L'auteur : defi13
La course : Le Grand Trail des Templiers
Date : 23/10/2022
Lieu : Millau (Aveyron)
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Distance : 82km
Objectif : Terminer
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Par où commencer ? J'ai tellement de choses à dire sur ce projet !
Courant de l'été, je me suis dit que ça pourrait être génial de faire un grand trail au cours du deuxième semestre.
J'ai donc recherché des courses et je me suis rapidement rendu à l'évidence que la course des Templiers était
un must : assez bien placée dans le calendrier pour faire une prépa post été en environ 10 semaines...
Du coup cet été j'ai profité des vacances en Italie pour allonger les distances et aller chercher du dénivelé sur
chaque séance. Puis lors du retour avec 3 jours en haute Savoie, rebelotte. J'ai pu faire un bel enchaînement de
5 sorties pour +5000d+. L'avantage c'est que les fibres musculaires ont été secouées lors de la première sortie.
Du coup pour les suivantes RAS à part un peu de fatigue générale.
Une fois rentré de vacances, Je me suis mis à la recherche d'un dossard que j'ai trouvé facilement sur Facebook.
Un mail à l'organisation et hop le transfert était fait.
J'ai mis en place un plan en 9 semaines basé sur une prépa pour un trail de 60k en gardant à l'esprit d'allonger
la SL du dimanche d'environ 30 minutes ainsi que les sorties
de récupération en semaine les faisant passer de 45 mins à 1h.
Au cours de ma préparation je n'ai pas pu m'inscrire à de petites courses que j'affectionne. Elles ne pouvaient
pas rentrer dans l'agenda sachant que j'aime bien me donner sur les courses , j'ai donc préféré miser sur le
respect du plan.
Sur cette prépa il y a eu de la VMA en début de plan, puis de l'allure dynamique en parcours vallonné et des SL.
Assez complet finalement. Je pense qu'il est bien adapté à mes attentes avec du foncier et du travail dynamique,
et des SL. J'ai atteint mon pic de forme avec une belle semaine à 95km puis ça a décru notamment à cause
de mon emploi du temps pro. Mais finalement à 2 semaines de la course j'ai replacé une sortie technique, sans
exagérer avec 17k et 700d+. Les 14 jours suivants j'ai nettement ralenti et la dernière semaine je n'ai fait qu'un
petit footing.
J'ai beaucoup bu de St Yorre au cours de la dernière semaine car je ne voulais pas être handicapé par des
crampes pendant la course. Le souvenir de ma Bouillonnante 2021 où j'avais eu beaucoup d'envie, où j'étais bien
préparé, mais où j'avais été incapable de courir à cause des crampes après le 40ème kilomètre était encore
vivace. Depuis, je m'efforce de boire une eau très minéralisée au cours des derniers jours précédant un trail.
Je suis donc arrivé à Millau le samedi 22 septembre assez frais physiquement. Quel dommage de ne pas avoir
pu prendre 1 journée d'avance car entre l'arrivée à la gare à 18h30 et le trajet jusqu'au salon du trail pour le retrait
du dossard, le timing était serré, très serré même. Un peu frustrant.
Pour le retrait du dossard, l'organisation était parfaite, réglée au cordeau. J'ai pu le remarquer immédiatement.
Le lot pour les participants était richement doté : tee-shirt, chips locales, biscuits au thym, boîte de pâté, bière
locale, bouteille de cola, 1 calendrier magnifique, 1 buff... Je me suis acheté l'affiche du trail et j'ai ensuite vérifié
où étaient la consigne et les douches pour le départ et l'arrivée du lendemain.
Retour ensuite chez mon hôte Marielle qui m'avait gentillement déposé, attendu et récupéré. J'avais emporté
mon repas à réchauffer sur place pour éviter de prendre un plat "interdit" la veille d'une course aussi dure.
Une portion de riz curry/coco et du poulet, le tout en petites quantités.
J'avais étudié le parcours rapidement et je me disais que pour 80km, ces quelques 3600d+ n'étaient pas énormes,
du coup je l'avais classée comme trail roulant. Les récits des précédents coureurs m'avaient alerté sur les
montées au Cade et à la Pouncho ainsi que la descente finale très raide donc j'ai gardé ces détails en tête.
Dernières discussions avec 2 autres coureurs hébergés par Marielle : Damien un coureur du coin (enfin à 2h de
Millau), très expérimenté sur ces parcours et les trails de 70k en règle générale, et Vincent un Parisien qui
arrivait là avec une CCC et d'autres ultras à son palmarès.
Damien partait en vague 1 à 5h15 et Vincent en vague 2 à 5h30. Je m'inquiétais surtout de ne pas pouvoir faire
"ma course" étant donné qu'on signalait beaucoup de bouchons sur les singles d'autant plus que je partais depuis
la 3eme vague, car la personne à qui j'ai acheté le dossard avait une côte plus basse que la mienne.
Qu'à cela ne tienne, je me suis dit que je devait très bien me placer dans ma vague et faire l'effort tout de suite.
Réveil à 3h30, j'avais déjà prévu mon petit déjeuner avec un bol de porridge, du miel, une banane et un café.
Parfait, ça se digère très bien surtout en 2h. La femme de Damien nous a déposés à 500m du départ de la course.
J'ai filé déposer mon sac de voyage à la consigne et nous nous sommes séparés.
Il fait doux pour une fin-octobre, 15 degrés au moins. J'ai quand même enfilé des manchons pour me couvrir les
avant-bras. Par cette température, je cours en short, et pour cette distance, je porte mon gilet de trail qui est
minimaliste (5l) avec 2x500ml d'eau mélangée à une préparation Isotonique. Dans le dos et les poches, j'ai une
veste étanche, 6 gels, 4 barres amandes/ dates et 2 pâtes de fruits.
Les caméras sont braqués sur les deux cadors Jim Walmsley et Sébastien Spehler. Il y a une une annonce avant
la course; non pas un briefing, mais une introduction très poétique et en rapport (j'imagine) avec cet évènement.
Tout le monde pose un genou au sol, puis une ola s'amorce, et ils ont diffusé la musique de Éra. Silence total,
les frontales allumées, des feux rouges embrasent la nuit. J'ai pu filmer le départ de la vague 1, c'est vraiment
impressionnant de les voir partir comme pour un 3000m !
La vague 2 de 800 coureurs s'est installée ensuite et j'ai remarqué que certains coureurs étaient rentrés dans le
sas sur les côtés. Du coup j'ai patiemment attendu mon tour qui est vite venu compte tenu des animations son
et lumière très distrayantes. Après leur départ je suis rentré dans le sas sur le côté et j'ai pu me placer sur la
première ligne. Au moins j'ai évité les bouchons immédiatement ainsi que des dépassements multiples.
Dans mes calculs je suis donc à la 1600eme place. Musique, danse sur place, trépignements, Éra à nouveau, et
nous avons été libérés. Départ rapide, je sais que je frise les 4'00" au km. Au bout de 200m je régule l'allure et
mes camarades autour de moi en font autant. Je navigue entre la 3eme et la 5eme place de ma vague. Personne
n'ose partir seul dans la nuit, mais le premier km est avalé aux alentours de 4'20", puis 4'30" pour le deuxième...
Je ne m'inquiète pas, je sais que je dois prendre de l'avance pour éviter les bouchons.
Au bout de 22 minutes nous rattrapons les derniers de la vague 2... Je me pose pas mal de questions à ce
moment là... Suis-je parti trop vite ? Pourquoi sont-ils si lents ? Je risque d'être complètement bloqué par les
quelques 800 coureurs devant moi surtout que la première montée approche... D'ailleurs on y arrive vite, elle est
assez assez large on peut marcher à 3 de front. On peut dépasser aussi tranquillement. Puis arrive un bouchon,
pas très long 1 ou 2 minutes de perdues, je décide de passer un peu sur le côté et sans vraiment le chercher,
je gratte 200 coureurs d'un coup. On arrive sur un single en montée qui ne permet le passage que d'un seul
coureur de front, mais pas de panique, c'est assez pentu et les coureurs marchent à bonne allure. En haut de
cette première bosse on arrive sur un causse, un plateau en altitude, où on peut tranquillement dérouler à 5'30"
au km. Les sentiers sont assez larges, et je continue à beaucoup doubler.
Ce n'est qu'au 18ème kilomètre que nous arrivons au single que je redoutais. Pendant environ 4km il est
effectivement quasi-impossible de doubler. L'allure est relativement bonne donc je ne force pas. Les singles sont
de toute beauté même dans le noir. Les pistes forestières que nous empruntons sont tellement agréables,
moelleuses avec de l'humus et des épines de pin. Jusque là rien de technique, pas de caillasse, rien de
pentu ou de trop raide. Nous descendons doucement vers le premier village où est organisé le ravitaillement en
eau km25 à Peyreleau.. À environ 1km de là on commence à entre des cris et des applaudissements.
Le moral est au beau fixe. J'ai un grand sourire en rentrant dans ce village et je constate que les commentaires
sur le soutien et les encouragements au long de cette course n'étaient pas usurpés. Il y a vraiment beaucoup
d'ambiance. J'y passe après 02h36 de course. Je sors mes flasques, déjà 1l de bu en 25km. Je les recharge,
je prends un paquet de gommes à macher et je repars immédiatement. Je consomme ces gommes immédiate
-ment. Un petit raidard nous attend, mais nous sommes encore frais.
Le premier vrai ravitaillement solide est installé à St Andrée de Vézine au km 35 il nous reste donc 10 bornes à
gérer. Pour cette course, il est donc important d'être auto-suffisant pour pouvoir gérer ces 35 premiers kilomètres.
Pour ma part, mon petit déjeuner m'a donné au moins 1h30 d'autonomie. Je consomme néanmoins au cours de
ces premiers 35 kilomètres les gommes ramassées à Peyreleau, une barre aux amandes, et une autre aux
dates ainsi qu'un gel à la caféine pour me maintenir bien concentré. J'arrive frais et motivé à St Andrée de Vézines.
J'ai encore bu 1l d'eau. Cela fait 04h19 que je cours. Je fais vraiment attention à l'hydratation aujourd'hui pour
éviter les crampes qui m'avaient gâché la fin de mon trail à Bouillon.
Le ravitaillement est un plaisir pour les yeux. C'est organisé au cordeau. On voit d'un côté le sucré puis le salé.
Je goûte à un peu de sucré dont une compote, puis je passe au salé avec trois toasts de pain d'épices tartinés
au Roquefort, une tuerie... Et je termine par une soupe : ce minestrone est parfaitement dosé, du goût, des
légumes, du sel et des pâtes, vraiment délicieux. Je suis requinqué, j'ai un grand sourire et je repars rapidement.
Je me sens en pleine forme et surtout je cours avec un plaisir immense, j'espère que ça va durer. Je n'ai pas le
profil de la course sur moi, c'est dommage que l'organisation ne l'ai pas imprimé sur l'envers du dossard. Un
concurent me dit que le prochain ravitaillement est dans 20 kilomètres.
La Roque Sainte Marguerite passée après 05h53 de course. Il s'agit d'un ravitaillement en eau, je recharge et
je repars immédiatement. Je pense déjà au ravitaillement de La Salvage où je pourrai regoûter ce milestrone !
Je fais attention à m'alimenter très régulièrement. Généralement j'attends 1h pour remanger après un ravitaillement,
puis j'enchaine des barres ou gels ou pâtes toutes les 35-40 minutes. J'enchaîne toutes les portions de plat en
courant, les faux-plats en trotinant gentillement et les descentes en courant.
Je passe le 50ème kilomètre pour 2000d+ en 6h38. Finalement la course exige une très bonne base de
course à pied et une vraie préparation sinon certaines portions peuvent paraître interminables pour
ceux qui se mettent à marcher.
A la Salvage, je refais une razzia sur le salé, (soupe, tome, toasts, rosette, crackers, mais aussi compote et
yaourt local. Très bon, ...mais très copieux et surtout j'avale tout cela un peu trop vite en pensant repartir au plus
vite. Du coup en me remettant à marcher, je sens immédiatement que mon estomac est bien chargé. Je fais très
attention en repartant d'abord en marchant puis en trotinant tout doucement. Cette charge au niveau de l'estomac
me suit pendant une bonne demi-heure.
Vers 14h00 je reçois un SMS m'annonçant l'annulation des mon train de retour pour Paris... Ooops very Bad Trip.
Je décide déclipser cela de ma tête pour rester dans ma course. Je vérifierai cette information plus tard.
On enchaîne une descente puis un coup de cul assez raide, le premier qui m'impressionne et qui ressemble
beaucoup à ce que j'ai vécu à la Bouillonnante. C'est très raide et il faut vraiment pousser fort sur les cuisses pour
monter au ralenti. Mon ventre n'a pas encore digéré ce que j'ai avalé goulûment à la Salvage alors je lui donne du
répit, je monte sans forcer.
Au cours de cette montée, je rattrape Damien qui était parti 30 minutes avant moi. Je suis très surpris, il
m'annonce qu'il a des problèmes gastriques, des crampes d'estomas qui le gênent depuis le début. Je le dépasse
puis il me reprend et ainsi de suite pendant un quart d'heure. Puis soudainement, ma digestion se termine et je
me sens capable d'accélérer. Ce sursaut d'énergie arrive à point nommé, car le parcours devient accidenté, on
descend puis on enchaîne une remontée dans la foulée. J'ai déjà 65 kilomètres dans les pates ! J'ai calculé que
pour les 15 derniers kilomètres il nous reste 1000d+ à avaler répartis en 2 morceaux mythiques.
Nous enchaînons des singles, pistes magnifiques dans sles forêts, tantôt sur des corniche. Parfois nous passons
entre des enfilades de buis, ou encore entre des arbres couverts de mousse et de lichen, c'est de toute beauté.
Jusqu'à ces premiers 60 kilomètres je ne trouve pas le terrain particulièrement technique, les descentes ne sont
pas si raides. Il y a de la caillasse mais elle ne nous empêche pas de descendre ou de courir normalement.
J'aborde la descende entre Mas de Bru et Massebiau assez sereinement, même si la fatique est présente. Je
remarque même que je n'ai souffert d'aucune crampe ce qui valide ma préparation de course à la St Yorre.
D'ailleurs sur la plupart des ravitaillements je remplis mes flasques avec cette eau pétillante...
Cette descente est piégeuse, avec des pierres ça et là. La météo nous a gâtés, mais il fait assez humide alors
les glissades ne sont pas à exclure. Il faut faire attention à ne pas trébucher d'autant plus que la fatigue est
vraiment instalée maintenant. Je me rends compte que cette descente est interminable. Cela fait plus de 20
minutes que je descends sans en voir le bout. Finalement j'arrive à la fin et on serpente sur le lit assez boueux
d'un ruisseau ou ce qu'il en reste.
Je sens que cette descente de 25 minutes au moins m'a vraiment fatiqué, les cuisses ont ramassé, j'en suis sûr.
Je sais que le final va être une expérience très particulière.
En arrivant à Massebiau, je me rends compte que j'ai perdu en lucidité puisque je me dirige vers le ravitaillement
destiné aux bénévoles alors que pour nous coureurs il ne s'agit que d'un ravitaillement en eau seulement.
L'enchaînement final est diabolique pour celui qui a étudié le profil de la course ou celui qui a déjà couru les
Templiers... C'est une succession très difficile de 3 descentes raides et techniques (pour le coup il y a plein de
caillasse, de racines) et tout est assez glissant avec des pourcentages forts qui abîment beaucoup les quadris.
Et il y a surtout deux montées que tout le monde redoute et qui on fait la légende des Templiers...Il n'y a pas de
répit, pas de petit passage plat où on peut soulager les jambes pendant 2 minutes, non on pousse sur les mollets,
les ischios, puis on fait souffrir les quadris...
Il est intéressant de prendre un gel à effet rapide ou caféine à ce moment de la course et un second au
pied de La Pouncho pour s'aider à rester concentré. Un supplice pour un trailer qui a déjà couru 70 kilomètres.
Le Cade : pour moi c'est la plus difficile. Elle est longue, très longue, 3 km et il y a 500d+ à avaler. Très raide,
droit dans la pente. L'effort est intense, avec une progression infinitésimale. Au pied il commence à pleuvoir,
j'hésite à sortir la veste car j'ai une casquette et il fait doux. Les gouttes s'intensifient, alors finalement j'enfile la
veste. Je regardé mon altimètre et je commence à compter les 100aines de mètres en les décomptant.
Allez plus que 80d+, encore 50d+, plus qu'une 10d+ et puis rebelotte pour la centaine suivante. Et comme ça
ainsi de suite jusqu'à 500. Ça m'a aidé. J'ai tout de même un kilomètre réalisé en 22 mins ainsi qu'un autre en 15.
On arrive à la Ferme du Cade, havre de paix, une grange chauffée au feu de bois où tout est parfaitement
ordonné : à gauche le salé, à droite le sucré. Des bénévoles aux petits soins. J'emporte tout ce dont j'ai besoin et
je sors me restaurer dans la grange à l'extérieur. La différence de température est flagrante. Je suis bien content
de ne pas être resté trop longtemps dedans.
Je sais que je dois manger avant d'entammer le dernier enchaînement descente / Pouncho / descente.
D'ailleurs la descente qui nous emmène au pied de la Pouncho est raide, elle nous épuise avant même d'amorcer
la dernière difficulté et l'enchaînement est immédiat, sans répit.
La Pouncho : très raide, mais plus courte que le Cade. D'un point de vue psychologique, elle passe mieux que
le Cade car on ne voit pas une montée interminable en ligne droite. Il y a une partie très difficile avec de l'escalade.
J'étais bien content de ne pas avoir de bâtons pour pouvoir me servir de mes mains. Mais nous sommes rassurés
grâce à un coureur qui nous dit "allez on voit déjà l'antenne", ça remotive tout le monde. 5 minutes plus tard on y
est à cette antenne.. On a une autre pente douce cette fois pour rejoindre 300m plus haut une autre antenne,
mais dans la tête c'est déjà fini. Un kilomètre en 21 mins et l'autre en 15.
On attaqué la descente qui est très piégeuse rendue grasse et glissante pas les passages et la fine pluie qui est
tombée pendant juste un petit quart d'heure. Après une dizaine de minutes j'entends le speaker. Je vais être
finisher des Templiers Un sourire puis vite une grimace à cause des quadris en feu... Ça y est presque, je vais
être finisher des Templiers
Puis brusquement on remonte ... What ?! Oui ! on remonte un single vers la grotte du hibou. C'est un petit coup
de cul mais à ce moment de la course et avec la fin en tête c'est démoralisant. Très joli passage dans la grotte
au cours duquel j'allume la torche de mon téléphone. On en sort en 30 secondes et là c'est la douche froide,
après 5 minutes de descente de plus en plus raide, on utilise même une corde, je n'entends plus le speaker.
Je tends l'oreille, mais non rien... Ça me fout un coup au moral. On continue à descendre. Je me fais doubler
mais je m'en fiche, je ne veux surtout pas risquer la chute si près du but et tout gâcher. Et puis je me dis que si
ces coureurs sont de la première vague c'est que je leur ai repris 30 minutes donc no stress.
On traversée une route et là je sais que c'est la fin, la vraie fin peut-être, 1 mile avant la ligne d'arrivée. La
descente de fait moins traître et plus douce, j'allonge ma foulée et au détour d'un virage une personne du team
Hoka m'annonce 660m jusqu'à la Finish Line. Bon d'habitude je n'y prête jamais attention, mais là j'y crois vu la
précision de l'annonce, j'y crois. J'accélère un peu et le speaker est de plus en plus audible. On arrive sur le
plateau 300 mètres au dessus de la ligne de départ qu'on a franchi au petit jour. La foule nous acclame et on
oublie les douleurs et la fatigue.
Je finis les derniers 300m à bonne allure et je lève un poing rageur. Je suis finisher des Templiers Je finis
504ème. Le speaker justement il est face à moi, c'est l'inoxydable Dominique Chauvelier. Un salut amical, un
selfie et ses félicitations. Il ne m'en fait pas plus. Moral à 1000% Je constate que je suis classé 504eme, très
content. C'est mon premier ultra après mes échecs à la MaxiRace (2016) et 90km du Mont Blanc (2018).
Je me suis retrouvé avec des coureurs de la première vague en étant parti de la 3ème. Je rentre dans la salle qui
fait office de remise des lots, je suis très fier de récupérer ma médaille en bois ainsi que ma veste de finisher.
Le ravitaillement est gargantuesque comme les 3 précédents. Mais à ce moment là j'ai du mal à avaler quoi que
ce soit de solide. Je prends un de ces yaourts délicieux et je finis sur cette soupe fétiche qui fait tellement de
bien au moral. Je vois Damien qui est arrivé 1 minute après moi, on échange nos impressions. Lui a beaucoup
souffert de crampes d'estomac. C'est dommage car il était bien préparé et j'ai assisté à son dernier repas la
veille : c'était très équilibré et léger...
Je ne m'attarde pas car je sais que je dois aller chercher mon sac de
voyage à la consigne 300m plus bas. J'ai défini mon ordre de priorité pour cette fin d'après midi avec la consigne,
la douche, le repas, la gestion du nouveau billet de train. Je récupère donc mon sac et je file aux douches du
camping 400 mètres plus loin. Une fois lavé et changé je recontact mon hôte qui me propose une nouvelle nuit
car mon train ne peut être reporté qu'au lendemain. Le seule regret est de ne pas avoir pu goûter à la saucisse
aligot car rien de solide ne pouvait passer à la fin de la course.
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1 commentaire
Commentaire de keaky posté le 26-10-2022 à 17:46:50
Félicitations, pour ta course et ton récit très détaillé et très précis, il y a tout, même les excellents yaourts de la fin ^^
Le résumé est parfait, manque que des photos mais à ton allure, elles auraient été floues ;) Bravo !!
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