L'auteur : Ze Man
La course : Lyon Urban Trail - 24 km
Date : 7/11/2021
Lieu : Lyon 01 (Rhône)
Affichage : 1614 vues
Distance : 24km
Objectif : Balade
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Quasiment 2 ans sans accrocher un dossard ! Dernière course en date : le maxicross de Bouffémont début février 2020. Pour un garçon comme moi qui ne goûte pas les entraînements mais qui aime les courses par-dessus tout, c'est long comme... comme... comme un mandat présidentiel, tiens ! C'est vous dire.
Je devais initialement faire le marathon du Mont Blanc en juin 2020 puis juin 2021 mais c'était sans compter le Covid qui m'a couché bien comme il faut mi-mai, et ce pendant 15 jours. Si on ajoute 15 jours de reprise progressive de l'entraînement avec des moyens physiques limités (je veux dire : plus que d'habitude) on oublie la course. De rage, je m'inscris au 30km de l'Ecotrail qui aura lieu le même jour. Enfin c'est ce que je crois... puisqu'en fait, il a lieu la veille (le samedi au lieu du dimanche). Persuadé que c'est le dimanche, je rate le départ #loooooooser. On ne s'étendra pas ici sur la signification de ce que Sigmund Freud appelait fort justement un acte manqué, mais j'ai grave le seum, comme disent les Belges. De re-rage, j'arrête de courir pendant presque 2 mois pour verser dans l'excès tous azimuths. C'est un autre trip, c'est bon aussi, mais ça n'aide pas à garder la forme et je me retrouve vite gras comme un loukoum et enfumé comme un jambon. Bref, c'est pas une vie.
Mi-août 2021 : déménagement à Lyon avec la petite famille, histoire d'oxygéner notre vie et de nous rapprocher des montagnes. Je me remets à courir petit à petit, à base de 2 sorties / semaine. La grosse différence avec Paris, c'est que j'habite désormais en haut d'une jolie colline et que ça grimpe sévère pour rentrer à la maison à la fin de chaque footing. Il y a moultes façons de monter les 2 collines de Lyon (celle qui travaille et celle qui prie), et le Lyon Urban Trail va être pour moi l'opportunité parfaite pour approfondir ma connaissance du terrain : 1000m de D+ pour 24km, on va passer par presque tous les chemins qui permettent de grimper à la Croix Rousse et à Fourvière. Ca, c'est pour la version junior. La version adulte fait 36km pour 1400m de D+. On a le choix entre courir de jour ou de nuit. J'opte pour la formule de jour afin que mon sens pourri de l'orientation et moi puissions visualiser au mieux les différents itinéraires.
Je m'assure au moins 648 fois que la course aura bien lieu le dimanche, et le jour J, je sors du lit dès potron-minet pour arriver sur place vers 7h30 pour le retrait du dossard. Je suis dans les 1ers sur place, l'organisation est plus que huilée et ça me prend 2 minutes max, contrôle sanitaire inclus. Un bénévole me dépanne même d'un masque puisque j'ai bêtement oublié le mien. J'assiste au départ des 2 premières vagues du 36km et je me prends un bon gros rush d'adrénaline. J'en ai les poils qui se hérissent. Qu'est-ce que ça m'avait manqué !
Je me prépare aussi lentement que possible pour passer le temps dans la cour intérieure. C'est que j'ai 30 bonnes minutes à tuer, moi ! Il fait bien frisquet et si j'aime courir en short, c'est bien moins pratique pour poireauter dans le froid. Je passe déposer mon sac à la consigne et là un gaillard m'interpelle à la vue de mon buff Kikourou (faut dire qu'il est très rouge). Enchanté Arclusaz ! Le temps d'échanger quelques mots bien sympathiques, de trottiner 100m en guise d'échauffement et me voilà dans le sas de départ de la 1ère vague, derrière la place Saint Jean. Et là, il faut bien avouer que la vue de la bonne petite côte que l'on va se cogner dès les 1ers mètres me fait sourire jaune. Nous sommes au niveau de la Saône et on va grimper direct sur Fourvière en guise de hors d'oeuvre. Costaud, même si on est bien là pour ça.
Le départ est donné, et, inévitablement, on monte. Ah là, forcément, ça change des habituels « ça part vite, beaucoup trop vite ». Tout le monde y va piano piano et s'applique à monter le plus souplement possible jusqu'à Notre Dame de Fourvière. Les niveaux sont encore très hétéroclites et je dépasse autant que je me fais dépasser. On enchaîne illico par une bonne volée d'escaliers en descente, et là il faut se rendre à l'évidence : je me fais doubler de partout. Avec les feuilles d'automne (emportées par le vent), il est compliqué pour moi pour descendre les marches 2 par 2, d'autant plus qu'il n'y a pas assez de places sur une marche pour poser l'intégralité de mon 44 fillette. Du coup j'opte pour une démarche mi-canard, mi-crapaud (ou mi-cahin, mi-caha, c'est selon) pas très efficace étant donné que je me fais dépasser par tous les côtés. Je ne sais pas comment font tous ces coureurs/euses pour aller aussi vite, mais on n'a clairement pas la même réussite. Bref, je fais comme je peux et dès que j'arrive sur du plat ou de la descente hors marches, je reprends un peu de terrain.
L'intérêt du Lyon Urban Trail (ou LUT pour les intimes), c'est que l'on passe dans des lieux qui ne sont pas forcément ouverts au public en temps normal. Là, on va par exemple passer dans l'établissement scolaire des maristes, immense campus (mais alors vraiment immense) à fleur de colline, avec des parcs et une nébuleuse de bâtiments épars. Très cool. Un peu plus loin commence la piste de la Sarra, petite montée à 20% toute droite. Les appuis glissent sur la terre humide et je décide de marcher. Je ne marcherai que 3 côtes sur tout le parcours, mais celle-là franchement, tu la passes en courant à l'entraînement, mais en course, il faut la marcher, surtout au km 3 ou 4. On dégringole ensuite via une chouette descente vers Vaise avec un passage ma foi fort cool dans le fort de Vaise, puis ce sont les quais de Saône avec le 1er ravitaillement (sur 2) au km 7. Evidemment, j'ai oublié mon gobelet et une sympathique bénévole me tend un fond de bouteille pour me dépanner. Merci à elle ! Je gobe un gel caramel au beurre salé absolument infect (plus jamais ça) et je repars très rapidement. Je suis toujours bien et j'en profite pour remercier les nombreux bénévoles postés tout au long du parcours qui nous encouragent tout en nous orientant. D'une manière générale, j'arborerai un sourire de contentement niais tout au long de la course. Moi content d'être là.
On traverse la Saône, direction la Croix Rousse via les Esses et le parc de la Cerisaie. Là je suis en terrain connu et c'est plus facile pour moi - comme quoi, le mental est aussi important que les jambes. On crapahute par le Parc Chazière (sentier forestier très agréable à courir), autour du cimetière, ça grimpe un peu partout, on redescend Quai Gillet et là le gros morceau : la montée de la Rochette / rue Pierre Brunier, une côte de puta madre que je ne cherche même pas à courir tellement elle a l'air raide (en fait ça ne fait que 20% mais ça m'a semblé énorme sur le coup). L'avantage, c'est qu'une fois en haut on peut descendre via la Forêt de la Rochette à Caluire et que c'est je crois le passage que j'ai préféré de la course. Super sympa. Ensuite, je ne vous fais pas de dessin : on monte, on descend, puis on remonte et on redescend, et puis on recommence. Passage notable toutefois : une descente en pente très forte qui aurait presque mérité d'être un escalier tellement c'est raide. Je ne me souviens par contre plus où c'était...
On quitte Caluire autour du km 17 après le 2e et dernier ravito et nous voilà sur le versant Rhône de la Croix Rousse. J'ai explosé la durée max (1h15) et la longueur max (15km) de toutes mes sorties depuis la reprise et je me demande si je vais pouvoir tenir jusqu'au bout. Surtout que commence une orgie d'escaliers en montée, à n'en plus pouvoir supporter la vue d'une marche. Les écarts se sont creusés par rapport au début de la course : une fois sur les quais, je me retrouve seul avec un coureur, en lieu et place d'un peloton bien dense au départ de Saint Jean. J'ai en ligne de mire une féminine que je rattrape dans les montées mais qui me fume littéralement sur le plat et en descente. Spoiler : c'est la 5eme féminine et je ne la rattraperai jamais.
Les escaliers me brûlent les cuisses, je m'accroche aux rampes telle une moule à son rocher pour m'aider autant que possible, mais franchement c'est dur. Pourtant j'avance toujours comme il faut, et le fait de descendre les pentes de la Croix Rousse me fait un plaisir fou que je dissimule habilement sous un masque de (petite) souffrance. Malin, non ?
Dans la série 'on visite des monuments', le parcours nous fait passer à travers l'Hôtel de Ville – super idée, tout comme la traversée des Terreaux sous les encouragements des badauds. Et là tu crois que c'est fini ? Nan ! On remonte sur les pentes de la Croix Rousse via la montée de la Grande Côte qui me pique les cuissots bien comme il faut à ce moment de la course. C'est là je crois que je perds complètement mon sourire. Juste j'ai mal. J'arrive sur les talons de la coureuse devant moi (la fameuse) qui me remet un vent monumental dès que ça redescend vers l'amphithéâtre romain et la place Sathonay. On est au km 22 sur 24, je me dis qu'il ne reste plus qu'à longer les quais via la Martinière pour rallier notre point de départ place Saint Jean. Et en fait non ! Ultime facétie du parcours, on repart sur une vilaine montée pas forcément compliquée mais qui placée en fin de parcours comme ça me fait plus que mal, aux jambes comme au moral. Ultimes foulées sur les pavés du jardin de la Chapelle Sainte Croix, j'allonge la foulée autant que faire se peut, principalement parce que des gens me regardent arriver, et j'en termine en 2h16, et, apprendrais-je plus tard, à la 79ème place (inespéré!).
Ouch ! Il était plus que temps, je crois que je n'aurais pas pu faire 1km de plus ! Super accueil des bénévoles à l'arrivée qui nous remettent un petit sac avec petite bouteille d'eau, sandwich tout keuss et mini paquet de chips bon marché, mais le tout donné avec tant de chaleur et de gentillesse que ça me réchauffe le cœur. Comme quoi, là encore, c'est le mental qui est prépondérant. Je me traîne vers la consigne pour récupérer mes affaires, discute quelques instants avec Benman (enchanté !) et Arclusazman mais je suis rincé et pas vraiment capable de tenir une conversation - on se remet ça sur un off, messieurs.
En conclusion : le parcours nous fait passer dans beaucoup d'endroits vraiment sympa, parfois rares puisque habituellement fermés au public. Les passages dans les parcs sont ultra cools maisj'ai frisé l'overdose de côtes et d'escaliers. Mon manque d'entraînement y est sans doute pour quelque chose, j'avoue. La balade vaut plus que le coup malgré tout – je recommande chaleureusement l'exercice pour tout masochiste aventureux.
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1 commentaire
Commentaire de Benman posté le 02-12-2021 à 03:37:55
C'est Ze strong man! Bravo et au plaisir de te recroiser sur un off lyonnais.
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