Vendredi 13 mai.
Départ midi, en minibus….
1er péage : Le télépéage ne fonctionne pas….
Appui sur le bouton d’appel : « Vinci autoroute vous souhaite la bienvenue….. ».
« Vinci autoroute, bonjour ! ».
« Bonjour madame, mon télépéage ne fonctionne pas »…
« Avancer un peu, et voilà, ça fonctionne! Bonne route M. »
2nd péage…. Rebelote…. « Vinci autoroute, bonjour !»….. « Donnez-moi les chiffres du code-barres (une série de 20 chiffres…) ».
3ème péage… « Vinci autoroute, bonjour…. ! Prenez le ticket M. ».
Péage de sortie…. « Vinci autoroute, bonjour… ! Passez le code-barres du télépéage devant le scanner ».
Et comme ça, jusqu’au péage de Nîmes et pareil au retour…
Logement à Chanac. Accueil sympa.
Retrait des dossards, diner au resto du coin. Menu sportif ou menu normal…. ? Bon ben 6 menus sportif alors !
Le vrai resto de campagne, qui fait salle comble 2 fois par an (peut-être pas, mais c’est l’impression que ça donne), le vendredi et le samedi du Lozère Trail.
Préparation du sac, des pieds, des genoux, de la fille et dodo dans le sac de couchage en plume (le fond de l’air est frais).
Une bonne nuit.
Samedi 14 Mai
J1 – Sainte Enimie / Sainte Enimie – 52 km/3200 D+
Après mûres réflexions je décide de prendre les bâtons.
Direction, le départ du bus…. Transfert des sacs…. (J’en ai 4 !).
Le trajet surplombe les gorges…. Que c’est haut ! Que c’est beau !
Dire qu’on descend tout en bas…. A Sainte Enimie.
Débarquement des bestiaux, activation de la puce, briefing (BH du 30ème avancée au 28ème avec 30’ de bonus…. Soit 6h00 au lieu de 5h30). La pluie devrait nous épargner.
Profil du jour :
Un petit tour dans le village et c’est parti pour le 1er goulet d’étranglement.
Ça monte direct, je sors les bâtons. Je les garderais jusqu’au km 8 et l’amorce de la 1ère vraie descente…. Glissante (il a plu la veille et la semaine précédente).
En attendant je suis en fin de course. Mais ça va, c’est le 1er jour. Les tendons sont frais.
Je m’astreins à être attentive à mon hydratation. Il ne fait pas très chaud heureusement. Un peu inquiète par rapport à la BH, je ne traine pas en route.
Je fais quelques photos parce que c’est très beau. Le sentier est top, technique juste ce qu’il faut. Je me sens à l’aise. Le terrain ressemble au Verdon, en plus vert.
Les montées sont costauds, les bâtons restent sagement rangés. Je me demande si je vais continuer à les promener jusqu’à l’arrivée… ? Quand la déclivité augmente, les utiliser change mon centre de gravité. Du coup, mes appuis deviennent fuyants. Je glisse sur les cailloux.
Je monte bien, l’entrainement paye.
Une nouveauté cette année, une descente « dré dans l’pentu » dans un pierrier 300 m de D- en 700 m. Je ne tergiverse pas plus de 10’’ et j’y vais. 700 m, c’est long… Les cuisses chauffent, les cailloux dans les chaussures ne me facilitent pas la tâche. Je glisse une fois sur les fesses. Contente d’avoir opté pour le ¾ au lieu du short.
En bas du pierrier, arrêt pour sortir les cailloux.
Sur la route en dessous, 2ème arrêt pour virer les 2 ou 3 graviers restant. J’ai le dessus de l’index qui n’en peut plus de faire office de chausse-pieds…. Problème des Xodus qui englobent bien le talon et dans lesquelles il est difficile de faire entrer le pied sans défaire les lacets (dans mon cas perso)
Km 28, le ravito et la BH. J’y suis en 5h10…
Je prends un peu de temps pour m’occuper de mes pieds, sortir tous les petits cailloux, les « Noker ». Je repars plus sereine, sans pression. Mais je ne veux pas arriver à « pas d’heure »…. Alors je m’emploie, toujours sans bâton.
La bursite du TFL droit se réveille, je ne sais plus vraiment où ? La patte d’oie gauche est là, mais discrète. Bon comme ça monte pas mal, ça reste gérable sans trop de soucis. Pas attentive dans la descente vers Castelbouc, je regarde les talons du coureur devant moi. Et je ne vois pas qu’au lieu de prendre à droite, il nous emmène à gauche…. Pourtant le sentier remonte, alors qu’il devrait continuer de descendre. Bref, il s’aperçoit de son erreur, on fait demi-tour. On reprendra 2 gars, qui nous avaient doublé et nous croyaient devant….
Vers le 40ème, je ressorts les bâtons pour soulager mon genou. Le terrain est un plus « régulier », une petite grimpette avant d’embrayer sur 8 km de descente.
Pas rodée à l’usage des bâtons, je me demande bien comment je vais les exploiter à la descente….. ?!
Ça va se faire tout seul, le planté du bâton M. Dusse ! Quand c’est bien raide, je plante et je balance. Encore une fois, vive les abdominaux ! Même avec un genou en carafe, je tiens l’allure. Quand la descente est plus douce, c’est moins facile.
Je passe la ligne au bout de 10h35 d’effort. Le ravitaillement est juste super ! Des Pélardons, du jambon, des yaourts au lait de chèvre avec de la crème de marron, du pain d’épices avec du fromage….
Direction le minibus pour le transport jusqu’au bivouac. Début des embrouilles….
Mes potes arrivés avant moi, ont récupéré mes affaires, mais je ne connais pas le n° de notre marabout…. Je vais me faire le tour du camping avant de les trouver (enfin !) qui attendent au massage (les téléphones ne fonctionnaient pas). Évidemment notre marabout est du côté où je ne suis pas allée… Je viens de passer 30’ un peu « stressantes »….. Genre, je m’assois sur un caillou…. Toute seule perdue !!!!
Bref tout rentre dans l’ordre, une douche tiédasse, presque froide et direction la salle à manger.
Repas gargantuesque…. Il fallait bien ça, trop faim ! En sortant, le salon de massage a fermé … boutique. Pour le hammam et le jacuzzi…. Ben j’ai pas de maillot…!
Tant pis, je gagnerais du temps pour préparer mes affaires, me coller un cryopack sur les genoux, en espérant que cela arrange mes affaires.
La tente d’à côté se croit en « colonie de vacances ». A 22h30, c’est encore le souk !
A 5h du mat’, ils font pareil….
Dimanche 15 Mai
Nuit fraîche mais reposante. Le ciel est bleu. Il risque de faire chaud. Là, tout de suite ça caille. Je décide de promener mon short dans mon sac…. J’adore promener mon short…
Je sens que la journée va être pourrie. Si les muscles vont bien je suis plus sceptique sur l’état de mes tendons. Étrangement la patte d’oie est raisonnable. Je ne peux pas en dire autant de la bursite du TFL…. Je fais part de mes doutes…. Mais comme me l’avait dit Isa, sur l’UTCAM : Si tu peux marcher, tu peux tenter… Alors, je vais tenter.
J2 : Sainte Enimie/Chanac – 54 km/2200 m D+
Le départ est à l’autre bout du camping…. Heureusement qu’on n’a pas trop trainé pour s’y rendre (c’est à l’extrême opposée de notre marabout)…. Je n’aurai pu y aller en trottinant. Comme la veille, il me faut jouer des coudes pour pouvoir accéder aux places du fond…. Je n’ai pas envie de me faire piétiner par les cadors !
Les fauves sont lâchés ! Miracle ! Je cours…. 200 m…. Je passe devant la pancarte « hammam/jacuzzi », je me retourne….. Et…. C’est le désert…
Ma traversée vient de commencer…
Je traverse le Tarn en solitaire….. Quand je débouche sur la route au-dessus, je vois qu’il y a un énorme bouchon…. Super, je vais pouvoir faire un arrêt technique derrière une lame de niveleuse… Sans crainte de prendre 5’ gratuitement.
Le stop engendré par un passage avec corde nous fait perdre plus de 20’…. Après un départ décalé de 6’… Mais je n’en suis pas encore là.
Enfin nous repartons. Je discute un peu avec un trio. Quand ça grimpe, je suis devant…. Mais ça ne grimpe pas longtemps…. Assez vite, je marche seule….. !
Une situation habituelle…. Oui mais j’ai oublié que dans l’immédiat nous avions une boucle de 2 km à faire, boucle qui nous ramène dans le village de Sainte-Enimie d’où doivent s’élancer les concurrents du 52…. Nous sommes partis une heure avant, du camping…
M….de ! Avec mon bol, je vais passer 2’ avant leur départ….. A pied !
Ça ne rate pas, j’ai à peine franchi le pont que le 52 décale !
Je me sers à gauche, je range mes bâtons (ce serait bête d’embrocher quelqu’un….). Je suis un peu dépitée de la situation. Franchement, à quoi bon s’obstiner si je ne peux même pas me faire plaisir…. J’en suis là de mes réflexions, quand je me retrouve dernière.
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4 commentaires
Commentaire de Françoise 84 posté le 20-05-2016 à 15:29:54
Bravo d'avoir été "au bout du bout"...! C'est un des (nombreux) côtés sympas de l'orga que d'avoir autorisé à continuer les coureurs "hors délais", ça permettait de profiter jusqu'à la ligne d'arrivée, au moins. J'espère qu'une prochaine fois, on pourra partager un peu plus longuement! Bisous et soigne toi bien surtout!
Commentaire de banditblue29 posté le 22-05-2016 à 20:22:01
Merci ;-).
Je l'espère aussi.
Commentaire de shef posté le 23-05-2016 à 11:53:46
Bravo pour ton opiniâtreté.
Juste une question: pourquoi ne defais-tu pas tes lacets pour enlever tes chaussures, quand tu veux vider les cailloux ?
Commentaire de banditblue29 posté le 23-05-2016 à 21:03:13
Je défais les lacets, quand je peux m'asseoir.... ;-).
Là, vu la déclivité, j'ai même pas eu l'idée d'essayer.
Avec toutes mes autres running, je n'ai pas besoin de défaire les lacets (coup de pied fin loll).
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