L'auteur : Matt38
La course : Trail du Lac d'Annecy - Ultra Race
Date : 26/5/2018
Lieu : Annecy (Haute-Savoie)
Affichage : 3519 vues
Distance : 116km
Objectif : Terminer
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ULTRA-RACE ANNECY 116km 7350mD+
Il était temps d’aller accrocher ce dossard. Cela fait une semaine que je me trouve des douleurs au genou droit que je sais pourtant n’être que le fruit de mon imagination. Mais on est ainsi fait que quand la date approche, on se trouve tout un tas de bobos qui nous font croire que cela va être difficile. En fait, on sait que cela va être difficile, mais bien pire….
J’arrive la veille sur les bords du lac pour récupérer le dossard 635. Le temps de voir François d’Haène, de déposer mon « drop bag » pour la base de vie de Doussard où je compte bien prendre une douche et me changer avant de continuer.
Le départ étant donné à 1h30, j’opte pour le repos dans la voiture dans le parking, à proximité de la plage d’Albigny. Je ne vais pas trouver le sommeil. Et à partir de 00h30, je me prépare pour rejoindre le départ de cet ultra que j’espère être une belle préparation à l’Ut4M d’août, mon objectif majeur de l’année.
Mon road book prévoit que je termine en 27 heures. Si tout va bien. Il est vrai que sur les formats longs, je suis plutôt dans le dernier quart des concurrents.
Je me rends dans mon sas de départ. Les dossards ont été attribués en fonction de la cote ITRA des concurrents et selon cette cote, je suis censé mettre environ 25h pour boucler cet Ultra et terminer 635ième. Du théorique tout cela, car sur 116km il peut se passer bien des choses.
Sur la ligne départ, nous sommes tous concentré sur la journée à venir. Le pauvre speaker tente d’emballé l’ambiance, mais c’est difficile. Il n’y a que le départ donné à 1h30 précise qui réveillera les 976 partants.
Nous avalons rapidement les premiers kilomètres de plats, encouragé par les fêtards pas encore couchés et les accompagnants. Il faut déjà chaud sur le bord du lac et je ne regrette pas d’être partie en tee-shirt dès le début. Le peloton est dense et je me doute bien qu’il va falloir un long moment avant que la file des trailers s’allonge. Malgré quelques petits ralentissements, le début de course se passe bien. Le genou qui me titillait va très bien. Les premières pentes sont plutôt douces et nous les abordons tous en marche active. Je garde mes bâtons repliés en attendant que nous ayons plus d’espace pour ne pas se gêner les uns les autres. Quelques kilomètre plus loin, je décide de déplier mes bâtons, et catastrophe, impossible. Un bâton reste bloqué. Erreur de débutant, je n’ai pas vérifié mon matériel avant le départ… J’ai beau forcer, rien n’y fait. Je commence à me dire que la journée va être bien longue sans. Heureusement un bénévole à qui je vais demander de l’aide me permettra de le débloquer. Sauvé, il reste 108 km.
La monté au Semnoz est longue mais agréable. Pas trop pentu, avec des zone de relance en sous-bois sur sols souples et la monté en altitude nous apporte un peu plus de fraicheur. L’arrivée au sommet annonce le premier ravitaillement. Tout va bien. (photo)
Il y a du monde sur ce ravitaillement, je fais le plein de mes gourdes et je prends le temps de boire une bonne soupe. Je ne perds pas trop de temps ici et je repars vite dans la descente qui suit. J’ai une demi-heure d’avance sur mon timing et je me sens bien. Les 700mD- sont avalés en 35 minutes pour rejoindre Touvière où nous trouvons un ravitaillement en eau. J’en profite pour ranger la lampe frontale qui n’est plus nécessaire dans le sac et je sors ma casquette ainsi que mon éponge carrée, indispensable pour me rafraichir aux points d’eau.
On enchaine par la montée au col de la Cochette (1289m). Je peux enfin avoir un point de vue sur le lac que nous n’avons pas revu depuis le départ il y a de cela 5h30. (photo) J’ai toujours 30 minutes d’avance sur mon temps prévisionnel.
A partir de là, je sais que cela va être difficile. Je commence à sentir les premières fatigues avec son lot de doutes. Nous nous enfonçons un peu plus dans les bauges. Je connais très peu ce massif. Une chose est sûre, les pollens ont décidé d’être de la partie et je ne suis pas vraiment ami avec eux. Les paysages sont beaux quoi que peux alpins pour l’instant avec beaucoup de partie en sous-bois. Nous sommes trop loin du lac pour pouvoir en voir les eaux. Il y a beaucoup de bénévoles sympathiques. C’est une sacrées organisation car au vu du nombre de courses, de formats, ce doit être un sacrée travail. Merci à eux.
Un ravitaillement léger nous attend.
Le chemin alterne entre forêts et petites prairies où les fleurs ont décidées de lâcher tout leur pollen aujourd’hui. J’en prends plein le nez et les poumons. Nous continuons à monter passons le col de la Frasse, sous le roc des bœufs.
Légère redescente ou il fait bon courir avant de remonter sur le Crêt du Char (photo).
En raison de la présence d’une coulée de neige empêchant le passage des coureurs en sécurité, l’orga a dû modifier le parcours entre les kilomètres 49 et 52 km. Le changement de parcours se fera au niveau du chalet “Les Ailes du Nant” pour récupérer le tracé initial 2km plus loin.
C’est là que je vais connaitre des moments biens difficiles. L’altitude et les pollens me gênent énormément au point où j’en ai mal aux poumons lorsque j’inspire. Mon asthme d’effort fait des siennes. Je ne suis pas bien juste avant d’arriver au point le plus haut de la course. (lieux dit le Charbon) Je prends le temps de me poser quelques minutes pour récupérer et boire un peu de pepsi, prendre une pom pot’ Ananas avant de terminer les derniers 100mde D+. Je sais qu’après nous allons redescendre et cela ira mieux. Je chasse toutes idées négatives et repart.
L’arrivée au Charbon confirme mon mauvais passage à vide, je perds une cinquantaine de place au classement sur les 7km de montés précédents. Mais ce n’est pas grave, mon objectif est de finir et je sais maintenant (l’expérience qui parle) que les passages à vide font parties de l’aventure dans un ultra. Il faut simplement le gérer et la forme va revenir.
D’ailleurs dans la descente pour rejoindre la combe d’Ire, je me sens mieux. Je me force a inspirer par le nez ce qui a pour conséquence de limiter la quantité s de pollens inspiré et c’est assez efficace. Je n’ai plus de douleurs et comme prévu, la forme revient. Coté paysage, je regrette de passer autant de temps en forêt.
Au ravitaillement, je prends ma traditionnelle soupe de pates. Je prends le temps de récupérer, je passe un coup de téléphone à la famille pour donner des nouvelles. Je parle de mon problème un peu plus tôt, J’ai maintenant en tête de rejoindre Doussard. C’est la base de vie ou mon sac m’attend et où je vais pouvoir prendre une douche et me changer complètement. Tout ça dans 15km et 800mD+.
Direction Replent dessus, Je monte doucement, mais très régulièrement. Cette monté se fait encore une fois en forêt, le bois du Droz.
S’en suit la descente vers Bourgeal. La forme est revenue. Je cours sur les portions plates et descendantes. Les jambes vont biens, je vais bien. Les bénévoles sont toujours autant présent et nous encouragent. Je lance a chaque fois un merci ou un bonjour a leur attention. L’un d’eux nous indique que la fontaine du village est potable. J’en profite pour boire a grandes gorgés, cette eau qui n’a pas le gout du plastique. Quel délice ! Mon estomac le remercie.
En sortant de Giez il me reste une petite bossellette à passer avant de rejoindre Doussard. Je cours tous du long pour arriver le plus vite possible à la base de vie.
J’arrive super motivé. Je récupère mon sac et je vais directement sous la douche. C’est la première fois que je me permets une douche en pleine course. Cela fait un bien fou, je me change complètement. Il n’y a que mes chaussures que je remettrais pleine de terre. Je me sens comme neuf. Je me pose sur une chaise et me ravitaille. Soupe, orange, citron, banane…je passe un appel à la famille. Marie est rassurée, elle me dit que ma voix est plus claire que la dernière fois. Et en effet, je vais bien. Je suis super motivé. Je sais (en enfin je crois à ce moment) que le plus dur est fait. Je n’ai aucun doute sur le fait que je vais aller au bout de cette aventure. Je reçois un sms de Guillaume alors que je suis assis sur ma chaise :
-16h12 « Elles sont bonnes tes pates ? »
-16h15 « Bois un coup quand même ! »
- ?????
-16h15 je réponds « Yes, je viens de prendre une douche. Parfait »
-16h16 « Lève la direction la sortie » « Lève la tête lol »
Mais qu’est-ce qu’il me raconte, il me voit ????
-16h19 je lui demande Y a une webcam ? » Je me lève et regarde partout dans le gymnase.
Il m’appelle : « regarde vers la sortie ! Oh la surprise, Guillaume et Emilie sont venu pour m’encourager avant de rejoindre Aix les Bains. Cela me fait super plaisir, en plus j’ai la forme et je profite de ce moment où ils m’accompagnent lorsque je quitte la base de vie. Merci les amis.
Je serais resté 30 minutes ici. Un bon investissement pour la suite. Dans ma tête, je me dis il reste deux parties (26km et 17km), deux montées (1750mD+ et 1230 mD+), deux descentes…!
La première étape consiste en la monté au col de la Forclaz. La pente est régulière et le chemin agréable. La chaleur est vraiment supportable et grâce aux sous-bois nous ne soufrons pas du soleil. Je m’inquiète des éventuels orages annoncés pour le soir, le ciel a déjà grondé dans l’après-midi, mais plus loin sur le massif. Finalement hormis quelques gouttes, le temps restera au beau jusqu’au lendemain.
Arrivée au col de la Forclaz, nous rejoignons par la route, le point d’eau pour faire le plein à la cote, avant de nous lancer vers le Chalets de l’Aulp. Sur cette partie nous pouvons profiter du paysage, c’est bien plus dégagé, cela me fait penser à un moment aux balades autour de Pralognan. C’est une douce pensée qui fait du bien.
Tout le long du chemin je discute avec les compagnons d’aventure. Juste pour partager le moment, s’encourager, passer le temps. Il y a un bon état d’esprit, chacun relevé son défi personnel sans que l’on ne ressente de compétition entre nous. Cela change de nos vies professionnelles. Ces moments me font du bien…
Une légère descente nous amène au chalet des Nantets. S’en suit une montée assez sévère. Un gars qui connait le coin nous prévient qu’ici il faut y aller tranquille car cela va être raide dans le pentu. Il a raison. Personne de double, le petit rythme convient a tout le monde. En plus le paysage est top. Nous avons la chance de faire cette partie de jour, Je pense à ceux qui passeront de nuit et ne pourrons pas profiter de la vue.
L’arrivée au Pas se fait avec les encouragements d’une chèvre et des bénévoles. Nous prenons le temps de quelques photos, et on nous annonce 10 km de descente pour rejoindre le dernier ravitaillement à Menthon.
On se donne comme objectif de rejoindre Menthon avant la nuit.
J’ai mal aux jambes et mon genou droit est douloureux. Je tente de relancer mais je constate vite que si je veux finir sans me blesser et avec l’idée de continuer ma préparation pour l’Ut4M, je vais devoir marcher dans les descentes. Et très vite elle est interminable sur des chemins forestiers pentus où les cailloux roulent sous les pieds. Les cuisses sont bien entamées. Je rejoins Villard Dessus en 1h et 800mD- en moins.
Je n’ai pas encore parlé des barrières horaires, et pour cause, je n’ai pas à m’en soucier. Mon avance est conséquente. A Doussard, je suis reparti avec 3h d’avance. Avec la fin de cette descente sur Menthon, j’aurais 5h30 d’avance.
Ce ravitaillement qui approche sonne dans ma tête comme une première victoire. C’est la première fois que je parcours 100km.
Les sous-bois sont trop sombres et je dois bien me résoudre à mettre ma lampe frontale sur la tête. Je m’arrête à côté d’un bénévoles qui est en poste pour signaler un changement de direction. Le pauvre est endormi dans son duvet. (que la journée doit leur paraitre longue, encore merci à eux)J’évite de faire du bruit et repart tranquillement vers le dernier ravito.
J’arrive avec la nuit. Il n’y a pas beaucoup de trailer ici, les kilomètres ont bien allongé le peloton et depuis quelque temps, j’ai l’impression de toujours être avec les mêmes personnes. On se double lui dans la monté, moi dans la descente et celui-là dans la descente et moi dans la montée. Nous avons en gros le même rythme.
Je prends mon temps, vais aux toilettes. Je bois ma soupe, et croque dans un quart de citron. La tête que je fais fait rire la bénévole. C’est tellement acide, mais il parait que cela fait du bien au corps. (je n’aurai d’ailleurs aucune crampe de la journée).
J’envoie un sms à la maison, « dernière pause repas. Puis dernière partie. » je reçois en retour de beaux encouragements.
Avant de partir un gars qui a fait un petit malaise sous les yeux de sa famille inquiète, me demande si nous pouvons partir ensemble. Il semble avoir récupéré et je vois que partir avec lui dans la nuit les rassurera. J’attends qu’il leur dise au revoir et nous parton pour la dernière partie. Dans ma tête ce sera une formalité, 16 km et 800mD+ (en fait 1230mD+) je me vois bien arriver avant 24h de course. Je suis un peu présomptueux sur le moment…
Nous prenons la direction du Mont Baron et passons à côté du château de Menthon (très beau et très bien l’éclairé).
La première bosse est le mont baret. Nous partons doucement tout en discutant, les premières pentes sont peu pentu et nous nous disons que si cela continu comme cela la montée sera tranquille. En plus il doit y avoir que 700mD+, je calcul dans ma tête, avec la fatigue, bon, dans 1h30, 2h max on est en haut. En monté, mon genou ne me fait pas du tout mal. Les jambes sont lourdes.
Au détour d’un virage, je vais rencontrer le bénévole que j’ai le plus maudit sur ce trail. Alors que la pente se redresse, il nous indique la direction en nous disant : « encore deux, trois virages et hop c’est fini ! » en plus le panneau qui indique le col des contrebandiers dans 3 km, prochain point contrôle me fait croire en ce qu’il nous dit.
Un virage, petits pas, petits pas,
Deux virages, petits pas petits pas,
Trois virages, très petits pas, très petits pas
Quatre virages, une marche, deux marches…
Plus de virage, droit dans le pentu…. !
Je suis scotché, j’avance à une vitesse d’escargot. Mes compagnons vont aussi vite que moi, nous sommes arrêtés.
Il fait nuit, nous ne voyons rien de ce qui nous attend au-dessus, les marches sont de plus en plus hautes, les virages se multiplies. On fait deux mètres, un virage, encore deux mètres un virage. Encore et encore…. Interminable.
Enfin nous croyons atteindre le point haut, Deux bénévoles nous encourage. Je leur demande s’il y a encore de la monté, ils me répondent qu’il reste une petite bosse. Pffff.
Je me pose de temps en temps pour boire un coup et prendre ma pom pot’ ananas qui me redonne un peu de sucre.
Et enfin une pente avec quelques cordes pour sécuriser la descente. C’est le signe que nous allons enfin rejoindre le col des contrebandiers. Je ressens du soulagement. Nous pouvons voir les lumières sur le lac d’Annecy, et on peut deviner la plage d’où l’on est parti la nuit dernière
3h24min pour 8km. Ça vous donne une idée du chantier ! Au col je remplie ma gourde par réflexe car je n’en ai pas vraiment besoin. Je m’asperge une dernière fois avec mon éponge et me rafraichie la nuque puis nous repartons tout un groupe de 6 personnes environs pour rejoindre l’ancien téléphérique du mont Baron, les 200 derniers mD+ avant de « plonger » sur Annecy.
Enfin la dernière descente, je suis incapable de courir, mon genou est trop douloureux sur ce type d’appui. Alors je marche d’un bon rythme (me semble-t-il). Je passe devant le petit groupe avec qui j’ai fait les derniers 200mde D+ et me retrouve vite seul. Je crois que je me ferais doubler par 2 gars et j’en dépasserais 2 ou 3. Mais encore une fois, que cela parait interminable. De nuit, tout se ressemble et forcément, mon champ de vision correspond au halo de ma lampe sur trois mètre carré devant moi, soit des racines ou des cailloux ou de la terre.
Enfin, je vois au loin le panneau qui annonce l’arrivée dans 3 kilomètres !
Yes !
NONNN !
Arrivée dans 5 kilomètres !
Alors là, je trouve que c’est du sadisme. Pendant toute la course, chaque point de contrôle était annoncés 3 kilomètre avant. Et là, alors que je veux en finir, que je calcul que la fin étant sur le plat il ne me reste que 2 kilomètres de descente, …. Je prends un coup sur la tête.
Arrivée dans 4 kilomètres, Bon ben, ils ne se sont pas trompé, avec la fatigue chaque kilo parait bien long et je ne pensais pas que 27m de D+ annoncés pouvaient paraitre si haut.
Je commence à entendre les bruits de la ville, c’est bon signes et après ces 3 interminables kilomètres, j’arrive aux premières maisons, puis à la passerelle qu’il faut monter pour passer au-dessus de la route et rejoindre les bords du lac. Il y a des gens pour nous encourager et nous féliciter c’est sympa car il est 2h40 du matin. Je suis fier de moi, et heureux de finir cet ultra race d’Annecy.
Je n’ai plus mal au genou sur le plat et je cours vers la ligne d’arrivée, je croise quelques fêtards ainsi que des trailers finishers qui ont un petit mot pour moi, Je repli mes bâtons. Enfin la bifurcation pour rejoindre le village de la course. J’ai la gorge serrée par l’émotion, j’ai des frissons. Je vois la ligne et monte sur celle-ci.
Ce fût une incroyable journée.
Km 116, 7547 mD+ Arrivée : Plage d’Albigny, Annecy, = 25h14’00’’, 330ième
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3 commentaires
Commentaire de Shoto posté le 30-05-2018 à 18:27:55
Merci pour ton vivant récit. Faire un tel ultra avec de l asthme c est costaud ! Bravo pour cette belle place de finisher.
Commentaire de wakayama posté le 31-05-2018 à 10:42:57
Bravo, belle course bien gérée !
Commentaire de IziiJon posté le 31-05-2018 à 11:57:33
Félicitation pour ta belle course, costaud et très bien gérée au final je trouve...une super validation avant de s'attaquer à l'UT4M ;)
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