L'auteur : Free Wheelin' Nat
La course : Trail du Soleil Levens - 30 km
Date : 1/12/2019
Lieu : Levens (Alpes-Maritimes)
Affichage : 932 vues
Distance : 30km
Objectif : Pas d'objectif
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Pas d'autre récit pour cette course.
Trail de Levens
La météo ne nous annonce rien de bon pour l' édition 2019 du trail de Levens organisé par l'Edhec et ses jeunes loups.
Avec eux on a l'assurance d'avoir une belle orga, un balisage nickel , une ambiance sympa et un parcours tout bien.
30km au menu pour finir 2019!
Zhom et moi devons nous rejoindre là bas .
France Inter étant en mort cérébrale (c'est la mode) depuis un moment, c'est Europe 1 qui m'annonce que nous sommes en alerte orange.
En principe , recta-berda, c'est la préfecture qui annule l'épreuve, mais sur sur face de cake l'orga nous annonce que non, tout est OK, c'est juste jaune, pas de news du prefet.
Il neige à la maison, ça cale comme le poing en bord de mer , et ,de concert et après concertation , on y va, chacun prend la route de son côté : une heure seulement pour se rendre sur un trail, c'est comme le 29 février, cela n'arrive pas souvent...
Si au retour je ne peux pas remonter chez moi , ma foi, je connais le GR qui va de St Martin à la Colle par coeur , et à défaut de chaînes ou de pneus neige, j'embarque mes yaktrax.
Au pire j'en ai pour 2h max, et ça me donnera une excuse imparable pour aller courir un peu cette semaine, hé hé.
Une fois sur place , le feu passe à l'orange mais l'affaire est maintenue, et oui oui oui, il y a des gens!
80 à ce qu'il est dit, reste à savoir si ça compte les trois distances ou juste la nôtre.
Quoi qu'il en soit, l'averse qui s'était calmée redémarre, personne n'est surpris.
Sur la vidéo du départ , je passe tellement vite qu'il est impossible à quiconque constater qu'il n'y a que votre humble narratrice qui porte un pantalon de pluie .
Enfin, un sac de pluie (juré, je vais sortir la machine à coudre pour raccourcir les jambes...).
Le ridicule ne tue pas une fois de plus mais il peut tenir chaud, même sur du court (mais je n'ai plus ma veste rose, maintenant elle est noire et rouge, et toc. Ca limite les dégâts)
J'ai bâché un UTV pour avoir eu la flemme de l'enfiler pendant, donc cette fois-ci, je l'ai mis AVANT.
On a beau courir dans les Alpes Maritimes, 30-40km/h d'Est prévu , un isotherme estimé à 1500m chez ouam (donc pas loin de zéro degré au plus haut du circuit) plus un paquet de flotte pour bien hydrater tout ça, pour moi ce sera stryvek outside ou rien.
Quelques minutes après le départ, il fait plutôt doux , la pluie se fait plus fine, et je finis par me préparer à enlever le machin au prochain ravito... Grrrowl.
Une fois de plus, la peur d'avoir froid promet de me compliquer la course, aucun arrêt ravito n'était prévu.
Le départ a été rapide , il serait dommage de perdre cette avance (s'il y en a une) maintenant.
Tiens, c'est comme sur la route où, pas loin d'exploser, on arrive enfin, ô miracle, à doubler le papi qui roule à 30km/h depuis 20mn !
"Sukkkkkéééééé!!!!", comme diraient les japonais... (pardon pour cette libre adaptation du romaji , c'est du fauxnétique).
Sauf que cette satanée bouteille de gaz va finir par ouvrir la portière arrière à force de se balader dans les virages (hé oui, la montagne...).
Et on oublie papi.
Et on s'arrête.
Et merde.
Et bien vous savez quoi?
Je l'ai adorééééééé de folie mon Lafuma de futal!!!!
Donnez moi du vent, de la pluie, du froid, moi je suis au chauuuuud,rhâââââââââ, dans mon juuuuuus!! Le ciel peut nous tomber sur la tête, fuck la flotte dans ta faaaaace, tieeeens !!!!
HA qu'elles sont rouges vos cuisses, wouhahaaaaaa les miennes, bah elles sont bien emballées comme la compote dans le chausson, l'avocat dans le maki, le saucisson dans la brioche, le chewing gum dans la réglisse !!!! M'en fooouuuus, moâaaaa, de cette alerte jauuune!! Elle peut passer à l'orange au rouge si elle veut, l'alerte jauuuuune!!
Nan mais... (ouhhhh, ça va mieux....)
J'aurais mieux fait de me taire, puisqu'effectivement, on nous annoncera une réduction de peine : il faut admettre que les conditions deviennent vraiment digoulasses ,car non seulement il pleut gros , mais le plafond nuageux devient vraiment, mais vraiment bas .
Les quelques kilomètres de pistes qui vont suivre vont me paraître interminables, ponctués systématiquement de mes "toujours la piste?" adressés aux pauvres gamins trempés comme des soupes postés sur le nouvel itinéraire.
J'ai abandonné cette fois-ci Barbara G. pour vache dans un champ de caillou à T puis poule devant un couteau à T+5mn . Je dois m'arrêter deux fois pour réfléchir pour essayer de comprendre où se trouve l'embrouille à chaque bifurcation ,entre cette fameuse piste et les monotraces du départ non surveillés.
Mais Naaaat, les gens te disent :" sur la piste jusqu'en bas"!!
Décidément aucun espoir...
Je reste seule un bon moment, ayant apparemment largué le petit grupetto de deux collègues qui me précédait au dernier ravitaillement au dessus de, devinez quoi, la piste.
On aura quand même fait le Férion.
Deux jeunes en tee shirt Edhec à la n-ième bifurcation m'indiquent qu'il reste mmmhmm et 300m. (J'allais trop vite en fait...pfffrrrwwwmouhahaha)
Ah...
1 km et 300m? Pas sûre, entre le vent et la pluie qui fait plus que des claquettes...Mais j'aimerais bien cette option.
Deux?... Non, c'est pas ça...
Trois, non plus, ç'aurait fait ...oi et 300m.
C'est pas six non plus. Sept...Je ne pense pas.
Rien qui ressemble vraiment à mmm et 300m, donc j'opte pour... allez, tope là,5km et 300m.
C'est presque logique vu l'écurie qui s'annonce quand même, à force...
Comme ça je ne serai pas trop déçue si le kilomètre supputé au départ (et espéré parce que là, la piste, pffff...) se prolonge.
Tout ça parce qu'étant spécialiste de la distorsion tempo-géographique indexée à la quatrième dimension ( voir l'épisode Girotte à la MH2018), je me méfie maintenant ...
Cet épisode aura duré au total une heure.
Une heure de piste pendant laquelle je n'aurai vu personne ou alors de loin.
Une piste qui se terminera par une courte descente en mode canyoning . Génial!
Manquaient juste les rames!
Je trouve ce genre de blagounette en fin de parcours franchement jouissive, même si j'admets qu'en début c'eut été moins rigolo (faut être un minimum échauffé...).Mais franchement, on interdit aux gamins de se jeter dans les flaques, c'est eux qui ont raison!
Sur une récré comme un trail de ce type, pourquoi essayer d'éviter les flaques, la boue, on se fatigue pour rien et c'est trop marrant de voir la tête des autres quand on trace tout droit en criant “heeeehaaaaaa!” avec des éclaboussures partout.
Parce que trempé, c'est déjà fait, on baigne de partout, et quoi qu'il arrive, la lessive, faudra [mode féministe on] la faire [mode féministe off].
Jouissif , je vous dis, d'aller récupérer le petit loulou encore en nous pour se taper un kiff dans la flotte, sur une dalle ou avec les piafs...
Je reconnais la descente vers le gymnase qui héberge l'orga, mais pas l'arrivée et pour cause, l'arche été démontée...
Ah bon...
Un jeune vient me voir et me demande si je peux prendre mon chrono . Cette fois-ci j'apprends que nous sommes dans le rouge depuis 10h30 ce matin et que la préfecture a ordonné la fin de jeu.
Je me tourne et la pluie s'arrête sous le parapluie que mon homme tient au dessus de moi, tout habillé de sec.
Ce sera juste sa troisième neutralisation de la saison (ou presque la seconde étant une BH raccourcie pour cause de encore la météo).
J'avais plaisanté la veille en lui disant que "jamais deux sans trois.
Oups...
En conclusion:
J'aurais bien aimé avoir une idée de ma position, mais je pense que j'ai pas trop mal tourné: après la neutralisation au ravito du 11km, j'étais 20mn devant ParapGab' et surtout , j'ai pu boucler le parcours sans avoir froid, c'est pénible d'être sensible à l'humidité à ce point...
Et malgré le temps, le parcours n'a eu que quelques passages un peu glissants en dévers (j'ai compris un truc à ce propos: faut “tracer” sans ralentir ) , des cailloux bien rincés bien propres qui permettenaient une acroche correcte.
Pas très motivée quand même par les conditions dans lesquelles tout ça ça allait se courir, l'objectif a été donné de, non seulement d'en profiter un max, mais d'essayer de dédramatiser les mauvaises conditions en trail.
Sur un format court, c'était parfait pour continuer à travailler sur ma philosophie du trail : se battre contre les éléments (ils seront toujours plus puissants), ça ne rime pas à grand chose. Que je les accepte avec humilité et , pourquoi pas, avec plaisir ne fera que me renforcer.
Admettre que nous sommes de petites choses finalement fragiles , l'assumer et rester respectueux du milieu dans lequel on s'éclate, ça aide pas mal pour tenir la distance.
Enfin, je le crois.
Je trouve le mode guerrier coûteux en énergie et douloureux (l encore une histoire d'égo , il est gonflant desfois, celui-là...)
Rusons pour passer inaperçus, je trouve que ça fonctionne bien ;-)
Côté technique:
J'ai pu vivre correctement le déluge grâce a la veste (la dernière WWA, très bien) et le pantalon qui ont vraiment fait leur taf , je n'aurai plus à revenir là dessus, comme le manche langues et un t shirt technique un peu épais dessus.
Reste à corriger encore l'alimentation: la cylindrée augmente, la consommation aussi, et s'abstenir de boissons de l'effort n'est pas simple à compenser , tout du moins concernant certains éléments...
Le test compote maison/chia a été concluant: c'est super bon et ça cale.
Serre Ponçon: j'arrive.
C'est marrant , pourquoi à la fin de la rédaction du récit je me suis visionné Aquaman?
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2 commentaires
Commentaire de loiseau posté le 02-12-2019 à 22:11:34
Merci pour ce récit Nat, j'ai adoré :-) :-) !!
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 03-12-2019 à 16:27:56
Faut venir en Normandie, c'est plus sec.
Bises
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