Récit de la course : Le Tour des Cinq Refuges 2017, par JuCB

L'auteur : JuCB

La course : Le Tour des Cinq Refuges

Date : 30/7/2017

Lieu : Passy (Haute-Savoie)

Affichage : 2783 vues

Distance : 30km

Matos : Inov8 TrailRoc
Bâtons light

Objectif : Se défoncer

5 commentaires

Partager :

21 autres récits :

Le récit

Pourquoi celui-là ?

Parce que pas loin, un seul WE de commun dans l’été à 4 et que la com d’Aravis Trail Pursuit arrive trop tard.


 Parcours

2300 d+ pour 31km : on ne va pas s’ennuyer
C’est du court qui envoie : tu pars de 1400 à plat ou presque, 1100 de montée, grosse descente, grosse montée, descente et ça rentre en montant gentiment.
La vue au départ est dingue !!
Que du single ou presque, les sentiers sont un régal.


Orga
Un peu survendu
Obligation de prendre le dossard le samedi en personne mais possible finalement de le récupérer le dimanche
Obligation de prendre la navette (offerte par ATMB qui te donne une leçon écolo) dans la vallée mais pas de contrôle en bas. Dommage pour ceux qui jouent le jeu et attendent la navette aux arrêts intermédiaires qui voient des navettes pleines passer.
Briefing d’avant course utile pour les analphabètes
Repas d’arrivée oubliable, cryothérapie théorique, douches froides…
Un bandeau en cadeau de bienvenu + 3 tonnes de papier que l’on va jeter
Cadeau finisher : un T-shirt bleu marine pour les garçons, turquoise pour les filles. A quand un T-shirt avec une couleur fun pour les mecs ??


Balisage

Très bien, impossible de se perdre


 Ravitos

La base : orange, chocolat, banane, raisin saucisson, fromage… Il manquait les Tucs 1 coup sur 2


A faire ?

Je suis partagé : c’est cher indéniablement & facile à offer mais ça reste un très beau 30km qui t’emmène très haut. A réserver pour ceux qui n’aiment pas courir avec une carte IGN.
A répliquer absolument pour les autres.


Ma course

Météo : ciel bleu azur, grosses chaleurs puis orages, j’avais prévu ciel voilé…

Objectifs : 4h30 réel, 4h15 en rêve et fumer les compères

Stratégie : j’ai un coach de plus dans la besace avec miniping
15 min de plat à bloc, 1h15 de montée, 45 min de descente
puis rebelote (1h15/45) et 15 min pour finir
Cardio max 155, il faut se préserver.

On co-voiture avec les potos, récupération des dossards + briefing d’avant course la veille. C’est lunaire, on a juste appris que l’on allait traverser 2 réserves naturelles ( Passy et Sixt-Passy). Rater ce genre d’info, c’est quasi-éliminatoire.
Aller à notre camp chez Delp et Alex, coinche, apéro, coinche, bouffe, coinche, dodo.
Bien dormi, seulement 3 réveils en 7h.

Pas fait exprès en arrivant sur le parking, on se gare devant le bus sans comprendre pourquoi tout le monde se gare au fond… La chaîne n’avait pas été remise…
Dans le bus prêt à partir, je réalise que mon sac-consigne est resté dans le coffre, tant pis.

Hop tout le monde descend, c’est BEAU…..
Faut reconnaître, en terme de vue au départ, c’est magique.
Je rassure le Bouk : c’est magnifique à tous points de vue mais je n’ai que des photos des paysages…





Une dose de cocktail démoniaque 20 min avant le départ
Contrôle des sacs
2e ligne, course au cardio
PAN

Ça part tellement vite !!
Ah une flask Salomon par terre qu'un gars a laissé tomber :
- choix 1 : courir et ne pas perdre trop de place
- choix 2 : la ramasser et se faire piétiner par des Mamils écolos
Heureusement, je prends la bonne décision et reste en vie.

VIRAGE à DROITE
Dieu c’est gras et je suis en gomme sec, merdoum, ça glisse.
Ca relance mais ils vont me cramer !!!
Je tiens, je tiens…
Ca se calme, je respire enfin. Trop vieux pour ces conn….
Coup d’œil au cardio 160.. on redescendra plus tard.

Joli chemin, gros plaisir
On sort de la forêt, 30km à droite, on laisse les grands qui sont partis à gauche, on attaque la montée. Lap sur la montre 12 minutes c’est good

Les bâtons sont de sortie, ça envoie de la relance.
Un gars est parti trop vite, il est déjà à l’arrêt après 20m de montée.
Pas de pitié pour ceux qui se grillent en 15 min.
Je suis dans le train, ça pousse derrière, je colle au cul devant.
Des wagons pètent. Incroyable, on rattrape des gadjos qui sont explosés.
Incroyable, j’ai foutu quoi au départ. Beaucoup m’ont doublé mais à ce point là
Bon : on ne va pas garder le suspens plus longtemps, ça m’a pris bien 30 min pour comprendre que les bonhommes et madames avec des gros sacs étaient sur le grand parcours, qu’ils avaient 2h30 de trail en plus dans les pattes et qu’ils étaient au début de leur journée.
Pas seul dans ce cas, on n’en a rigolé avec un autre 30km.
Donc encouragements des 60, c’est bientôt le refuge.
Prépa du 1er pit-stop, sur le replat qui précède, j’inverse les bouteilles.
Aujourd’hui, c’est mode ravito compet : 3 bouteilles de 33, 2 avec poudre vides au départ + 1 pleine.

Remplissage d’une bouteille, 2 quartiers d’orange, 4 Tucs et banzaï.
1er constat : les 30 ne s’arrêtent pas au 1er ravito, j’ai perdu qques places. Pas grave, je suis léger. Il faut donc reprendre ceux que je viens de doubler.

On aperçoit le col au-dessus, on entend les encouragements, je fais de même avec les 60, pour les relais aussi, cardio à bloc et je débouche sur le col où j’entends les voies mais je suis surtout brassé par la chaleur. 1h03 pour la montée, j’ai 15 min d’avance sur le RB 4h30 à la hache.
Descente technique, un peu gras au début, le but est de ne pas trop prendre de retard. Je ne me fais pas doubler, bon signe. Les 60 se décalent gentiment sauf un tout-rouge qui avance correctement.
Juste avant le replat, 2 flèches me reprennent et doublent sans s’annoncer. Ambiance…
A Sales, recharge de la bouteille + 2 quartiers d’orange. 1 féminine en profite pour me passer.
Mais personne ne s’arrêtent aux ravitos ??
Je repars, je traverse un troupeau de vaches, les 60 font des reportages photos, le contraste est rigolo.
Ca file dans la descente. Devant, ça marche. Merde, j’ai peut-être raté l’embranchement.
Coup d’œil en arrière, 2 ou 3 qui fusent : c’est bon, pas perdu.
Je rattrape la rouquine qui m’a fait 2 fois le ravito. Je me fais reprendre aussi par des gars et une minette. Je remets les gaz et croche à cette dernière. Par contre, les bellâtres nous déposent sur un bout de plat.
Carrefour avec le 60, rebelote, on prend à droite et ça remonte de suite. 45min pour descendre, tip top. La miss m’a rattrapé en descente donc j’étais plus rapide en montée. Cartouche dès le début pour gros rythme.
Mais visage bien sec, peau qui se tend. Mmhhhhh
2 min après, mollet gauche qui se contracte tout seul, puis le droit. Dose de sel mais le mal est fait. Ça pue la déshydratation… ET maintenant les ischios. Tout est en train de péter après 2h et des patates. Je garde un rythme et croise les doigts pour que ça tienne. Je reste à peu près à ma place. Replat, aïe, je trotte comme je peux. Ravito à Wills. Coca, coca, Tucs. Eau et je repars en marchant et en mangeant les Tucs.
La dernière montée se dresse devant nous. Un gadjo avec qui je fais le yo-yo depuis 2h au moins me laisse passer. Il est cramé. Je n’avance pas beaucoup non plus mais la miss est derrière. Et qui voilou, le tout-rouge qui envoie du steak dans la montée. J’ai là un spécimen assez rare : un gars qui monte plus vite mais descend moins vite que moi. Je le revois dans la descente plus tôt, je l’avais pris pour un 60… Je le garde derrière, on va basculer, sauf que ça ne bascule pas. QUOI ? Je me serais trompé, MOI ?? Super dossard avec le profil, retourne toi et au désespoir, ce n’est pas un mirage, il faut longer le lac d’Anterne avant le col. Oh le coup de barre…. J’en perds la trace au milieu de la zone humide. Tout-rouge qui a suivi n’est pas content, on a les pieds trempés. Il me dépose avant même le début de la montée alors que je résiste et me motive avec la promesse d’un gel à la fin du plat.


(A postériori, c'était joli, photo d'un poto)




A peine la montée entamée qu’un gars m’encourage gentiment puis encourage chaleureusement Marine. Je l’avais oubliée la miss. Garder le rythme, garder le rythme.
Je me fais doubler par un tout-en-vert qui trotte et discute tranquillou billou avec un pote puis c’est le col. 1h25 de montée. 4h15, c’est foutu. 4h30 il faudra serrer les dents.
J’essaye de ne pas me faire complètement larguer dans la descente et je double même tout-rouge juste avant le ravito. Il a des crampes au bide. Les pleins, coca, pas de tuc, fromage, coca, toujours pas de tuc, fromage, eau et qui qui passe pendant ce temps. Marine !! Tant pis, il faut que je préserve les jambes. Début de la descente qui est en balcon donc ça monte autant que ça descend puis descente bien raide.
Je laisse passer un avion dans du technique sans un mot.
- de rien
- …
- DE RIEN
- …
Il y avait un groupe de sourds et muets au départ, sûrement l’un d’entre-eux.
Je croise beaucoup de randonneurs, je remercie autant que possible ceux qui me laissent la priorité.

Petit ressaut, on passe devant des chalets, pas de ravito. On enchaîne avec une grosse route jusqu’au ravito. Mon avion en descente technique est là, ni sourd, ni muet. 2 cocas, 2 oranges, un gars qui passe s’en s’arrêter. Je repars 100m derrière et je me le mets comme objectif.
On quitte enfin ce bout de route (49min de descente) pour un chemin forestier qui remonte, je recolle, puis chemin moins large, 2e coup de cul, c’est le moment pour la cartouche. La pente est ensuite moins forte, je trotte pour le garder derrière, on sort de la forêt, grosse chaleur et le gars à ma hauteur. Je lui avoue que je suis cramé, il se marre et me dépose. Il m’attendra à l’arrivée qui est 300m plus loin. J’entends que Marine arrive, 3e féminine et puis c’est mon tour. 4h29, épuisé. 36e V1/7e
FC moy 157 pour FCmax 180 ....
Coca, coca, coca, eau gazeuse, je vais me poser à l’ombre, je retrouve le 30km avec qui on avait découvert que l’on doublait des 60 en montée… Echanges d’impression
Tel à madame, lecture des SMS et zou, je vais attendre les potos.
Dur de trouver de l’ombre mais je tombe sur un bachal, j’ai fini à moitié à poil dedans.

On a tous bien profité : le debriefing est aussi long que la course.

Une belle journée !!!



5 commentaires

Commentaire de elnumaa[X] posté le 04-08-2017 à 07:58:24

c bien aussi les formats courts ! big Up

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 04-08-2017 à 17:00:46

J'adore le ton de ton récit, je suis même fan !!!
Voilà un récit qu'on a envie de relire !!!

Heureusement qu'il y a ta prose car effectivement niveau photos c'est du vu revu pas très original (LOL et RE LOL hein), je t'enverrai un dropbox pour mieux illustrez !!!

PS : je suis allé voir par curiosité... 50 boules quoi !!! Et une flask ;)

Commentaire de JuCB posté le 04-08-2017 à 17:06:05

J'ai précisé : ce n'était pas ma flask.
3 bouteilles en plastoc pour moi. ;-)

Commentaire de Mazouth posté le 04-08-2017 à 18:43:32

Joli récit et sacrée course, ça envoie avec toi... et ça contraste avec mon train de touriste sur le 60 ^^ (j'ai d'ailleurs pris les vaches en photo, entre autres ;) ).
Pour le repas, tout à fait oubliable on est d'accord, il faut quand même avouer que la sauce était goûtue :) Et pour le t-shirt, ils auraient au moins pu marquer "finisher" dessus, namého !

Commentaire de samontetro posté le 07-08-2017 à 23:10:25

Finalement les crampes t'on foutu la paix, même sans les tucs! En tous cas ça envoyait bien ta course! Bravo

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.08 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !