Communauté des sports d'endurance

Le départ se fait sur l’avenue de champagne, les Champs-Elysées d’Epernay. La pluie s’est arrêtée. 5-4-3-2-1 Allez hop on y va pour une journée qui risque de s’annoncer assez longue. C’est un départ groupé avec le 57 et le 32. Ligne droite sur les pavés, avant de tourner à gauche vers la tour de la Castellane, et ses 66 mètres de hauteur avec 237 marches

 

Nous rejoignons ensuite les bords de marne pour quelques kilomètres plats. Nous jonglons de gauche à droite pour éviter les immenses flaques d’eau. En effet la météo n’a pas été très clémente cette semaine, les sols sont détrempés et si je peux éviter d’avoir les pieds mouillés tôt dans la journée cela m’arrangerait. Puis vient le temps d’attaquer la première montée, assez tranquille, en marchant, à l’économie.

 

Ça y est nous commençons à courir dans les vignes, malheureusement pour voire les couleurs automnales il faudra repasser ; la pluie et le vent se sont chargés d’enlever toutes les feuilles. Le rythme et bon,1h02, 10^ième  km il fait chaud j’enlève donc la veste. Je constate même du ciel bleu, peut être que la journée ne s’annonce pas aussi pluvieuse qu’attendue.

J’en parle à un coureur, et il me répond qu’il faut bien en profiter car dans 30 à 45 min ça va être une autre histoire. Il venait tout juste de regarder en temps réel l’évolution de la météo. Et cela n’a pas manquer, le vent s’est levé, la pluie fine arriva, vite on se rhabille. La pluie commence à s’intensifier. KM 18 J’arrive au premier ravitaillement qui sert aussi de barrière horaire, 35 min d’avance, ça va, c’est sur les temps espérés. Vu le monde et vu l’état de mes gourdes, je file tout droit, j’ai largement de quoi faire jusqu’au prochain qui est au 35^ième . Dès le ravitaillement passé j’arrive sur une ligne droite avec des platanes (classé du fait de leurs formes biscornus) . Arrive le moment où les dieux ont décidé de nous faire tomber le ciel sur la tête, du vent, de grosses gouttes qui mouillent. Je serre la capuche, et me mets dans ma bulle. Je constate avec plaisir que ma nouvelle veste me protège totalement de la pluie. Une veste DARE2B pour 40 € imperméable et respirante, la bonne affaire est confirmée. Après cette allée qui doit être belle quand on prend le temps de regarder et quand le temps le permet, apparait la première difficulté de journée, une très belle montée qui se fait sous une très forte pluie tellement intensive que l’eau ruisselle dans les chemins tels de petits ruisseaux.

Nous rentrons dans une partie boisée, je n’évite plus les flaques d’eau le sol est détrempé, mes pieds aussi, la boue est présente sur mon pantalon, jusqu´au genou. Je vois même des personnes qui sont recouvertes presque entièrement, j’imagine les différentes chutes. Après ce passage en forêt nous revoila dans les vignes avec pour débuter une petite montée ou le 1^er du 14 km me dépose littéralement, j’en profite pour l’encourager ainsi que ses poursuivants. Puis une légère descente et voilà le moment de quitter nos amis coureurs du 33. En effet le croisement entre le 32 et le 57 apparait, signe de passage de la deuxième barrière horaire en 3H50, 2^ième objectif atteint avec toujours 25 min d’avance. Les jambes répondent toujours bien, toujours pas de douleur dans le cheville, je reste confiant. Long passage dans les vignes, les distances entre participants sont maintenant beaucoup plus espacees vu qu’il ne reste que ceux qui font le 57. Je me calle à une allure sur 2 femmes qui doivent avoir la 50 aine, et qui me disent qu’elles ont laissé leurs hommes à l’arrière. Tout simplement impressionnant de régularité. Petite descente, passage de la route et rencontre avec un participant qui est déjà sur le retour, il a presque 20 km de plus dans les pattes ; je le félicite. Je monte ensuite une côte à destination de l’église de Chavot.

 

Mais après l’église je vois qu’il reste une sacrée côte et pas des moindres, ça glisse, du vrai bonheur… j’arrive en haut de la côte et là arrive l’effort le plus intensif de la journée, une petite côte de 50 m et 20% de D+, avec de la gadoue mais une corde pour nous aider à monter. Quelle bataille !!! je monte je recule un peu, je stagne…Mais finalement j’arrive à franchir cette bosse. Je n’ai même pas le temps de reprendre mon souffle que 2 descentes successives arrivent avec le même pourcentage. La première je la descend avec l’aide de branches pour me retenir, cela me cisaille les mains, la deuxième je décide d’y aller franco…OUF , pas de chute… je repars donc tranquillement sur un léger plat montant à destination du 35^ième pour un ravitaillement.

Arrivé au ravitaillement je décide de remplir mes 2 gourdes, je mange un peu de banane, un peu de pain de mie avec vache qui rit, met en charge ma montre et on est repartit. J’ai hésité à prendre de la soupe chaude, ou du thé mais je ne l’ai pas fait, et je le regrette amèrement 2 kilomètres après. Alors que le parcours ne présente pas de difficulté particulière, je n’avance plus, j’ai froid presque même frigorifié par la vent, je me fais doubler, je n’ai plus d’énergie… Low batterie. Je décide de prendre une fiole que je n’ai jamais gouté, mélange de caféine et vitamine… Beurk pas bon mais je la termine. Je me force à trottiner légèrement et 15 minutes après je sens les forces me revenir. Ça y est le MUR est derrière moi, la potion magique a fonctionné je peux me reconcentrer sur l’objectif de la dernière barrière horaires, kilomètre 45 en 7h15 de course.

 Le parcours s’ensuit de quelques courtes montées, plat, petites descentes je vois le temps qui défile et je commence à prendre conscience que j’ai perdu des minutes précieuses lors de mon coup de mou. Pourtant Je cours actuellement à l’allure de tout le monde, je double je me fais doubler, on discute l’ambiance est sympa. On se dit qu’il ne va pas falloir trainer.  Un bénévole nous indique que la barrière horaire est allongée de 15 min, tient on se demande bien pourquoi…Peut-être à cause d’un temps cataclysmique…

Le 45 km est passé à 14h soit 6h15 de course, à l’heure initiale de la barrière horaire, nous nous félicitons et savons que nous allons terminer cette course, beaucoup de sourires et de déconne. Un vrai plaisir partagé tout en montant une sacrée côte sur du goudron. Je me fixe donc mon dernier objectif, terminer avant les 8h de courses. J’appelle mes proches pour leur donner des nouvelles et envoie un message à la covoitureuse que je devais ramener en lui indiquant que je risque d’avoir un peu de retard. Il est vrai qu’a la base j’avais tablé sur 7h30 de course, mais ça c’était avant !!! A peine, la barrière horaire passée que la pluie revient pour nous arroser pour une petite demi-heure. On commençait tout juste à être sec !!!

Les kilomètres défilent, les grosses difficultés sont maintenant derrière nous, nous passons dans les bois, faisons du plat mais toujours avec autant de boue. Des bénévoles et supporters nous félicitent « - de 5 » et là je réponds, vous parlez de la température ressentit ??? En effet, j’ai l’impression qu’il fait nettement plus froid que le matin. Je passe encore bon nombre de bénévoles qui nous encouragent, j’en profite pour les remercier chaleureusement, car pour eux aussi cela n’a pas dû être facile de rester debout avec ce temps. Merci pour vos sourires, vos encouragements, vous avez été au TOP. Avant d’arriver dans la ville nous allons pour la dernière fois dans les vignes comme pour leur dire aurevoir. Quelques minutes sur le goudron, une dernière descente et voilà apparaitre le hall des sports. Une pensée pour ceux qui me regardent d'en haut et je franchis la ligne d’arrivée en 7h55.

Ça y est je suis finisher du SPARNATRAIL 2017, et m’empresse d’aller chercher la bouteille de champagne offerte à tout finisher du 57. La journée fût assez longue, mais finalement dans l’ensemble je suis assez content de moi. 255^ième sur 303 arrivants avec près de 400 au départ, je suis surpris tout de même du nombre d’abandon. L’objectif final, Terminer est atteint sans pépin physique. Je peux donc m’imaginer à poursuivre ma reprise sur des plus longs formats.

Pour conclure, cette édition 2017, ne fut pas des plus facile. La boue était présente tout le long du parcours, et la pluie nous a accompagnés une bonne partie de la journée. L’organisation est très bien rodée, les bénévoles charmant(es), un parcours roulant. Que du bonheur !!! Cela donnerait presque envie de revenir pour faire une édition un peu plus sèche …