L'auteur : Zaille
La course : Trail des Verriers - 24.5 km
Date : 5/5/2018
Lieu : Goetzenbruck (Moselle)
Affichage : 1163 vues
Distance : 25.5km
Matos : Altra Lone Peak 3.0
Objectif : Pas d'objectif
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3ème édition pour ce trail des verriers en terre mosellane et 2ème participation pour mon épouse et moi. Une heure de route pour y aller mais la spécificité d’être semi-nocturne pour ce trail court de 26km et quelques 900m de D+ nous a fait faire le déplacement une fois de plus.
On va y aller peinard !
Pas d’objectif mis à part une course en couple et s’amuser en forêt avec des frontales vissées sur la tête. De plus, je suis en pseudo-préparation pour mon premier vrai trail, celui des Marcaires avec 54km et 2600 D+ qui aura lieu 2 semaines plus tard, alors pas d’excès, juste du volume.
Il y a une course en relais aussi mais vu le déplacement, on n’allait pas juste s’aligner pour 10/12 bornes et puis plus c’est long, plus c’est bon … En théorie. Oui, en théorie car ma miss avant la course se plaint déjà de cuissots douloureux suite à une séance de PPG un peu trop violente 2 jours plus tôt. Ça va passer et puis on va y aller peinard !
On arrive détendus presqu’une heure en avance. Avec le dossard, on nous offre un porte dossard à la place des traditionnelles épingles : sympa. On s’échauffe un minimum même si l’allure sur ce type de distance est un échauffement constant. Je n’ai pas pris de sac, juste une gourde que je garde en main. J’emmène quand même une barre en cas d’urgence mais avec 3 ravitos sur le parcours, on ne va pas mourir de faim !
Au feeling
Hop c’est parti. C’est plat ou descendant pendant les premières bornes sur des singles et des chemins forestiers plus larges. Au km4 on passe le village de Meisenthal avec une première animation musicale et une première montée où ça marche. Perso, je suis en forme mais je laisse mon binôme gérer l’allure, elle marche, je marche, pas de souci.
On suit 2 nénettes derrière lesquelles on se retrouve systématiquement collés. Je propose de les dépasser et d’y aller au feeling et là je vois ma nénette à moi développer une foulée ambitieuse. D’abord dans les descentes où c’est vrai elle a l’habitude de dépasser du monde puis même sur les faux-plats.
Attention à pas se cramer
Km7, premier ravito. On s’arrête, on boit de l’eau et je prends 2 poignées de fruits secs avant de repartir fissa. On est bien là mais attention à ne pas se cramer. Je fais la remarque à ma belette en jupette mais tout va bien même si je trouve son souffle plutôt bruyant pour ce qui est encore que le début de la course.
Le profil est en dents de scie mais pas de mur jusqu’à présent. D’ailleurs les 15 premiers km ont à peine autant de dénivelé que les 11 derniers, on va donc dire que c’est roulant. On profite de la nature verdoyante et on rencontre même au détour d’une épingle de zig-zag ascendant un joueur de cornemuse. Celui-ci posé dans un décor digne d’un Tolkien, plante une ambiance celtico-mystique devant une grotte habillée d’une petite chute d’eau.
Fini l’extase, on dépasse les 12km et on course à vive allure (rigolez pas !) une nana apparemment très aguerrie à ce type de terrain. 1h30 de course et un peu plus de 13km, je pense qu’on a fait la moitié de la durée mais on n’a pas grand-chose en D+, à peine 300 sur les 900 promis. Restons prudents.
L’ambition du début était peut-être de la prétention
Km15, nouveau ravito qui est également le point de relais pour les relayeurs, il y a du monde, un speaker, l’ambiance est pas mal. On s’arrête comme précédemment surtout qu’on va embrayer direct sur de la grosse montée avec 100m de D+ en 1500m. On marche, normal, mais je m’inquiète un peu car même en marchant je suis obligé de ralentir et d’attendre, je comprends que je vais bientôt devoir tirer un boulet.
Effectivement, l’ambition du début était peut-être de la prétention et en course à pied ça ne pardonne pas, j’en sais quelque chose ! Les vraies difficultés s’enchaînant à présent, les derniers km vont devenir un chemin de croix pour quelqu’une d’autant que la nuit s’installe en forêt.
Tout le monde allume sa frontale
Il est 21h00 et tout le monde allume sa frontale qui devient indispensable. Les bénévoles se font de plus en plus rares, par moment on semble être seuls au monde. A part quelques lointaines loupiottes, rien, juste l’immensité d’une forêt inconnue, ça en devient presque flippant.
Il faut être très attentif au balisage, bien qu’il soit réfléchissant, il se mélange avec celui du club vosgien et un moment d’inadvertance à un carrefour vous envoie en fond de vallée alors qu’il fallait grimper. On entend au loin des coureurs perdus demandés leur chemin. Les plus chanceux feront un raccourci de 2km, d’autres un détour de 4 !
Km21, dernière ravito et au pied de la dernière grosse montée. On traverse des villages avec plein de monde dehors, les gamins cris, les gens applaudissent, n’ont-ils donc rien d’autre à faire un samedi soir ? Ici, non ! (Spéciale dédicace aux amis lorrains).
On nous dépasse de tous les côtés
La frustration monte chez moi qui suis en pleine forme autant que l’épuisement et le découragement chez ma traileuse préférée qui n’a plus du tout la fièvre du samedi soir. On voit que les passages techniques, les marches à gravir la font souffrir. Elle grimace, j’essaie de l’aider en la tirant, la poussant mais son corps a dit « stop ».
On nous dépasse de tous les côtés, le signe impitoyable d’une gestion de course calamiteuse. Les boîteux, les gros, tout le monde … J’avale ma salive, ce n’est pas le moment pour ramener ma fraise et ma science. Je la tire avec toute la force de mon esprit, en silence, dans la nuit. Le temps se rallonge autant que les kilomètres qui doivent en faire 2 ou plus encore pour elle.
Ce n’est qu’à 500m de l’arrivée que l’on perçoit le frémissement de la ligne d’arrivée. Celle-ci est quasi déserte, pas de musique, pas de cracheur de feu comme il y a 2 ans, une arrivée en catimini, la fête est finie ici on dirait, normal, 3h15 après le départ ! On nous offre quand même une bouteille de bière artisanale accompagnée d’un décapsuleur, marrant comme idée.
Mais place à la tarte-flambée et à la bière maintenant et aussi aux crampes pour d’autres qui n’arriveront même plus à mettre leur pantalon toute seule, Aïe !
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