Récit de la course : Ultra Trail Métropole Nice Côte d’Azur - 100M 2022, par vuillerl

L'auteur : vuillerl

La course : Ultra Trail Métropole Nice Côte d’Azur - 100M

Date : 23/9/2022

Lieu : Auron (Alpes-Maritimes)

Affichage : 1313 vues

Distance : 165km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Nice By UTMB sous un épisode méditeranéen...

 

 

Avant la course :

Après l'enchainement Picariège/GRP 80, j'ai fait une bonne pause côté sport me concentrant plus sur la famille et le travail. Loin d'être raisonnable en alimentation & hydratation 😊, je n'ai que peu pensé à cette grande échéance que celle d'un 100 miles.

La dernière semaine, je me suis remis à recourir pour relancer la machine mais la préparation fut bien trop légère. J'ai voulu commencer à me préparer mentalement à cette course et c'est là que je me suis rendu compte qu'il y avait très peu de communication sur cet évènement, peu d'information sur le parcours, sur la logistique, ...

Venant de Toulouse, j'avais réservé un hôtel la veille et un retour à la maison le dimanche soir, les derniers devant arriver à 13 heures, j'étais plutôt large. J'ai eu beaucoup de mal à obtenir les informations dont j'avais besoin pour organiser mon voyage sereinement, pas de communication, pas Facebook et de contact pour poser mes questions, un peu léger lorsque l'on communique sur l'image des UTMB World Séries.

La veille du départ, on reçoit un mail nous informant que le kit Grand Froid est activé. Nous devons donc nous équiper en conséquence, surpantalon, bonnet, 3ème couche de rigueur et il a fallu au moins ça !

Vendredi 9h, je suis au rdv pour le trajet en car nous amenant à Auron, 2h20 à l'affichage, quasi 3h au réel entre les arrêts pipi, les bouchons, un coureur qui vomi... La route est escarpée, ça vire dans tous les sens et on arrive enfin au village pour récupérer les dossards, pour déposer nos sacs de délestage et récupérer nos goodies, ... Ah non, pas de goodies, nous avons juste eu sac de délestage floqué Nice by UTMB et c'est tout, un peu surprenant lorsque l'on met en relation le cout de l'inscription et les moyens mis en face.

La course :

Avec mes 4kg en surcharge, me voilà au départ de cette course, l'ambiance est plutôt bonne, les sourires sont là, la météo est plutôt fraiche mais ça reste agréable bien que l'on s'attende à être trempé samedi.

Auron - Saint-Etienne de Tinée :

Ça commence par une première côte sur un large chemin sur 300m de Dénivelé positif, la pente est très raisonnable et on va attaquer la première descente sur un chemin assez joueur, je me fais comme à chaque fois beaucoup doubler avec ma surcharge en bonus. On arrive en moins d'une heure à Saint-Etienne de Tinée, l'ambiance est bonne, la météo encore clémente.

Saint-Etienne de Tinée - Refuge de Rabuons :

On attaque une belle ascension, 1200m de D+ sur 6km, ça monte raide mais peu technique, c'est long, les paysages se minéralisent et on arrive sur des balcons de pierre, on passe sous des tunnels de roche, j’adore cet environnement montagnard. On finit cette section par 3km jusqu'au refuge. Le temps s'est couvert, il commence à faire bien froid, je sors déjà ma deuxième couche et le coupe-vent. Le ravitaillement est blindé, pas simple de faire le plein dans ce froid.

Refuge de Rabuons - Pas de Colle Longue :

Je repars du refuge bien équipé, le cadre est vraiment beau avec son lac et cet environnement minéral. On commence par une légère ascension avant de basculer sur une descente agréable, sur un terrain entre terre et pierre, courable si j'avais été en forme... La balade se poursuit et on attaque l'ascension au Pas de Colle Longue, une montée continue d'au moins 5km à 10% de D+. On arrive au ravitaillement tenu par 3 italiens d'un refuge pas très loin, super sympa, chaleureux, il proposait des gâteaux à la myrtille, vraiment top ! Dommage que ce froid ne me permît pas de rester un peu plus avec eux, ça aurait été un vrai plaisir !!!

Pas de Colle Longue - Isola :

Direction Isola, 1800m de D- pour 8km, au briefing, ils avaient précisé que l’on allait prendre un parcours qui n’a pas été pratiqué depuis les années 50 et maintenant, on sait pourquoi 😊
Le tracé commence du bien raide, droit dans le pentu, la végétation est composée de Gispet, bien glissant par endroit, ensuite on passe par du chemin de traverse au moment où la nuit fait son apparition, il nous reste encore à descendre 1200m en 4km sur du chemin technique et enfin on arrive à Isola !
Cette section fut éreintante et je ne suis pas mécontent d’arriver dans l’espoir de me réchauffer! Malheureusement, le ravitaillement est à l’extérieur. Du coup, je décide ne pas m’éterniser en faisant juste le plein d’eau et de boisson énergisante pour repartir direction Pont de Paule.

Isola – Pont de Paule :

On commence de nouveau par une ascension bien raide pour atteindre une cascade. Ensuite, on enchaine par une pente super technique et particulièrement raide, quelques cordes n’auraient pas été du luxe à mon humble avis. On poursuit par 3km en bord de route type départementale avant de reprendre une section en chemin pour atteindre le prochain ravitaillement toujours extérieur. Après mettre bien réchauffé grâce aux bouillons et à la gentillesse des bénévoles, je rempli de nouveau mes flasques et j’apprends qu’ils n’ont pas de boissons énergisantes (prévu et communiqué par l’organisation)

Pont de Paule – Saint-Sauveur de Tinée :

Pas grave sur le fond mais je suis de plus en plus irrité par l’organisation de cette course. On poursuit par une section toujours aussi raide, je n’avance pas, je m’accroche, on arrive sur un faux plat montant et enfin sur une descente légèrement technique nous amenant à Roure, un très joli petit village. La descente se poursuit et j’arrive enfin à la 1ère base de vie. Je prends le temps de me changer et j’arrive à faire une petite sieste de 20mn.

Saint-Sauveur de Tinée – Lycée de la Montagne :

On part pour 7km d’ascension essentiellement sur du chemin large sans technicité particulière. On passe par le village de Rimplas, certainement très sympa de jour et on continue jusqu’au Lycée de la Montagne, cette section n’est pas particulièrement difficile mais ce froid environnant est usant pour l’organisme d’autant que la pluie commence à faire son apparition. On arrive dans le gymnase dans ce lycée tout en bois. La partie alimentaire est à l’intérieur et la partie hydratation dehors, pas génial quand tu veux récupérer et boire un peu. Déjà bien frigorifié malgré mes 3 couches, je rajoute ma 4ème couche et je mets mes gants, l’ascension au col de la Madeleine nous attend et je crains bien d’avoir vraiment froid là-haut !

Lycée de la Montagne – Col de la Madeleine :

800m D+ sur 4km ! L’ascension commence, rapidement, ça monte dur sous cette pluie fine sous les bois, je ne suis pas en forme. Cette montée est sacrément longue… On sort des sous-bois, nous ne sommes plus protégés, la pluie s’intensifie et les petites bourrasques me frigorifie. Mes gants sont trempés, je ne pense plus qu’au froid sur mes mains. Enfin, on en fini avec cette ascension, on bascule sur une légère descente. Sur le roadbook était annoncé un point d’eau. Il y avait effectivement un chapiteau vide ou un bénévole était présent pour nous bipper mais point d’eau sur place, encore une surprise de l’organisation...

Col de la Madeleine – Fournès :

J’enchaine sur une nouvelle ascension sur une déviation du GR5, droit dans le pentu pour le Caire Gros. J’entre dans la purée de pois au moment ou les premiers du 100k me dépassent. Il fait de plus en plus froid, j’ôte mes gants trempés que je ne supporte plus. On arrive sur un plateau dans ce brouillard, je poursuis mon avancée en me forçant à courir pour essayer de me réchauffer en soufflant régulièrement sur mes mains pour les réchauffer un minimum. On arrive sur des balcons, certainement très agréable dans d’autres conditions. Enfin, on commence une descente vers le ravitaillement 4km plus bas, le terrain est technique qui ne pose pas de difficultés particulières. Dans cette descente, mes 4 couches sont trempées, je ressens de plus en plus le froid sur ma peau, je me mets à courir pour me réchauffer mais je commence à avoir des frissons, à grelotter, sans voir le bout de cette section jusqu’au ravitaillement… Je commence à penser à l’hypothermie, seul, j’avance comme je peux, me forçant à bouger, à courir par moment me disant qu’en descendant il ferait moins froid, je ne suis pas serein…
Enfin j’arrive au ravitaillement toujours extérieur et rempli de coureurs. Je demande s’il y a un endroit ou je peux me réchauffer et on m’installe dans une tente ou un petit réchaud est installé. J’enlève mes couches humides pour essayer de les sécher un peu et je me réchauffe coller à ce petit radiateur salvateur.
Après une bonne demi-heure à me réchauffer, je décide de repartir, le prochain ravitaillement à Utelle est à 10km avec que de la descente pour enfin arriver à 2nde base de vie, rien d’insurmontable, les jambes allant plutôt bien. Je me rhabille avec mes vêtements encore humides, passe un moment au ravitaillement pour boire du bouillon et essayer de me réchauffer mais dès que je veux repartir, je commence de nouveau à grelotter, à frissonner… Je comprends à ce moment là que mon corps ne peut pas continuer à affronter ce froid… Sans assistance médicale, je suis contraint d’arrêter l’aventure, je ne me voyais pas prendre le risque de reprendre sans être certain de ne pas me mettre en danger. Je m’approche d’une personne de l’organisation lui annonçant ma décision, sans trop poser de questions, elle prend mon dossard, communique mon abandon et me demande de patienter dans la tente le temps de voir comment elle pouvait me rapatrier. Il est 15h.

Après la course :

Un Anglais arrive à son tour dans la tente, j’apprend qu’il a fait une bonne chute sur les genoux et les cervicales. Ils appellent un bénévole qui, avec son van, va le rapatrier à Utelle. Je demande si je peux me joindre à eux et nous voilà parti pour 45mn de route sur du chemin escarpé. Le bénévole est très sympa, j’apprend que c’est lui qui a amené le radiateur dans la tente, un grand merci à lui !!!
Evidemment, nous discutons de l’organisation et je lui partage ma surprise de n’avoir vu sur le parcours aucune assistance médicale et mon sentiment de la légèreté de l’organisation …
On arrive à Utelle, il est 16h30. On m’explique qu’il y a une navette qui doit nous ramener à Nice partant vers 17h30. On m’installe dans une chapelle relativement chauffée ou je peux enfin me déshabiller et enlever mes vêtements trempés. 17h15 la navette arrive, Le conducteur nous apprend qu’il ne part pas avant 17h50 direction Levens ou l’on peut récupérer nos sacs de délestage, il est 18h30. Il nous communique qu’il repart seulement à 19h50 ! Après le tollé dans le car, l’organisation lui permet de repartir à 19h30 et on arrive enfin à Nice aux alentours de 20h30 !

Le car nous dépose près de la place Massena, sans nous indiquer ou récupérer nos sacs & valises. Après quelques recherches, je retrouve enfin le lieu pour récupérer mes affaires et aller à un hôtel pour prendre une douche bien chaude & méritée, il est 22h…

Dernière surprise en ouvrant ma valise, le contenu est humide, mes vetements propres sont mouillés... Sans commentaire...

Conclusion

Mon état de forme et ma préparation n’étaient vraiment pas adaptés pour réussir pleinement cette course bien qu’au mental, je pense que j’aurai pu aller au bout.
Le parcours était bien exigeant entre Saint-Etienne de Tinée & Saint- Sauveur de Tinée, certainement très beau si la météo avait plus clémente. Dommage que cet épisode méditerranéen ait gâché la fête !      

En revanche, très déçu du niveau de l’organisation, cette légèreté à tous les niveaux est juste surprenante, communication quasi inexistante avant la course, légèreté des petites attentions aux coureurs (goodies), alimentation des ravitaillements, non-conformité avec la feuille de route communiquée, il manquait même de l’eau par endroit, absence complète d’assistance médicale et logistique de rapatriement discutable. Je comprends bien que les conditions aient été difficile mais c’est justement pour cela qu’il y a une organisation ! On ne joue pas avec la santé des coureurs, c’est la première fois que je me suis senti en danger !!!
Je n’ai rien contre le fait que ça soit un business mais lorsque l’on revendique la marque UTMB, on doit s’assurer du minimum, en particulier pour la santé des coureurs sans parler de confort … D’autant plus lorsque l’on connait le prix de l’inscription…

Je ne peux finir ce récit sans finir par une note positive et en remerciant vivement tout ces bénévoles, chaleureux et bienveillants ! Merci à eux !!!

 

3 commentaires

Commentaire de Shoto posté le 28-09-2022 à 16:25:16

Incroyable et surprenante cette incompétence des organisateurs ... comme quoi le prix et le référencement UTMB ne sont pas un gage de qualité ... c'est bien dommage.
Merci pour ton CR intéressant et instructif.

Commentaire de olive 31 posté le 29-09-2022 à 21:26:14

Hello Laurent,
Déjà fait "by utmb" en andorre l'an dernier.
Pas de fiesta départ, ravito bouffe merde in espagne.
Et pourtant .... les montagnes sont là.
J'avais dis jamais plus "by utmb".
J'irai encore l'an prochain pour les montagnes .... malgré l'orga de merde.
Juste pour les montagnes !!!

Commentaire de olive 31 posté le 29-09-2022 à 21:32:02

Hello Laurent,
Déjà fait "by utmb" en andorre l'an dernier.
Pas de fiesta départ, ravito bouffe merde in espagne.
Et pourtant .... les montagnes sont là.
J'avais dis jamais plus "by utmb".
J'irai encore l'an prochain pour les montagnes .... malgré l'orga de merde.
Juste pour les montagnes !!!

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