La Hongrémanienne, c'est une des courses cochées très tôt dans le calendrier ! D'une part parce que j'ai adoré l'an dernier, ayant beaucoup apprécié le parcours en plus d'avoir accroché une belle 6ème place. En plus, c'est à moins de 20 minutes de chez moi. Et d'autre part, j'ai fait connaissance cette année de l'un des deux organisateurs de l'épreuve lors de la formation d'intégration à la fonction publique territoriale. Il n'était donc pas question que je rate ce rendez-vous.

Pourtant, il y a beaucoup d'épreuves en ce moment. Parmi elles, les Fauvettes que j'adore, Ozoir pas loin, Provins que j'aimerais découvrir ou même l'Odyssea... Bon, tant pis, je ferai deux courses ce WE puisque je craque aussi sur la Course des Remparts que j'ai envie de faire depuis un moment.

Cependant, la première épreuve du week-end, c'est bien la Hongrémanienne et ses 16 kilomètres pas si simples. Le parcours changera l'an prochain d'ailleurs, c'est donc la dernière fois sur ce tracé, pour la cinquième édition.

J'arrive plutôt en forme mais pas spécialement frais à Magny-le-Hongre ce samedi après-midi après avoir bossé ce matin et mis un peu d'énergie lors des séances de sport des trois derniers jours (entraînement de Badminton mercredi, séance d'athlé jeudi et Badminton vendredi).

Sur place, je retrouve rapidement Maxime, un autre camarade de la formation d'intégration du début d'année, qui participe lui pour la première fois à un Trail. Il court de temps en temps mais n'a pas l'habitude de ce type de distances. Je fais l'échauffement avec lui, après avoir récupéré mon dossard (n°16 !) et croisé l'ami Sylvain.

On fait un peu plus de 2 kilomètres de footing tranquille puis direction la ligne de départ. Je croise également Stef, Romain ou encore Geoffrey qui est parmi les favoris de l'épreuve avec le vainqueur de l'an dernier.

Pour la tenue, c'est du classique avec mon short de Trail, le tee-shirt de l'Echappée Belle, mon maillot du club n'étant pas lavé depuis les Foulées de Saint-Thibault du WE dernier. J'ai décidé de mettre une casquette car le soleil a fait son apparition alors qu'il était annoncé de la pluie aujourd'hui, on a de la chance, il fait même beau et chaud. Pour les chaussures, je porte les Race Light de chez Evadict que j'adore.

C'est à 17h00 tout pile que la course est lancée avec un beau peloton de plus de 300 concurrents au départ. Les premières centaines de mètres sur bitume puis sur chemin plat sont avalées très rapidement par les premiers de la course. Benoît Lecomte s'envole, poursuivi par Geoffrey et un groupe de 4 ou 5 athlètes.

De mon côté, je suis cerné par des coureurs du club de Val d'Europe avant de me frayer un chemin pour suivre Bernard et Eddy qui ont un niveau assez proche du mien. Je doute pouvoir les suivre sur 16 bornes mais je sais que ma place est pas loin derrière eux.

Le début de course est très favorable mais aussi vraiment très rapide avec 3 premiers kilomètres à environ 3'40/km, bien plus rapide que mon allure sur un 10km. On rattrape rapidement un autre concurrent que l'on distance, Bernard prend un peu d'avance mais je ne suis pas loin tandis qu'Eddy se fait un peu décrocher, ça me surprend mais je fais ma course et ne regarde pas derrière moi.

Je me souvenais d'une première moitié de course très favorable avant un retour bien plus dur, c'est effectivement le cas mais malgré tout, nous avons quelques difficultés quand même sur les premiers kilomètres avec quelques petites remontées et pas mal de virages et de relances. Nous allons vite, je me sens vraiment bien mais je sais que je ne vais pas tenir.

Dans une descente relativement abrupte, je passe devant Bernard et m'échappe un peu, profitant de mon élan. Je tiens bon sur toute la partie boisée en single, j'adore ce genre de passages relativement semblables à certaines portions du parcours du week-end dernier où j'étais déjà à la lutte avec le même coureur de Val d'Europe.

On passe le cinquième kilomètre en moins de 19 minutes, plus vite que sur le 5km à Saint-Thibault ! Tout va bien mais je décide de gérer davantage et d'arrêter de m'emballer car je sais très bien ce qui nous attend. A la sortie du bois, je reçois les encouragements d'Augustin que j'avais aperçu dans le deuxième virage de la course où il m'avait déjà encouragé.

J'avance bien mais je calme un peu le jeu, Bernard me dépasse et me demande si c'était bien moi à St-Thibault dimanche dernier. On échange quelques mots puis je le laisse filer. Il a fini trois fois 4ème et une fois 5ème de cette course à laquelle il est très fidèle, j'ai peu d'espoir de pouvoir rester avec lui.

On passe la mi-course en moins de 32 minutes, plus de 15km/h sur toute cette portion favorable, je sais que je vais le payer. Mais derrière moi, le trou est fait. Il y a 2 ou 3 concurrents pas très loin mais j'ai un peu de marge. De toute façon, vu ce qui nous attend, je ne compte pas me mettre dans le rouge, je vais essayer de garder un rythme correct et de résister. Je garde Bernard en ligne de mire pas très loin sans chercher à le reprendre.

Après 8 kilomètres, la remontée entre bois et champs est cassante, pas très pentue mais très irrégulière, la relance y est difficile. Le chemin en est à peine un, ça monte puis ça descend un peu mais ça n'arrête pas de remonter ensuite jusqu'à ce qu'on arrive dans un passage phare de ce parcours, le fameux ru ! Plusieurs dizaines de mètres les pieds dans l'eau. Je n'hésite pas un seul instant, je file en plein milieu. Bernard est moins à son aise, je le rattrape à la sortie de l'eau et me retrouve même à côté de lui au niveau du petit fossé qu'il faut ensuite franchir.

Le plus dur, c'est de relancer ensuite car ça remonte encore et nos chaussures sont lourdes, gorgées d'eau. Les efforts produits jusque-là commencent à se payer, la fatigue se fait sentir et il faut tenir bon car il reste quelques kilomètres à parcourir et pas les plus simples.

Je ne cherche toujours pas à accrocher Bernard, je le laisse s'éloigner tout en ne restant pas loin. Je me sens à la peine, j'ai beaucoup de mal à relancer mais mon allure reste correcte. Je n'ai pas la motivation de me cramer, je vais finir en gestion. Allez, un long faux-plat montant puis une montée un peu plus raide avant les 3 derniers kilomètres de la course, sur du chemin le long des champs, exposés au vent.

C'est une fin avec la tête, je m'efforce de maintenir une allure convenable mais l'envie n'est pas au maximum après 13 kilomètres très intenses. J'ai pris beaucoup de plaisir aujourd'hui mais la fin est moins agréable, je n'ai pas vraiment d'ambition puisque ma place semble figée. Je ne lâche pas quand même, ce qui me permet de finir vraiment pas loin de Bernard et surtout avec une petite marge sur Eddy quand même. Et en plus, je termine exactement dans le même temps que l'an dernier, à 1 ou 2 secondes près !

Lorsque je franchis la ligne d'arrivée, le speaker me présente en parlant de ma performance de l'an dernier et de mon blog, il est bien renseigné ! Je n'ai pas trop la lucidité de lui répondre franchement lorsqu'il me pose une question au loin. Pendant ce temps, on récupère ma puce pour la repasser sous l'arche d'arrivée car elle n'a pas fonctionné donc mon temps réel au classement de la course est d'une petite quinzaine de secondes supplémentaires à mon vrai temps (1h06'13) puisque j'ai 1 heure 05 minutes et 56 secondes à la montre pour 15,71 kilomètres et 165 mètres de dénivelé positif. Je perds une place par rapport à l'an dernier puisque je suis 7ème au scratch mais toujours 2ème sénior et surtout, il y avait beaucoup plus de participants cette année avec 304 arrivants.