coin et je suis un peu en manque de challenges en ce moment, en voilà un sympa. Je pars pour plus de 3 heures d'effort, pas vraiment dans l'inconnue mais ça fait un moment que je ne l'ai pas fait en course à pied.
Samedi, après une semaine bien chargée (3 séances de Badminton après un week-end dernier rempli par deux tournois, 2 séances d'athlétisme, mes trajets boulot à vélo et le travail), je fais tranquillement les 4h30 de route qui me mènent à Eloyes où je séjourne cette année. Bien installé, je découvre les alentours du logement, c'est chouette ! Je me couche relativement tôt pour être en forme pour la course !
Réveil vers 07h, le temps de me préparer, de partir peu avant 07h30 pour arriver sur place sur les coups de 08h. Je me stationne comme l'an dernier, à environ 600 mètres du départ et du gymnase. Même si ce ne sont que 3-4 flocons, petite surprise, il neige, ça fait plaisir. Par contre, ça caille bien aussi. Je pars récupérer mon dossard, le 318. Pas de gants en cadeau cette année, c'est dommage, j'adore ceux de l'an dernier qui sont malheureusement déjà abîmés suite à une chute. Cette fois, nous avons des produits locaux.
Le boulet, j'ai oublié mes épingles à nourrice dans la voiture, je gagne un aller-retour bonus qui me servira d'échauffement même si je le fais en marchant. Je me prépare dans la voiture avant de retourner au gymnase pour les derniers réglages et y déposer mon sac. Pour la tenue aujourd'hui, ce sera avec les Evadict Race Light aux pieds, un short, trois épaisseurs en haut (un tee-shirt manches longues, un tee-shirt manches courtes et mon sweat fin Kikouroù par-dessus), un buff au cou, des gants et mon sac de Trail.
Pour les conditions météo, c'est une journée assez grise avec quelques timides éclaircies, quelques flocons de neige par moments et du froid ! Entre -3 et -2° et un vent glacial annoncé même si ça va, pour l'instant...
La course
Nous sommes un peu plus de 250 au départ du 28km (279 inscrits il me semble), à 9h00. Le 14km s'élancera lui à 9h45. Je me place à proximité du départ très tardivement donc je remonte un peu le peloton mais sans m'avancer jusqu'aux premières lignes, je vais partir dans le paquet. De toute manière, je n'ai aucun espoir de faire quoi que ce soit, le niveau est fort, je n'ai pas du tout l'habitude de ce dénivelé et de cette distance et ma forme risque d'être mitigée.
D'ailleurs, j'ai rarement aussi peu de pression au départ d'une course alors que c'est quand même un beau petit défi. Je l'aborde comme une simple balade. Mais quand le départ est donné, je m'efforce évidemment de courir, pendant les 1500 premiers mètres, même si cela monte tout du long.
Dès les premiers mètres, c'est de la montée, avec une longue portion sur le bitume pour prendre de la hauteur. Oui, ça se court bien, mais c'est rude comme échauffement. Tout le monde court autour de moi mais je remonte beaucoup de places car je suis parti très loin quand même, facilement vers la 60-70ème place je dirais. Tant que la pente n'est pas trop raide, ça va, je sens que je ne suis pas au taquet mais ce n'est pas violent.
En revanche, dès que les pourcentages sont plus élevés, je souffre directement. Pas vraiment échauffé, j'ai du mal à me mettre dedans et je butte assez vite. Le profil de la montée me pousse de toute manière à marcher après un peu moins de 2 kilomètres mais une fois sur les chemins, je peine clairement à relancer dès que c'est possible et j'ai les jambes déjà bien lourdes, alors qu'il reste plus de 25 kilomètres à parcourir...
Heureusement, cette sensation ne dure pas éternellement. Je m'accroche pour garder un bon rythme et conserver à peu près la position à laquelle je me trouve et qui semble me correspondre. Je ne peux pas suivre ceux qui sont devant et que je garde en ligne de mire mais derrière, ça ne revient pas vraiment non plus. La fin de la montée est correcte et ensuite, c'est une belle descente qui nous attend et me relance bien. Ouf, les sensations globales ne sont pas mauvaises quand même.
Allez, ça remonte un peu puis ça redescend et ce à plusieurs reprises. C'est un Trail qui se déroule entre 450 et 1000 mètres d'altitude avec près de 1400 mètres de dénivelé positif et négatif donc il y a peu de plat mais les ascensions ne sont pas interminables pour autant. Les kilomètres défilent bien et en bas d'une descente, on arrive "déjà" au ravitaillement du Lac de la Moselotte, vers le kilomètre 12. Environ 1h10 de course, tout va bien. Je mange un peu d'orange et de banane avant de repartir tranquillement, de prendre une petite photo et de donner des nouvelles à mes proches avant d'attaquer la montée suivante. Je suis aux environs de la 35ème place à ce moment.
A présent, il n'est plus question de courir en montée. J'aurais déjà bien aimé marcher davantage depuis le début de la course mais je me suis forcé pour être à ma place mais autant j'adore les courses en montagne, autant je suis clairement un coureur de relances, pas étonnant en s'entraînant une fois par semaine sur la piste et en courant assez peu à côté. Quand c'est plat ou descendant, je suis à mon aise, même quand c'est technique. Mais quand ça grimpe, je suis à la rue. Mais je limite la casse.
Une fois la montée terminée, je relance bien, la course se déroule vraiment idéalement alors que j'ai dépassé la mi-course, c'est dur mais je suis plutôt facile pour aller au bout aujourd'hui... et patatra ! Pas assez vigilant, je prends un virage sur la droite un peu trop large sans me rendre compte qu'il y a une énorme plaque de verglas. Il est trop tard quand je m'en aperçois, je suis déjà dessus et je perds complètement le contrôle, chute relativement lourdement et glisse sur tout le flanc droit.
Je me retrouve par terre, dépité et un peu sonné... Je repars tranquillement en ne manquant pas de prévenir mes poursuivants de la présence de ce verglas, on va éviter de tous se retrouver au tapis même s'ils sont probablement plus lucides que moi. Mais la plaque prend vraiment toute la largeur du passage et glisse terriblement.
Je constate les conséquences de la chute, je suis bien marqué sur le côté de la jambe droite, ça pique un peu mais rien de gênant, je peux repartir sans soucis... Enfin, c'est ce que je crois, le temps que mon corps se rende compte que mes gants et par conséquent mes mains sont désormais congelés. Littéralement. Eh oui, ce n'est pas une douleur directe liée à la chute qui va me gêner mais bien le fait de m'être retrouvé avec les deux mains sur le verglas.
Ma main droite est complètement paralysée, elle me fait souffrir de froid. Je ne peux plus rien en faire. La gauche, pas beaucoup mieux mais ça va encore. Je prends un gros coup au moral, je n'arrive pas à récupérer la sensibilité au niveau de mes doigts et alors qu'il faudrait que je me ravitaille, je ne peux pas boire car le tuyau de ma poche à eau est gelé. Je traîne véritablement ma peine pendant trois très longs kilomètres où je cogite beaucoup, j'ai peur de devoir m'arrêter là car il reste plus de 10 kilomètres alors que tout allait bien avant la chute !
Les concurrents, nombreux à me dépasser, s'inquiètent pour moi mais poursuivent évidemment leur avancée. Ils sont une grosse vingtaine voire une trentaine à me doubler pendant ces 20-25 minutes de grosse galère. Je n'arrive plus du tout à relancer, d'autant que c'est la partie difficile de la course, ça monte bien et la fatigue s'installe. Et en plus, je me refroidis dans tous les sens du terme. Les mains gelées, c'est douloureux, je suis contraint de retirer mon gant qui n'arrange pas du tout les choses, bien au contraire. Je rêve de gants secs... Et à force d'avancer au ralenti, le bas du corps aussi se refroidit d'autant que ça picote quand même un peu sur toute la partie qui a ripé sur la plaque de verglas.
C'est finalement une compote qui va me sauver... Enfin, c'est ce qui va être mon déclic je pense, en plus de me faire dépasser à tout-va, y compris par la première féminine. Je parviens non sans mal à m'alimenter avant de réussir à relancer un peu derrière un coureur. Je suis loin de mon allure normale mais dès que ça monte, je peine encore plus, complètement démoralisé. Mais une fois que nous retrouvons une portion bien plus roulante, je réussis vraiment à me remettre dans le coup, entre le kilomètre 18 et le kilomètre 20.
Dernière grosse montée pour rejoindre le sommet du Haut du Roc que j'ai fait en rando l'an dernier. Il y a encore de la neige ici, c'est chouette, la vue est très belle mais je ne traîne pas, la dynamique est relancée et je ne compte pas l'arrêter avant d'avoir franchi la ligne d'arrivée !
Les cinq kilomètres suivants sont presque un régal, le parcours me correspond bien, je retrouve une bonne allure, je ressens un peu moins le froid et je suis moralement beaucoup mieux. Et heureusement vues les bourrasques terribles de vent que l'on se prend sur les hauteurs. Un vent latéral qui vient nous glacer par la gauche puis de face après un virage à gauche justement. Mais désormais, plus rien ne peut m'arrêter. La fin de course approche, les kilomètres défilent bien et je remonte une bonne partie de ceux qui m'ont doublé sur les derniers kilomètres. Je relance même probablement un peu trop fort vue la distance qu'il reste à parcourir mais peu importe, je profite de ce nouvel élan.
La course est devenue un calvaire sur quelques kilomètres mais c'est à présent de l'histoire ancienne, tout va beaucoup mieux, on a même un peu de soleil, très timide pour autant, on ne peut pas dire qu'il nous réchauffe. Je savoure et j'attaque déterminé une belle descente bien raide dans une portion très souple, bien différente des chemins hyper secs et durs qu'on a eu jusque-là (la terre est gelée donc très peu humide).
Ma dynamique prend un sacré coup quand je me retrouve pour la deuxième fois de la course au sol, au kilomètre 25, après un virage mal négocié. Surtout que je retombe sur le flanc droit ! Cette nouvelle gamelle m'irrite bien, je m'en veux de ce manque de vigilance et de lucidité dans ce passage où je me suis engagé un peu trop. Mais je relance immédiatement, en descente, il n'est pas question que je me refroidisse à nouveau et que je vive une nouvelle période de calvaire aujourd'hui ! Je veux atteindre la ligne d'arrivée !
Je manque de peu de me manger une belle troisième chute quelques instants plus tard en butant sur une racine mais je me rattrape cette fois et heureusement car une gamelle à plat ventre à ce moment de la course après avoir vécu ce que j'ai vécu, ça m'aurait fait bien bien mal ! Je redouble de vigilance tout en tâchant de reprendre un bon rythme et je reste concentré.
La fin est un peu interminable même si je suis étrangement plutôt en forme. Je parviens à bien courir les portions légèrement montantes sur chemins, je relance bien dès que c'est possible et je subis juste quand ça monte sur le bitume. Tant pis, je marche et je souffle. J'arrive au kilomètre 28 et je remarque bien qu'on n'est pas encore tout à fait à l'arrivée, j'avais misé sur le fait qu'il n'y aurait pas plus de distance que prévu dans ma gestion des derniers kilomètres mais heureusement, ça descend donc je serre encore un peu les dents pour bien finir.
Finalement, c'est au bout de 29 kilomètres (et 1374 mètres de dénivelé positif) que j'en termine. Une sacrée course pleine de rebondissements, beaucoup de plaisir, quand même, et de la souffrance. Un parcours au top, une belle organisation et de bonnes sensations globales exceptées ces deux gamelles dont la première qui m'a bien gâché une partie de la course.
Je finis 49ème sur 251 arrivants, devant la première féminine que j'ai doublé dans le haut de la descente, après 3 heures 13 minutes et 56 secondes d'effort. Après quelques longues minutes assis par terre dans le gymnase pour récupérer, je peux enfin boire un peu et manger, d'abord au ravitaillement d'arrivée puis un bon repas réservé auprès de l'organisation. Et ça fait sacrément du bien.
Je reviendrai avec plaisir, selon mon programme des prochaines années à cette période. Ces séjours vosgiens sont un régal, un chouette changement d'air et de décors !
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2 commentaires
Commentaire de poucet posté le 28-02-2023 à 18:32:43
Bravo pour cette superbe perf et merci pour ce récit ... plein de rebondissement !!!
Commentaire de DavidSMFC posté le 01-03-2023 à 23:31:02
Merci beaucoup ! ça donne envie de revenir en tout cas ! :)
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