Récit de la course : Trail de Vulcain Ultra - 72 km 2017, par bubulle

L'auteur : bubulle

La course : Trail de Vulcain Ultra - 72 km

Date : 5/3/2017

Lieu : Volvic (Puy-de-Dôme)

Affichage : 4500 vues

Distance : 73km

Objectif : Pas d'objectif

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Têtes parlantes au Puy de Dôme

Ah, cette manie de toujours refaire les mêmes courses, c'est pénible. Du coup, ça devient un challenge de les raconter. C'est bien beau de jouer les chantres de la précision géographico-IGNesque, mais ça finit par manquer de variété, à force.

Donc, pfff, qu'est-ce que je vais bien pouvoir vous raconter, cette fois-ci ? Eh bien, on va bien voir, je n'ai pas d'idée à l'avance, on va improviser et on verra à la fin ce que ça donne.

Troisième Vulcain, donc. Après avoir fait la dernière édition du 80 kilomètres en 2015, distance qui posait trop de problèmes de logistique à l'organisation (surtout une année où le terrain très difficile avait fortement rallongé la course), j'avais inauguré (avec 459 autres coureurs) la nouvelle formule l'an dernier. Plus courte de près de 10km avec un départ un peu plus tardif, elle évite en théorie de terminer de nuit et omet une boucle finale qui n'avait finalement pas grand intérêt.

Innovation, cette année (quoique cela avait déjà été fait dans les premières éditions, paraît-il) : le parcours se fera en sens inverse à partir de la première difficulté, le Puy de la Nugère. Aux dires des organisateurs, ce changement amènerait des difficultés supplémentaires. J'en reparlerai en cours de route.

C'est à nouveau à deux que nous avons programmé le week-end : j'aurai ma suiveuse préférée et unique sur cette course, et les kikous présents bénéficieront également largement de ses encouragements et de ses photos. La météo s'annonce capricieuse : la course semble passer dans une toute petite fenêtre dans un week-end très perturbé. On verra vite que la fenêtre était d'ailleurs trop étroite... En tout cas, le samedi nous voit faire le trajet sous un déluge permanent qui nous annonce un plateau et des puys probablement très enneigés.

Au final, le matin de la course, le ciel n'a pas l'air trop bouché. Il ne pleut pas, la température est fraîche mais sans plus. Je confirme donc l'option vestimentaire : short, tee-shirt+manchettes et coupe-vent, cela devrait suffire. Je prévois au cas où un rechange sec pour le cas où nous serions trempés en route (en fait, le règlement autorise les suiveurs à faire de l'assistance aux ravitos, mais je me suis rendu autonome par habitude).

Cheville de Miel, Blanbar, Tomtrailrunner, Double_U, Le Mulot, catcityrunner



Une belle bande de kikous se rassemble à l'habituel gymnase, immportalisée par les photos d'Elisabeth : le Mulot, tomtrailrunner, catcityrunner, Blanbar, Cheville de Miel, Double_U, Lanternerouge. Je croise aussi William (will36) avec qui nous avons une petite relation spéciale car il a vécu et immortalisé par de superbes photos mon arrivée de la TDS 2014. Je croise aussi l'inoxydable Rafion, une des figures du trail longue distance, mon « petit bonhomme vert » du Vulcain 2015.



Elisabeth va se positionner au départ et est préparée pour sa journée de suiveuse avec encouragements de tous les kikous rencontrés : elle fait plus de bruit que moi en course, ça c'est sûr...:-)



Sur le départ, je me faufile pour être relativement devant comme l'an dernier même si la tactique est de ne pas forcément partir trop vite (je sais que mon roadbook est trop rapide au début). Malgré tout, je me faufile tellement que je me retrouve...environ au 10-15ème rang! Je suis heureusement freiné par l'arrivée de Tom et le Mulot et c'est donc avec eux que je vais prendre le départ...



...enfin, sur environ 200 mètres car ils partent un peu comme des balles, comme tout le peloton. C'est toujours un peu le challenge, ces premiers kilomètres et ce jeu de "si tu marches, t'as perdu". Pourtant ça monte quand même bien : on passe de 480 à 800 m en environ 6 kilomètres, c'est assez sournois sur un départ à froid sur des chemins roulants.

Emeutes à Volvic : "Volvic is no longer Volvic"

 



Je gère donc au mieux et laisse filer Tom et Le Mulot. Je me retrouve du coup pas très loin de Double_U ce qui, là aussi, est un signe que je suis parti pas si lentement que cela.... Il doit normalement être devant moi d'environ 30 minutes à l'arrivée selon nos habituelles places respectives (ce sera d'ailleurs le cas : 20 minutes). Le rythme se prend petit à petit : la marche reprend le dessus dans les côtes et je me force un peu à la maintenir, par exemple sur le petit passage en bitume près de la gare de Volvic (où nous passerons à nouveau dans 8 heures).

La montée et la petite descente du Puy de la Nugère, effectuée en single, nous voit faire un peu le yoyo avec Double_U et Nono92 (ils finiront ensemble). Pour me réchauffer, je mets une petite mine dans la côte avec une accélération sur le côté de la file indienne : cela se passe assez bien. Cela ne sert à rien, mais ça fait plaisir..;-)

Le paysage devient superbe alors que le jour se lève doucement : au dessus d'environ 900m, la forêt se pare de quelques centimètres de neige, tombés la veille, c'est magique.

A la traversée de la route du Col de la Nugère, les spectateurs font une belle hola, avec une Elisabeth qui n'est pas en reste ! Un petit coucou pour notre premier point de rendez-vous de la journée. Tout va bien. Je suis passé en 1h01 au Puy de la Nugère, pour 0h58 prévues sur mon "roadbook trop rapide". Nickel.



A partir de là, nous sommes désormais à l'envers du parcours des années précédentes. C'est donc une assez longue montée du Puy de Jume qui nous attend, sur 4 kilomètres pour 350 mètres de dénivelé. Elle va devenir....la côte du « trailer siffleur ». Depuis la traversée de la route, j'entends en effet un bruit étrange derrière moi : une espèce de sifflement continu, sur le rythme d'une respiration. En pratique, eh bien c'est un coureur qui fait ce bruit : une respiration sifflante TRÈS sonore...et particulièrement agaçante. Il n'y peut probablement rien, le pauvre, mais c'est très amusant de constater que ça agace absolument tout le monde autour...:-)

J'apprendrai un peu plus tard que notre « trailer siffleur » est originaire des Yvelines  et aussi connu par chez nous. Vous pourrez penser à moi si vous le croisez un jour : il est facile à reconnaître au bruit...et au look (une longue queue de cheval noire jusque dans le dos). En tout cas, je finis par m'arranger pour le laisser passer devant, c'est finalement moins agaçant. Le seul problème....c'est que je suis nettement plus rapide en montée **et* en descente, mais qu'il me rattrape sur le plat. Je vais donc devoir m'y faire.

Détail cocasse dans ce secteur : à un moment nous croisons des bénévoles ou spectateurs (ou un photographe, peut-être, je ne sais plus), qui nous lancent « ça va, les gars, besoin de rien ? ». Et c'est là que j'entends quelqu'un répondre tout de go : « Nous, non, mais pour le Monsieur derrière, si vous aviez un défribrillateur....». Gros éclat de rire aux alentours.

Pendant ce temps, nous sommes arrivés au sommet du Puy de Jume, magnifique dans son décor enneigé. Les petits singles dans les bruyères sont très ludiques, et on les apprécie plus dans ce sens car on n'est pas encore totalement explosé ! Seul défaut, je passe mon temps à faire le yoyo avec plusieurs coureurs, dont une féminine blonde à queue de cheval....que je ne cesse de dépasser (un peu acrobatiquement) dans les petites descentes et montées qui ponctuent la traversée Jume-Coquille-Gouttes.....et qui ne cessent de me rattraper dès que le terrain est plus plat.

Décidément, je suis une vraie buse sur le plat et le roulant, moi. Cela promet pour le 100 miles de Silverheels, tiens, où ça va être roulant sur une grande partie du parcours.

Par contre, les sensations en montée, et encore plus en descente, sont excellentes. Je me sens bien en jambes et je vois même que j'arrive à rester assez proche de Double_U, qui est une bonne référence pour moi. En tout cas, je suis passé à Jume en 1h43, pour 1h41 sur le roadbook et au Puy des Gouttes en 2h13 pour un 2h04 ambitieux sur le roadbook.

Crète des Gouttes depusi Lemptégy



Le sommet du Puy des Gouttes est magnifique. La vue est dégagée, on voit le Puy de Dôme encore un peu encapuchonné, on domine totalement le volcan de Lemptégy où se trouve le ravito, tout cela est tout blanc et il n'y a pas trop de vent.....

 



Enfin...pas encore...ça va changer !

Quand même, il est sacrément loin, ce Puy de Dôme, la traversée va sembler longue.



Mais avant cela, je me fais un grand mega kiff dans la descente du Puy des Gouttes. Bien pentue, un peu glissante, j'ai décidé d'aller rattrapper la miss à queue de cheval qui m'avait largué sur le quasi plat depuis la Coquille, et d'envoyer un peu le pâté genre qui c'est Raoul, tout ça. Du coup, presque 200D-, sur 800m, en un peu plus de 4'30", ça le fait bien...:-)

Bon, évidemment, après, il y a 2,5km de plat roulant où la miss va irrémédiablement me redépasser, d'autant que je me suis mis en mode « gestion », ce que j'ai décidé dès le départ : je vais faire tous les plats roulants sur un rythme de Cyrano en évitant surtout les longues sections courues sans discontinuer. Ce n'est pas du tout mon terrain, il faut l'accepter, accepter de me faire dépasser. Le bénéfice se verra à la fin quand, ayant évité de m'épuiser sur ces sections chiantes, j'aurai encore un peu de jambes quand beaucoup n'en n'auront plus. Il faut bien capitaliser sur le fait de connaître le parcours par coeur ! Du coup, 16 minutes pour 2,5km plats, c'est tranquillou !



Et nous voici donc cahin-caha à Lemptégy où je suis accueilli par des "Bubulle" scandés par une bonne quinzaine de spectateurs ! Non point que ma Gloire et mon Aura rayonnassent à ce point....mais tout simplement que Super-Suiveuse a un art consommé de chauffeuse de supporters quand c'est « le sien » qui arrive. Et pour les réchauffer, il faut les réchauffer car un petit vent sournois commence allègrement à se lever.

 

Arrivée de Cheville de Miel



Lemptégy, 1er passage. Je ne reste même pas 3 minutes dans ce ravito. Juste le temps de compléter une des flasques et de constater que j'ai allègrement bu 400ml en 2h37 (temps à la sortie : le roadbook prévoyait 2h34).

Tom, lui, est reparti voici 15 minutes

Le Mulot passe la barrière horaire....:-)


 

 



Et je me lance aussitôt dans la première des trois « grandes traversées chiantes » : 13 kilomètres jusqu'au Col de Ceyssat, pied du Puy de Dôme, constitués d'un long faux plat montant de 7km pour 150m de dénivelé positif jusqu'au Traversin, col situé entre le Prariou et le Puy de Dôme, d'une descente roulante de 2km, puis de plus de 4 kilomètres de plat progressivement montant extrêmement barbants dans de grandes lignes droites.

Ici, il faut gérer à mort. La section jusqu'au Traversin est interminable, sur des chemins plutôt roulants, très droits. On n'en voit pas le bout. J'ai décidé dès le départ de le faire à nouveau en Cyrano, surtout ne pas m'épuiser à courir sans cesse. Cela va être difficile : je vais me faire dépasser, c'est sûr. Alors on entre dans sa bulle. J'alterne donc des sections de 500-600m de course à environ 8 à 9km/h et des passages en marche nordique sur 300-400m en travaillant bien la technique, sans trop forcer, autour de 7km/h (je me connais bien, en MN).

Je vais monter tout le Traversin en chantant « Slippery People » des Talking Heads dans ma tête :  


What about the time?
You were rollin' over
Fall on your face
You must be having fun
Walk lightly
Think of a time
You'd best believe
This think is real  



J'insiste bien sur le "Walk lightly", évidemment. J'entends la basse inimitable de Tina Weymouth, j'imagine la silhouette déguingandée de David Byrne, les choeurs de Dolette MacDonald, les claviers funky de Jerry Harrison, ça marche tout seul !  

What's the matter with him?
He's alright
How do you know?
The lord won't mind
Don't play no games, he's alright
Love from the bottom to the top  
I'm alright

 



.....et je vais du bottom to the top sans voir le temps passer. Traversin en 3h24, le roadbook disait 3h25....s'il savait, David Byrne...

(photo will36 : floue un peu, mais il y a un vent qui pique bien fort !)



Secteur étonnant que ce Traversin au pied du Puy de Dôme. Un paysage vide, balayé par le vent, des congères alors qu'il y a si peu de neige. Je l'ai déjà traversé deux fois, à chaque fois dans une quasi tempête. Lors de mon premier Vulcain, j'étais arrivé à cet endroit en quasi hypoglycémie et là, je suis juste bien.

(photo will36)



Je vais me lancer un peu à corps perdu dans la descente bien roulante, je veux profiter d'avancer un peu avant le très long passage qui suit. Donc, j'envoie un peu de rythme, j'ai coupé la radio dans la tête, l'objectif est juste que personne ne me dépasse....et que je grignote coureur après coureur.

Le coupe-vent a sauté depuis longtemps (le Puy de Jume, je crois), et ce sont mêmes les manchettes qui dégagent. En tee-shirt, le mec, à plus de 1000m d'altitude début mars....

L'embellie ne doit pas durer, par contre. Ne pas se faire entraîner dans l'euphorie. Les 4 kilomètres à venir sont une horreur : plat, plat, plat, plat, puis progressivement montants. Allez, on remet la machine à gérer en route.

A nouveau, je me refais dépasser par les obstinés du trottinage. Ne pas les regarder, rebrancher la radio des Heads. Cette fois-ci, ce sera "Making Flippy Floppy".

WAIT A MINUTE! EV'RYBODY....GET IN LINE!



On démarre la basse....poloum poum poum poum....Vas-y, Tina, mets le rythme, et c'est partiiiiii.......

You don't have to wait for more instructions
No one makes a monkey out of me
We lie on our backs, feet in the air
Rest and relaxation, rocket to my brain



Et ça rocket dans my brain....

I can't believe it
And people are strange
Our president's crazy
Did you hear what he said




Etonnant d'actualité n'est-ce pas ? Mais le rythme est parfait pour la marche nordique....

Makin' flippy floppy
Tryin to do my best
Lock the door
We kill the beast
Kill it!



Et, justement, la beast se profile petit à petit. La pente remonte, nous voilà bientôt au Col de Ceyssat avec à nouveau Super-Suiveuse qui chauffe l'atmosphère, en me râlant parce que j'ai viré mon buff et que je fais ma diva en changeant sans cesse de tenue.



Petit arrêt au stand, au ravito. "Mange ta soupe", qu'elle dit, car elle sait bien que, comme d'habitude, je ne bois pas assez. J'écoute : j'engloutis 2 bols, grapille 3-4 saucissons, je ne remplis même pas les flasques vu que se chanter les TH dans la tête c'est bien pour le rythme, mais pas terrible pour penser à boire..:-)

Je n'hésite guère pour le coupe-vent, aussi : l'atmosphère s'est rafraîchie et je sais comment est la montée...et comment ça peut être en haut du Puy de Dôme. Bref, tout est normal.

Je ne regarderai pas la montre une seule fois de toute la course. Du coup, je ne sais pas que je suis exactement dans le roadbook à 4 minutes près (je sors en 4h12 pour 4h16 prévues....il n'est pas si nul que ça, ce roadbook, non ?).

Objectif : monter le Puy de Dôme sans complètement se sortir les tripes. Moins que l'an dernier où j'avais un peu forcé en m'amusant à compter le nombre de coureurs dépassés. Là, je me l'interdis. Le terrain a l'air bien : enneigé sans plus, les Speedgoat accrochent bien : les Yaktrax resteront donc dans le sac.

Je guette un peu les amis dans la montée : Elisabeth m'a indiqué que Tom est environ 3/4h devant, je devrais donc le croiser sur le bas. Le Mulot est à 5-10 minutes devant et will36 repart du ravito quand j'y arrive à ce qu'elle me dit. Elle m'indique aussi que catcityrunner avance bien, pas très loin de Tom. C'est bien d'avoir, en plus, des nouvelles des amis !

Le Tom sort du bois



Rafion et son sens très particulier de l'association des couleurs


catcityrunner va trop vite : il est flou



Will36 à son arrivé au Col de Ceyssat : c'était en théorie un saut de cabri sur le côté



Je croiserai effectivement Tom à peu près au 1/3 de la montée, puis également un Rafion qui a l'air vraiment en pleine forme (quand je pense que je le suivais sans cette même montée il y a 2 ans !). Tous nous annoncent des conditions dantesques en haut. Bon, à force on a l'habitude car il y a 2 ans, c'est tempête de grêle et l'an dernier vent fort et brouillard (et -14°C).

Mais je dois dire que là, on a battu les records. C'est quand même la première fois que mes bâtons passent tout seuls devant moi quand je monte tellement le vent nous souffle fort dans le dos juste avant la gare du train à crémaillère.

Arrivés sur le sommet, c'est bien l'apocalypse : le vent est terrible, Zeus (c'est le nom de la tempête) est déchaîné. Un salut compatissant aux bénévoles pointeurs en haut et, comme d'habitude, personne ne s'attarde.

Temps de la montée, cette année 29'24"....j'ai quand même battu mon record (30'50" l'an dernier....). On va dire que c'est parce qu'on avait le vent dans le dos car j'ai relativement peu dépassé.

Sur la descente, j'ai décidé de me lâcher. Certes, l'an dernier, j'avais fait une descente de folie, sur une belle neige fraîche, avec les Yaktrax, donc en sécurité totale. 14'48" « à battre ». Par contre, j'avais terminé avec une superbe ampoule.

Le début est lent. Déjà, on n'y voit rien, nous avons le vent en pleine face, j'ai les yeux qui pleurent et ce vent est tellement fort que je n'ai pas l'impression de descendre ! Les plaques de glace ne sont pas un problème : les Speedgoat sont une tuerie sur ce terrain, j'en suis même surpris. Et, peu à peu, au fur et à mesure, cela devient plus facile et j'accélère. Et une fois de plus, je ne verrai personne me passer. Bon, je sais aussi qu'il faut que je prenne de l'avance car, lorsque cette euphorie sera passée, il faudra se lancer dans la « deuxième traversée de la mort » jusqu'à Lemptégy.

Je déboule donc plein gaz sur Ceyssat.....et Elisabeth qui me montre...un Mulot sur le bord du chemin. Il se refait un peu la cerise, notre Mulot, il m'indique qu'il a commencé à avoir des crampes et qu'il va falloir qu'il gère. Et sur ces entrefaites arrive aussi....will36, que j'ai du dépasser dans la descente sans même m'en rendre compte, quel rustre suis-je.


Bref, grosse descente, encore : 16'12", le record de l'an dernier n'est pas tombé. Tant pis, faudra que je revienne...:-).

Allez, on arrête de faire le clown, il faut revenir à Lemptégy et ça va être looooooong. Environ 10 kilomètres d'abord descendants légèrement, puis de moins en moins....puis plats plats plats, une bossounette sur les flancs du Puy de Côme et un loooooooong plat montant jusqu'au rond-point de Vulcania.

Instant Cochonou. 300 mètres après avoir quitté Elisabeth, je décide de m'arrêter pour retirer le coupe-vent et du coup sortir le sac magique des mini saucissons. Et je me fais mon petit ravito en marchant tranquillement sur ce chemin, genre "pique-nique à la campagne". Je me surprends presque à me dire que je pourrais quasiment rentrer tranquillement comme ça, pépère, au lieu de me faire du mal.

Tu parles... J'ai quand même l'objectif secret de faire mieux que l'an dernier (secret.....tu parles). Allez, on repart.

Et on remet le mode Talking Cyrano Heads. Girlfriend is better.

Biloum boum boum, Biloum boum boum, poup poup poup poup poup.....fait la basse de Tina.....



I...Who took the money?

Who took the money away?

I...It's always showtime

Here at the edge of the stage

I, I, I, wake up and wonder

What was the place, what was the name?

We wanna wait, but here we go again

 


J'aurais du emmener le Big Suit, ça aurait été trop la classe de faire le Vulcain avec...:-)

 



Bon, soyons honnêtes, c'est quand même SUPER LONG même avec la compagnies des têtes new-yorkaises. En plus peu d'animation, nous sommes désormais égrenés à des distances respectables les uns des autres, plus ou moins à la même vitesse (la Cyrano commence à faire des adeptes !). A un moment, je repasse will36 et ses compagnons de route, mais je reste dans ma bulle. Je vois longtemps le Mulot au loin devant, puis je le perds de vue.

Sur les flancs du Puy de Côme où le terrain redevient un peu plus amusant, je ré-emmène un mini peloton de 3-4 coureurs qui semblent apprécier le rythme et nous arrivons, enfin devrais-je dire, sur le dernier chemin légèrement montant qui revient vers le rond-point de Vulcania, que j'ai d'ores et déjà décidé de prendre intégralement en marche nordique. Mais là, de la vraie de vraie, histoire de ne pas larguer trop de terrain.

Ce qui nous donnera 1,5km à 7,3km/h. A ce stade de la course, ça se défend et ça permet surtout de ne pas s'épuiser totalement alors que je cours mal sur le plat. Investissement, investissement. Et je sais que ça va continuer après Lemptégy jusqu'au pied du Louchadière.

Nous revoilà donc à Lemptégy où Elisabeth fait encore et toujours la claque pour son Bubulle quand j'arrive. Une vraie star (pas moi : elle !). Je lui avoue quand même que je commence à avoir de la fatigue, mais que ça va mieux que les années précédentes au même stade. Je vais d'ailleurs m'arrêter seulement 6 minutes (et bien boire mes deux soupes vu que.....bin j'ai une des deux flasques toujours aussi pleine qu'au départ, et l'autre même pas complètement vide...j'ai donc bu allègrement 800ml, pffff).

Le roadbook commence à prendre une petite claque : 6h13 pour 6h25 prévues. Mais je ne le sais absolument pas : je me doute un peu que j'ai un peu d'avance car Cheville de Miel que j'avais croisé au premier passage m'avait indiqué que lui était pile dedans.

Ce n'est pas facile de repartir : la météo a progressivement changé et le vent est devenu vraiment violent sur le plateau : nous allons le subir de 3/4 pendant toute la très longue traversée jusqu'au Puy de Louchadière : plus de 1km pour le tour du volcan de Lemptégy et 3 kilomètres in-ter-mi-nables sur une piste carossable vaguement montante ou descendante.

Là je fais simple : si ça monte, je marche, si ça descend je cours. Tout le monde fait plus ou moins pareil, notamment une fille en bleu foncé qui est ressortie de Lemptégy à peu près 200m devant moi et que je vais mettre à peu près 4 kilomètres à presque rattraper. Je pensais au début que c'était une coureuse du 45km car nous en rattrapons pas mal désormais, mais, rapidement, je me rends compte que son rythme n'est pas du tout celui de la queue de course du 45km.

Je me dis que Marie-France (je ne sais pas qu'elle s'appelle Marie-France, je le saurai plus tard), je vais l'avaler et la déposer dans la montée du Louchadière. Eh bien.....fume, c'est du belge !

Ah, certes, j'en dépose du monde à cet endroit mais la Marie-France elle s'accroche bien et je ne prends que quelques mètres dans toute la montée....qui n'en finit pas. Un vrai beau morceau, aussi, dans ce sens, le Louchadière : la même pente moyenne que le Puy de Dôme, sans répit, et pour plus de 260D+ contre 370 pour le Puy de Dôme.

Au sommet, 7h08 pour 7h15 sur le roadbook. J'ai donc été un peu plus lent que prévu. Au sommet aussi, c'est un carnage de vent. Zeus est déchaîné sur nous, on ne risque pas de s'attarder.

Nous allons faire une descente d'enfer, à deux. Je sens Marie-France pressante, donc forcément cela incite à accélérer. Je finis par la voir passer quand le chemin s'élargit et que vous arrivons sur.....Le Mulot, arrêté tranquillement au bord du chemin, en train de se reconstituer. Il a quand même bien avancé, le bougre, pour quelqu'un qui avait des crampes !

« C'est quoi, ce bordel ! » que je m'écrie en passant devant lui. C'est que la trace, au lieu de continuer tranquillement le chemin forestier où nous sommes, se met soudain à obliquer dans un immonde dévers, avec un mini mur à grimper, où il faut mettre les mains.

« T'inquiète, c'est que du plaisir ! », me rétorque l'ami Mulot. Tu parles ! J'ai les cuisses en feu, la partie de manivelles avec Marie-France me les a tuées (sorti de son contexte, cette phrase pourrait faire son petit effet). Laquelle Marie-France s'éloigne inexorablement, elle a l'air d'avoir une sacré pêche.

Je m'accroche toutefois, dans l'attente du passage de la route où je sais que je serai attendu. Du coup, c'est à seulement 20 mètres de ma compagne de route que j'arrive sur la route où se mêlent les "Allez Marie-France" et "Allez mon Bubulle". En fait, Elisabeth me dira plus tard avoir passé un bon moment à attendre avec le supporter de Marie-France. Comme elle m'a expliqué ensuite, c'est amusant pour eux aussi de se retrouver de point en point, un peu toujours les mêmes.....

Dernière « grosse » difficulté : l'envers du Puy de la Nugère. Là, je commence à avoir les cuisses en béton et une grosse fatigue, arrivée depuis le Louchadière. Il va falloir terminer à l'énergie d'autant que je vois que la pluie commence à menacer. L'ascension n'est pas très longue et, à la régularité, et malgré la fatigue, je grapille quelques places. La descente sur la Gare de Volvic, dernier ravito (km 61) est par contre bien plus longue que dans mon souvenir, avec pas mal de petites remontées et de sections plates où il devient vraiment difficile de courir. On tournicote pas mal sans vraiment descendre et ce n'est qu'au tout dernier moment que les 100 derniers mètres de dénivelé se dévalent en seulement 400 mètres, pour débouler sur la gare et ses nombreux spectateurs.

« Ah tiens, mais c'est Bubulle » : une famille toute entière se met à m'encourager. Je vais chercher longtemps d'où je les connais. Eh bien, en fait, je ne les connais pas mais les encouragements sonores d'Elisabeth sur les passages précédents ont fait leur effet. Le petit Bob L'Éponge à l'arrière du sac aussi, d'ailleurs.

Il paraît que je suis un peu grisâtre en arrivant sur ce ravito.... Je prends donc mes deux soupes règlementaires, chope 2 bouts de saucisson à la volée et je repars en marchant tranquillement pour qu'Élisabeth puisse faire la désormais traditionnelle photo du cadavre qui repart de la gare. Passage en 8h12, 2 minutes d'arrêt au ravito, pour 8h31 prévues au roadbook : la passe d'armes avec Marie-France m'a bien boosté.



Laquelle Marie-France repart en trombe, d'ailleurs...

Sur la fin de course, je sais qu'on peut faire pas mal de différence avec surtout un long passage descendant où, si on arrive à courir, c'est tout bonus. Je me lance donc dans un trottinage un peu poussif mais qui s'avère assez efficace. Et, comme l'an dernier, les sensations reviennent petit à petit sur cette descente.

L'objectif est à nouveau d'aller chercher mon lièvre féminin mais, au pied de la côte du Puy de la Bannière, elle est loin devant, à plus de 200 mètres. Et.....il se met à pleuvoir, nous n'allons pas y échapper.

Tout le monde baisse la tête en haut, les cuisses piquent de plus en plus, et c'est une belle douche que nous prenons au sommet. J'ai décidé que, tant pis, je ne remettrai pas la veste de pluie : je serai trempé, eh bien tant pis. Il reste un peu moins de 8 kilomètres à la « bifurcation » juste au dessus du chateau de Tournoël.

C'est de plus en plus dur de relancer, mais la pluie ça motive et je me lance dans cette boucle finale...un peu décourageante, quand on connaît bien les lieux : on aperçoit loin devant et en apparence « très haut » une maison à côté de laquelle je sais qu'on va passer.

Et ce n'est pas le magnifique arc-en-ciel qui se déploie au dessus de Chatel-Guyon qui y change grand chose : JE VEUX ARRIVER.

(photo will36)



Ce qui reste motivant est de continuer à dépasser dans la côte qui nous amène au sommet du vallon avant une grande descente ludique sous Tournoël. Ce qui est encore plus motivant, arrivé sur la petite crète, est d'apercevoir « ma » Marie-France.....qui marche...:-). NANANÈRE, JE VAIS TE RATTRAPER.....

Auusitôt dit, aussitôt fait. Mais.....cela doit l'amuser...ou la piquer au vif car la vacherie, elle s'accroche dans le début de descente. Il est super ludique, ce single, bien plus rigolo que dans l'autre sens, il y a 2 ans, quand il n'en finissait pas de monter !

Mais toujours ces pas juste derrière moi : la miss, elle recommence comme à Louchadière, elle suit super bien dans la descente. Je me dis que le rythme a bien l'air de lui convenir donc je me résouds à faire le lièvre (en général, je préfère ça à suivre).....mais, arrivés dans les derniers lacets, elle me scotche en me demandant le passage gentiment pour.....me déposer totalement.

Dans la famille « je me suis pris un vent », là c'est le Mistral que j'ai pris. Du coup, j'ai un peu un gros coup de fatigue qui me tombe dessus et, alors que je me sentais presque « voler » 2 minutes avant, j'arrive un peu exsangue au pied de l'ultime côte, celle du chateau. Là, je sens qu'elle va être rude.

Moi qui m'étais réservé de me chanter mentalement « Psycho Killer » pour cette dernière ascension, c'est un peu raté.

I can't seem to face up to the facts

I'm tense and nervous and

I Can't relax



Ah bin que je fais face à la réalité ! Et je suis pas tendu et nerveux, je suis lessivé ! Par contre, c'est vrai que je ne peux pas me détendre...:-)

Psycho Killer

Qu'est-ce que c'est

Fa-fa-fa-fa-fa-fa-fa-fa-fa-far better

Run run run run run run run away



J'T'EN FOUTRAI DU "Far better" ! Le seul truc qui m'amuse à me chanter ça dans la tête, c'est que je pense à Fafa, le meilleur suiveur de jupe rose au monde.......

Mais, alors pour le "run run run away", c'est macache ! A peine "walk away", le mec....et même plutôt "clopine away".

Malgré tout, NONE SHALL PASS, dans cette foutue côte.



Et pareil dans les 800 mètres de chemin roulant qui suivent, nomého.

Par contre, écroulement total dans la descente acrobatique finale sur Volvic. Je suis crispé, je ne m'amuse pas du tout. Je descends 250 mètres en....3 minutes! J'ai surtout peur de me mettre en l'air car j'ai à moitié la tête qui tourne.



Du coup, quelques vaillants un peu moins exsangues me repasseront et je finis totalement à l'arrache et bien vidé, ce qui impressionnera un peu Elisabeth à l'arrivée. En fait, seuls les deux derniers kilomètres ont été très difficiles. J'en veux pour preuve que Marie-France m'aura au final collé 6 minutes dans la vue en 3 kilomètres.

Mais le moral revient quand je regarde enfin la montre, que je n'ai pas regardée une seule fois de toute la course : 9h53. Moi qui pensais être moins en forme que l'an dernier, je me suis battu de 15 minutes. Certes, le terrain était un peu plus facile et je ne sais pas trop si l'inversion de sens était favorable ou pas. En tout cas, la course s'est gagnée en 6h43 pour 7h01 l'an dernier.

Il me faudra par contre un bon moment pour retrouver un peu d'énergie, comme souvent quand je me rentre un peu dedans sur les courses. Mais ce qui l'emporte largement, c'est d'avoir réussi à nouveau un beau Vulcain, de laisser l'échec de l'Origole derrière moi...et d'avoir à nouveau partagé cette course avec Élisabeth.

Beaucoup d'amis Kikourou réussissent d'ailleurs une belle course sur ce Vulcain, nous en évoquerons quelques moments au repas d'après course avec Cheville de Miel et Le Mulot. Dommage d'avoir raté Tom, mon compagnon de l'UTMB, qui finit plus d'une heure devant...et aussi dommage de n'avoir pas été à l'arrivée de Lanternerouge, qui a pris sa revanche sur la blessure de l'an dernier, et qui a été gratifié d'un déluge mémorable à son arrivée. Énorme respect aux derniers arrivants qui ont essuyé cette drache mémorable pendant une bonne demi-heure, d'ailleurs, les derniers arrivant au bout de 14 heures, à près de 20 heures le soir. Immense bravo aux bénévoles qui ont attendu jusque là, d'ailleurs.

Arrivée de Blanbar



Et si ça veut bien le faire, peut-être à l'année prochaine !

PS en passant : au début de ce récit, je n'imaginais absolument pas que j'allais vous raconter ce qu'il se passe dans ma tête sur les passages barbants. Notamment le coup de se chanter de la New Wave new-yorkaise des années 80.....:-)  

15 commentaires

Commentaire de TomTrailRunner posté le 12-03-2017 à 18:45:09

Encore un récit bien dynamique à l'image de ton roadbook et du suivi :)

Dommage de s'être ratés à l'arrivée en effet : j'étais en rade de batteries et sous les mains expertes de 2 masseuses pour moi tout seul :)

à très vite ailleurs sur d'autres sentiers ou sous les ponts

Commentaire de catcityrunner posté le 12-03-2017 à 18:51:36

Encore une belle course et un super récit que j'ai eu grand plaisir à lire ! Je croirais revivre ma course. L'approche du Puy de Dome, finalement je ne l'ai pas trouvée si pénible, contrairement au retour. Je retiens la méthode "talking heads" pour gérer ces passages. Et Louchadière pas facile avec 50 km dans les cannes !

Commentaire de Fredinho posté le 12-03-2017 à 20:20:24

Hé bien joli CR pour une non moins jolie course ! :)

Ca donnerait presque envie d'y aller l'an prochain (presque, parce que la météo a l'air d'avoir été dantesque...)

Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 12-03-2017 à 20:26:45

Va falloir que je te l'emprunte un jour , Elisabeth, elle est rudement efficace comme assistante!
Joli parcours et bien chouette récit dont j'adore la BO! Tu sais , moi aussi , je me passe des choses bizarres dans la tête sur certaines épreuves!

Commentaire de Lanternerouge posté le 12-03-2017 à 21:28:59

Super course et super récit comme d'hab, il va falloir que je m'y mette.
j'ai compris pourquoi il n'y avait plus de soupe à la gare de Volvic, bon d'accord j'avais qu'à aller plus vite.

Commentaire de Overnight posté le 12-03-2017 à 21:51:42

Toujours sympa tes récits :).
Pour le coureur siffleur t'avais pas expliqué que je pensais déjà a lui. C'est sûr que t'as du mal à penser à autre chose.

Belle course sinon... Tu vas être obligé de tenter les PR sur les prochaines:P

Commentaire de franck de Brignais posté le 12-03-2017 à 22:02:58

Et ben, pour quelqu'un qui ne savait pas trop quoi dire... merci pour ce récit super, musical et très complet !... ça donnerait presque envie de prendre le départ de cette course kikouresque !

Commentaire de Cheville de Miel posté le 13-03-2017 à 09:16:39

C'est quand même sympa ces courses ou l'on croise des têtes connus. C'est rassurant et motivant! Merci pour ce CR complet. En effet j'étais pile/poil dans ton RB à partir du 1/3 de course.J'ai du perdre les 4mn à la montée du Château ou j'avais plus trop le gôut! On devrais se croiser fin mai au GR.

@Plouf

R

Commentaire de alpaco posté le 13-03-2017 à 12:46:53

Bonjour !
OUi, bien sympa ce CR...
Mais moi, je veux la playlist de la course !
S'youplaît Maître BuBulle.

Commentaire de bubulle posté le 13-03-2017 à 18:49:09

Facile la playlist : tu prends le DVD "Stop Making Sense" des TH. Il est toujours considéré comme une des références absolues de concert filmé.

Commentaire de Double_U posté le 13-03-2017 à 21:14:03

Sympa ce CR ! Et sympa aussi d'avoir fait le yoyo sur une partie de la course, ça permet effectivement d'avoir quelques repères !
Et sur le coup de la mine sur le Puy de la Nugère, j'avoue qu'avec blanbar on a hésité quelques instants à se lancer derrière toi...

Commentaire de blanbar posté le 14-03-2017 à 07:11:30

Très bon récit as usual.
Et merci à Elisabeth pour ces encouragements dés qu'on la croise, ça fait toujours plaisir!

Commentaire de Arcelle posté le 14-03-2017 à 19:53:55

Comme toujours ce récit est trop long,
Comme toujours j'ai tout lu.
Je retiens l'idée d'une playlist à se chanter, ça doit aider dans les moments difficiles.

Commentaire de valdes posté le 15-03-2017 à 16:59:46

J'ai froid aux CUISSES !!! ouh que ça caille, ouh que je me les gèle les cuissots rien qu'à voir les tiens dans la blanche neige des cimes de l'Auvergne.
T'es fou. J'adore.
Faut arrêter de déconner en course, la CAP c'est du sérieux, hein ? Nan, ah. Bien ...

Commentaire de Runphil60 posté le 17-03-2017 à 22:21:38

Merci pour cette belle histoire, et les belles illustrations de madame!Ca donnerai presque envie d'aller courir en Auvergne en mars.....

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