Récit de la course : Sparnatrail - 57.8 km 2016, par MysterYo

L'auteur : MysterYo

La course : Sparnatrail - 57.8 km

Date : 13/11/2016

Lieu : Epernay (Marne)

Affichage : 2683 vues

Distance : 57.6km

Matos : - Chaussures Spyridons
- Manchons de compression SIGVARIS
- Corsaire 3/4 compression BV Sport
- 1ère couche thermo Damart Sport manches courtes + manchettes
- 2ème couche thermo BODYDRY manches longues
- 3ème couche CRAFT manches longues
- Veste sans manches polaire KALENJI
- Buff pour la tête
- Buff pour le cou

Objectif : Terminer

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Sparnatrail 2016 (57,6km 1400+)

Il m'a fallu quelques jours pour digérer cet Ultra mais voici le petit compte rendu d'un coureur du Pas de calais venu le temps d'un weekend, découvrir un terrain de jeu plutôt atypique. De plus, quand on a apprécié quelque chose, il est normal de le faire savoir, c'est pour moi un juste retour des choses vis à vis du travail titanesque imposé par l'organisation d'un tel événement. Mon récit, sans prétention, remémorera peut être de bons souvenirs aux trailers présents ce jour là, ou incitera les absents à s'inscrire au prochain rendez vous. Bonne lecture.

L'Ultra trail d'Epernay, le Sparnatrail, un circuit en 8 en plein coeur du vignoble marnais, beaucoup m'en avait parlé, je n'étais pas très chaud au départ, et puis l'idée a germé. Je n'avais jamais entrepris d'Ultra pendant la saison hivernale, ce qui ne m'empêche pas de courir en temps normal mais jamais aussi longtemps et autant de kilomètres. Je me suis dit "Pourquoi pas ? Ultime objectif de fin de saison, après un Ultra trail des Evoissons de 46km 1600+ cet Eté, voyons ce dont je suis capable cet hiver et en minimalistes." Je me suis donc embarqué pour une balade de 56,7km 1390+ (sur le papier) dans la Capitale du Champagne.

Situé à 3h de route de chez moi, il était hors de question que je prenne la route le jour J car les réveils très tôt avec trajets en voiture auxquels on ajoute la course (même si je n'ai pas toujours conduit moi-même), je connais et il n'y a plus de bonhomme après. Alors j'ai loué une chambre sur Pierry, le village voisin d'Epernay, pour la nuit du samedi au dimanche matin, ça a été déjà moins de fatigue accumulée, même si j'ai repris la route après avoir terminé la course.

J'ai dit plus haut que la commune de départ était Epernay, ce qu'on oublie souvent de dire, c'est qu'Epernay est dans une cuvette. C'est à dire qu'il est dans le creux d'une vallée, d'un côté comme de l'autre, je ne vous fais pas de dessin, hé bien ça monte...Que ce soit pour aller à Hautvillers au nord, dans la forêt de Vauciennes à l'ouest, Chavot (sa magnifique église du XIIIème siècle), la cordée pour arriver à Monthelon, Grauves au sud, les falaises de Cuis à l'est...C'était tout un programme...

J'avais scruté la météo les 15 jours qui précédaient le trail, j'étais passé du vert au bleu en voyant ce qui m'attendait. Cette imbécile changeait très souvent, un coup ça gelait, un coup du brouillard, un coup de fortes pluies, j'ai même eu droit à "Eclaircies"...Une journée...

Quoi qu'il en soit, du velux de ma chambre le soir même, je voyais très bien qu'il pleuvinait...

Le lendemain matin, debout 6h, le temps de me changer, de prendre mon petit déjeuner servi par mes hébergeurs levés spécialement, puis conduit (oui oui !) par ces derniers sur le lieu de rendez vous sportif, j'ai pu constater qu'il faisait bien froid (4°C ressenti 2°C), que le ciel était brumeux, et que la bruine était prévue jusque 10h du mat'. Le taux d'humidité je l'imaginais très bien, surtout dans les vignes...

Je rentre dans le Hall des sports vers 7h, constate qu'il est blindé (environ 1500 coureurs tout tracés confondus) et y rencontre bientôt Melany, petit bout de femme qui a pris la route le jour même car elle a bien moins de route que moi. Nous échangeons un peu, elle m'insulte beaucoup, l'organisation nous briefe sur la signalétique du parcours, la sécurité, les ravitaillements et il est 7h30, l'heure de partir en convoi vers la plus grande avenue d'Epernay, en dessous de laquelle sont entreposées des centaines de bouteilles d'un liquide très recherché, l'Avenue de Champagne, de grandes maisons et donc de caves de part et d'autre de cette longue avenue pavée. J'y retrouve in extremis Iron et son frère Olivier, venus entre amis pour braver l'Ultra comme moi. L'organisation procède, et j'ai bien apprécié, à un hommage aux victimes des attentats parisiens survenus il y a un an jour pour jour, très solennel. Puis le départ est donné, il est 7h45, il n'y avait pas assez de nuages, alors ils ont allumé des fumigènes.

Je ne vais ici bien sûr pas vous détailler kilomètre par kilomètre, ce ne serait pas vous rendre service, il vaut bien mieux le découvrir par soi même. Je vous dirai juste que malgré ses 1400+ (c'est peu non ?), hé bien ce trail m'a été particulièrement retord. J'ai dit "trail" ? J'aurais dû plutôt dire..."cross". La boue a été omniprés(s)ente, parfois collante, parfois glissante, à un point que j'en ai même déchiré mon corsaire BV Sport. (Damned !)

3 Barrières horaires à respecter pour espérer être finisher
- KM17 (2h15 de course) -> 1h d'avance
- KM30 (4h15 de course) -> 45min d'avance
- KM44 (6h15 de course) -> 20min d'avance (mais KM46 plutôt)

La première boucle de 30km se passe plutôt bien, après, vu ce froid persistant, ça n'a plus vraiment gazé pendant quelques kilomètres. Heureusement que le mental prenait le relais, il y a eu plusieurs périodes comme ça. Et puis, paf...Après le second ravito KM37 (très bien garnis en général, de tout et en grandes quantités, merci aux bénévoles chaleureux), c'est le drame, soucis intestinaux, heureusement qu'on attaquait un single en forêt, sinon je ne sais pas comment j'aurai fait...J'ai dû trouver un gros chêne pour méditer. Me suis senti tout de suite bien plus léger après.

Plus le temps passait, plus on regardait nos montres ! Car oui, le trailer essaie d'échanger avec ses congénères. J'y ai croisé Michel, mais vraiment en coup de vent, vainqueur pour la 6ème fois consécutives de l'Ultra. (Ovation générale à la remise des trophées). Les 10 derniers kilomètres m'ont été particulièrement difficiles aussi bien moralement que physiquement. Je buvais bien mais m'alimentais peu, ça passait pas, même en petite quantité. Heureusement, je n'étais pas seul, j'ai fait un petit bout de chemin avec une traileuse bien courageuse, on se motivait mutuellement. (Elle se reconnaîtra peut être, nous sommes ex aequo.) Car on nous annonce 8km de plat, au final c'est presque 10km de montagnes russes, après environ 50 kilomètres, les mètres n'ont pas la même saveur en bouche.

Et enfin, nous voyons Epernay, son église, son Hall des Sports, il nous reste (et là c'est vrai) un bon kilomètre. Les spectateurs nous encouragent, on court jusqu'au bout (ben oui parce qu'à l'abris des regards quelques mètres plus bas, on alternait course / marche, si on s'était mis à marcher on aurait eu l'air con !) et nous atteignons enfin la ligne d'arrivée sous les applaudissements de l'organisation.

Merci aux membres organisateurs pour ce trail de qualité, aux nombreux bénévoles sans qui ça n'existerait pas, qui nous encouragent et qui ont attendus presque une demie journée dans la froidure, sous la brume et le vent.

Content d'être finisher, de pouvoir sabrer le champagne durement mérité.

57,7km 1400+ réalisés en 7h22'29s en comptant ma pause méditation sans papier (LOL !)
259ème sur 451 (46 abandons)
93ème SEM sur 113
240ème Homme sur 323

Assez satisfait, je ne venais pas pour le chrono mais pour la découverte.
En juillet dernier je mettais (en prenant mon temps) 6h42 pour compléter les 46km 1600+ du Trail des Evoissons ; ici, je mets 40' de plus pour en faire presque 12 supplémentaires sur un terrain très hasardeux.

Une fois terminé, mes hébergeurs sont venus me rechercher, m'ont permis de me doucher, m'ont offert le café, avant de régler et de reprendre la route direction Brebières. Merci à eux.

Un weekend rondement mené, en partie pour une bonne cause, car j'étais en quelque sorte un émissaire non officiel de la Movember Foundation dont le badge était accroché à mon plastron. J'ai rempli ma part du contrat, j'ai réussi mon défi sportif.

Aujourd'hui, je ne suis pas plus courbaturé que d'habitude, j'ai bien sûr les genoux écorchés, mais pas du tout mal aux pieds malgré tout ce qu'ils ont pu voir. Place à la récupération désormais. Et ceci clôt ma saison 2016.

Une date à cocher dans son calendrier, mais pour les paysages il faudra repasser car cette année...

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