L'auteur : Overnight
La course : Transju'Trail - 55 km
Date : 4/6/2017
Lieu : Premanon (Jura)
Affichage : 2260 vues
Distance : 56km
Matos : La sportiva Ultra Raptor gtx
Objectif : Se dépenser
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19/08/2016
En vacances dans le jura, en train de conduire pas bien loin de la Chapelle des bois sur la route que j'avais pris quelques mois plus tôt pour me rendre à Mouthe au départ du 72kms de la transju.
Ma femme, sur son smartphone, me dit que l'an prochain il y aura une course mystère de 55kms.
Pas + d'indications sinon que c'est avec un seul ravito en eau et limité à 50 personnes... Pas d'histoire de navigation ou autre question d'orientation qui me ferait faire une croix dessus... ! Ni une ni deux, on est d'accord je m'inscris...
Oui alors, voilà, le smartphone dans ces secteurs du Jura ça capte pas toujours très bien :D. On roule un peu, le téléphone capte, hop on se gare et finalisation de la réservation pour être certain de ne pas louper le coche.
Étais je le 1er inscrit? mystère! mais j'aurai en tout cas le + petit dossard de la course qui me fera apparaître en tête de course sur livetrail jusqu'à ce que les frères Bourgeois finissent après un peu + de 5h10 d'effort (et oui pas de point intermédiaire... Bubulle devra même expliquer à ma mère que non en fait je ne suis pas vraiment en train de faire la course de ma vie :P).
c'est qui le patron? (ou pas...) // capture écran copyright bubulle
Finalement, de 50 la course passe à 100 inscrits victime de son succès.
Kino sur kikourou nous trouve ni plus ni moins le départ de la course (en tout cas le village de Chiron)... J'avoue je suis encore bluffé... La ville d'arrivée sans surprise est à Morez (ça je pense que tout le monde l'avait deviné vu que c'était le point de retrouvaille le samedi matin avant de prendre les bus).
La préparation
Comment préparer une course dont on connaît la distance mais pas le dénivelé ni le parcours ?
Bon, un peu de logique déjà... 55kms dans le jura à la louche ça devrait faire entre 1800 et 3000m de dénivelé guère + guère -... Donc je prends l'hypothèse qui me paraît la + dure et c'est parti.
Si le dénivelé est faible, je me dis que le Grand Trail des Deux Amants (GTDA) normand avec ses 53kms/1800d+ faisait déjà une bonne mise en route 2 mois plus tôt et donc je me concentre plutôt sur le dénivelé que sur la vitesse.
Côté alimentation, je pars avec 8 barres de pâtes d'amende/banane/fruit et aussi des choses salés (saucisson, et mix de biscuits apéro salés) et me dis que normalement je tiens la course quelquesoit le dénivelé.
Côté hydratation, une poche de 2l + 2 gourdes de 500ml soit 3l... Je me dis que selon le dénivelé j'en ferai sauter une ou pas me doutant que le ravito doit pas être loin de la mi parcours.
Pour les 2l boissons isotoniques et eau clair dans les gourdes en cas de saturation.
Programme avant course...
Ras ou presque, l'entraînement se passe bien, je charge même pas mal avec 22h de course à pied sur les 15j de S-4/S-3... J'avais jamais caser autant en si peu de temps mais d'un autre côté je prépare aussi et surtout l'objectif de fin d'été : la CCC... Mais pour tout dire ça passe vraiment bien, au pire 1 journée de repos après une sortie de 4h et derrière je me sens comme neuf (Bon presque).
Voilà, le mois de mai se termine avec + de 350kms et 8700md+ réalisé exclusivement en île de France... Et une bonne confiance sur la forme.
S-2, j'allège mais avec quand même un gros 50kms encore et la dernière semaine 2 footing d'une petite heure et je suis prêt !
Le jour J
Tout allait bien, la grande forme et puis 4h50 je me lève et ça couine sévère du genou. Bon, qu'est-ce qui se passe ? Je me fais un film? Je regarde mon genou et non, pas de doute c'est légèrement enflé... Le tendon semble avoir pris un coup et est douloureux au touché...
J'essaie de masser, rien à faire, de marcher, non ça va pas...
Je cogite en prenant le petit dej, m'imagine déjà 1er abandon au bout de 5kms à serrer les dents empirant la blessure. Je me prépare quand même mais le coeur n'y est qu'à moitié et je perds du temps à osculter cette douleur.
Après, avoir marché un peu, je me dis que c'est supportable, que c'est sûrement qu'un choc ou un faux mouvement et que la marche/course fait fonctionner tout ça diffèrement et que ça peut/doit passer.
Départ pour Morez, ça roule bien à cette heure donc j'arrive pile pour 6h30.
Je me suis garé un peu loin donc je trottine jusqu'à la place histoire de voir aussi le genou... Allez ça va le faire!
Je me mets dans la file de coureurs, pendant que certains, déjà passés, laissent entendre quelques infos par bribes (crêt Chalam, Prémanon... On en sait déjà un peu avant de se présenter).
Retrait du dossard, signature comme quoi on a bien le matos sur nous, remises du plan, profil et des indications puis d'un t-shirt.
Je m'accroupi pour analyser la carte et lire le texte ce qui me vaut 2sec de vidéo officielle;)...
Alors quoi? C'est quoi le menu?
1ère chose: le parcours... 56kms et 2200md+/2380d-
Sans aller plus loin, je suis un peu étonné de ne pas trouver d'avantage de dénivelé.
Je traduis ça en temps de course estimé et réserve d'eau à prendre (sans surprise un ravito à peu près à mi chemin).
Je me dis que 2.5l suffiront donc je décide de garder les 0.5l pour boire un peu d'ici le départ mais de laisser la flasque dans le sac que l'organisation ramènera.
Ensuite, le temps de course me semble être un GTDA + 45min à la louche... Mais je suis méfiant avec le poids à transporter en + et le terrain.
J'annonce à ma femme un 6h30 si forme exceptionnelle (mes mots) et terrain pas trop technique, mais sûrement 7h... avec 7h30 possible(je pense pas mettre beaucoup + me disant que je vais partir sagement et donc que ça passera pas mal).
Je lui dis aussi que j'essaierai d'appeler si je peux une fois vers le marathon pour être un peu + précis sans trop promettre quand même.
Concrètement, on part du sud (à la différence du 72 qui part du nord) et justement de Giron comme deviné par Kino et on trace quasi une ligne jusqu'à Morez si ce n'est le crochet pour monter le crêt de Chalam.
On part du point vert en bas à gauche via le chemin rouge jusque Morez
C'est cool au moins je ne connais pas et c'était un peu ce que j'espérais... Je retiens les principaux lieux de passage:
Bellecombe/Lajoux(ravito)/Prémanon/Morez.. Bon sachant qu'en fait on rentre vraiment dans un seul patelin: Prémanon
Le profil
Une belle difficulté au départ avec le crêt de Chalam que je ne connais pas. Ça semble monter raisonnablement sauf un raidillon à la fin et par contre une descente bien sèche derrière. Bon, je préfère l'inverse mais ce départ est dans l'idée de profil que je me faisais.
La suite semble une infinie succession de toutes petites bosses parfois un peu plus marquées que d'autres mais jamais de gros cumul de dénivelé... Je me vois déjà sur un profil type d'île de France .
Je note bien le coup de cul final qui risque de faire mal et une fin descendante annoncée comme raide qui nécessitera sûrement de ne pas être tétanisé par les crampes...
Infos importantes
Les barrières horaires attirent vite mon regard. 3h45 pour 27kms... Mais combien de dénivelé? À priori un bon 1000m. Là je me dis que va pas falloir partir trop cool quand même... Si c'est mi-chemin, c'est les bases de 7h30... Ouch... En fait c'est cette info qui me pousse à croire que ça doit pas être si technique que ça et que 7h peuvent suffire à condition de ne pas répéter le schéma du GTDA (partir fort) surtout qu'il fait assez chaud quand même et que mécaniquement l'avancée n'en sera pas facilité.
La barrière du 42kms, je la vois mais je l'ignore.. Je me dis qu'il faut juste éviter de craquer avant c'est tout.
Les podiums à 15h me semble confirmer que ça sera roulant... Ça veut dire qu'ils ont dû calculer qu'en 6h de courses on aurait les hommes et les premières féminines arrivées ou en train de finir.
Justement, j'ai une idée des forces en présence car j'ai dû regarder les cotes ITRA d'une bonne partie du peloton.
J'ai retenu 2 choses : le podium féminin au moins (voir le top 5) sera sûrement un peu devant, il n'est pas exclu que la moitié du peloton voir d'avantage finissent devant...
Bref tout ça mis bout à bout me pousse à croire à ce roadbook d'environ 7h.
Transport en bus
Bon c'est pas tout, il est 7h et on monte dans les bus pour rejoindre le point de départ.
Assez vite, je comprends qu'il y a une bonne population de locaux. Pas mal de monde se connaît.
Le trajet est lui aussi pour le moins inattendu, lorsque l'on fait un 1er stop. Pas bien compris la raison : route en travaux ou problème de poids du bus car la route envisagée a pas vraiment l'air autorisée pour accueillir des véhicules aussi lourd .
Plus loin, à Mijoux, c'est le bus devant nous qui se trompe de route et qu'on attend du coup un bon moment (heureusement dans le bus y en a qui connaissent le trajet pour alerter de l'erreur ...perso après Mijoux je connais plus).
On reprend la route, de temps en temps, j'entends des "tiens on va passer là derrière le pylône", "on sera juste de l'autre côté ici"... Le trajet commence à me sembler long surtout sur le final sur de la route qui serpente beaucoup.
Je ne connais pas du tout ce coin, mais la densité d'habitants au m² doit pas être énorme.
Encore un stop besoin naturel cette fois (faut dire on doit en être à 1h45 de bus), et on arrive à Chiron où on ne s'arrête pas... Direction La Pesse sur une petite route où on finit par stopper quelques kms + loin en pleine forêt avec énormément de monde du coup qui attend au départ (orga, secouristes, même un petit buffet dressé histoire de manger/boire un petit truc mais vite fait car on est déjà à la bourre pour le départ de 9h).
Arrivée sur la zone de départ
Départ
Bon échauffement 0 du coup hein, toute façon j'avais prévu de le faire au démarrage, petit briefing sur le balisage car bon s'agirait pas de se paumer, 2/3 infos rapides dont une qui m'interpelle : du genre "bon j'ai entendu que c'était roulant, oui mais je vous préviens pas tant que ça... On peut quand même avancer, bon faites gaffe à la dernière descente en Z aussi".
Je m'imagine déjà ça comme le piège final... Je comprends que je connais une bonne partie de la fin vu qu'on emprunte une partie des parcours 36/72 à l'envers sauf ce Z du coup.
Les souvenirs sont un peu lointain, mais du coup quelques passages me reviennent (même si l'inversion de sens est pas simple à projeter en l'ayant fait une seule fois un an + tôt).
Relaçage des Ultra Raptor // Photo Benjamin Becker
La course
Bon, allez, c'est parti, j'ai dû laissé 60 personnes devant et ça semble pas mal... Ça part en légère descente, ça étire un peu tout en restant à peu près compact sur les premiers hectomètres.
Des petits trous se forment doucement, j'essaie de rester cool mais on avance déjà bien assez et rapidement se présente le début de la bosse en quittant la route.
Piste large et sans difficulté, pas franchement pentue mais avec une inclinaison variable... Je vais adopter comme beaucoup une alternance course/marche même si sur le pied on tarde à marcher
Très vite les positions vont être à peu près stables à 2/3 exceptions parties un peu vite ou inversement.
Je repère 3 nanas:
La plus jeune que je suis au début mais laisse filer un peu dans la bosse car ça avance un peu vite même si je maintien le visuel.
Une avec du bleu, un peu devant et qui fait le yoyo avec la précédente
Une avec du blanc et orange qui fait le yoyo mais derrière moi.
Ajouter 3 jeunes dont un avec écouteurs et un binôme que j'ai dû mal à accrocher et me servent pas mal de point de repère et voilà grossomodo le petit groupe dans lequel j'évolue (bon en vrai y a 2/3 autres gars mais que j'ai moins vu de façon régulière).
Je vais finalement passer la première moitié à cavaler surtout avec le jeune qui a des écouteurs (on a un rythme assez proche), le binôme n'est lui pas régulier et souvent au moment où je recolle, ils mettent un coup de boost surtout le + mince des 2 qui semble très facile et attend son copain.
Côté fille, il me faut la moitié de la montée pour arriver à vraiment revenir à la hauteur de celle en bleu puis à la laisser juste derrière moi avec celle en orange et voilà que ça papote retrouvailles transju 36.
La dernière creuse doucement mais fini par être rejoint puis dépassé par le binôme avant l'ultime raidillon.
Sur la fin de la bosse, j'emmène mon jeune à écouteur creusant un peu sur les filles et revient d'un coup très vite sur la 3eme fille dans les escaliers de la fin d'ascension.
Je suis surpris d'ailleurs de revenir et passer rapidement auprès d'elle. Elle semble chercher son souffle et d'ailleurs le jeune qui me suit ventile pas mal aussi et pourtant il a l'air de vouloir dépasser mais je me laisse pas faire :D. À ce moment là, je me dis que ça risque d'être long pour eux s'ils forcent aussi tôt mais bon...
Sommet, c'est pas complètement dégagé mais la vue vaut le détour...
Sommet du Crêt de Chalam (vue de dos) avec la féminine que je viens de passer
Sommet du Crêt de Chalam (vue dans le sens de la course)
Mon trailer aux écouteurs à casquette orange a pris du champ
Courte pause photo et le jeune en profite pour passer et c'est parti pour la descente...
Euh, la descente oui, qu'est-ce que c'est que ça?... Après les quelques mètres visibles de la photo, je me demande si on se refait le Courchevel X Trail ?! Non mais d'un coup ça descend sévère, c'est sec mais je glisse et s'agit pas d'aller à la faute.
Derrière en plus, y en a un qui suit de près (le jaune devant la photo je pense , mais je me retourne pas trop concentrer à regarder devant moi) et le dépassement me semble compliqué donc j'essaie de faire vite pour pas gêner... Surprise, je reviens d'un coup sur le binôme qui avait pourtant creuser... Cette fois c'est le contraire, le bon grimpeur semble à l'arrêt alors que l'autre l'attend.
Un coup d'oeil sur le cardio... 172!! Et dire qu'on avance pas bien vite...
Le bon grimpeur me laisse doubler mais en fait on arrive au pied de la partie vraiment technique... Du coup, on descend à un bon train, moi au milieu du binôme. Comme j'ai dépassé, je me sens pas de freiner donc c'est un rythme un peu élevé et quand on fini par arrêter de descendre je crains déjà pour mes cuisses d'avoir autant envoyer.
Je dois laisser partir les 2 jeunes qui restent sur un trop gros rythme pour moi et qui filent rejoindre l'autre jeune à écouteurs déjà bien loin quand on arrive vers un groupe de spectateurs.
Bon devant le trou est fait, derrière la fille au maillot avec du bleu semble tenter un retour et me recolle presque après être passé devant les spectateurs... Mais je relance et du coup on reste à distance.
D'ailleurs ça doit être l'effet dossard, mais j'essaie de ne pas me faire reprendre en fait :D.
On repart en forêt en descente et puis commence une longue succession de montées/descentes.
J'apprécie le côté nature de la course, on se sent désormais seul, la forêt casse le visuel du coup difficile de se rendre compte des écarts... On devine juste qu'il n'y a personne à proximité.
Seul, j'essaie de rester concentrer pour garder un rythme constant et éviter une chute... Pas simple, entre racines, caillasse, tronc d'arbres parfois en travers et chemin qui est tantôt très roulant et parfois bien moins, et sans cesse avec des micros bosses/creux qui obligent à mon niveau d'alterner constamment entre marche et course.
Après environ 15kms de course, je commence à reprendre du monde avec d'abord un presque trio: je retrouve enfin mon jeune aux écouteurs qui a bien ralenti, suivi du bon descendeur du binôme qui a manifestement laissé filer son copain et un 3ème qui semble un peu plus rapide avec qui j'échange 2 mots (du genre: usant ce parcours) et je poursuis ma progression.
En fait, sans chercher à accélérer je vais entamer une longue remontée ce qui a l'avantage de donner tout au long de la course de nombreux repères...
Côté paysage, beaucoup de forêts donc, quelques passages dans des combes. D'ailleurs, dans une combe je décide de sortir le téléphone histoire de faire une petite photo... Et là... Rien, nada, plus de téléphone... Ah!!! Je vérifie 3 ou 4 fois mes poches mais non je l'ai bien perdu!!
J'essaie de réfléchir à où ça a pu se produire et la descente du crêt de Chalam me semble évidente car c'est juste après l'avoir rangé et c'est le passage le + chaotique (d'ailleurs en y réfléchissant à un moment dans cette descente ça à parler assez fort derrière... Avec un peu de chance quelqu'un l'a ramasser et je le retrouverais à l'arrivée).
Je pense quand même à ce que j'ai pu perdre... Quelques photos et contacts... Et aussi qu'en cas de pépin du coup pas moyen de prévenir... Bon je suis milieu de peloton, je me dis qu'il y a pas trop de risque.
Bon ce téléphone me pollue un peu la tête, mais je fini par évacuer le sujet et reprend le mode course au fur et à mesure que je reprends quelqu'un.
Je fini par apercevoir un couple, sur qui je pense rentrer ensuite, mais finalement je reviens d'abord sur un coureur isolé (8ème repris: Pour une fois je compte) et tente le retour sur une des sections les + roulantes du parcours.
Ils ont relancé manifestement et je dois un peu m'employer pour recoller.
Le tonnerre gronde, le ciel devient maintenant menaçant, on passe devant un troupeau de vaches (ça on en aura vu :D) et un bon petit raidillon que je mets à profit pour gommer le trou avant d'arriver sur le ravito.
Ravito
Pas le temps d'y arriver que des trombes d'eau se mettent à tomber. Un bénévole tend un téléphone et demande à qui c'est ! Cool!!! Je remercie 2 ou 3 fois trop heureux qu'il ait été retrouvé et il me confirme qu'il a été retrouvé dans le crêt de Chalam (merci à la personne qui l'a ramassé si jamais elle lit!!).
Quelques coureurs sont là dont le grimpeur rapide du binôme et aussi un gaillard qui m'avait doublé au départ et dont le bras doit faire l'épaisseur de ma cuisse (costaud le bonhomme !). J'enfile en priorité la veste de pluie et ensuite pars remplir ma poche à eau. Je vois que j'ai bu pile 2l ce qui est sûrement un peu juste pour moi.
Je mange un peu du salé que j'ai emmené car je sens une cuisse qui semble pas au top.
Bon le jeune repart, imité par le couple dont je m'apprête à emboîter le pas.
Je tente d'envoyer un sms pour dire que je suis à mi parcours mais c'est peine perdue avec une telle pluie.
Relance cool en mode marche histoire de manger quelques biscuits aperos / saucissons.
Le couple s'arrête, j'en profite pour dépasser et je vois au loin le jeune qui s'éloigne en trottinant. C'est reparti sous l'eau et en forêt. Ça zigzag donc on voit vite plus personne devant/derrière.
Au bout d'un petit moment je fini par retrouver le visuel sur le jeune que je reprends doucement sur une section roulante...
Bon d'ailleurs là, elle est où la rubalise ? Il prend à droite tout en passant un des nombreux passages clôturés pour les vaches et je suis ne voyant pas d'indications. Une voiture est stationnée dont les occupants encouragent puis au loin je vois mon jeune tourner à gauche tout en devinant une rubalise (ouf c'est bon.. En vrai on a manqué un tout droit et fait un petit détour insignifiant).
Tiens ça remonte assez sec et là je sens bien que je dois puiser un peu pour réussir tout de même à faire la jonction sur le sommet.
On redescend sur un passage un peu glissant et je reste un peu derrière. Je lui dis qu'on aime autant les descentes à ce que je vois et le félicite pour sa belle ascension du crêt de Chalam où je n'avais pas pu suivre.
Je double quand même dans la suite de la descente, hésite un peu à l'attendre et finalement je pars aimanté par un autre concurrent juste devant que je dépasse aussi du coup.
On revient sur une piste avec un peu de visuel avant d'attaquer une partie alpage/pistes de ski... Beaucoup de petites relances encore sur cette portion. Je reprends encore du monde bien aidé par une vue dégagée qui permet de se fixer des petits objectifs.
La pluie s'est arrêtée et sur la partie alpages d'un coup ça se dégage et le soleil tape vite.
Je passe en mode marche pour retirer le coupe vent et le glisser dans le sac.
Malgré ça je reviens doucement sur un couple... Je fais un petit effort pour recoller, ils m'ont l'air en mode balade, d'ailleurs la fille demande à son compagnon de prendre une photo de vaches (faut dire ça manque pas).
J'en profite pour dépasser et enclencher une longue remontée sur le trailer suivant.
On finit par en terminer avec les pistes de ski que je traverse un peu en mode automatique jusqu'à ce qu'une vache coupe le visuel avec mon prédécesseur... Oula voilà qu'elle se met à lui courir après mais lui ne semble pas s'en rendre compte. J'hésite à l'interpeller pour le prévenir mais il a une bonne marge d'avance et la vache n'a pas l'air + rapide. Il passe sous la clôture c'est bon... Enfin... La vache se retourne, me voit et se plante droit face à moi avec une tête du genre "lui il est passé, mais toi mon gars c'est mort".
Gérer des chiens, un sanglier, un automobiliste fonçant sur les passages piétons tout ça j'ai eu, mais une vache (ou un taureau... Je cherche pas à vérifier)... Je ne peux pas m'empêcher de penser que je suis en rouge et en mouvement même s'il me semble bien qu'elles ne voient pas en couleur ces braves bêtes.
Je décide du coup de marcher comme si de rien n'était et de contourner assez largement l'obstacle qui campe sans sourciller. Je lui cause un peu pour lui expliquer que je fais que passer (oui bon bah on fait ce qu'on peut hein), et puis une fois bien contourner et assez loin je reprends la course ce qui ne semble pas lui plaire car j'entends un gros meuglement.
On arrive maintenant sur une descente courte mais bien raide genre passage pentue de piste rouge... Les cuisses se rappellent à moi et je commence à craindre pour la fin de parcours. D'ailleurs je cède du terrain sur celui qui me précède et une fois en bas je tente un petit étirement des cuisses.
Ça repart sur de la piste en très léger faux plat et que ça semble long. Je m'oblige à courir ce qui me permet de revenir sur celui de devant qui à opter pour la marche. Je m'en sers comme excuse pour passer en mode marche et discuter un peu. On fait un petit bout ensemble, il est de Gex, je propose de relancer car c'est roulant dans ce passage. On est sur un rythme proche, mais on s'endort un peu dans un faux rythme. À un moment je regarde derrière et vois que ça revient... Du coup, j'appuie un peu plus ce qui nous permet d'en reprendre 2 de +, mais il décroche petit à petit.
Un coup d'oeil à la montre... On est déjà vers le 42ème kms mais pas de Prémanon en vue. Sans forcer, je reviens facilement sur un gars qui semble cuit, d'ailleurs c'est ce qu'il me dit quand j'arrive à son niveau.
Je reste quelques instants avec mais repars pour attaquer une longue descente caillouteuse qui nous amène sur Prémanon. Piégeuse cette descente, arrivée en bas, j'ai besoin de marcher un peu... Dur dur pour les cuisses, je sens un léger coup de mou. Je ne vois pas de balisage donc décide de continuer tout droit et me rassure en voyant que c'est bien le bon chemin en rentrant dans Prémanon.
Il y a du monde pour encourager et il y a aussi des coureurs arrêtés là auprès de leur famille/amis... J'en compte au moins 2, mais je continue sans plus regarder.
Je regarde ma montre... 44kms pfiu... Encore une douzaine de kms que je connais un peu et je sais qu'il reste une bonne montée et pire en descente.
On passe devant les secouristes qui s'inquiètent à chaque fois qu'on les croise, mais je sais que je suis pas si mal même si ça avance un peu moins.
Derrière 2 gars reviennent assez vite, en fait non pas tant que ça mais ils reviennent sûrement.
Il y en a un que je reconnais et qui était arrêté à Prémanon... En fait ils courent en binôme.
Derrière 2 autres reviennent aussi... Je commence à me dire que ça va défiler dans l'autre sens désormais.
Un des coureurs du binôme a sa famille en soutien avec les enfants qui viennent faire un bout de descente, avec un drapeau de Franche Comté me semble-t-il, au moment où ils me rattrapent peu avant de traverser la Bienne.
J'entame la côte qui suit en tête du groupe tout en appuyant/massant les cuisses (je tente le 2 en 1, pas sûr que ça soit efficace mais j'ai besoin de les soulager). J'essaie de garder un bon rythme pour ne pas freiner tout le monde. Derrière j'entends les plocs/plocs des bâtons qui rythme cette ascension.
Point haut atteint, le kilométrage colle pas avec la dernière bosse (mince), le binôme me dépasse et je leur emboîte le pas dans la descente et un autre derrière moi... Le dernier qui est mon coureur de Gex, me semble-t-il, n'a pas tout à fait suivi et se retrouve un peu plus loin.
Descente OK, le rythme va bien et puis paf la dernière bosse... Ça y est je visualise et rapidement je laisse le trou se faire avec le binôme et reste avec le dernier (un isérois) avec qui on va discuter en montant. On parle un peu du parcours et on découvre qu'on a fait le Courchevel Xtrail tous les 2 l'an passé, lui finissant un peu devant avec la même anecdote de la suédoise qui nous a déposée sur la fin de parcours :). Et là, bah paf, pareil, on se fait déposer par la fille (la 3ème féminine en fait) qui était avec son compagnon à prendre une photo, sauf que là elle est seule et même pas on tente d'accrocher.
Fin de la bosse, même le binôme n'a pas tenté de suivre et d'ailleurs tarde un peu à relancer et du coup on bascule pas si loin. Ils nous voient et relancent, sauf que j'ai décidé d'accrocher... Dur dur, on revient sur une portion plutôt descendante mais avec quelques remontées. Je vois que quand ça descend finalement c'est là où j'arrive à revenir un peu. On fini par reformer cette fois un trio (l'isérois qui était avec moi n'a pas suivi)... Je m'accroche non sans peine, j'aime bien ce passage en forêt qui reste assez ludique mais je sers les dents. D'ailleurs le rythme accélère un peu en passant vers les points de vue au-dessus de Morez. On voit un coureur juste devant et finalement pas beaucoup + loin on aperçoit la 3ème féminine.
Il me semble voir qu'on arrive au km54 alors qu'on est encore très haut au-dessus de Morez et je commence à me dire qu'on va avoir un petit peu + sauf si ça descend vraiment très fort.
Encore quelques bosses dont une qui permet de faire un quator en reprenant celui de devant mais il est pris soudainement de crampes. Du coup, je double aussi mais laisse un petit trou avec mon binôme qui creuse tout de suite l'écart... Bah mince je l'ai pas vu venir ce petit craquage (faut dire j'en peux plus de ces up&down incessants).
Cette fois ça descend, et du coup je réussi à maintenir l'écart. Ultime descente en virage, ça glisse un peu mais j'imaginais pire. En contrebas, je vois la 3ème et un autre coureur qui a pas l'air au top mais c'est trop tard de toute façon pour jouer mieux. Je fais l'effort pour rattraper le binôme (en réalité celui qui descend le moins vite: l'autre a fait le trou) et me cale dans ses pas.
J'hésite un moment à passer pour faire le rythme mais de toute façon je n'aspire plus qu'à retrouver la famille et les enfants pour passer la ligne. Le coureur de tête attend et je les laisse devant surtout que là aussi il y a les enfants.
Finish avec mon fils et ma fille. Heureux de passer la ligne ainsi, d'être aller au bout de cette épreuve originale et sans gros coup dur (une bonne 20aine de places reprises après le 12ème kms en gros).
Allez les enfants, on y va!
Conclusion
Les +:
- La formule qui me donne envie de récidiver.
- Peu de monde dans un coin plutôt sauvage (1 vrai village traversé)
- Des spectateurs, certes en nombre limitée mais qui donnent de la voix et des bénévoles attentifs
- Typique de ce qu'on peut s'attendre à trouver dans le Jura
- Le crêt de Chalam
- Les zones silences où a le sentiment d'avoir un petit moment privilégié de pouvoir emprunter ces passages en course.
- l'esprit de traversée/voyage en partant d'un point A pour rallier un point B
- Genou RAS après la course :)! Ouf!
Les -:
- Avec la mise en avant de "merveilles de paysage", j'avoue que j'imaginais un parcours "+ aérien" et du coup avec + de dénivelé et/ou avec un petit lac, une cascade oubliée... Que sais-je...
- Sur ma gestion de course cette fois : je pense ne pas avoir suffisamment bu (4l quand même) et manger salé (j'ai commencé qu'au ravito)... Également j'ai sûrement laissé un peu trop les cuisses dans la 1ère descente.
Cela dit, pas déçu pour autant... L'air de rien c'était bien usant comme parcours et un bon moment à traverser le Jura dans un cadre qui semble préservé du temps.
Une course - facile que le profil ne le suggère, ajouter à cela la semi autonomie et des barrières horaires pas évidente et c'est devenu sélectif (je n'avais que 15min d'avance à Lajoux... Bon 1h à Prémanon, là ça allait ).
Prochaine étape : la CCC (bon en vrai le trail de Sully qui vient de s'ajouter mais pas en mode objectif)... Va falloir trouver des cuisses d'ici là même si cette fois pas de doute je prends les bâtons !!!
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4 commentaires
Commentaire de Tonton Traileur posté le 15-06-2017 à 20:18:43
bien joué, Pierre-Do ! ... tu vas finir par les connaître par cœur ces chemins jurassiens ;-)
Commentaire de Overnight posté le 16-06-2017 à 07:59:03
Merci Jean-Luc :).
Ça va j'ai de la marge surtout que hors course mon secteur d'entraînement c'est la région des lacs quand je viens dans le Jura ;).
Je pense que si la course mystère est reconduite avec donc une promesse de nouveau trajet secret je reviendrai l'an prochain. Faut aussi que je tente l'UTTJ un jour, le trail de Vouglans.... (Bon le seul truc c'est que les dates des 2 derniers peuvent tourner à la punition en cas de canicule quoi ;))
Commentaire de bubulle posté le 16-06-2017 à 09:18:33
Devait encore y avoir trop de plat pour moi, visiblement...:-)
Joli course, bien gérée, bravo ! Faut dire que le GTDA en préparation, y'a pas mieux......et on va suivre ça de près pour la CCC où ça devrait faire un truc pas mal, moi je dis....
Commentaire de Overnight posté le 16-06-2017 à 17:51:10
Oui t'aurais sûrement aimé avec d'avantage de dénivelé aussi :).
Bon après le terrain est globalement + chaotique que le GTDA quand même ;)
Merci pour la CCC va falloir passer de 11h max à... 24h? Pas sûr d'être au top :O
72 kms à 101...4400 à 6100d+.... Pas de quoi être très serein mais on verra:)
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