Récit de la course : Ultra Trail Côte d'Azur Mercantour - 130 km 2020, par van

L'auteur : van

La course : Ultra Trail Côte d'Azur Mercantour - 130 km

Date : 3/9/2020

Lieu : Levens (Alpes-Maritimes)

Affichage : 3100 vues

Distance : 130km

Objectif : Se défoncer

3 commentaires

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30ème tout pile

réçit complet dispo ici :
L'ultra trail Côte d'Azur Mercantour se passe entre Levens au nord de Nice et Saint Martin Vésubie (au nord de Nice aussi)
La course fait 15 km de moins que la TDS. J'avais annoncé que ça me prendrait à peu près le même temps pour faire le parcours. (Les Alpes du sud étant beaucoup plus dégueulasses rocheuses que les Alpes du nord.)

Et ça ne s'invente pas :
TDS 147km 9100M+ : 25 heures 48 minutes 41 secondes
UTCAM 131km 8625M+ : 25 heures 49 minutes 23 secondes
30ème / 387 partants, 20ème senior, 140 abandons.
 
Pour ceux qui ne le savent pas, ou alors si on trouve ce message fossilisé dans de l'ambre d'ici quelques milliers d'années ; En 2020, le covid (je sais que c'est «la covid» mais c'est franchement moche) est passé par là et toutes les courses depuis le début du mois de mars sont annulées pour éviter les rassemblements. (le tour de France c'est bon, ils ne sont que 150...)
Autrement dit, j'ai fait :
mars – septembre 2019 : 19 courses
mars – septembre 2020 : 2 courses
 
L'UTCAM fait parti de ces organisations survivalistes, qui pensent qu'étaler 500 gus sur 130km, avec l'air de la montagne, n’est pas dangereux. Alors même que c'est le nombre de personne qu'on fait rentrer dans un TGV sans sourcilier (touss touss).
Il est donc bien compliqué d'épingler un dossard, sans se trimballer son arbre généalogique de personnes à risques et en jurant la main sur le cœur qu'on n’a pas toussé depuis 48h, sous la menace d'un coton tige long comme le bras qu'on nous enfoncerait dans le pif jusqu'au diaphragme.
J'ai eu la chance de gagner le dossard au tirage au sort grâce à l'association Kikouroù Communauté de Sportifs et l’organisation Ultra Trail Cote d'Azur Mercantour - Utcam06.com que je remercie. A l'origine la course était prévue début juillet mais comme j'avais moultes courses à ce moment là, j'avais décliné l'offre (hahahaha). Finalement avec la conjoncture et le report en septembre, ils ont décidé de me le reproposer et j'ai bien sûr accepté avec plaisir.
Cette année, contrairement à la TDS, je vais le faire sans assistance, n'ayant personne pour m’accompagner.
(Trop fort le mec ! Non alors ici, il faut lire que ma compagne Priscilla est trop méchante et qu'elle n'a pas voulu m'accompagner malgré mes cris et mes pleurs. Et pourtant je pleure très bien.)
Il faut dire que la course commence un jeudi soir à 22h, ce qui n'est pas très pratique.(se rattrape aux branches)
C'est donc jeudi, en fin de matinée que je prends le TGV de Toulon à Nice (500 personnes toussa toussa …) où je récupère le bus qui doit m’emmener direct à Levens.
Comme j'ai le mal des transports, (#mylife ou 3615 mylife pour les plus vieux) la route, plus proche de la montagne que de l'autoroute A8, et ses 44 arrêts m'a paru extrêmement longue. (j'ai regardé une fois mon téléphone sur le trajet, j'ai regretté.)
Arrivé dans le grand pré de Levens à 16h, je récupère le dossard aussitôt, en présentant le matériel obligatoire. Je me trouve un rocher où me poser dans ce grand pré et il me reste un peu moins de 6h pour trouver le moyen de faire rentrer un sac de 80L dans 2 sacs de 30L. Et pour choisir si je prends des manchons blancs ou des bleues. (finalement j’ai pris les blancs la nuit et les bleues la journée. Fin du suspens)
Le premier sac partira directement à l'arrivée et le second m'attendra à la 2ème base vie au km 60. (après 9h25 de course)
Le matériel que j'ai avec moi est testé et retesté, j'ai donc eu la bonne idée de m'acheter une tenue toute neuve 3 jours avant la course histoire de rigoler un peu.
en direct de mon caillou
 
Matos obligatoire :
Sac / Gobelet /2 lampes frontales + piles /Pièce d’identité / Téléphone/Sifflet / 2 Bandes élastiques adhésives / Couverture de survie / 1 litre d’eau /Réserve alimentaire / Veste imperméable/Seconde couche chaude ML / Gants chauds /Bonnet / Casquette / Pantalon / Surpantalon imperméable
(Je ne saurais absolument pas quoi faire des bandes adhésives mais bon.)
19 heures, je suis enfin prêt et je remets mes 2 sacs à la consigne en prenant soin de bien les fermer avant. Sauf qu'évidemment j'ai oublié un truc dedans et il faut donc que j'y retourne pour le récupérer. Bien sur, quand on me demande dans quel sac je l'ai oublié, je me trompe et je me retrouve donc à rouvrir les 2...
- Pourquoi tu ne fais pas sans ce truc inutile ?
- C'est le bracelet qui sert aussi de dossard que j'ai laissé dans le sac
-........ Sinon les clés de la voiture ça va ?
- EHHHHHH !!!
(pour la ref)
La nuit commence à tomber et il fait bien froid (24° n'abusons pas) sur mon petit caillou. Finalement le matériel qui me semblait inutile me permettra de patienter les heures restantes en observant la mise en place progressive du départ. C’est que dans un pré, à moins de se rouler dans le foin, il ne fait pas très chaud.

Départ de la course 22h.

22h01 pour être exact. Le départ se fera par vague pour limiter les contacts et je serai dans la 2ème vague. Tout le monde porte le masque et la gestion se fait au mieux (sur la ligne départ en tout cas)
Le but du jeu sera d’effectuer un trajet en 25 heures à pied, qui prendrait 40 min en voiture. Et ça, on aime.
un peu trop de bosses à la fin je trouve

17 km Levens - Plan Ribert 16,5km 1230M+ 560M- 20 ème en 2h10, prévue 2h19, -9 min

Top départ.
Il se trouve que l’événement couvre plusieurs distances. 130Km, 70km, 45km etc.(j'ai oublié la suite).
Contrairement aux autres distances prévues les jours suivants, le 70km part avec nous et effectue ses 50 premiers km sur notre parcours.
Du coup forcément on se retrouve à un rythme qui sera difficilement tenable sur la 2ème partie de course à partir du 90 ème km. (mais c'est dans 15 heures alors on s’en fou et on part comme pour un 10 km).
Je suis pour le moment avec la 3ème féminine du 70km (Je cite souvent les féminines parce qu'elles sont peu nombreuses et c'est plus facile de les reconnaître pour se positionner).

Dans la toute première descente après 10km (oui 10KM), il se passe quelque chose que je pensais impensable, j’arrive à me faire mal à la cheville pas une, mais 5 fois de suite à cause d'un mauvais positionnement du pied (en général c'est comme ça que ça se passe, on se fait rarement mal quand on gère tout nickel) et je m’écrase un des nerfs fibulaires sur une éversion (je suis médecinologiste). Je douille sévère et je m'arrête net à ce moment là, le temps de me rouler par terre de douleur. Je termine la descente en crabe, en laissant passer des wagons de coureurs et en me disant que ça allait être franchement compliqué de faire les 120km restants. Je suis à 2 doigts d'abandonner, mais je me dit qu'il faut au moins arriver au 1er ravitaillement et croiser les doigts.
Finalement la descente terminée et en marchant sur des œufs pour le reste de la portion, la douleur fini par passer.
(ce serait quand même franchement très moche d'abandonner maintenant. En plus je pense à la tête des mes 3 comparses Alain, Jacques et Seb qui se seraient bien moqué de moi le lundi matin en voyant arriver le mec qui annonce 130km et qui en fait 10 ...) (j’en connais un qui a fini plâtré au bout de 12/65 km de course... foutu à vie)

30,9 km Plan Ribert - Utelle BV1 13,5km 730M+ 1147M- 24 ème en 1h52, prévue 2h01, -19 min cumulées

Je m'épuise à vitesse grand V sans m'en rendre compte (On ne bluffe pas en course à pied, quand il n'y a plus de jus, c'est la panne. Ce sera la surprise). Je rattrape ma copine du 70km sur une descente plus roulante avec des portions de bitume et on continue notre route à un rythme soutenu sous la pleine lune.
J'arrive à la 1ere base vie à 2h du matin. Déjà 4h de course.

43,1 km Utelle BV1 - Col d'Andrion 12,1km 1160M+ 285M- 34 ème en 2h41, prévue 2h36, -15 min cumulées

Le coup de bambou arrivera juste après dans la montée vers le col. Il se trouve que par hasard, je suivait les temps de passage de Sylvaine Cussot qui est également sur le 130 km . (Comme elle fait plus d'ultra que moi je me suis dit qu'elle aurait une meilleure gestion de la course. Ce sera effectivement le cas, elle finira 2ème 1h20 devant moi).
Je savais qu'au 27 ème km j'avais 27 min d'avance sur elle, même si je me suis arrêté 10 min à la base vie (je suis tout seul, ça prend plus de temps …).
9km plus tard (36 km c'est bien vous suivez) j’entends une voix qui m'encourage et qui me double. Elle passe tellement fraîche, qu'au début j'ai cru que c'était une relayeuse ou une coureuse du 70. Mais non c'est bien Sissi qui grimpe avec le sourire. (je suis même tombé pour le coup, mais c'est un détail) Donc quelque chose est en train de mal se passer au niveau de ma gestion(Tudum)

50,7 km Col d'Andrion - Les Granges de la Brasque 7,3km 500M+ 501M- 42 ème en 1h35, prévue 1h15, -5 min cumulées

Le col franchi, je suis à bout de force, je tourne comme d'habitude avec de l'eau iso + gel et barres mais le tout étant sucré sur sucré, ça me dégoutte de plus en plus vite. L'eau dégoutte des barres qui dégouttent de l'eau. Je me retrouve à boire et manger très peu et fatalement on va tout droit dans le mur.
Sissi va nous emmener avec quelques suiveurs pendant 11km soit un peu moins de 2 heures. Je finis par décrocher (déprime) au moment où ma frontale s'éteint (déprime totale). Il est 5h40 du matin je commence à en avoir franchement marre de cette nuit. Je suis à bout de force et dans la manip du changement de batterie j'en perds mes lunettes (uber déprime totale...) et je m'en rendrai compte dans quelques km (je ne suis pas revenu les chercher...)

59,1 km Les Granges de la Brasque - Roquebillère BV2 9km 10M+ 1130M- 51 ème en 1h08, prévue 1h01, +10 min cumulées

Je passe le ravitaillement, où les bénévoles sont toujours très sympa et font leur maximum pour nous aider. Je parts dans la descente en roue libre, en essayant de trouver une solution à ma perte d’énergie, dans cette longue portion, tout en baladant mes pensées entre abandons et douleurs. Mon sac m'attend tout en bas et j'espère que le moral reviendra. Le jour se lève petit à petit et j'arrive à la base vie à 7h24 après 9h 30 de course.
Je m'arrête pendant 32 min le temps de retrouver des forces et de me changer avec ma seconde tenue toute neuve.
Après avoir longuement réfléchis, je vire tout mon ravitaillement. Entre les ravitaillements ce sera de l'eau avec gel et barres ; Et à chaque pause, du salée + coca et saint Yorre (parce que c'est bon) (finalement ce sera la bonne solution jusqu'à la fin)

68 km Roquebillère BV2 - La Bollène Vésubie8,7km 480M+ 347M- 53 ème en 1h28, prévue 1h34, +38 min cumulées

J'attaque la suite sans forcer, histoire de prendre le temps de récupérer sans me faire trop mal et retrouver le moral. On arpente la vallée en traversant les petites bourgades. Ça donne accès à pas mal de point d'eau, que j'avais noté, et permet de ne pas trop me charger.
L'objectif est d'arriver le plus en forme possible à Belvédère où les choses sérieuses (très) vont continuer. Je double et redouble les mêmes personnes suivant les portions. En fait il n'y a que les féminines qui nous doublent une seule fois et qu'on ne revoit jamais. (its the life)
 

86,9 km La Bollène Vésubie -Belvédère- Relais des Merveilles BV3 18,6km 1590M+ 702M- 42 ème en 3h32, prévue 4h09, +1 min cumulées

Grosse portion en vue, j'arrive quand même à me tromper de chemin, les fanions étant moins visibles de jour. La partie depuis Belvédère comporte pas mal de bitume et ça monte mais pas trop, du coup ça en surprend plus d'un. Il se trouve que c'est une portion que j'ai faite par hasard au début du mois de juillet et je sais donc à quoi m'attendre. Je monte tranquillement en courant et en doublant pas mal de monde. Je retrouve la forme là où beaucoup commencent à craquer. D'autant plus qu'il est 10h40 du matin et il fait déjà 31°sachant que 4h plus tôt il en faisait 15°... Certains s'arrachent même les vêtements sous la chaleur (allez je plaisante, il y a bien un mec torse nu, mais ça fait quelques heures qu'il court comme ça et il a l'air « d'adorer » cette portion, on peut lire tellement d’insultes sur son visage).
La montée se fait en plein cagnard et on redescend vers le relais des merveilles pour attaquer la triple bosse de fin.
 
 

Bosse 1 cime de la valette 2496m
99,5 km Relais des Merveilles BV3 - Madonne de Fenestre 12,3km 950M+ 855M- 31 ème en 3h00, prévue 2h44, +17 min cumulées

Je monte sans trop forcer étant donné qu'il va falloir le faire 3 fois. Toujours tout seul au milieu des alpages, j'arrive au sommet après 16h50 de course. Je perds du temps sur le plan de route mais tout va bien. Arrivé au ravitaillement on s'occupe toujours aussi bien de nous (on n’accède pas directement au ravitaillement, on se fait servir pour éviter les contacts) et de toute façon on n'est plus trop pressé.

Bosse 2 2230m
109,2 km Madonne de Fenestre - Le BoréonBV4 10,4km 630M+ 816M- 33 ème en 2h36, prévue 1h58, +55 min cumulées

En quittant le ravitaillement on fait un grand tour pour monter par le lit d'une rivière quasi à sec. Forcément à chaque fois que je change de rive je vois un fanion de l'autre coté. La suite n'est pas trop compliquée mais l'heure tourne et pensant que j'irai plus vite, j'ai gardé une petite frontale pour éviter de porter la grosse toute la journée (comme je suis tout s... sinon je l'aurais récupéré après.) Mes muscles fléchisseurs de la hanche ne répondent plus d’un coté, du coup je ne peux plus lever la jambe gauche au-dessus d’une demi marche.

Bosse 3 Mont Archas 2526m
126,2 km Le Boréon BV4 - La Colmiane 17km 1200M+ 737M- 31 ème en 4h21, prévue 3h37, +1h40 min cumulées

Je quitte la dernière base vie à 18h35 pour la dernière grosse bosse. C'est de loin la partie la plus difficile de la course qui arrive après 20h30 de courses. Il ne fallait pas trop taper dans les réserves avant d’arriver là. La 1ère partie de la montée se fait dans des sentiers en forêt à la tombée de la nuit. Je suis suivi par le duo Tic et Tac qui grimpe plus vite que moi mais comme ils font pas mal de pauses, ils restent derrière. Tout le monde est en train de souffrir mais j'évite de m’arrêter. C'est un coup à s'allonger parterre et se réveiller deux jours plus tard. Enfin on souffre, surtout Tic et moi. Son pote monte tranquillement sans bâtons, les mains dans les poches, en sifflotant et en lui expliquant que pour le moment c'est facile, la vrai montée commence après.
Virage à droite et dans la nuit noire je me retrouve face à cette fameuse montée, tracée par une ligne de fanions réfléchissants toute droite jusqu'au sommet. Il y a 1,2km et 300 M de dénivelé. J’avance à la vitesse d’une tortue asthmatique,(J'ai mis 35 minutes...) et j'arrive au sommet à 21h07.
La descente s'annonce ultra technique et difficile. Déjà parce qu'il fait nuit, en plus j'ai une frontale pas trop puissante et l'organisation a décidé qu'il valait mieux tirer tout droit jusqu'en bas en coupant plutôt que de suivre les sentiers. De jour, pourquoi pas mais de nuit, il faut la jouer serré avec les fanions pour ne pas finir dans un bosquet ou se faire bien mal sur les rochers (manquerait plus que je me fasse une entorse tiens).
Ça va me prendre presque 2 heures pour dévaler les 9km de descente....
 

 

131 km La Colmiane - Saint Martin Vésubie 4,5km 110M+ 650M- 30 ème en 0h55, prévue 0h44, +1h50 min cumulées

Dernier point à La Colmiane à 23h. Pour rigoler je demande au bénévole si les 4,5 malheureux km restants sont sur de la route histoire d'en finir en 20 min. Il n'ose pas trop me dire que ça va être du chemin en forêt tout pété. Il me conseille quand même de finir en faisant attention histoire de ne pas tout gâcher maintenant.
C'est effectivement un chemin difficile et je compte les mètres pour en finir. À 1 km de l'arrivée je suis toujours au milieu de la forêt, ce sera donc comme ça jusqu'au dernier moment. J'arrive à Saint Martin Vésubie où Priscilla a rejoint la ligne d'arrivée et m'attend avec les couche-tard après 25h49 et 130km, bien content que tout se termine. Beaucoup de coureurs encore sur le parcours, le dernier arrivera dans 18 heures et 30 minutes.
N’oubliez pas d’aimer et de vous abonner : Kévin Pongérard
Merci à l’organisation UTCAM et kikourou, de m'avoir permis de participer à la course
Avec le soutien de Terre de Running Toulon
 

3 commentaires

Commentaire de shef posté le 12-09-2020 à 09:37:18

Bravo, superbe course!

Commentaire de Vince88 posté le 12-09-2020 à 22:38:24

Bravo,une course rondement mené ou tu n'as pas eu l'air de trop subir. Belle perf.

Commentaire de Shoto posté le 18-09-2020 à 14:11:03

Bravo pour cette très belle course et ce très beau récit plein d'humour avec un rendu d'ultra très intéressant. Comme quoi on peut partir vite , prendre une claque mais être quand même Finisher dans un bon classement. Bravo.

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