Récit de la course : Granfondo Cannondale Mont Ventoux-Beaumes de Venise 2012, par Siberian wolf 10

L'auteur : Siberian wolf 10

La course : Granfondo Cannondale Mont Ventoux-Beaumes de Venise

Date : 2/6/2012

Lieu : Beaumes De Venise (Vaucluse)

Affichage : 523 vues

Distance : 102km

Objectif : Battre un record

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Un coup de pédale pas aussi bon que les deux dernières années

Samedi 2 juin 2012. Je participe à ma deuxième Ventoux-Beaumes de Venise (rebaptisée Granfondo Cannondale Mont Ventoux) sur le parcours Senior de 102 km (j’en ai eu 105 au compteur) en espérant faire mieux que mon temps de 4h52 réalisé en 2010 voire obtenir le brevet d’or. Arrivé vers 6h35, je n’ai aucun mal pour trouver une place de parking à côté de la gendarmerie de Beaumes de Venise (84). Depuis 2011, les puces aux chevilles ont été remplacées par des puces à accrocher sur la tige de selle ou à mettre entre la fourche et le cintre. J’ai largement le temps de m’échauffer.

Le départ est un peu après 8h35 et comme d’habitude l’allure est rapide sur les dix-huit premiers kilomètres où devant ils ne font pas semblant de rouler. Malgré tout, je perds peu de places et gère très bien cette première partie jusqu’au pied du Ventoux. Hormis les petites côtes que l’on grimpe sur le grand plateau vers Saint-Hypolite de Graveyron et Saint-Pierre de Vassols, il y a tout de même la bosse un peu plus sérieuse de Crillon-le-Brave avant d’arriver sur Bédoin qui contribue à sérieusement calmer le rythme. 

Je déclenche le compteur à Bédoin et prends un gel avant le hameau de Sainte-Colombe, histoire d’aborder le Ventoux avec de la fraîcheur. La première partie jusqu’au virage de Saint-Estève (541m) est abordée en 18 minutes. Je choisis comme deux semaines auparavant de monter la première partie en force sur un braquet de 42*23 plutôt gros pour des pentes entre 9 et 11%. Deux semaines plus tôt , j’avais utilisé le braquet de 42 dents jusqu’à la stèle Tom Simpson mais il n’y avait pas dix-huit kilomètres à allure rapide à faire avant…

Mais cela marche, mon compteur indique des vitesses fréquentes de 11-12 km/h alors que la pente est très dure. Je mets à doubler pas mal d’autres cyclosportifs au train. Je fais cela pendant trois kilomètres après le Saint-Estève mais cela fait beaucoup d’énergie dépensée alors j’opte pour un braquet de 30*19 pour mouliner un peu plus. Arrivé au virage du bois, environ à mi-ascension  cela fait 45 minutes d’ascension depuis Bédoin. Il fait très chaud à cet endroit peu ombragé. A un moment, je mouline bien mais par la suite, je me sens de moins en moins bien. L’effort est de plus en plus violent et certains cyclistes que je double reviennent sur mois dans les hectomètres qui suivent à partir des pins à crochets. Mon compteur montre maintenant des vitesses proches de 10 km/h. Le chalet Reynard est atteint avec soulagement après 1h13min30s, ce qui est conforme à ma dernière ascension et est correct. 

Je prends au ravitaillement un quartier d’orange, une madeleine et quelques abricots secs, du pain et un gel antioxydant de mon sac et boit une demi-gourde d’eau.

Il y a même de la mortadelle mais je ne veux pas me gaver.

Je repars après ce répit qui s’imposait. Le cardio est désormais au vert mais le coup de pédale commence à manquer de vélocité. En effet, mon compteur indique 10km/h et même parfois 8,5km/h à certains endroits alors que paradoxalement la température est clémente et il y a peu de vent ! Les conditions sont bonnes et de plus mon cœur est au vert et pourtant je n’arrive pas à accélérer. Je double malgré tout quelques cyclos. A la stèle Tom Simpson, je passe du 42*23 au 30*21 et dans un sursaut d’orgueil je me mets un peu en danseuse dans ce dernier kilomètre.  Mais c’est après plus d’1h49 (ravitaillement au chalet Reynard décompté) que j’ai grimpé le Mont Ventoux (1909m) depuis Bédoin soit 36 minutes après le chalet Reynard alors que j’en avais mis 31 lors de mon entraînement précédent et plus de sept minutes de plus en tout par rapport à la même cyclosportive en 2010 ! Et dire que c’est ma vingt-deuxième et dernière montée du Ventoux à vélo avant plusieurs années, j’avais espéré mieux ! Cela montre que l’efficacité des boissons isotoniques est toute relative. Au sommet, il y a une foule compacte qui nous attend et nous laisse 2 mètres de largeur au plus pour passer. Je passe donc prudemment pour ne pas les heurter et j’ai une discussion houleuse avec un cycliste derrière qui dit « avance, avance ! ».

Il fait très bon et on peut même voir le Mont Blanc et les Alpes. Mais pas le temps de s’attarder au sommet. Je fais l’une de mes meilleures descentes. J’ai tout de même une courte discussion houleuse avec un autre cyclo à l’approche du chalet Liotard qui ne comprend pas qu’on puisse aborder prudemment une courbe et dit « roule, roule ! » alors que celui-ci avait toute la place pour me dépasser. Il y a parfois des grincheux dans le cyclosport. Je fais ensuite une pointe à 78,4 km/h dans la ligne droite avec des portions à 12%, restant longtemps au-delà de 75 km/h. Le reste de la descente est encore très rapide jusqu’à Malaucène malgré quelques cyclistes qui me doublent. 

Le ravitaillement se situe à la sortie de Malaucène. Il ne reste pas beaucoup d’abricots secs mais assez d’autres petits fruits secs. Je prends quelques abricots et prend un gel à l’eucalyptus de mon sac et remplit une gourde d’eau fraîche. On entend des propos injurieux entre une automobiliste et quelques cyclistes.

La prise du gel à l’eucalyptus était une bonne idée car il fait chaud et on a le Ventoux dans les jambes alors qu’il faut passer les quelques côtes avant le hameau de Veaux (386m) et les quelques raidillons avant le Pas du Ventoux où les deux parcours Senior et Master se séparent. C’est là que je fais la différence en dépassant et revenant sur des coureurs isolés. Après le Pas du Ventoux, il y a une petite descente suivie d’une courte côte avant d’arriver sur Entrechaux. Il y a ensuite peu de difficultés jusqu’à Malaucène et je continue à rattraper quelques coureurs isolés.

Je dépasse encore quatre coureurs dans la montée du col de la Chaîne mais il fait chaud et tout le monde est à fond. De plus, autant que je regarde ma montre, c’est raté pour le brevet d’or. Deux gars reviennent sur moi dans les derniers hectomètres du col. Arrivé au col de la Chaîne (472m), je prends une bonne gorgée d’eau fraîche au dernier ravitaillement liquide car bien qu’il ne reste plus que quelques raidillons avant Suzette la chaleur est éprouvante et je ne battrais de toute façon pas mon temps de 2010. Je n’accélère d’ailleurs plus vraiment sur la petite route vallonnée avant Suzette. 

Arrivé à Suzette (392m), il ne reste plus désormais qu’à se laisser glisser jusqu’à rouler avec l’élan jusqu’à l’arrivée. Il y a des virages courts dans les premiers hectomètres de la descente mais je réalise encore une excellente descente avec un autre gars, frôlant parfois les 60 km/h, un vrai régal. Après Lafare, il n’y a ensuite qu’à rouler sur du plat et du faux-plat descendant jusqu’à Beaumes-de-Venise. C’est en près de 5h10 que je franchis la ligne d’arrivée soit avec un écart de 18 minutes par rapport à mon temps de 2010.

J’ai perdu 7 minutes par rapport à 2010 entre le chalet Reynard et le sommet du Ventoux mais où sont passées les autres 11 minutes ? Je n’étais pourtant pas si mal après le Ventoux. Il est vrai que je me suis arrêté suffisamment longtemps au ravitaillement du Chalet Reynard mais cet écart est tout de même étonnant. Mais ma montre indiquait la même chose donc pas de doute.

Je suis un peu au-delà des 370 premiers sur 554 arrivants. Le premier (ou la première) a gagné en 3h30, le dernier en 10h27.

Je rends la puce électronique, récupère mon brevet d’argent et le maillot en cadeau (j’aurais préféré du rosé des côtes du Ventoux ou des Dentelles !) avant de ranger mon vélo dans le coffre. Le repas d’après course se compose de carottes râpées, taboulé et pain pour entrée, une box de pâtes, une compote Andros, une tartelette à l’abricot ainsi que des verres d’eau et de coca.


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